Deux voix fortes ont rejoint la campagne mondiale en faveur de l'Année internationale des sols

Claire Chenu, experte en biodiversité et Tekalign Mamo, expert en fertilité des sols, ont été officiellement désignés Ambassadeurs spéciaux de l’Année internationale des sols

Le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, a présenté officiellement les deux ambassadeurs aux pays membres de l’Organisation, le 10 juin, au cours d’un événement organisé en marge de la la trente-neuvième session de la Conférence de la FAO.

Dans ses observations liminaires, le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva a déclaré aux membres: «Je suis convaincu qu’avec leurs savoirs, leur engagement et leur influence, ils contribueront largement à sensibiliser l’opinion publique et à renforcer le message de l’AIS, à savoir que les sols sont les fondements de l'alimentation mondiale et qu’ils permettent d’assurer la sécurité alimentaire».

«Les différentes fonctions qu’ils ont exercées témoignent de leur détermination et de leur engagement à l’égard de la sécurité alimentaire, de la santé des sols et de la gestion durable des ressources naturelles», a-t-il ajouté.

Les deux nouveaux ambassadeurs sont Claire Chenu, experte française en biodiversité et professeur de sciences des sols à l’Institut AgroParisTech, et Tekalign Mamo Assefa, expert en gestion des sols, conseiller principal du gouvernement éthiopien et professeur à l’Université Haramaya.

Dans son premier discours en tant qu’Ambassadrice de l’AIS, Mme Chenu a expliqué que les sols avaient désespérément besoin d'ambassadeurs, pour parler au nom de ces alliés silencieux dans la lutte contre la faim et la malnutrition.

«Nous dépendons des sols» a-t-elle déclaré aux membres. « Les sols sont à la croisée des enjeux mondiaux. La sécurité des sols est étroitement liée à la sécurité alimentaire, à la sécurité de l'eau, à la demande énergétique, à la régulation du changement climatique et à la protection de la biodiversité», a-t-elle ajouté.

M. Mamo a déclaré, face à une salle comble: «depuis les années 80, la dégradation des terres a augmenté d'environ 30 pour cent. Selon les estimations, sur le seul continent africain, qui dispose d’environ 60 pour cent des terres arables non cultivées restantes dans le monde, 65 pour cent des terres arables sont dégradées et les pertes en éléments nutritifs s’élèvent à 4 milliards d’USD par an.» Il a également souligné l’impact majeur du changement climatique sur la productivité agricole, en particulier dans les pays en développement, impact qu’il convient de prendre en compte dans toutes les politiques agricoles.

Les deux ambassadeurs spéciaux ont émis des recommandations et proposé des solutions pour cette année et au-delà. Il s’agit notamment de promouvoir la gestion durable des sols; de recueillir des informations supplémentaires sur l’état des ressources en sols, à travers notamment la cartographie numérique de la fertilité des sols et des bases de données sur les sols; d’améliorer l’accès à des engrais «sur mesure»; d’établir des programmes régionaux; de favoriser l’éducation et la sensibilisation à l’importance des sols; d’appuyer l’adoption de véritables politiques ciblées en faveur des sols. 

Un débat animé sur les sols s’en est suivi, auquel ont participé divers ministres d'Amérique latine et d'Afrique, ainsi que le Ministre de l'agriculture et des coopératives de la Thaïlande, l'IFA (International Fertilizer Industry Association) et l'IFOAM (Fédération internationale des mouvements d'agriculture biologique) par le biais de contributions vidéo. Les participants ont donné un aperçu de la situation dans leurs régions/secteurs et ont fait part de leur intérêt à contribuer à la protection et à l'arrêt de la dégradation des sols.

Les participants se sont accordés sur l’opportunité que constitue cette Année internationale des sols en vue de sensibiliser l’opinion publique sur l’importance des sols et de donner un nouvel élan aux efforts mondiaux visant à protéger et à gérer les sols de manière durable.

«Nous savons ce que nous devons faire et comment le faire, mais nous devons en faire plus!» a dit S.E. Ahmed Yakubu Alhassan (Sous-ministre pour l'alimentation et l'agriculture du Ghana).

Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe, a clôturé l'événement en souhaitant bonne chance aux Ambassadeurs de bonne volonté de l'AIS, «nous espérons qu'ils vont vraiment nous aider à accroitre la visibilité des sols, afin que leur gestion soit prochainement intégrée dans tous les programmes nationaux de développement», a-t-elle dit.

 «Nous devons continuer à travailler ensemble. L’importance des sols ne s’arrêtera pas en décembre 2015», a-t-elle ajouté.

12/06/2015

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