PROGRAMME FAIM ZÉRO


L’expérience brésilienne

07/06/2013 - 

Une approche du développement centrée sur l’éradication de la faim

Dans les années 30, Josué de Castro était parvenu à la conclusion que la faim au Brésil était la conséquence de distorsions entraînées par un modèle de développement qui exploitait les pauvres et leur barrait l’accès aux avantages économiques. À la fin du vingtième siècle, l’économie brésilienne était en pleine expansion mais le fossé entre riches et pauvres ne cessait de se creuser et, sur une population de 170 millions d’habitants, 44 millions étaient pris dans l’engrenage de la faim. Trop pauvres pour acheter les aliments indispensables à une vie saine, ces personnes n’avaient aucune possibilité de participer à la prospérité croissante du pays.

Le programme Faim Zéro a été lancé par le Président Lula en 2003, dans le but d’améliorer cette situation grâce à l’introduction d’un nouveau modèle de développement, centré sur l’éradication de la faim et l’inclusion sociale et s’appuyant sur la jonction de la politique macroéconomique, de la politique sociale et de la politique de production. Il s’efforça de conférer à cette initiative un véritable caractère national, en s’assurant la participation la plus vaste possible de la population brésilienne.
Pour d’autres pays, le Brésil est devenu une source d’enseignements, un exemple de la lutte contre la faim et l’insécurité alimentaire et pour la réduction de la pauvreté. Le succès du programme Faim Zéro relève principalement de cinq facteurs:

1. Un engagement politique au plus haut niveau: du jour où il a pris ses fonctions, le Président Lula a placé l’éradication de la faim et la réduction de la pauvreté au coeur même du développement de son pays. Il a engagé tous ses ministères techniques et tous les niveaux du gouvernement, ainsi que la société brésilienne tout entière, dans un effort massif et concerté pour assurer la réalisation de ces objectifs.

2. Les objectifs du programme Faim Zéro ont été pris en compte dans les politiques macroéconomiques nationales.
3. Mise en œuvre d’une politique nationale intégrée en matière d’alimentation et de nutrition qui a été formulée puis étayée, dans un deuxième temps, par un nouveau cadre juridique et institutionnel. Cette action partait du principe qu’il incombait au Gouvernement de veiller à ce que tous les Brésiliens puissent jouir du droit à une alimentation adéquate.

4. Une action sur deux fronts: les politiques favorisant l’augmentation de la production ont été reliées aux politiques de promotion de l’inclusion sociale, afin d’en renforcer l’efficacité. Le pouvoir d’achat engendré par les mesures de protection sociale a été utilisé pour stimuler la production vivrière des petits exploitants, eux-mêmes pauvres, renforçant ainsi l’économie des communautés auxquelles ils appartenaient.

5. L’initiative Faim Zéro a tiré les leçons d’autres expériences: s’appuyant sur les résultats des politiques locales et nationales mises en œuvre au Brésil, elle s’est également tournée vers d’autres sources d’inspiration. Le programme de transferts d’espèces est inspiré du système de bons d’alimentation adopté aux États-Unis dans le sillage de la crise de 1929, tandis que l’instauration d’un cercle vertueux entre la production et la consommation locales est fondée sur des expériences menées en Californie.

Le programme Faim Zéro, pendant ses dix années de mise en œuvre, a montré qu’il est possible de combiner une croissance économique rapide avec une meilleure répartition des revenus. Il prouve que, loin d’être une simple mesure d’assistance, la protection sociale est un solide investissement dans le capital humain, capable non seulement de venir à bout de la misère, des souffrances et des pires injustices, mais aussi de stimuler la croissance en aidant les individus à réaliser leur potentiel créatif et productif. Grâce à cela, les bénéficiaires de la protection sociale engendrent une nouvelle demande de biens et services, dont les aliments font partie.

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