FAO au Niger

La FAO réitère sa disponibilité et son soutien à la réalisation de l’objectif faim zéro au Niger d’ici à 2030

un des exploitants du site maraicher de Darey
17/10/2018

L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) au Niger célèbre avec le gouvernement et les différents partenaires la journée mondiale de l’alimentation sur le thème « agir pour l’avenir. La faim zéro en 2030, c’est possible ».  Ce thème offre l’occasion à tous les acteurs engagés dans la mise en œuvre de l’objectif de développement durable consacré à la faim zéro (ODD2), non seulement de faire le bilan critique sur leurs contributions mais également d’identifier les voies et moyens appropriés pour accélérer l’atteinte de l’objectif.

Selon les dernières estimations de la FAO, en 2017, 821 millions de personnes souffraient de la faim, soit 11 % de la population ou encore une personne sur neuf sur la planète. La plupart d’entre eux sont des agriculteurs familiaux vivant en milieu rural en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est.  En 2017, au moins, 1,5 milliard de personnes souffraient de carences en micronutriments, ce qui a eu des répercussions négatives sur leur santé et sur leurs vies. Au Niger, le pourcentage de population rurale en insécurité alimentaire sévère et modérées tourne autour de 14,5 % pour l’année 2017 (EVIAM 2017).

Créée en 1945 au Québec avec la principale mission de libérer le monde de la faim, la FAO, agence spécialisée des Nations Unies est responsabilisée dans la mise en œuvre de l’ODD2 et fournit des efforts dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Officiellement présente au Niger depuis 1977, la FAO n’a cessé d’appuyer le pays dans ses politiques de développement et programmes visant à combattre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. C’est dans ce sens qu’elle a toujours appuyé les agriculteurs, les éleveurs, , les pécheurs et pisciculteurs à améliorer et diversifier leurs productions pour subvenir aux besoins des citoyens nigériens. De 1977 à 2018, la FAO a exécuté plus de 350 projets au profit des populations nigériennes et sur les 40 ans d’accompagnement du Niger, la FAO a développé beaucoup de bonnes pratiques parmi lesquelles on peut retenir les champs école paysans, les boutiques d'intrants, les clubs d'écoute Dimitra et le warrantage.

 La première bonne pratique est le champ école paysan ou agro pastoral ( CEAP)  qui constitue une approche d'apprentissage participative sur le terrain basée sur les concepts et principes de l'éducation non-formelle. Il met l'accent sur l'observation, la discussion, l'analyse, la prise de décision collective et encourage les communautés à adapter certaines technologies au contexte local et trouver des solutions à leurs problèmes. On dénombre à ce jour plus de 1350 champs écoles composés de 850 champs consacrés aux cultures maraîchères et 500 champs aux cultures du riz qui continuent à profiter à plus de 27 000 agriculteurs.

 La deuxième bonne pratique est l’instauration des boutiques d’intrants agricoles qui sont des entités autonomes qui facilitent l'accès aux intrants agricoles des paysans via le crédit warranté en engrais, en semences, en produits phytosanitaires, en produits zootechniques et vétérinaires, etc. Les activités et services de 935 boutiques réparties sur les huit (8) régions du pays sont entre autres la vente d'intrants agricoles, le groupage des commandes d'intrants, le traitement phytosanitaire, la location de petits matériels agricoles et vétérinaires, l'appui-conseil aux producteurs et productrices en matière de technique agricole et de traitement zootechnique de proximité, la diffusion d'information sur les types d'intrants disponibles dans la boutique, les prix et leurs modes d'application et/ou d'utilisation, l'organisation de formations sur le mode d'utilisation des intrants et du matériel agricole en location.

 Quant aux clubs Dimitra, qui sont des clubs d’écoute communautaire, ils visent à améliorer l'accès à l'information des populations rurales, en particulier des femmes et des jeunes, et à renforcer leur pouvoir d'action. Les clubs sont des espaces stimulant la réflexion, la mobilisation, le dialogue, le partage d'expériences, la collaboration et surtout l'action entre acteurs de développement. Depuis 2009, on compte actuellement plus de 1 500 clubs répartis dans les régions de Tillabéri, de Dosso, de Tahoua, de Maradi, de Zinder et de Diffa et qui totalisent un effectif de plus de 45 000 membres directs dont 60% de femmes. Cette année, les premiers clubs Dimitra installés dans les camps de réfugiés à Diffa ont vu le jour avec un engouement important des femmes et des jeunes refugiés.

 Enfin, le Warrantage comme bonne pratique est une technique de crédit assuré. C’est un prêt garanti par un stock de produit agricole dont la valeur est susceptible d'augmenter sur une période donnée. A travers cette technique, il est recherché comme objectif premier non pas la sécurisation des productions, mais plutôt le gain économique. Au total 100 magasins de warrantage ont été construits par la FAO pour une capacité de stockage de 2 500 tonnes au bénéfice des organisations paysannes.

 Pour parvenir à ce niveau de réalisation, la FAO a mobilisé plus de 300 millions de dollars américains sur les 4 dernières décennies. Pour le programme actuel, la FAO et le gouvernement nigérien ont signé officiellement le 3 octobre 2017 le Cadre de Programmation Pays 2017 2020 (CPP). Ce document, élaboré avec le gouvernement sur la base des priorités de développement du pays, définit toutes les interventions de la FAO pendant la période 2017-2020 pour un montant de 50 millions de dollars américains soit plus de 30 milliards de francs.

 Tous les projets et programmes réalisés ou en cours de mise œuvre depuis plus de quatre décennies sont la preuve de la détermination de la FAO à soutenir le Niger dans la réalisation de la Faim Zéro d’ici à 2030. Pour la FAO, agence d’expertise reconnue à l’échelle mondiale dans le domaine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, cet agenda est possible à condition que «nous unissons nos forces entre pays, secteurs et professions pendant les années qui restent jusqu’à 2030 » a affirmé M. José Graziano da silva, Directeur Général de la FAO.