SAVE FOOD: Initiative mondiale de réduction des pertes et du gaspillage alimentaires

Grace à la “lutte contre le gaspillage alimentaire” la récupération et la redistribution des aliments ont été parmi les priorités de l’agenda de l’Expo de Milan 2015

04 Nov 2015

La Direction générale pour la santé et la sécurité alimentaire de la Commission européenne, en coopération avec l’initiative SAVE FOOD (au sein des conférences internationales sur les pertes et le gaspillage alimentaires de 2015) et de l’ Expo de Milan 2015, a organisé une conférence d’une journée intitulée « Lutter contre le gaspillage alimentaire, nourrir la planète » dans les établissements de l’Expo de Milan, en Italie, au mois d’Octobre 2015. Cet évènement a permis à plus de 200 acteurs différents de la scène européenne, de se réunir pour débattre du gaspillage alimentaire à plusieurs niveaux de la chaîne d’approvisionnement alimentaire.  La récupération et la redistribution de la nourriture ont été ainsi placées parmi les priorités de l’agenda de l’Expo de Milan 2015.

Vytenis Andriukaitis, Commissaire européen pour la santé et la sécurité alimentaire, a réitéré les efforts déployés par son organisation visant à lever les entraves qui empêchent la mise en valeur et la redistribution d’aliments sains. « Nous devons veiller à ce que nos stratégies  prévoient des options permettant la réutilisation des aliments - pourvu qu’ils soient sains et surs. » -il a dit. Tout en exprimant l’engagement de la Commission de créer un environnement européen contraire à tout type de gaspillage alimentaire, Andriukaitis a affirmé, en outre, que la Commission coopère également avec les Etats Membres et les principales parties prenantes, pour éliminer tous les obstacles, soient-ils règlementaires ou opérationnels, susceptibles de saper les dons de nourriture comestible et saine.

Le chef du programme stratégique pour des systèmes alimentaires inclusifs et efficaces de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Eugenia Serova, a présenté le travail de la FAO en matière de réduction du gaspillage et des pertes alimentaires, ainsi que la mission et le mode opératoire de l’Initiative mondiale sur la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires, mieux connue en tant que SAVE FOOD. Serova a également expliqué l’importance de réduire le gaspillage alimentaire en termes de sécurité alimentaire mondiale, ainsi que l’interdépendance entre gaspillage et disponibilité alimentaire dans d’autres parties du monde.

« Le gaspillage alimentaire a un impact considérable sur la sécurité alimentaire, sur les économies locales et nationales, sur l’ensemble des ressources naturelles, sur les flux de déchets et sur l’environnement. Des chaînes d’approvisionnement alimentaire mondialisées font en sorte que ce même impact passe facilement de la région où la nourriture est consommée ou gaspillée à la région où elle est produite. L’insécurité alimentaire représente, le plus souvent, plutôt une question d’accès (pouvoir d’achat et prix des denrées) qu’un problème d’approvisionnement »-  Serova a dit.

Linda Martisson, directrice des opérations auprès du Service alimentaire hospitalier dans le Comté de Västra Götaland, en Suède, a présenté les défis à relever découlant de la réduction du gaspillage alimentaire dans les hôpitaux. Martisson a souligné que, même dans des conditions très restrictives, comme cela est le cas dans les établissements de soin, il est possible de prendre des mesures visant à réduire le gaspillage alimentaire et de le faire avec succès, tout en sauvegardant la santé humaine.

Pilar Rodriquez de l’Agence des déchets de Catalogne, à savoir une entreprise publique du Ministère du territoire et de la durabilité du Gouvernement de la Catalogne, en Espagne, a fait part des activités de sensibilisation mises en œuvre par son agence. La Catalogne produit actuellement plus de 260.000 tonnes de denrées gaspillées, à savoir environ 35 kilos de déchets alimentaires par habitant par an.

D’autres exposés ont été présentés par des agences des gouvernements du Royaume Uni, du Luxembourg et des Pays Bas, entre autres. Les participants ont eu la possibilité de poser des questions à une table ronde impliquant les membres du secteur public et privé, ainsi que de la société civile. Ils ont débattu des actions nécessaires pour empêcher le gaspillage alimentaire tout au long de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, ou bien « de la ferme à l’assiette». A ce propos, ils ont mis en lumière l’importance du rôle des mesures, de la transparence et des technologies employées pour empêcher le gaspillage alimentaire. De plus, les participants à la table ronde ont mis l’accent sur la nécessité d’atteindre un niveau de conscience sociale du problème plus profond, notamment, chez les jeunes.

En outre, ils ont mis en garde sur l’emploi des banques alimentaires et d’autres organisations impliquées dans la récupération et redistribution des denrées alimentaires, en tant que «décharges publiques », étant donné l’emploi d’habitudes de consommation alimentaires qui ne s’avèrent pas du tout durables.