Un nouveau fonds fiduciaire pour l'agriculture et la sécurité alimentaire


Il canalisera les engagements pris par le G8 à L'Aquila

22/04/2010 - 

Washington, DC - La FAO se félicite du lancement aujourd'hui d'un nouveau fonds fiduciaire multidonateurs: le Programme mondial pour l'agriculture et la sécurité alimentaire. Géré par la Banque mondiale, il vise à l'amélioration de la sécurité alimentaire et des revenus dans les pays pauvres grâce à l'appui au secteur agricole.

Qualifiant ce fonds fiduciaire d'"outil fondamental pour mener à terme les engagements pris lors du G8 de L'Aquila", M. Jim Butler, Directeur général adjoint de la FAO, a indiqué que son Organisation était impatiente d'œuvrer aux côtés de ses partenaires du développement pour rendre ce Programme opérationnel le plus rapidement possible.

Ce nouveau mécanisme doit se pencher sur le problème du sous-financement des projets d'investissement dans l'agriculture régionale et la sécurité alimentaire. Il est appelé à rendre l'aide plus prévisible en matière de lutte contre la faim et la pauvreté.

Le Canada, l'Espagne, les Etats-Unis, la République de Corée et la Fondation Bill et Melinda Gates ont promis 880 millions de dollars au lancement aujourd’hui.

L'accent est mis sur les pays eux-mêmes

Ce Programme, qui s'appuie sur des initiatives menées par les pays eux-mêmes et sur la fourniture d'assistance technique, est en parfaite harmonie avec l'approche de la FAO, selon M. Butler.

La FAO soutient déjà la préparation d'un certain nombre de stratégies et projets dirigés par les pays eux-mêmes et dotés d'un potentiel d'insertion au sein de ce Programme, plus particulièrement dans le contexte du développement général de l'agriculture africaine.

"En premier lieu et avant tout, les Etats doivent assumer leurs responsabilités en ce qui a trait aux besoins essentiels de leurs populations", a dit M. Butler. "Cela nécessite un engagement politique et financier, des politiques et des programmes appropriés, la création d'un environnement international équitable pour l'expansion du commerce et l'aide ainsi qu'un appui aux initiatives régionales."

Le nouveau mécanisme comprend des financements des secteurs privé et public pour l'octroi de dons, de prêts et d'investissements visant à accroître la productivité agricole, à relier les agriculteurs aux marchés, à réduire les risques et la vulnérabilité, à améliorer les moyens de subsistance non agricoles et à fournir assistance technique et formation.

La faim a atteint des niveaux historiques 

La récente crise économique et alimentaire a accru le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde. Les chiffres ont atteint des niveaux historiques. Selon le rapport 2009 de la FAO sur l'insécurité alimentaire, on compte plus d'un milliard de sous-alimentés dans le monde. 

L'élimination de la faim nécessite des investissements accrus dans l'agriculture. La FAO estime que ces investissements devraient augmenter de 50 pour cent si l'on veut couvrir l'augmentation de la demande alimentaire d'ici à 2050.

"L'agriculture durable facilite la croissance économique et procure des emplois aux petits expoitants agricoles tout en assurant une meilleure sécurité alimentaire et une meilleure nutrition", a encore dit M. Butler. "La croissance de l'agriculture, comparée à celle d'autres secteurs, produit également le plus grand impact sur la pauvreté rurale."

En outre, la production alimentaire est facteur d'autonomie et réduit graduellement la dépendance de l'aide extérieure, a-t-il ajouté.

Le lancement de ce fonds fiduciaire a eu lieu sous les auspices du Secrétaire américain au Trésor, M. Timothy Geithner, avec la participation de ministres d'autres pays bailleurs de fonds et de pays en développement ainsi que de Bill Gates et du Président de la Banque mondiale, M. Robert Zoellick. Des représentants d'un certain nombre d'institutions multilatérales, d'organisations non gouvernementales et de leaders du Congrès américain étaient également présents.