Amélioration des revenus des producteurs

Exportations bio-équitables d’Afrique

 

Burkina Faso

Au Burkina Faso, le projet soutient deux filières: celle de la mangue et celle du beurre de karité. En avril 2008, le projet a organisé un atelier national afin de partager les premiers résultats du projet avec un public plus large et examiner les options possibles pour le développement complémentaire des secteurs biologique et du commerce équitable au Burkina Faso. 

La floraison des vergers de manguiers. Photo: A.K. Nadié, 2008.
Mangue

Le projet a fourni un appui aux producteurs de mangues biologiques, ainsi que à leur exportateur, BurkiNature. Le projet a axé ses activités sur deux groupements: Wa Yu Lo à Zoula, près de Koudougou, et la Coopération Zoutou à Kourinion, près de Orodara. Avec les fonds du projet, BurkiNature a mis en place une formation en pratiques d’audit dans le cadre des normes du commerce équitable du FLO. La prime du commerce équitable est utilisée pour les frais d’école des filles de la communauté. En outre, Wa Yu Lo est actuellement en train de mettre en place une unité de séchage pour sécher les mangues qui ne sont pas achetées par BurkiNature.

Au cours du projet, BurkiNature a connu une croissance rapide, et a rencontré des difficultés à répondre aux besoins de formation de ses fournisseurs. Très souvent, la formation donnée aux représentants des villages n'était pas transmise aux autres agriculteurs. La collaboration avec le Programme des Champs-Ecoles-Paysans (CEP) pour la Gestion Intégrée de la Production et des Déprédateurs (GIPD) de la FAO a introduit une approche plus participative. L'approche habituelle CEP pour les cultures annuelles a été adaptée à la situation des vergers de manguiers vivaces. Pendant plus d'un an, les agriculteurs se sont réunis tous les 6 semaines pour une période de 3 à 5 jours, durant laquelle ils recevaient une formation en techniques de facilitation, ainsi que dans les domaines techniques pertinents pour la période de l'année. Ces agriculteurs ont ensuite agi comme facilitateurs dans les Camps-Ecoles-Paysans de leurs villages. Les sujets techniques incluaient également la tenue des archives, les programmes de certification et la conformation aux normes de GlobalGap. Le contrôleur de qualité de l’exportateur a agi comme personne-ressource dans la formation des facilitateur agricoles.

 

Le «barratage», le beurre de dégage de l'émulsion. Photo: C.E. Dankers, 2008.
Beurre de karité

Le beurre de karité est extrait des noix de l’arbre de karité, qui pousse dans les savanes du Sahel. Le beurre de karité est traditionnellement utilisé pour la cuisine, le soin de la peau, la production du savon et à des fins médicales. En outre, l’industrie cosmétique moderne a découvert ses propriétés thérapeutiques pour la peau.

Afin de profiter de la demande pour le beurre de karité biologique, trois associations ont formé, en 2003, un «club» pour organiser la certification biologique:

  • Association Burkinabé pour la Promotion de la Jeune Fille (ABPJF);
  • Association Ragussi;
  • Union des Groupements Féminins / Ce Dwane Nyee (UGF/CDN).

Le projet a organisé une formation pour les femmes qui ramassent les noix dans les villages et pour celles qui produisent le beurre dans les centres de production, afin de garantir leur conformité avec les exigences de formation des normes biologiques. Les dirigeants du Club ont reçu une formation en planification de la capacité de production et en analyse coût-bénéfice, afin de renforcer leur position dans les négociations de contrat. Cependant, depuis la certification du «Club des Productrices de Beurre de Karité Biologique» (CPBKB), le volume des exportations de beurre biologique a été irrégulier.

Depuis la saison 2006/07, le volume annuel des commandes auprès du Club a au moins triplé. Le Club est également devenu moins dépendant de son intermédiaire. Depuis 2008, les associations ont conclu des contrats directs avec l’importateur.

En plus, le Club étudie actuellement une nouvelle organisation de la chaîne d’approvisionnement, afin d’améliorer la qualité des amandes. Jusqu’à maintenant, le dépulpage, la cuisson et le séchage des noix étaient faits par les ramasseuses, qui stockaient les noix dans leurs foyers. Le project soutient la construction de trois centres villageois où ce traitement peut avoir lieu dans des conditions plus contrôlées, avec des facilités de stockage adéquates.