Droit à l'alimentation

Vers la constitutionnalisation du droit à une alimentation adéquate au Burkina Faso

News - 17.11.2016

Une mission à Ouagadougou, Burkina Faso, a été conduite par la FAO du 7 au 11 novembre 2016 à la requête des autorités nationales afin d’explorer l’opportunité de soutenir l‘intégration du droit à une alimentation adéquate dans la Constitution burkinabé actuellement en cours de révision. 

Suite à des rencontres de haut niveau, notamment avec le Président de l’Assemblée Nationale, le Président de la Commission Constitutionnelle et les Secrétaires généraux respectifs des Ministères en charge des questions de sécurité alimentaire et nutritionnelle, les membres de la délégation ont tenu des séances de travail avec des équipes des différents départements ministériels pertinents, des membres de la Commission Développement Economique, de l’Environnement et des Changements Climatiques de l’Assemblée Nationale et des organisations de la société civile concernées par la question afin de recueillir leurs avis et leur recommandations quant à une feuille de route pour la constitutionnalisation du droit à l’alimentation. L’équipe de la mission a eu l’opportunité de faire un plaidoyer en faveur de ce droit lors de la session plénière de l’Assemblée Nationale du 10 novembre 2016.

Comme l’a rappelé le Président de l’Assemblée Nationale, l’Honorable Dr. Salifou Diallo, au-delà de la mise en conformité du pays par rapport à ses engagements internationaux, la consécration du droit à l’alimentation dans la constitution est un processus qui devrait s’accompagner par un dispositif législatif pour rendre ce droit effectif, d’où l’importance de l’appui attendu de la FAO. La constitutionnalisation du droit à l’alimentation devrait aussi permettre d’influencer les politiques et programmes nationaux, y compris les allocations budgétaires ainsi que les programmes d’aide au développement en faveur des populations les plus vulnérables à la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Pour le Président de la Commission Constitutionnelle, Maitre Alidou Ouédraogo, au niveau des membres de la commission constitutionnelle qui appartiennent à différents corps socio-professionnels, il y a un besoin de sensibilisation et de renforcement des capacités pour une meilleure appropriation du concept et de ses implications.

Le représentant de la FAO pour le Burkina Faso, M. Aristide Ongone Obame, a félicité le gouvernement pour cette démarche volontaire et a réitéré la volonté de la FAO à continuer son appui au processus, à travers notamment la mise à disposition d’un pool d’experts et de tous les outils et mécanismes dont dispose l’organisation pour concrétiser le droit à l’alimentation au pays.

Au demeurant, un projet de feuille de route a été développé en collaboration avec les différentes parties prenantes. Cette feuille de route prévoit entre autres, l’élaboration par la FAO d’un document d'accompagnement qui éclaire sur le concept du droit à l’alimentation et ses implications,  le renforcement des capacités des acteurs clés en matière de plaidoyer sur le droit à l'alimentation et l'appui pour l'analyse approfondie de l’environnement législatif et institutionnel en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

La mission a été financée par les projets régionaux GCP/RAF/476/GER et GCP/RAF/477/GER mis en œuvre grâce au soutien financier du Ministère Fédéral Allemand de l’Alimentation et de l’Agriculture.

La FAO appuie ses pays membres dans les processus de constitutionnalisation du droit à l’alimentation et son application à travers des programmes de développement de capacités. Sur l’échelle du continent africain, elle collabore également avec l’Alliance Parlementaire Panafricaine pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle en vue de la promotion de ce droit et le partage d’expériences entre les parlementaires de la région en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

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