FAO au Sénégal

La FAO et ses partenaires valident une étude diagnostique sur des bonnes pratiques d’adaptation au changement climatique

(c) FAO/Sylvain Cherkaoui
16/02/2018

Pour une gestion durable des systèmes de production dans les zones agro-sylvo-pastorales

Au Sénégal, plus de 80% des ruraux dépendent de la saison des pluies pour assurer leur sécurité alimentaire. Aussi, les perturbations intervenues sur les facteurs climatiques ont-elles des conséquences notoires sur les modes de vie des populations et sur leurs activités socio-économiques. 

L’étude «Diagnostic des menaces, des contraintes et des opportunités liées au changement climatique et aux savoirs endogènes en matière d’adaptation dans la Zone Sylvo-Pastorale, le Bassin Arachidier et le Sénégal Oriental», validé lors d’un atelier national tenu le jeudi 15 février 2018, se veut ainsi un instrument de sensibilisation, de vulgarisation et d'adoption des bonnes pratiques d'adaptation en faveur des producteurs, des autorités politiques, des partenaires au développement, des medias, du secteur privé et de la Société civile. 

Réalisée dans le cadre du projet «Intégration de la résilience climatique dans la production agro-pastorale pour la sécurité alimentaire dans les zones rurales vulnérables à travers l’approche des champs-écoles paysans» mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Sénégal, cette étude donne une analyse détaillée du contexte climatique, des risques climatiques et des stratégies d'adaptation mises en œuvre dans les zones cibles du projet : le Ferlo (ou Zone Sylvo-Pastorale), le Bassin Arachidier et le Sénégal Oriental. 

Selon le Représentant par intérim de la FAO au Sénégal, Reda Lebtahi, «le défi est de mettre en place des mécanismes opérationnels qui permettent de surmonter les menaces imposées par le changement climatique afin de renforcer les moyens de subsistance des producteurs agro-sylvo-pastoraux et la gestion des ressources naturelles».   

Pour ce faire, il s’agira «d’identifier et de développer des pratiques d’adaptation pour une agriculture plus productive et résiliente» mais également «d’apporter des modifications significatives en matière de renforcement des connaissances sur les options d’adaptation au changement climatique», a-t-il estimé, lors de cet atelier consacré aussi à la  validation des fiches techniques sur l'adaptation destinées aux Champs-écoles paysans (CEP) et aux Champs-écoles agropastoraux (CEAP). 

Il a aussi suggéré de «promouvoir une plus grande intégration dans les secteurs agro-sylvo-pastoraux afin de développer des synergies et avoir une meilleure prise de décisions». 

Améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables 

Les résultats de l’étude confirment les tendances actuelles sur les effets des changements climatiques à travers divers aléas dont les plus influents sont le déficit et la variabilité pluviométriques, la hausse des températures et les vents violents. D’où l’importance de combiner des approches et des mesures permettant de renforcer les capacités des producteurs agro-sylvo-pastoraux à résister aux chocs et à s'adapter aux menaces du changement climatique (CC) tout en visant l’amélioration de leur sécurité  alimentaire et nutritionnelle et l’augmentation de leurs revenus. 

Soulignant que «des efforts importants en termes de mesures d’adaptation et d’atténuation face au changement climatique sont en cours», le Conseiller Technique n°1 au Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, Racine Diallo, a, toutefois, relevé que «les besoins des populations, surtout en matière de sécurité alimentaire, restent encore significatifs et une réorientation vers une agriculture durable est plus que nécessaire». À cet effet, il a salué la contribution du projet «dans le renforcement des capacités des populations à s’adapter au changement climatique d’une façon qui soit bénéfique même aux plus vulnérables». 

Cette étude a été conjointement réalisée par le Centre de Suivi Écologique (CSE) et l'Agence  Nationale de l 'Aviation  Civile et de la Météorologie  (ANACIM). «D’après les différents rapports du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), ces aléas climatiques augmenteront en nombre et en fréquence au cours des prochaines décennies», a alerté le représentant de l’ANACIM, Mamadou Ndiaye, dans son adresse à la cérémonie d’ouverture. 

«Sans mesure d’adaptation, la vulnérabilité de notre pays face aux effets négatifs de ces phénomènes climatiques extrêmes sera sensiblement plus forte et nos populations en souffriront davantage en particulier celles dont les activités sont tributaires du climat», a-t-il prévenu.

 

Plus d’informations : 

Projet Résilience climatique au Sénégal 

Plateforme globale des Champs Écoles des producteurs