Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture

Les Etats-Unis rejoignent le Traité international novateur sur les ressources phytogénétiques

13/03/2017

13 mars 2017, Rome - Les Etats-Unis sont les derniers en date à rejoindre le Traité international novateur sur les ressources phytogénétiques  pour l'alimentation et l'agriculture, un instrument révolutionnaire dont l'objectif est de renforcer la sécurité alimentaire mondiale en encourageant la conservation, le partage et l'utilisation durable des ressources phytogénétiques agricoles.

Aujourd'hui, M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, et M. Thomas Duffy, Chargé d'Affaires par intérim à l'ambassade américaine de Rome, ont marqué l'entrée en vigueur du Traité pour les Etats-Unis, lors d'une cérémonie au siège de l'Organisation, à Rome.

«Les Etats-Unis ont hâte de travailler, avec les intervenants américains et les partenaires internationaux, à renforcer davantage le Traité et à protéger les ressources nécessaires à la productivité agricole, la résilience et la sécurité alimentaire», a déclaré M. Duffy.

«Nous saluons l'adhésion des Etats-Unis d'Amérique et nous espérons que de nouveaux pays rejoindront le Traité international. L'échange accru de matériel et les bénéfices qui résulteront de cette démarche se soldera par un soutien plus important aux agriculteurs dans les pays en développement, qui protègeront leurs semences et leurs autres matériels de plantation», a déclaré M.  José Graziano da Silva.

«La biodiversité peut nous aider à faire face aux impacts du changement climatique. Nous devons nous assurer que les agriculteurs ont accès aux semences. Nous devons promouvoir et soutenir les programmes génétiques dans différentes régions afin de trouver les meilleurs moyens de s'adapter au changement climatique. C'est ce en quoi consiste le Traité de la FAO », a ajouté le Directeur général.

Il y a trois mois, sous l'égide de la FAO, les Etats-Unis ont officiellement déposé leur certificat d'adhésion au traité, déclenchant ainsi le compte à rebours de son entrée en vigueur pour le pays.

Cinq autres pays - l'Argentine, la Bolivie, le Guyana, les îles Tuvalu et le Chili - sont également devenus récemment des parties signataires du Traité, tandis qu'Antigua et Barbuda a également déposé son certificat d'adhésion et est appelé à les imiter d'ici mi-2017.

L'adhésion américaine stimule les dépôts phytogénétiques

La pièce maitresse du Traité est son «Système multilatéral» qui facilite l'accès à une collection planétaire de ressources phytogénétiques, uniquement destinée à la recherche, à la phytogénétique et à la formation - et qui comprend des mesures visant à garantir un partage juste et équitable de l'ensemble des bénéfices financiers qui pourraient en découler. 

Le Système multilatéral concerne actuellement 64 aliments, engrais et cultures étudiés par les Centres internationaux de recherche agricole ou étant sous la gestion et le contrôle de gouvernements nationaux et du domaine public. Les utilisateurs de ce matériel doivent être ressortissants des pays ayant ratifié le Traité et doivent accepter de l'utiliser à des fins de recherches, de phytogénétique ou encore de formation.

La plus grande collection de matériel phytogénétique au monde que représentait le Système multilatéral avant l'adhésion des Etats-Unis, englobe déjà  plus d'1,5 million «d'adhésions» végétales  - des échantillons de plantes, de semences ou encore des variétés de cultures ou de populations conservés dans des banques de gènes ou faisant l'objet de programmes phytogénétiques. Depuis 2007, le système a transféré 3,2 millions de ces adhésions qui serviront dans le cadre de la recherche ou de programmes phytogénétiques.

Les Etats-Unis détiennent l'une des plus importantes collections de banques de gènes publiques, qui compte également parmi les mieux documentées, avec plus de 576 600 adhésions végétales documentées. Ces dernières deviendront d'ailleurs consultables au sens large du terme grâce au Système multilatéral du Traité.

Regroupement des ressources et du savoir

Accéder au matériel phytogénétique disponible dans la diversité génétique mondiale est essentiel pour les chercheurs et les agronomes en vue de développer de nouvelles variétés de cultures, avec de meilleures valeurs nutritionnelles, qui sont plus résistantes face aux ravageurs, aux maladies, aux stress environnementaux et qui donnent de meilleurs rendements.

En effet, ces dernières décennies, parmi les améliorations des rendements enregistrées, nombreuses sont attribuables à de nouvelles variétés de semences, améliorées et développées dans le cadre de programmes de recherche et de phytogénétique.

Partager les richesses

Le Traité empêche toute personne accédant aux ressources génétiques ,dans le cadre du Système multilatéral, de revendiquer des droits de propriété intellectuelle sur ces ressources, et ce, sous la forme reçue, et garantit que l'accès aux ressources, protégé par les droits de propriété internationale, soit conforme au droit international.

Dans le cadre du Fonds de partage des bénéfices du Traité, les personnes commercialisant les plantes cultivées avec le matériel doivent reverser une partie de leurs recettes dans un fonds fiduciaire destiné à aider les pays en développement  à améliorer la protection et l'utilisation durable de leurs ressources phytogénétiques.

A ce jour, le Traité a déboursé environ 20 millions de dollars grâce à ce fonds afin d'aider un million d'agriculteurs à faire face au changement climatique à travers 61 projets dans 55 pays en développement. Plus de 220 organisations de la société civile, organisations non gouvernementales, universités, banques génétiques, instituts de recherche internationaux et nationaux, collectivités rurales et organisations de producteurs ont été impliqués dans l'exécution de ces projets.

143 pays sont à présent affiliés au Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture.

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