Amélioration des revenus des producteurs

Exportations bio-équitables d’Afrique

 

Justification

Les marchés des produits biologiques et du commerce équitable ont connu une croissance constante dans beaucoup de pays développés. Il est prévu que cette croissance se poursuivra, aussi bien pour les aliments biologiques que pour les aliments issus du commerce équitable. En général, les produits biologiques et du commerce équitable génèrent des prix supérieurs à ceux des produits conventionnels. En raison des pénuries d'approvisionnement pour certains produits, les importateurs et les détaillants sont plus disposés à accepter des volumes plus petits ou irréguliers, offrant ainsi des possibilités aux nouveaux exportateurs de développer leur filière.

Néanmoins, l’exportation des produits biologiques et du commerce équitable pose un certain nombre de défis, comme par exemple des contraintes techniques liées à la conformation aux normes et des exigences de qualité élevées. En outre, la certification tend à être coûteuse et nécessite des dispositions organisationnelles et administratives. Le marché biologique est sujet à la volatilité des prix, et n’est accessible aux agriculteurs qu’après une période de conversion, durant laquelle ils doivent assumer des coûts plus élevés, sans encore recevoir une prime pour leurs produits. Pour ces raisons, les petits agriculteurs et les exportateurs des pays en développement ont besoin d'aide extérieure afin de produire et exporter des produits biologiques et du commerce équitable avec succès. La certification de groupe offre une solution à faible coût accessible aux petits agriculteurs.

Une enquête effectuée par l'IFOAM en 2003 a révélé que l'Afrique de l'Ouest se classe loin derrière les autres régions dans le développement du secteur biologique. En même temps, la région a souvent été considérée comme ayant un potentiel de développement des exportations de produits biologiques, en particulier les fruits tropicaux. Les initiatives agro-écologiques pour la promotion du développement rural et de la sécurité alimentaire et l’amélioration de la fertilité des sols sont un point fort dans la région. Pour ces raisons, un projet a été élaboré pour aider les groupements d'agriculteurs d'Afrique de l'Ouest à renforcer leurs capacités de production et d'exportation de produits biologiques et du commerce équitable, dans le but d’augmenter leurs revenus et améliorer leur sécurité alimentaire.  

Sélection des produits et des groupements de producteurs

Durant la phase de formulation du projet en 2004, une étude de marché a été conduite afin d’identifier les marchés en croissance pour les produits biologiques et du commerce équitable. Les catégories de produits suivantes ont été retenues:

- fruits tropicaux: ananas et mangue;
-
cacao;
-
beurre de karité.

Ensuite, des groupements de producteurs et d'exportateurs ont été sélectionnés sur la base de quatre critères:

- capacité de fournir un des produits sélectionnés;
-
prêts à exporter, ou exportant déjà;
-
intéressés par la certification biologique et / ou du commerce équitable;
-
bénéfices pour les petits agriculteurs résultant de l'appui offert par le projet.

Discussion des priorités. Photo: FAO / Dankers 2006.

Stratégie

Le projet a adopté une approche participative. Plutôt que d’utiliser une combinaison d’activités standardisée, un programme d’activités a été développé «sur mesure» pour chaque filière. Les interventions du projet ont été basées sur une évaluation participative des besoins de chaque filière sélectionnée. Un programme d'activités, en général pour des périodes d'un an, a été développé en collaboration avec le groupement et / ou exportateur bénéficiaire. Dans les cas du Cameroun, du Burkina Faso et de l’ananas «Pain de Sucre» du Ghana, les exportations étaient déjà en cours au moment du commencement du projet. Dans ces cas, les activités se sont focalisées sur la partie la plus faible de la filière ou sur les activités nécessaires pour obtenir la certification. Dans les autres cas, les filières devaient être construites à partir de zéro, et les activités ont commencé à partir du niveau d’organisation et des capacités déjà présents.

Des contrats ont été établis avec l'exportateur et / ou le groupement d'agriculteurs, afin de leur donner les moyens de mettre en œuvre un maximum d’activités eux-mêmes. Pour les groupements d'agriculteurs, la négotiation du contrat et la réponse aux exigences de livraison avant le prochain remboursement échelonné étaient des activités d’apprentissage en elles-mêmes, qui les ont préparés pour des contrats commerciaux plus exigeants et moins souples. Dans les seuls cas où il y avait besoin d’aide technique, le projet a cherché et financé de l’expertise extérieure. Si possible, l’assistance technique a été cherchée dans le pays d’opération, afin de renforcer la base de connaissance locale et les réseaux locaux.