FAO au Sénégal

Utiliser l’approche «Une seule santé» pour opérationnaliser la surveillance communautaire intégrée des zoonoses au Sénégal

(c) FAO-IFAD-WFP/Michael Tewe
17/01/2018

Les acteurs de la Santé, de l’Elevage et de l’Environnement valident leur feuille de route

Un système opérationnel de surveillance communautaire intégrée et inclusive des six zoonoses prioritaires au Sénégal - rage, tuberculose, anthrax, fièvre de la vallée du Rift, influenza aviaire hautement pathogène et les fièvres hémorragiques (Ebola et Marburg) -, c’est le dispositif que le Gouvernement du Sénégal veut mettre en place.

Pour mettre en œuvre ce programme de surveillance à base communautaire, les secteurs en charge de la surveillance au niveau de la santé humaine et animale sont invités à utiliser les mêmes outils de collecte des données sanitaires et les mêmes définitions de cas pour l’identification et le rapportage des maladies zoonotiques prioritaires. 

C’est dans ce cadre que les acteurs clés au niveau communautaire, dans les secteurs de la Santé, de l’Elevage et de l’Environnement, se sont réunis, les 16 et 17 janvier 2018, afin de définir une feuille de route pour une bonne mise en œuvre de la surveillance communautaire de ces six zoonoses prioritaires dans une approche «Une seule santé» qui englobe la protection de la santé humaine, environnementale et animale. 

Selon la Conseillère technique à la Primature en charge de la coordination de la Plate-forme nationale «One Health», Adjiratou Ndiaye, il faut «élever cette surveillance communautaire au rang de priorité nationale et se donner les moyens de mise en œuvre et de pérennisation, en inscrivant une ligne budgétaire pour -Une seule santé-». 

«Le défi reste l’opérationnalisation de cette surveillance pour que la sécurité sanitaire mondiale soit une réalité au Sénégal», a-t-elle soutenu rappelant que «durant les 10 dernières années, près de 75% des maladies infectieuses transmises à l'homme sont d'origine animale».   

«Les populations ont aussi un rôle capital à jouer dans la surveillance des zoonoses pour identifier, détecter et prévenir ces maladies d’où l’importante de cette approche holistique»», a-t-elle souligné. 

S’accorder sur les outils et les modalités de mise en œuvre de la surveillance communautaire 

Au Sénégal, les secteurs de la santé animale et humaine ont chacun développé des outils pour la collecte des données sanitaires à temps réel et pour le rapportage des maladies humaine et animale y compris les maladies zoonotiques prioritaires. Cependant, les activités de surveillance communautaire au niveau de la santé animale et de la faune sauvage restent encore informelles alors que le secteur de la santé humaine a mis en place un système de surveillance communautaire dans un certain nombre de localités.

Dans le cadre du projet « Soutien au Programme de sécurité sanitaire mondiale (GHSA) dans la lutte contre les zoonoses et le renforcement de la santé animale en Afrique», financé par l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), appuie la concertation entre les différents secteurs pour permettre aux acteurs nationaux en charge de la surveillance en santé animale de s’accorder sur les outils et les modalités de mise en œuvre de la surveillance communautaire.

«Les pays dont les systèmes de surveillance sont peu performants ou ceux qui ne disposent pas d’un système de surveillance à base communautaire sont moins en mesure de détecter les menaces pour la santé publique ou les événements de santé publique et d’y répondre en temps voulu», a relevé le chef de l’équipe du Centre d’urgence pour les maladies animales transfrontalières (ECTAD Sénégal) de la FAO, Youssouf Kaboré. 

Ces défaillances justifient «la nécessité de renforcer, à tous les niveaux, la surveillance des maladies et spécialement au niveau de la communauté», a-t-il défendu. 

Cette concertation est organisée en collaboration avec le Projet MEASURE Evaluation «Une seule santé pour le renforcement de la surveillance communautaire basée sur les évènements». Le projet veut renforcer la coordination multisectorielle en mettant l’accent sur la formation des communautés pour la détection des maladies zoonotiques, l’envoi des alertes aux professionnels de la santé humaine et animale et l’échange des informations entre les deux secteurs pour une réponse et une action rapide. 

 

Plus d’informations : 

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