FAO en République démocratique du Congo

Financement des approches paysagères et des projets d‘investissement du secteur privé

29/03/2021

La FAO et le WWF forment des experts locaux pour l’identification et le soutien des opportunités du secteur privé pour contribuer à la restauration des forêts et paysages

Depuis 2015, le monde entier a perdu plus de 10 millions d’hectares de forêt à cause de la déforestation, pendant que la République démocratique du Congo enregistre une perte de 311 000 hectares de forêt par an, entraînant des conséquences sur la nature des sols et sur le climat, entre autres la sécheresse, l’infertilité du sol, le changement climatique, etc.

Pour contribuer à réduire la déforestation, l’organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) ont lancé en 2018, l’Initiative pour la restauration (TRI) ayant vocation à surmonter les obstacles à la restauration et soutenir les objectifs du « Défi de Bonn » visant entre autre à restaurer des écosystèmes déboisés et dégradés, améliorer les activités économiques, assurer la sécurité alimentaire, etc.

Cette initiative de restauration des forêts et des paysages se veut être une approche intégrée qui vise à impliquer les différentes parties prenantes pour concevoir, négocier et mettre en œuvre des pratiques visant à parvenir à un équilibre optimal des avantages et bénéfices écologiques, sociaux et économiques des forêts et des arbres dans le cadre d’une vision intégrée de l’utilisation des terres. Le secteur privé fait donc partie des parties prenantes clés pour l’atteinte des objectifs de restauration des forêts.

La finance paysagiste des projets bancables du secteur privé

Les entreprises jouent un rôle très important dans une approche paysagère : elles contribuent à réduire la pression sur les écosystèmes, engagent un dialogue multipartite visant à élaborer et à mettre en œuvre des plans d'action, des programmes, etc. contribuent à l'élaboration et à la réalisation des actions convenues dans le cadre du processus multipartite et partagent des informations telles que les données spatiales pour l'aménagement du territoire. D’où une nécessité de financer des approches paysagères et des projets d‘investissement du secteur privé et des mécanismes de financement local pour répondre aux besoins mondiaux de restauration. A cet effet, la FAO a publié une nouvelle étude sur les « mécanismes de financement local de la restauration des forêts et des paysages: Revue des différents mécanismes d’investissement au niveau local », qui examine les moyens disponibles de financement de la restauration pour des retombées positives au niveau local.

Du 10 au 12 mars 2021, la FAO et le WWF à travers son incubateur Landscape finance lab ont renforcé les capacités des experts des pays de l'initiative de restauration dont São Tomé, la République Centrafricaine et la République démocratique du Congo ainsi que des partenaires WWF (Madagascar et Cameroun). Cet atelier en ligne avait pour objectif d'accroître les capacités locales pour l'identification et le soutien des opportunités du secteur privé afin d'assurer la mise en œuvre et la durabilité de la restauration des forêts et paysages.

A l’issue de la formation, les participants étaient capables d’identifier les opportunités d'investissement du secteur privé, de comprendre les enjeux pour développer une initiative du secteur privé dans la restauration du paysage et d’examiner comment évaluer les incitations économiques qui encouragent le secteur privé à agir de façon durable et d’identifier les principaux acteurs qui peuvent travailler sur de telles solutions. Plusieurs types d’entreprises et entrepreneurs ont été identifiés notamment les concessions forestières, les exploitants miniers, les producteurs d’énergie, les petits exploitants et les coopératives, les usines, les petites et moyennes entreprises, les commerçants, etc.

« A travers cette formation, j’ai appris l’importance du partenariat public-privé dans l’initiative des forêts et paysages », a expliquéOlivier Matumaini, Chef de projets Sécurité Alimentaire et Economique (SAE) à Louvain Coopération.

 

Impliqué de tout près dans toutes les activités, le ministère de l’environnement et développement durable joue un rôle important dans la réglementation du secteur. Selon Prosper Nyakasane, Chef de bureau d'Études et Planification à la coordination provinciale de l'environnement et développement durable du Sud-Kivu, le ministère provincial va contribuer au suivi des activités et à la vulgarisation des lois et textes réglementaires y afférents.

La FAO et ses partenaires travaillent pour la mise en place de modèles économiques forestiers attrayants et bancables, le renforcement des capacités et l'encadrement des intendants des forêts et des promoteurs de la restauration des forêts et des paysages pour des impacts sociaux, économiques et environnementaux plus importants.