FAO au Sénégal

Lutter contre la résistance aux antimicrobiens dans une approche «Une seule santé»

(c)FAO
29/03/2021

Au Sénégal, la FAO met en œuvre un projet de surveillance de la RAM financé par le Fleming Fund

L’augmentation des résistances aux antimicrobiens (RAM) est devenue une menace à l’échelle mondiale. À l’occasion de la réunion de haut niveau sur la RAM tenue lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en 2016, il a été reconnu l’importance d’une prise en compte urgente d’une approche multisectorielle pour la rationalisation de l’usage des antimicrobiens en santé humaine et en santé animale ainsi que dans les secteurs de l’alimentation, de l’agriculture et de l’aquaculture. 

Au Sénégal, avant l’évaluation conjointe externe 2016, les différents secteurs concernés par la lutte contre la RAM évoluaient en solo. Même avec l’élaboration de différents plans stratégiques comme le plan national de Sécurité sanitaire mondiale One Health, le plan national multisectorielle de surveillance et de lutte contre la RAM (novembre 2017), seul le groupe technique RAM travaillait dans une approche multisectorielle et pluridisciplinaire. 

C’est pour encourager et renforcer cette approche que l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture a lancé, le 25 mars 2021, le projet «Gouvernance et Surveillance de la Résistance aux antimicrobiens (RAM) dans la chaîne de valeurs avicoles (poulets de chair et pondeuses)»financé par le FondsFleming du Gouvernement britannique pour un montant de près 390 millions de FCA sur 13 mois. Cette subvention  a été accordée à la FAO au Sénégal par l'intermédiaire de son Centre d'urgence pour la lutte contre les  maladies animales transfrontalières (ECTAD) et servira à établir les bases de la surveillance de la RAM et de l'utilisation des antimicrobiens (UAM) dans les secteurs de la santé animale. Elle utilise l’approche «Une seule santé» pour faciliter une approche multisectorielle, en réunissant des parties prenantes du secteur de la santé humaine, publique et de l’environnement afin de partager des données de surveillance et de mieux comprendre la RAM et l’UAM. 

Le projet vise à améliorer la collecte, la gestion, l'analyse et l'utilisation des données RAM et UAM dans la prise de décision multisectorielle, ainsi qu’à renforcer les capacités des laboratoires de référence et de surveillance. De plus, il apporte un appui à la coordination avec les Ministères concernés et les institutions techniques impliquées dans la surveillance de la RAM et l’UAM. 

La lutte contre la RAM au Sénégal 

Ce financement est aligné au Plan d'action national multisectoriel de surveillance et de lutte contre les résistances aux antimicrobiens et aux investissements consentis par d'autres bailleurs de fonds et parties prenantes dans ce domaine. 

Les domaines couverts par la subvention pays ont été définis en étroite collaboration avec le Haut conseil national «One Health» du Gouvernement du Sénégal. Il s’agit du renforcement des capacités des laboratoires de bactériologie; des ressources humaines; du système de surveillance de la RAM/UAM et de la mise en place de mécanismes pour une meilleure utilisation des données issues de la surveillance de la RAM. 

Le Coordonnateur du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest et Représentant de la FAO au Sénégal, Gouantoueu Robert Guei, a déclaré que «L’unité ECTAD de la FAO participe activement à combler les écarts notés lors de l’évaluation externe conjointe du Règlement sanitaire internationale (RSI), réalisée pour le Sénégal en 2016 et parmi les 19 domaines techniques du RSI, la FAO adresse les cinq dont la RAM». Il a aussi salué la franche collaboration entre le Gouvernement du Sénégal et la FAO, notamment dans le cadre de la lutte contre la RAM et a apprécié la collaboration dynamique et fructueux avec les différents partenaires de mise en œuvre du projet. 

Le Directeur des Services vétérinaires par interim, Mathioro Fall, représentant du Ministère de l’Élevage et des Productions animales, a déclaré que «c’est nécessaire de prendre des mesures urgentes et appropriées pour contrer ce fléau et c’est dans ce cadre que le gouvernement du Sénégal appuie ce projet et l’approche multisectorielle qui préconise le «One Health» pour aider à faire face à la RAM et d’autres urgences de santé publique». 

La cérémonie a aussi donné l'opportunité aux institutions partenaires de la FAO (PATH, Institut Pasteur Dakar, Fondation Mérieux et Union International pour la Conservation de la Nature) de comprendre les rôles des uns et des autres et les modalités de travail attendues avec les équipes du projet, les partenaires, et les parties prenantes au niveau gouvernemental. 

Au Sénégal, la FAO, à travers le projet Agenda mondial pour la sécurité sanitaire (GHSA), a soutenu la recherche de résidus d’antimicrobiens dans les produits aquacoles dans le cadre de la surveillance de l’utilisation des antimicrobiens dans le secteur de l’aquaculture. C’est ainsi une cartographie de l’ensemble des bassins aquacoles a été réalisée, dont les résultats ont montré une absence de résidus d’antimicrobiens. Dans le secteur de l’élevage, la Direction des Services vétérinaires (DSV), avec l’appui de la FAO, conduit, depuis trois ans, des missions d’enquêtes le long de la chaîne de distribution des antimicrobiens à usage vétérinaire. Une enquête sur les connaissances, attitudes et pratiques en matière de prescription et de dispensation/délivrance des antimicrobiens a été réalisée chez 57 techniciens et praticiens vétérinaires et dans 414 fermes pour mettre en avant tant les points forts que les points faibles de la population en termes de connaissances et de comportement vis-à-vis des antibiotiques et de l'antibiorésistance.

 

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