FAO au Sénégal

ACD au Sénégal: Réserve naturelle communautaire de Koyli-Alpha

(c) FAO/Yacine Cissé
05/08/2019

Restaurer les terres dégradées et réintroduire la faune sauvage

Au Sénégal, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) appuie l’Agence Nationale de la Grande Muraille Verte (ANGMV) dans le cadre du projet Action contre la Désertification (ACD). Les deux partenaires visent la conservation des écosystèmes ménacés, la résilience et la productivité des systèmes agro-sylvo-pastoraux à travers une gestion communautaire durable des terres et de la biodiversité. C’est dans ce cadre qu’une réserve naturelle communautaire (RNC) est mise en place par ACD à Koyli-Alpha dans la commune de Mboula.

La Réserve s’étend sur 1 000 hectares. Sur le site, le niveau de dégradation des terres était assez avancé. Les activités consistent principalement à restaurer ces terres et à réintroduire la faune sauvage pour améliorer le sol et favoriser une régénération naturelle. Vingt tortues ont été introduites depuis juin 2018. Il est prévu la réintroduction de trois espèces de gazelles et des antilopes au courant de l’année 2019.

Salif Sow, 49 ans, est l’un des dix gardiens engagés par ACD, depuis 2016, pour assurer la surveillance dans la réserve. La plupart de ces gardiens n’avaient pas un travail régulier avant la mise en place de la réserve. Certains étaient des marchands ambulants, d’autres tenaient un petit commerce ou faisaient juste de l’élevage. «Il y en avait certains qui n’arrivaient pas à subvenir aux besoins de leurs familles et à bien nourrir leur bétail. Avec nos salaires mensuels et les gains rapportés par l’élevage que nous continuons de pratiquer, nos conditions de vie se sont bien améliorées», se réjouit Salif.

Les populations profitent aussi du fourrage herbacé et aérien qui pousse dans la réserve moyennant une contribution financière. La charge de charrette coûte 1 000 F CFA et celle d’un véhicule 2 000 F CFA. «Si nous n’avions pas préservé ce paysage, il serait impossible de voir de l’herbe sèche ici en cette période», estime-t-il et de souligner : «les femmes, qui veulent consolider la charpente de leurs chambres, viennent aussi pour faucher de la paille et du bois gratuitement».

Pendant 20 ans, l’élevage était sa seule activité. C’est à la grande muraille verte que Salif a obtenu son attestation comme agriculteur grâce à des formations organisées au profit des populations. «Je peux cultiver de la pomme de terre, de l’oignon, du chou, etc. Je sais aussi faire de la culture maraichère», explique-t-il. «C’est nous qui avons démarré le travail mais ce sont nos enfants qui vont prendre le relais. Je sais que ce projet sera bénéfique à la future génération», conclut-il.

Avant d’être engagé comme gardien dans la réserve, Salif travaillait dans la pépinière installée par l’ANGMV dans le village. L’ANGMV a mis en place un jardin polyvalent de cinq hectares où des manguiers, des citronniers, des jujubiers, des pamplemoussiers, etc. ont été plantés par deux cents femmes habitant Koyli-alpha et les environs et encadrées par deux hommes, renseigne l’agent forestier, Yaya Sambou.

L’ANGMV a construit un bâtiment pour stocker la production dont une partie de la récolte est vendue. Les recettes sont versées à la présidente des femmes, Maimouna Sène. Des prêts sont octroyés aux membres de l’association qui remboursent avec un taux d’intérêt de 5% pour chaque 5 000 F Cfa reçu. «L’argent nous permet d’être plus autonomes et de continuer de travailler à la fin du projet afin de gérer nos besoins quotidiens comme les frais d’évacuation des femmes enceintes et des malades au poste de santé», explique Maimouna.

 

Plus d’informations: Action Contre la Désertification au Sénégal