Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture

Le Traité international et l’Union européenne visitent des sites de projets au Kenya et en Tanzanie

25/05/2018

Visite rendue aux petits agriculteurs

Nairobi, Kenya et Dar-es-Salaam, Tanzanie, 9 -13 avril 2018 - L'Union européenne s'est associée au Fonds fiduciaire pour le partage des avantages du Traité international en vue d’aider des agriculteurs en Afrique et ailleurs à surmonter les effets du changement climatique grâce à des projets semenciers spéciaux dans le cadre d’un programme intitulé «Pionniers sur le terrain pour garantir la sécurité alimentaire et l’adaptation au changement climatique». Entre le 9 et le 13 avril 2018, un représentant de l'Union européenne, Juan Manuel Velasco, et le Secrétaire du Traité international de la FAO, Kent Nnadozie, ont effectué des visites sur le terrain au Kenya et en Tanzanie pour rencontrer ceux qui sont le plus directement concernés par ces projets – à savoir les agriculteurs.

Entamant la visite de 5 jours à une conférence de presse spéciale tenue à Nairobi, le Secrétaire Nnadozie a déclaré : «Nous sommes ravis de pouvoir visiter les sites de projets financés par le Fonds pour le partage des avantages avec notre partenaire de longue date, l’Union européenne, et nous sommes reconnaissants  au soutien constant de l’Union européenne à ces projets qui ont un impact réel sur le terrain et aident à accroitre l’adaptation des agriculteurs au changement climatique et leur permet de bénéficier de la biodiversité agricole en général.»

Au nom de l'Union européenne (UE), Juan Manuel Velasco, chargé des politiques à la Direction générale de la coopération internationale et du développement international (DG DEVCO), a déclaré: «L'Union européenne est ravie de s'associer au Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture en vue d’aider les agriculteurs à faire face aux effets du changement climatique

Les sites de projets et les banques de gènes que la délégation a visités au Kenya et en Tanzanie font partie des projets multi-pays soutenus par des fonds de l'UE par le biais du Fonds pour le partage des avantages (BSF). Les fonds versés par l'UE représentent environ 50% du total des fonds équivalent à un peu plus de 10 millions de dollars disponibles pour le troisième cycle de projets du Fonds pour le partage des avantages. L’aide de l'UE au BSF du Traité international correspond à la majorité du financement réservé à 13 parmi 22 projets mis en œuvre dans le cadre du 3e cycle de projet du BSF.

Au cours d’une semaine, les visiteurs ont rencontré des agriculteurs, des gestionnaires de banques de gènes nationales et d'autres organisations partenaires participant directement dans l'exécution des projets du BSF, et ont visité des sites à Nyando et Kiboko au Kenya, et rencontré des parties prenantes à Dar-es-Salaam, en Tanzanie. À titre d’exemple, à Nyando, la délégation a rencontré plus de 150 agriculteurs locaux et a eu l'occasion de voir comment les variétés améliorées de sorgho, de millet et d’haricot fournies par le projet BSF ont eu une incidence positive sur les moyens de subsistance des communautés locales- en termes d’amélioration de la résilience et de la lutte antiparasitaire, augmentation des rendements et diversification alimentaire. De même, les agriculteurs ayant participé au projet relatif au manioc, à la fois au Kenya et en Tanzanie, et ayant reçu du manioc amélioré / propre, ont déclaré qu'ils ont maintenant des rendements plus prévisibles et sont mieux à même de contrôler la propagation des maladies des plantes. En outre, la formation reçue en matière de conditionnement et valorisation du manioc les a aidés à vendre non seulement des tubercules mais aussi des fleurs, pour lesquelles il existe une demande de marché. Plusieurs agriculteurs ont déclaré que leur revenu net avait décuplé, passant de 100 USD / acre à 1000 USD/ acre suite à la culture de nouvelles variétés de manioc, avec des bénéfices généraux  rapportés sur les moyens de subsistance des ménages participant au projet BSF. Les projets sont toujours en cours et les résultats définitifs sont attendus au fil du temps.

En intervenant lors d'une conférence de presse à Dar-es-Salaam tenue vers la fin de la mission, le Secrétaire Nnadozie a exprimé une appréciation particulière pour les petits agriculteurs, qui sont les plus vulnérables aux changements climatiques et environnementaux et dont la contribution est cruciale pour le développement et la sauvegarde des variétés de cultures

«En aidant les petits agriculteurs au Kenya et en Tanzanie à mieux affronter le changement climatique – en améliorant la diversité et la qualité des cultures qu'ils cultivent dans leurs champs et en augmentant les aliments nutritifs dans leurs repas - nous renforçons également leur résilience pour résister aux conditions défavorables et améliorer les moyens de subsistance ». a déclaré le Secrétaire Nnadozie. « Et ce faisant, nous travaillons tous à la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies concernant la lutte contre la faim et la protection de la biodiversité (agricole). Les avantages découlant de tels projets dépassent les frontières nationales. Ils nous touchent tous. »

Interdépendance en ce qui concerne la nourriture

Le matériel semencier cultivé et développé à travers les projets du Fonds pour le partage des avantages est intégré de nouveau dans le Système multilatéral d'accès et de partage des avantages afin que la communauté internationale puisse échanger des connaissances, accéder au matériel et apprendre les uns des autres. Le Traité international permet de relier les communautés locales à la communauté internationale plus large. 

« Ce matériel semencier est précieux non seulement pour les agriculteurs locaux au Kenya et en Tanzanie, mais pour tous les agriculteurs et les obtenteurs du monde entier,» a déclaré le Secrétaire Nnadozie.

Toutes les variétés de cultures utilisées dans des projets parrainés par le Fonds fiduciaire pour le partage des avantages font également partie du Système multilatéral d'accès et de partage des avantages du Traité international.

«L'Union européenne est très satisfaite du fait que les variétés uniques identifiées grâce à ces projets du BSF soient disponibles pour la communauté internationale dans son ensemble à travers le Système multilatéral du Traité International », a déclaré M. Velasco. Nous sommes heureux de nous associer au Traité international pour le bénéfice de tous", a-t-il ajouté.

Tous les pays sont interdépendants en matière de nourriture. Pour survivre et prospérer, nous devons travailler ensemble et partager les avantages découlant de l’abondance de la diversité agricole dans le monde. Le Traité international a un Système multilatéral, qui comprend un pool génétique mondial contenant plus de 2,3 millions de semences vivrières et d'échantillons de matériel génétique végétal primordial pour l'alimentation et la sécurité, qui sont accessibles à l'ensemble des 144 Parties contractantes. À ce jour, le Système multilatéral du Traité international a facilité l'échange de plus de 4 millions d'échantillons de semences et d'informations essentielles sur ce matériel à un rythme moyen de 1000 transferts par jour.

Grâce au Système multilatéral d'accès et de partage des avantages, les agriculteurs, les obtenteurs et les scientifiques du monde entier peuvent échanger des informations et du matériel essentiels pour la sélection des cultures dont ils ont besoin. Et grâce au Fonds pour le  partage des avantages, les agriculteurs de différents pays peuvent partager les semences et le savoir-faire dont ils ont besoin dans leurs communautés locales.

Le Fonds fiduciaire pour le partage des avantages a déjà aidé près d'un million de gens à travers 61 projets menés dans 55 pays au cours des neuf dernières années.

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