Histoire de réussite d’un groupement de producteurs maraîchers des Niayes, au Sénégal: Le renforcement des capacités techniques de notre groupement à travers les champs école paysans a significativement amélioré le cadre de vie de notre organisation et augmenté nos revenus.

Dans notre zone terroir, les produits agrochimiques ont toujours été mal utilisés, ce qui ne permettait pas d’avoir de bons rendements, et de nombreux cas d’intoxication aux pesticides étaient régulièrement signalés. La FAO, à travers le projet Gestion Intégrée de la production et des Déprédateurs (GIPD) a assuré une formation technique avec une sensibilisation sur les risques liés à une mauvaise utilisation des pesticides.

La formation que nous avons reçue à travers les champs école paysans a beaucoup renforcé la cohésion des membres de notre groupement. Nous avons bénéficié d’échanges réguliers avec un technicien sur tous les aspects liés à la culture. Les techniques de préparation des produits insecticides naturels nous ont permis de réduire significativement le nombre de traitements sur les choux, tomates et gombo (de plus de 9 traitements à 2). Nous connaissons maintenant les cas dans lesquels un pesticide doit être utilisé et faisons la distinction entre les pesticides autorisés et les pesticides non autorisés. Grâce aux observations régulières sur la parcelle et la connaissance du rôle des différents groupes d’insectes, certains d’entre nous font même un cycle cultural entier sans utiliser de pesticides de synthèse sur le chou. Nous avons pu améliorer nos rendements de 35 à 40 %.

Avec les CEP, notre groupement a eu aussi une meilleure connaissance du marché. Cette opportunité de commercialisation nous a poussés à augmenter nos emblavures. Un commerçant a fait un achat bord champ pour toute notre production d’oignon de la saison pour un revenu d’environ 2 millions de francs CFA. Grâce à la qualité de notre production, il s’est positionné pour nos récoltes des campagnes suivantes. Au niveau des marchés ruraux, les produits agricoles apportés par les paysans se vendent plus vite à cause de leur qualité visuelle et leur meilleure conservation. Avec le potentiel technique et organisationnel acquis grâce à la formation dans les CEP, nous avons augmenté nos revenus de 4 à 5 fois ; les charges familiales sont ainsi mieux gérées.