Le secteur de la pêche de petite échelle/artisanale et de l'aquaculture fait état de niveaux élevés de pauvreté et de vulnérabilité, qui découlent de sa marginalisation au bas de l'échelle socio-économique.

Bien qu'il existe peu de données désagrégées sur le pourcentage de personnes pauvres dans le secteur, environ 90 % des travailleurs sont impliqués dans la pêche à petite échelle/artisanale, là où la pauvreté est la plus répandue. 

Le secteur de la pêche à petite échelle/artisanale se caractérise par des actifs productifs et des intrants limités, et par de faibles niveaux de productivité. Cette faible productivité est souvent due aux barrières économiques et sociales structurelles qui entravent l'accès aux marchés et aux opportunités économiques, ce qui se répercute sur leurs revenus et leur bien-être.

Le secteur de l’aquaculture artisanale de petite échelle/ se caractérise souvent par la dimension indépendante et non salariée de ses activités. Cela implique un manque de moyens de production et de ressources, ce qui, à nouveau, entrave la productivité et la durabilité.

La pauvreté dans ce secteur est étroitement liée à l'insécurité alimentaire et à la malnutrition ainsi qu'à la nature informelle des modalités de travail. Elle est également ancrée dans une dynamique d'exclusion systématique qui empêche les communautés dépendantes de la pêche artisanale et de l'aquaculture d'accéder aux services de base et aux garanties sociales, de bénéficier de droits d'occupation sûrs/sécurisés et de participer aux processus décisionnels.

Dans ce contexte, la protection sociale peut jouer un rôle clé pour soutenir le développement des communautés dépendantes de la pêche et de l'aquaculture en réduisant leur vulnérabilité et en les aidant à gérer les risques de manière plus efficace.

Pour atteindre ces objectifs, la protection sociale doit être conçue de manière à répondre aux besoins spécifiques du secteur et des populations rurales pauvres. Grâce à ses trois piliers - assistance sociale, sécurité sociale et interventions sur le marché du travail - la protection sociale peut non seulement contribuer à réduire la pauvreté, l'insécurité alimentaire et la faim, mais aussi favoriser une gestion durable de la pêche et des moyens de subsistance résilients et durables.

Les programmes et instruments de la FAO, notamment l'Initiative de croissance bleue, les Directives volontaires visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale et le Code de conduite pour une pêche responsable, reconnaissent et soulignent l'importance de la protection sociale dans le secteur de la pêche et de l'aquaculture.

La FAO aide les États membres à concevoir et à mettre en œuvre des programmes de protection sociale dans le but de réduire la pauvreté rurale, d'accroître la résilience des communautés qui dépendent de la pêche et d'améliorer la gestion des ressources naturelles.

À cette fin, la FAO rassemble des données et des connaissances sur les impacts socio-économiques et environnementaux des mécanismes et programmes de protection sociale, tels que les aides en espèces et les allocations de chômage, ainsi que sur la nécessité d'améliorer l'accès à une protection sociale adaptée aux chocs, sur les impacts économiques et productifs des investissements en matière de protection sociale et sur la conception et la mise en œuvre des programmes.

La FAO travaille également à la mise en œuvre de programmes visant à étendre la couverture de la protection sociale et à renforcer la capacité des pays à appliquer les instruments internationaux qui appellent à l'élargissement de la protection sociale au secteur de la pêche et de l'aquaculture. 

Le saviez-vous ?

• Le projet SocPro4Fish  est la composante relative à la protection sociale du "Projet d'utilisation responsable des ressources de la pêche et de l'aquaculture pour le développement durable" et vise à accroître les capacités institutionnelles pour la mise à disposition, la mise en œuvre et le suivi des programmes de protection sociale. Comprenant une protection sociale sensible aux chocs et à la dimension de genre pour les pêcheurs, les travailleurs de la pêche et les pisciculteurs.
• Le projet reconnaît que la protection sociale a été une réponse clé adoptée par les gouvernements pour atténuer les impacts socio-économiques des restrictions COVID-19 dans les communautés dépendantes de la pêche et cherche à transformer les réponses à court terme en stratégies de protection sociale à long terme qui soutiennent le développement des communautés dépendantes de la pêche et de l'aquaculture.
• Le projet SocPro4Fish vise à générer des données probantes sur la conception et la mise en œuvre de régimes de protection sociale durables dans le secteur de la pêche et de l'aquaculture, qui répondent aux besoins des personnes pauvres et vulnérables et convergent avec les politiques de gestion de la pêche pour accroître les avantages écologiques et socio-économiques.