FAO au Niger

Journée Mondiale de l’alimentation 2020 : Une occasion pour appeler à la solidarité au profit des plus vulnérables

Produits de visibilité de la JMA2020
14/10/2020

C’est sur le thème « Agir pour l’avenir. Cultiver, nourrir, préserver, ensemble » que sera célébré ce 16 octobre, la Journée Mondiale de l’Alimentation (JMA).

Cette célébration intervient dans un contexte mondial difficile marqué par la crise sanitaire liée à la pandémie de la covid-19 et une progression de la faim dans le monde. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), plus de 2 milliards d’êtres humains n’ont pas un accès régulier à une alimentation sûre, nutritive et suffisante. Elle affirme que la mauvaise alimentation, associée à un mode de vie sédentaire, a conduit à une montée en flèche des taux d’obésité, non seulement dans les pays développés, mais aussi dans les pays à faible revenu, où la faim et l’obésité coexistent souvent. Pendant ce temps, elle précise qu’environ 14% des aliments produits pour la consommation humaine sont perdus chaque année avant d’arriver sur le marché de gros. Si l’on ne transforme pas les systèmes alimentaires actuels, la FAO avertit que la sous-alimentation et la malnutrition risquent de subir une forte hausse d’ici 2050 et de s’aggraver encore, compte tenu de l’inégalité des revenus, du chômage ou du manque d’accès aux services de base.

Au Niger, cette journée intervient dans un contexte marqué par la pandémie de la covid-19 et les fortes inondations qui n’ont pas manqué d’affecter la production agricole, pastorale et halieutique. Les évaluations réalisées au 23 septembre 2020 portant sur les inondations révèlent des dégâts sur les cultures pluviales, irriguées et les bétails. Plus de 500 000 personnes sont affectées. Au niveau des cultures (riz, mil, oignon, canne à sucre, courge, maïs et niébé́), plus de 28 000 hectares des régions de Maradi, Dosso, Tahoua, Tillabéry, Zinder, Agadez et Niamey ont été dévastés. En plus des pertes de productions, il a été enregistré des dégâts importants sur les infrastructures et équipements de périmètres rizicoles et maraîchers dont, entre autres, des puits et des motopompes ensevelis, des réseaux californiens d’irrigation détruits. Environ 3 000 hectares d’aménagements hydro-agricole ont été endommagés. Une perte estimée à 22 641 tonnes de production de riz principalement à Tillabéry et Niamey a été soulignée. À cela s’ajoute la perte de plus de 15 000 petits ruminants et de 3 600 gros ruminants. Aussi, la situation sanitaire du bétail dans les zones inondées risque de se détériorer rapidement dans les prochains mois et se manifestera notamment par des difficultés d’alimentation et de résurgence des maladies animales.

Face à ce contexte mondial et national difficile, l’édition 2020 de la JMA compte sensibiliser pour la solidarité mondiale et nationale afin d’aider les plus vulnérables à se remettre des différentes crises qui les affectent, et pour rendre les systèmes alimentaires plus résilients afin qu'ils puissent résister à la volatilité croissante et aux chocs climatiques. Aussi, elle lancera un appel à offrir une alimentation saine, abordable et durable pour tous, et des moyens de subsistance décents aux travailleurs du système alimentaire.

Toutefois, « aucune action ne peut prétendre à une transformation si elle ne parvient pas à être collective ou inclusive. Les pays, le secteur privé et la société civile doivent s'assurer que nos systèmes alimentaires puissent cultiver une diversité d'aliments en mesure de nourrir une population croissante et de préserver la planète, et ce, ensemble » a déclaré M. Attaher Maiga, représentant de la FAO au Niger.

Cet événement, au Niger, va être une excellente occasion de sensibiliser les différents acteurs sur la thématique de cette année et surtout de les appeler à la solidarité pour aider les plus vulnérables à se remettre des inondations qui les ont durement affectés. Dans ce cadre, plusieurs activités de plaidoyer sont prévues dont une conférence sur la nutrition qui permettra d’apprécier les avancées réalisées sur la question et réfléchir sur les défis en vue de proposer des solutions durables.