Droit à l'alimentation

Mise en œuvre du droit à l'alimentation à l'échelle des districts au Zanzibar

De nombreux pays dans le monde ont entrepris des processus de décentralisation dans lesquels les gouvernements locaux se chargent de la mise en œuvre de politiques et de stratégies nationales. Ceci est particulièrement vrai pour les questions de politique liées à la sécurité alimentaire et à la nutrition qui ont des conséquences directes sur la réalisation et la jouissance du droit à l'alimentation par tout un chacun. La planification et la mise en œuvre participatives d'actions à l'échelle locale permettent de mieux répondre aux priorités des familles et des communautés dans le cadre du renforcement du processus de développement. Toutefois, trois conditions restent essentielles.

En premier lieu un environnement propice sur le plan politique, législatif et institutionnel doit être mis en place pour permettre la participation des groupes de bases dans les actions visant à la réalisation du droit à l'alimentation. Il existe généralement un écart profond sur le plan politique et social entre la politique nationale et les efforts législatifs et ce qui est effectivement mis en œuvre dans les villages pour et par les groupes les plus vulnérables de la population. Toutefois, malgré cet écart, des dispositions politiques législatives fortement axées sur l'équité est sur la bonne gouvernance peuvent contribuer à donner la priorité,  dans l'affectation des ressources, aux groupes les plus vulnérables et les plus touchés par l'insécurité alimentaire, moyennant des campagnes de sensibilisation politique et sociale quant aux conditions qui règnent dans les villages pauvres et la mobilisation des acteurs non gouvernementaux, y compris des groupes de bases.

En deuxième lieu, les organisations locales gouvernementales, non gouvernementales et communautaires doivent être dotées des capacités et des ressources adéquates pour soutenir les actions à l'échelle locale. En ce qui concerne plus particulièrement les principes du droit à l'alimentation, ces organisations doivent avoir des mandats adéquats et la capacité d'appliquer des pratiques de bonne gouvernance dans le soutien qu'elles apportent aux actions à l'échelle locale. La troisième condition requise est de pouvoir compter sur la population locale habilitée qui puisse : (a) se percevoir comme sujet de droits humains, (b) comprendre parfaitement les principes du droit à l'alimentation et de la bonne gouvernance qui leur seront impliqués dans la pratique, et (c) disposer d'espace réel pour fixer leurs propres priorités et déterminer des options réelles de développement et de recours en cas de violation des droits.

Jusqu'à présent, l'équipe du droit à l'alimentation a centré ses activités à l'échelle des pays sur le renforcement des deux premières conditions mentionnées ci-dessus. L'objectif est, par le biais de l'aide à la politique de renforcer l'assise en droit à l'alimentation et bonne gouvernance des politiques et des lois nationales en matière de sécurité alimentaire et de nutrition. Le renforcement de la capacité institutionnelle et la sensibilisation entre les acteurs nationaux gouvernementaux et non gouvernementaux quant à la signification pratique du droit à l'alimentation s'inscrivent surtout dans le cadre de l'aide et du soutien politiques. Dans le même temps, l'équipe a également mis l'accent sur le renforcement des capacités institutionnelles à l'échelle des districts et des divisions administratives inférieures en accordant un soutien à la planification participative de la sécurité alimentaire et de la nutrition et à la mise en œuvre d'actions. Ces processus sont illustrés par le cas du Zanzibar où nous avons soutenu la formulation d'une politique et d'une législation nationales de sécurité nationale et de nutrition, ainsi que la formulation de plans d'action à l'échelle des districts et des sous-districts. Notre action a également contribué à renforcer les capacités à l'échelle locale de mettre en pratique les principes du droit à l'alimentation et de la bonne gouvernance. Nous allons maintenant commencer à faire des réelles contributions à la troisième condition, en étroite collaboration avec des institutions des organisations qui travaillent en partenariat direct avec les groupes de base, en particulier avec les segments de la population les plus gravement touchés par l'insécurité alimentaire, la malnutrition et la vulnérabilité.  

Pour plus d'informations sur la mise en œuvre à l'échelle des districts au Zanzibar, voyez les Ressources ci-après.

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