AQUASTAT - Système d'information mondial de la FAO sur l'eau et l'agriculture

    Méthodologie AQUASTAT

    Méthodologie AQUASTAT

    Pour acquérir des données et des informations fiables, il est apparu depuis la création d’AQUASTAT qu’il importait de coopérer avec des personnes-ressources nationales dans les domaines de l’eau et de l’agriculture, ayant un bon réseau professionnel et un sens des responsabilités. L'expérience et les enseignements tirés de la gestion mondiale de l’information sur l'eau montre l’importance des capacités nationales sur lesquelles s’appuie le processus des objectifs de développement durable (ODD). Un réseau de correspondants nationaux a été considéré comme la meilleure solution pour accroître l'appropriation par le pays et pour surmonter les défis auxquels AQUASTAT faisaient face (voir la section sur la précédente méthodologie AQUASTAT. L’évaluation de la foresterie mondiale de la FAO collecte avec succès les statistiques forestières à travers un tel réseau sur lequel s’appuie un autre indicateur ODD sous la garde la FAO. Les statistiques de la FAO sur les pêches reposent également sur un réseau similaire depuis des années. Ainsi, le réseau des correspondants nationaux d’AQUASTAT a été créé en 2018. La Division des terres et des eaux de la FAO a envoyé aux bureaux nationaux de statistique de 187 pays en avril-mai 2018, une invitation à désigner des correspondants nationaux et des suppléants, en consultation avec les autorités des eaux et de l’agriculture. Les correspondants nationaux sont chargés de coordonner la collecte de données nationales officielles et aident la FAO à mieux harmoniser les rapports sur l'eau. En janvier 2019, 107 pays avaient désigné des correspondants nationaux. Si la collecte de données est une fonction importante du correspondant, le processus lui-même est également intéressant. Dans certains pays, les ressources en eau ne sont pas inventoriées ou les données ne sont pas mises à jour. Cela limite les options de gestion et la capacité de réagir aux changements majeurs des ressources en eau. Le fait d'avoir des correspondants nationaux et des suppléants, en particulier provenant de différentes agences, permet de collecter/rassembler des données qui souvent coexistent dans différentes institutions. De plus, la nomination officielle des correspondants nationaux d’AQUASTAT rend l’étape de validation implicite avec l’envoi officiel des données.

    Le questionnaire annuel sur «l’eau et l’agriculture», approuvé par le Bureau du statisticien en chef (OCS) de la FAO, compile les statistiques sur l'eau et l'irrigation collectées par les correspondants nationaux, qui sont envoyées le premier semestre de chaque année.


    Structure du questionnaire

    L’objectif principal du questionnaire est d’obtenir une image complète des ressources en eau et de leurs utilisations au niveau national, ainsi que la description de leurs principales caractéristiques, tendances, contraintes et perspectives, avec un accent particulier sur le secteur agricole, grâce à la collecte systématique de données, métadonnées et définitions harmonisées. Le questionnaire est également conçu pour collecter annuellement une sélection de données liées aux ODD sur les ressources en eau, l'utilisation de l'eau et l'irrigation de manière normalisée. La charge de travail de déclaration des pays a été gardée à l'esprit tout au long de la conception de ce questionnaire, qui est volontairement court (35 variables).

    Le questionnaire est composé de:

    • Trois sections d’introduction: page de couverture, instructions, définitions
    • Une section de déclaration des données, comprenant des données nationales sur les prélèvements d’eau, la capacité des barrages, les eaux usées municipales, l’irrigation et le drainage
    • Deux sections d’information supplémentaire: métadonnées, formulaire de retour

    Le questionnaire est disponible en trois langues: anglais, français et espagnol.

    En plus de la collecte de données annuelle, un questionnaire plus complet sera envoyé tous les 5 ans pour alimenter d'autres bases de données AQUASTAT.

    En parallèle et pour accompagner le changement de méthodologie de collecte de données, l'équipe d'AQUASTAT a organisé des ateliers pour les correspondants nationaux afin de développer les capacités nationales en matière de suivi des données sur l'eau.


    Processus de gestion de l’information d’AQUASTAT

    Une fois le questionnaire rempli par les correspondants nationaux, le processus de validation des données commence, lorsque les échanges entre les correspondants nationaux et l'équipe d'AQUASTAT clarifient les données collectées (Figure 1). L'analyse critique des données compilées privilégie les sources nationales et les connaissances d’expert. Cinq types de contrôle et de validation sont d’abord effectués manuellement par l’équipe d’AQUASTAT:

    • Vérification croisée
    • La cohérence des séries chronologiques
    • Comparaison avec les pays voisins
    • Vérification et validation des données sur les eaux transfrontalières en tenant compte de tous les pays impliqués dans le bassin hydrographique transfrontalier.
    • Vérification des métadonnées, en particulier de la source des données proposées

    Après vérification manuelle, le système de gestion de base de données AQUASTAT prend en charge la validation et le traitement des données grâce à près de 200 règles de validation.

    Figure 1 - Le processus de gestion de l'information AQUASTAT depuis 2018

    The AQUASTAT country update methodology

    Lors du premier exercice organisé avec les correspondants nationaux en 2018, 74 pays ont compilé le questionnaire. Ce premier exercice a permis de réaliser les trois objectifs principaux visés par la nouvelle méthodologie afin de surmonter les difficultés de la méthodologie précédente (voir ci-dessous):

    • Les pays ont répondu positivement à la lettre de candidature et se sont donc appropriés la mise à jour des données dans AQUASTAT.
    • Bien que certains pays aient répondu après la date limite initialement fixée, le processus de collecte et de validation des données a pris moins d’un an.
    • Le nombre de points de données collectés qui ont passé le contrôle de qualité a presque doublé (Figure 2) par rapport à la méthodologie précédente (voir la Figure 4 dans la section sur la précédente méthodologie AQUASTAT).

    De plus, le nombre de pays dont les données ont été mises à jour au cours d'une même année est sans précédent.

    Enfin, des collaborations avec d'autres organisations internationales sont également développées afin de réduire le fardeau que représentent les rapports pour les pays.

    Figure 2 – Augmentation du nombre de points de données passant le contrôle de qualité Image


    La précédente méthodologie AQUASTAT

    Jusqu'en 2014, le processus de collecte des données reposait principalement sur un consultant national engagé par AQUASTAT, mais nécessitait encore une longue et lourde validation par l'équipe AQUASTAT pour le contrôle de qualité (Figure 3).

    Le processus de gestion de l'information comporte les étapes suivantes:

    • Étude des documents et informations aux niveaux national et sous-national.
    • Enquêtes nationales, par le biais de spécialistes originaires des pays, comprenant la collecte de données et une description de chaque pays au moyen d'un questionnaire détaillé et des lignes directrices. La référence de la source et les métadonnées sont associées à chaque point de données.
    • Analyse critique et traitement de l'information, avec préférence pour les sources nationales et les connaissances d'experts. La validation et le traitement des données sont appuyés par le système de gestion de la base de données d'AQUASTAT.
    • Vérification et validation des données sur les ressources en eau transfrontières prenant en compte tous les pays concernés du bassin hydrographique transfrontière.
    • Modélisation des données au moyen du système d'information géographique (SIG) et des modèles de bilan hydrique pour l'estimation des données non disponibles et la fourniture de données spatiales. Le SIG et les données de télédétection constituent des contributions importantes, en association avec les données acquises dans le cadre des enquêtes nationales. Cependant, AQUASTAT réduit la modélisation au strict minimum, compte tenu du fait que ses données sont connues pour être utilisées par les spécialistes de la modélisation pour calibrer les modèles. Pour cette raison également, les données modélisées sont identifiées par le symbole "L" dans la base de données pour informer les modélisateurs qu'elles ne devraient pas être utilisées pour calibrer les modèles.
    • Standardisation de l'information, des tableaux de données et des graphiques.
    • Demande de retour d'information et d’approbation auprès des autorités et institutions nationales et réactions aux commentaires des experts.
    • Diffusion de l'information via le site AQUASTAT, sous forme de rapports et/ou de produits numériques.
    • Incorporation de retours d'information volontaires de la part des utilisateurs et dans le cadre d'une coopération avec d'autres institutions.

    Figure 3 - Le processus de gestion de l'information AQUASTAT jusqu'en 2017

    The AQUASTAT country update methodology

    Le résultat du processus long et fastidieux de collecte de données, d'analyse et de contrôle de qualité, est qu'environ 80-90 pour cent des données reçues ne passe pas la première étape de contrôle de qualité d'AQUASTAT. Ce premier contrôle de qualité manuel comprend: cohérence de la série chronologique, calculs simples, recoupement de variables, comparaisons avec les pays voisins ou similaires, vérification des sources originales. Le deuxième contrôle automatique est fait pendant le téléchargement des données dans la base de données, en utilisant environ 300 règles de validation. Plus d'information sur les règles de validation obligatoires et d'avertissment est disponible dans la section Base de Données Principale de la page Ensembles de données.

    Les données ne sont pas acceptées pour une variété de raisons, telles que:

    1. négligence dans le remplissage du questionnaire, par exemple la somme des sous-composants est différente du total
    2. problèmes liés à l’utilisation de définitions et de terminologie différentes, ce qui nécessite beaucoup de correspondance et de recherche pour comprendre les significations exactes
    3. découverte que «de nouvelles données» sont en fait les données AQUASTAT reprises par d'autres sans référence et parfois en ayant changé l'année
    4. ou ... juste ouvertement donnant AQUASTAT directement comme source des données reprises dans le questionnaire...

    Les situations 3 et 4 se produisent particulièrement fréquemment, ce qui est symptomatique de deux phénomènes: une absence de quantités importantes de nouvelles données et la pression pour montrer des «nouvelles» données, quelles qu’elles soient. Il est vrai que, grâce à l'utilisation de différentes technologies sur le terrain (souvent l'exemple des téléphones mobiles est donné), de plus en plus de données deviennent disponibles. Cependant ce n'est pas le cas jusqu'ici pour les données et informations statistiques relatives aux ressources en eau et à leur utilisation. Très probablement cela est dû au fait qu'il y a un décalage entre la collecte de données brutes, leurs analyse et conclusions.

    Due to these challenges, a reflection on the AQUASTAT data collection methodology and country update process started in 2013. The first step was to objectively document for a sample of five countries the timeframe and outcomes of the country update process made with national consultants by comparing the resources involved and the resulting updated data.

    Figure 4 below is the outcome of this exercise carried out in 2014. The update process lasted over one year before new data could be published online and only 9 percent of the data points requested in the questionnaire passed the quality check controls and were effectively uploaded in the database. Despite this long and costly update strategy, in some cases almost no new data were accessed. This strategy required too much time under the staffing conditions to maintain the data quality standard, resulting in relatively old data even for the latest updated country—which is the most common criticism reported on AQUASTAT, together with the limited number of data points in a time-series (not a full database).

    Figure 4 - Why the AQUASTAT Main Database is "empty"

    The AQUASTAT country update methodology

    In 2015 and in 2016, a second step in the methodological renewal attempted to update country data through desk studies, using literature and data available online. It limited the cost to time of AQUASTAT team only, and reduced the timeline but lacked then field data country ownerships, even though most of the collected data were from Ministries reports. In addition, a continuous watch of national statistics available online was also performed, although not as systematically as desired due to staffing constraints. This strategy is still considered valid, since it only takes advantage of free available data without adding reporting constraints to the countries. However, this methodology was not fully in line with the then newly adopted Sustainable Development Goals, of which FAO is the custodian agency for 21 indicators and in particular SDG indicator 6.4.1 on water use efficiency and 6.4.2 on water stress, relying heavily on AQUASTAT data. The SDG requires a country-driven process for data collection. The new AQUASTAT data collection methodology presented above below was designed to increase country ownership of water data and the number of data uploaded in the database, as well as to reduce the timeline of the update process.