FAO au Sénégal

La FAO sensibilise des acteurs sénégalais aux pertes et gaspillages de nourriture

(c)FAO/Roberto Faidutti
30/09/2020

Réduire les pertes post récoltes pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle

Les pertes et le gaspillage alimentaires (PGA) constituent un défi majeur pour des systèmes alimentaires durables et efficaces contribuant à la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour tous. 

A l’échelle mondiale, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que 14% des aliments produits sont perdus entre la récolte et la vente au détail, sans compter les quantités importantes gaspillées dans le commerce de détail et au niveau de la consommation. En Afrique subsaharienne, où de nombreux petits agriculteurs vivent avec moins de deux dollars par jour, les pertes alimentaires sont estimées à quatre milliards de dollars par an, rien que pour les céréales.   

Pour promouvoir les efforts mondiaux et l'action collective visant à réduire les PGA, l’Assemblée générale des Nations Unies a déclaré, l’année dernière, le 29 septembre, Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture. L’objectif est d’atteindre la cible 12.3 des Objectifs de développement durable (ODD) qui appelle à réduire de 50% le gaspillage alimentaire mondial, tout en réduisant les pertes alimentaires le long des chaînes de production et d'approvisionnement d'ici 2030. 

Au Sénégal, les estimations des pertes après-récolte varient entre 13 et 70% de la production, selon les sources.  Les filières céréalières (riz, mil…), protéagineuses (arachide, niébé) sont aussi bien affectées que les chaines de valeur horticoles (oignon, pomme de terre, mangue, banane…), d’élevage et de pêche par ces niveaux élevés de pertes estimés à 100 milliards de francs CFA de pertes économiques chaque année. Les producteurs sont parmi les plus touchés par les répercussions négatives des pertes après-production qui sont particulièrement concentrées en amont de la chaine d’approvisionnement dans les pays en développement. 

Un programme conjoint pour préserver les chaines de valeur agricole

Pour cette première édition célébrée dans un contexte de COVID-19 sur le thème «Engagez-vous ! Contre les pertes et le gaspillage de nourriture. Pour l’humanité. Pour la planète», la FAO a réuni, lors d’une rencontre virtuelle, les parties prenantes nationales tant du secteur public que du secteur privé pour discuter des pertes alimentaires dans les filières agro-sylvo-pastorales et halieutiques et des solutions tout au long de la chaîne d'approvisionnement alimentaire. 

Le Représentant de la FAO, Gouantoueu Robert Guei, a souligné la nécessité de développer et de mettre en œuvre conjointement avec le Gouvernement «un programme de gestion post-récolte pour réduire les pertes alimentaires et renforcer les chaînes de valeur agricoles prioritaires, durant et après le COVID-19». 

«Le programme contribuerait à améliorer, d’une manière générale, l’efficacité, la compétitivité et l’équité dans ces chaines de valeur, ainsi qu’au respect des engagements et objectifs de réduction des pertes et de leurs impacts négatifs pris par l’Etat», a-t-il expliqué. 

Sensibiliser les acteurs pour mieux prévenir les pertes 

Toutes les parties prenantes nationales ont été ainsi invitées à redoubler d’efforts pour réduire les pertes et le gaspillage de nourriture et contribuer ainsi à l’assise de la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour tous, en particulier les personnes les plus vulnérables. 

Cependant, les décideurs politiques et les acteurs des chaines d’approvisionnement alimentaires ne sont pas bien informés sur les PGA. Les efforts de développement de l’agriculture sont surtout axés sur l’augmentation de la production sans forcément prendre adéquatement en compte la gestion de l’après-production. 

«Il parait crucial et opportun de sensibiliser les différents acteurs des systèmes alimentaires au Sénégal à savoir les décideurs et les acteurs des secteurs public et privé, la société civile, les universités, les partenaires techniques et financiers et autres parties prenantes à l'importance de la question et à ses solutions possibles», a estimé Guei.

Le panel d’experts a aussi souligné l’importance de la disponibilité des données fiables sur les PGA pour informer les décisions réglementaires et politiques fondées sur des preuves pour la prévention et la réduction des pertes de manière durable, dans une approche globale, inclusive et multidisciplinaire.