FAO au Sénégal

ACD au Sénégal: Ensemencement et reboisement dans les sites de plantations à Mbar Toubab

(c) FAO/Yacine Cissé
20/08/2019

Des activités génératrices de revenus qui fixent des transhumants et aident à la scolarisation des enfants

«On transhumait sans forcément connaître notre destination, on vendait aussi nos animaux parce qu’ils tombaient malades et mouraient à cause du manque de fourrage».

Demba Sow, éleveur, raconte ainsi sa vie d’avant la mise en œuvre de la Grande muraille verte (GMV), en 2010 au Sénégal, et celle du projet Action Contre la Désertification (ACD) de l’Organisation de Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à partir de 2016.

Depuis sept ans, Demba travaille dans la parcelle de plantation de Kalom, au village de Mbar Toubab dans la Commune de Syer. Cent vingt villageois, en majorité des femmes, travaillent sur ce site de 618 hectares. Ils font de l’ensemencent d’herbe et du reboisement des plants.

«Avant la mise en œuvre de la GMV et de ACD, il fallait vendre ses vaches pour gagner de l’argent afin d’acheter des vivres et c’était difficile pour ceux qui n’avaient pas assez d’animaux», se rappelle le chef du village, Sadibou Sow.

«Les villageois ne pratiquaient que l’élevage. Ils ont maintenant des revenus supplémentaires parce que tous ceux qui travaillent dans la parcelle sont rémunérés. Cela a permis de faire reculer la faim dans la zone», se réjouit-il.

«Nos enfants n’allaient pas non plus à l’école car la transhumance ne favorise pas la scolarisation, en plus on ne voyait pas trop l’intérêt d’amener nos enfants de l’école», explique Demba Sow. Il souligne que l’initiative de la GMV et le projet de la FAO a permis de fixer certains transhumants et à payer les frais de scolarisation de leurs enfants. 

«Durant la saison des pluies, il y a de quoi nourrir le bétail. Durant la saison sèche, on vend l’herbe ramassée dans la parcelle à raison de 2 000 F CFA la charge d’une charrette et 3 000 celle d’un véhicule», ajoute Demba, trésorier du comité de gestion de la parcelle.

Avec ces recettes, les villageois prévoient d’acheter du matériel pédagogique pour l’école élémentaire du village dont une photocopieuse. L’école, qui a été fermée pendant trois à quatre ans, à cause d’un manque de moyens et de déficit d’effectif, reçoit maintenant plus de 150 élèves âgés entre 6 et 12 ans et répartis dans quatre classes.

Les élèves disposent d’un jardin scolaire d’un hectare dans l’établissement. Ils cultivent de la pomme de terre, de l’aubergine, du chou, de la patate, etc. Une partie de la production est vendue pour alimenter la caisse de l’école. L’autre partie est préparée dans la cantine scolaire et servie aux élèves. «Ces repas permettent de retenir les enfants dont certains habitent à 18 kilomètres de l’école et se rendent à l’école à pieds ou en charrette», explique le chef du centre de base de l’Agence nationale de la grande muraille verte (ANGMV) de Mbar Toubab, El Hadj Goudiaby.

Le jardin est aussi un outil pédagogique. Ce sont les élèves qui sèment, arrosent et entretiennent la parcelle. «Ces cultures permettent de lutter contre la malnutrition des enfants. Le seul problème que nous avons ce sont les animaux qui mangent les cultures parce que la clôture n’est pas assez haute», se désole El hadji.

 

Plus d’informations: Action Contre la Désertification au Sénégal