31/03/2021

Statut et défis à relever concernant la conservation, l'échange et l'utilisation 

Rome, Italie, 16 février 2021 - Plus de 400 personnes du monde entier se sont connectées en même temps pour écouter des experts internationaux discuter du statut et des défis à relever concernant la conservation, l'échange et l'utilisation de la diversité des fruits et légumes en 2021, l’Année internationale des fruits et des légumes.

«En réalité les fruits et légumes représentent un aspect fondamental de notre nutrition, mais ils sont également la source de subsistance de millions, voire de milliards de personnes dans le monde», a déclaré Kent Nnadozie, Secrétaire du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture dans ses remarques liminaires. «Le fait que des centaines de personnes du monde entier aient assisté à cet évènement organisé par un groupe international d'experts témoigne de l'importance du sujet», a-t-il ajouté.

Cette année, 2021, a été proclamée l’Année internationale des fruits et des légumes par les Nations Unies, qui ont désigné l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture comme étant la principale agence chargée «de mieux faire connaitre les effets bénéfiques sur la nutrition et la santé de la consommation de fruits et de légumes, et le rôle de cette consommation dans la promotion de régimes alimentaires et de modes de vies sains diversifiés et équilibrés»[1].

«L'Année internationale des fruits et des légumes représente en effet, une plateforme très utile et bienvenue pour souligner l'importance de conserver la diversité de notre alimentation, en particulier en ce qui concerne les fruits et légumes; cependant, cette attention se détournera avec le passage de 2021 », a déclaré le Secrétaire Nnadozie, ajoutant: « Heureusement, le Traité international a la responsabilité d’œuvrer aux fins de la conservation, du partage et de la préservation de la diversité mondiale des fruits et légumes à long terme. Cette année offre à la communauté du Traité une occasion importante de mettre en lumière et de célébrer activement l’importance vitale de la diversité des fruits et légumes pour le bien-être humain. »

«Nous devons optimiser la diversité génétique des fruits et légumes qui est encore conservée dans les champs des agriculteurs et dans les banques de gènes pour parvenir à une meilleure nutrition, un meilleur environnement, une meilleure production et une vie meilleure», a déclaré Ismahane Elouafi, scientifique en chef de la FAO. «L'Année internationale et le prochain Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires offrent une occasion unique de concentrer notre attention au-delà des cultures vivrières de base et d'augmenter les investissements dans le domaine de la conservation, la disponibilité et l'utilisation durable des ressources phytogénétiques de fruits et de légumes», a-t-elle déclaré.

«La question centrale… au début de cette Année internationale des fruits et des légumes est: comment pouvons-nous utiliser ce moment comme point de départ pour de futures initiatives? Plus précisément, quelles sont les principales priorités urgentes sur lesquelles nous pouvons travailler ensemble pour réaliser quelque chose d'une importance durable? » a déclaré Sir Peter Crane, Président du conseil d'administration, du Fonds fiduciaire mondial pour la diversité des cultures (GCDT en anglais), en posant quelques questions clés, et ajoutant : «En ce qui concerne les fruits et légumes, la préservation de la diversité à long terme sera essentielle pour relever les nombreux prochains défis qui découleront certainement des changements climatiques, des nouvelles vagues de ravageurs et d'agents pathogènes et de nombreux autres facteurs dans notre monde très complexe».

Dans son discours d'ouverture, Mme. Graziella Romito, chef de l'unité des affaires internationales du Ministère italien des politiques agricoles, alimentaires et forestières , a parlé de l'importance de l'Année internationale des fruits et des légumes pour «mettre  efficacement en évidence la contribution du secteur des fruits et légumes à la réalisation des objectifs du développement durable en termes d’amélioration de la sécurité alimentaire et  de la nutrition, en termes de modes de vie et de régimes alimentaires sains, et en termes de consommation durable. » Elle a également évoqué la concentration des efforts internationaux sur les chaînes de valeur durables, soulignant le rôle important joué par les petits agriculteurs, «qui sont les gardiens de la biodiversité», et l'importance «d'assurer les moyens de subsistance des millions de familles rurales du monde entier».

Le programme comprenait 15 orateurs de divers secteurs, notamment des organisations internationales, des organisations non gouvernementales, des établissements d'enseignement / de recherche, des organisations de la société civile, de l’industrie privée et du secteur public.

L’évènement était divisé en quatre segments en plus d'un segment d'ouverture: (1) Un aperçu général de l'état des ressources génétiques des fruits et légumes, (2) Perspectives des parties prenantes du Traité international, (3) Cultures horticoles, et (4) Arbres fruitiers. Les orateurs de chaque segment ont abordé les défis à relever en matière de conservation, d'échange et d'utilisation des ressources phytogénétiques de divers fruits et légumes, et ont présenté les besoins et les options à considérer à l'avenir. Les principaux points à retenir des présentations et des discussions sont axés sur les cinq domaines suivants:

1. Des efforts plus réguliers sont nécessaires pour mieux comprendre et relever les défis spécifiques concernant la conservation, l'utilisation et la disponibilité des fruits et légumes en général, et des cultures sous-utilisées en particulier.
2. Il est important d'intégrer la diversité des fruits et légumes dans une alimentation régulière et des régimes alimentaires durables.
3. Il est nécessaire de recueillir davantage de données pour combler les lacunes existantes, ainsi que pour la collecte et la conservation ex situ des ressources génétiques des fruits et légumes.
4. La conservation de la diversité des fruits nécessite des efforts majeurs à déployer dans le domaine de la cryoconservation.
5. Il y a un espace et un besoin de développement de nouveaux modèles pour la conservation et l'utilisation de ces ressources phytogénétiques avec des acteurs ayant un but non lucratif et d’autres ayant un but lucratif, y compris, par exemple, des entités publiques, des associations d’agriculteurs, des groupes de la société civile, des ONG, des instituts de recherche et autres.

Le forum en ligne était ouvert au public et assurait une interprétation simultanée en arabe, anglais, français et espagnol, ainsi qu’une occasion pour les participants de poser des questions. Cette discussion du Panel international d'experts a été organisée par le Secrétariat du Traité international en collaboration avec le Fonds fiduciaire pour la diversité des cultures (GCDT) et sponsorisée par le Gouvernement italien.

L'enregistrement complet, le programme et les présentations individuelles de cet événement sont disponibles sur le site web du Traité international à l'adresse: http://www.fao.org/plant-treaty/overview/partnerships/international-panel/en/

Le Panel international d'experts sur la diversité des fruits et légumes était le deuxième panel en ligne organisé par le Traité international pendant la pandémie mondiale de COVID-19. Le premier panel en ligne de ce type a eu lieu en septembre 2020 ayant pour sujet les répercussions de la pandémie COVID-19 sur la conservation, l'utilisation et l'échange des ressources phytogénétiques[2]. Compte tenu de la popularité et de la grande participation à ces discussions en ligne, le Secrétariat du Traité international et le GCDT ont uni leurs forces pour organiser une série de panneaux internationaux en ligne afin de réunir les principaux acteurs de la conservation et de l'utilisation des ressources phytogénétiques. Un troisième panel en ligne est prévu au deuxième trimestre 2021 sur la cryoconservation, une méthode ayant un potentiel important pour assurer la conservation durable et à long terme des arbres fruitiers et d'autres cultures vivrières importantes.[3]