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La FAO appelle à une mise en œuvre rigoureuse et effective du traité mondial contre la pêche illégale

Selon le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry, les Mesures du ressort de l’État du port sont essentiels pour préserver la pêche à l’échelle mondiale


15/09/2016

Washington, 16 septembre 2016 – La récente entrée en vigueur de l’Accord international contre la pêche illégale est une évolution encourageante qui requiert à présent «une mise en œuvre rigoureuse et effective», a déclaré aujourd’hui M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO.

Lors de son discours à l’occasion de la Conférence «Notre Océan», qui se tient à Washington, M. José Graziano da Silva a salué les efforts déployés par les parties signataires de l’Accord sur les mesures du ressort de l’Etat du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (PSMA), négocié par la FAO.

Le Directeur général de la FAO a en outre fait part au Secrétaire d’Etat américain, John Kerry, du statut actuel du traité, entré en vigueur en juin dernier.

«En 2014, seuls 10 pays avaient ratifié l’Accord sur les mesures du ressort de l’Etat du port», a souligné M. John Kerry lors de son allocution. «Nous avons par la suite décidé que nous pouvions faire mieux et nous l’avons fait…puisqu’à ce jour plus de 60 pays ont ratifié l’Accord et cela est essentiel», a-t-il ajouté.

 
Tout le monde devrait y adhérer

Le Directeur général de la FAO incite vivement tous les autres pays à emboîter le pas. «Nous avons besoin que tout le monde adhère au PSMA, car sinon les navires de pêche hors-la-loi continueront de trouver des moyens pour débarquer et introduire leurs captures illégales sur les marchés des pays non signataires de l’Accord », a-t-il précisé.

M. José Graziano da Silva a comparé l’adhésion au PSMA à l’engagement de la communauté internationale à atteindre les Objectifs de développement durable, «une situation où personne ne devrait être laissé pour compte».

En vertu du traité, les parties signataires se doivent de mettre en œuvre un certain nombre de mesures tout en s’occupant de la gestion et du contrôle de leurs ports afin de détecter les activités de pêche illégale, d’empêcher les poissons pêchés de manière illégale d’être déchargés et vendus et de s’assurer que les informations concernant les navires peu scrupuleux soient partagées à l’échelle mondiale.

«La FAO a lancé un programme mondial visant à soutenir les pays dans la mise en œuvre du traité et des instruments complémentaires», a ajouté M. José Graziano da Silva. Il s’agit notamment des Directives volontaires pour la conduite de l’Etat du port, qui regroupent plusieurs exemples de mesures que les pays peuvent prendre afin de s’assurer que les navires battant leur pavillon ne soient pas impliqués dans des activités de pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN).

Jusqu’ici, la FAO a réussi à obtenir 5 millions de dollars pour son programme mondial, dont une partie provient des ressources de l’Organisation.

La FAO collabore également avec Google afin de développer de nouvelles plateformes et méthodes de recherche qui serviront à aider les pays à améliorer le suivi, le contrôle et la surveillance de leurs activités de pêche.

Chaque année, la pêche INN est à l’origine de 26 millions de tonnes de prises, estimées à 23 milliards de dollars américains. Le phénomène compromet également les efforts visant à garantir une pêche durable et une gestion responsable des stocks de poissons à travers le monde.


Renforcer la pêche artisanale

S’adressant aux participants de la Conférence «Notre Océan», M. Graziano da Silva a également insisté sur la nécessité de soutenir davantage la pêche artisanale, dont dépendent 110 millions de personnes - 97 pour cent d’entre eux vivent dans les pays en développement - pour leur survie.

«Ils font partie des communautés les plus pauvres au monde et risquent d’être encore plus marginalisés», a averti le Directeur général de la FAO.

Il a appelé les donateurs à soutenir une initiative en cours de la FAO, dont le but est d’apporter une aide aux politiques, de promouvoir le partage des expériences et d’autonomiser les communautés de pêche artisanale et ce, dans le cadre des efforts visant à éradiquer la pauvreté. Quelques 2,5 millions de dollars ont déjà été obtenus pour ce projet, mais il nécessité davantage de soutien.

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