L’Assemblée plénière du Partenariat mondial sur les sols se penche sur la gestion durable des sols au-delà de 2015

Les pays membres, les organisations non gouvernementales, les universitaires, les groupes de la société civile et les organisations internationales se sont réunis au siège de la FAO du 22 au 24 juin. L'Assemblée a examiné les progrès accomplis en matière de promotion de la gestion durable des sols depuis le lancement du partenariat il y a trois ans, ainsi qu’en 2015, Année internationale des sols.

Les enjeux liés aux sols gagnent en visibilité

Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO, a ouvert la réunion en soulignant les résultats remarquables obtenus jusqu'à présent par le Partenariat mondial sur les sols (GSP) ainsi que le rôle clé de l'Année internationale des sols (AIS) en vue d’éveiller les consciences sur l’importance des sols. «Le Partenariat mondial sur les sols vise à faire progresser la coopération et l’efficacité des actions en vue de promouvoir et de mettre en œuvre une gestion durable des sols à travers le monde», a-t-elle déclaré.

«La nomination officielle de deux Ambassadeurs spéciaux de l'AIS, le 10 juin dernier durant la Conférence de la FAO, et l'approbation récente de la nouvelle Charte mondiale des sols contribueront à faire entendre la voix des sols, notre allié silencieux dans la lutte contre la faim», a-t-elle fait observer.

Grâce à ces efforts internationaux, les enjeux liés aux sols ont gagné en visibilité et sont désormais bien intégrés dans les Objectifs de développement durable pour l’après 2015 (ODD). Les ODD 2, 3, 12 et 15 incluent des éléments importants relatifs aux sols, comme l'amélioration de la qualité des sols, la réduction du nombre de décès et de maladies causées par la pollution des sols, la lutte contre la désertification et la restauration des terrains et des sols dégradés.

L'expérience bolivienne


Lorsqu’il s’est exprimé devant l’Assemblée, S.E. Johnny Óscar Cordero Núñez, Vice-ministre des terres de l'État plurinational de Bolivie, a souligné l’importance des partenariats et le travail que mène le Gouvernement bolivien pour protéger ses sols et faire connaître l'AIS.

«Nous sommes aux côtés du Directeur général de la FAO en vue d’éradiquer la faim», a-t-il déclaré.

«Selon des données récentes, 51 pour cent des sols en Bolivie sont concernés par l'érosion, soit 56 millions d'hectares», a-t-il rappelé. Toutefois, le gouvernement met actuellement en œuvre plusieurs politiques et programmes qui visent à réhabiliter les sols boliviens. L'actuel projet de loi sur les sols met l'accent sur la promotion de l’innovation en faveur de leur gestion durable et intégrée, notamment en vue de régénérer les sols dégradés et d’améliorer les connaissances sur la production durable.

La Bolivie, en collaboration avec la FAO, élabore actuellement un Système d’information et de suivi sur les sols (SISBOL) qui fournira des données et des informations sur la façon de gérer les sols dans le pays.

Une grande partie du travail du gouvernement repose sur des approches communautaires et des interactions directes avec les agriculteurs boliviens, en sus des activités de sensibilisation menées en collaboration avec diverses parties prenantes.

Le rapport sur l’état des ressources en sols dans le monde: un effort collectif

Le développement du tout premier Rapport sur l’état des ressources en sol dans le monde s'est fait sous la direction du Groupe technique intergouvernemental sur les sols. Plus de 200 scientifiques de haut niveau de toutes les régions du monde ont contribué à la préparation de ce rapport de plus de 600 pages. Le rapport vise principalement à présenter une évaluation scientifique des conditions actuelles et futures des sols dans le monde; explorer les implications de ces conditions pour la sécurité alimentaire, le changement climatique, la quantité et la qualité de l'eau, la biodiversité et la santé et le bien-être humains; et à formuler une série de recommandations politiques à l’intention des décideurs et autres parties prenantes concernant les actions à engager.

Les membres ont bien accueilli le rapport et fait part d’importantes observations. S’agissant d’un rapport du Groupe technique intergouvernemental sur les sols, ils sont convenus que leur approbation n’était pas nécessaire.

Vers des Directives volontaires pour la gestion durable des ressources en sols

Les Membres ont approuvé une note de synthèse sur la gestion durable des sols en vue de l’élaboration de Directives volontaires pour la gestion durable des ressources en sols; quoique n’ayant pas de caractère contraignant, ces directives  contribueraient grandement à accroître l’efficacité de l’initiative mondiale visant à définir une stratégie cohérente pour la protection des sols.

La note de synthèse a été soutenue sans réserves par les membres du Partenariat mondial sur les sols, en particulier par les pays en développement. La Fédération de Russie a offert de soutenir financièrement la poursuite de l’élaboration des directives volontaires.

Plans d’action et plans régionaux d’exécution

Le Plan d’action du troisième pilier a été bien accueilli par les partenaires et approuvé, après quelques observations importantes. Les partenaires se sont aussi félicités des efforts déployés pour mettre à disposition des plans régionaux d’exécution destinés à guider l’action du Partenariat mondial sur les sols sur le terrain. Le Secrétariat a lancé un appel à contributions financières pour soutenir l’exécution de ces plans.

Que se passe-t-il aux quatre coins du monde pour l'Année internationale des sols?

À mi-chemin de l'AIS, beaucoup a déjà été accompli, aussi bien au niveau national qu’à l’échelle internationale.

Dans le cadre des Partenariats régionaux sur les sols, des ateliers ont été organisés dans diverses régions, en vue de mettre au point des plans régionaux sur la gestion durable des sols pour les cinq prochaines années.

Divers pays bénéficient d’un renforcement des capacités, dans le cadre de divers projets qui visent à résoudre des problèmes spécifiques et à améliorer les connaissances et les compétences techniques nécessaires pour évaluer et surveiller les sols et pour promouvoir une gestion durable et la restauration des sols dégradés. Diverses sessions de formation ont notamment été menées en Afrique et en Amérique latine sur la cartographie numérique des sols.

De nombreux événements en lien avec les sols sont en cours dans le monde entier, y compris de grandes conférences internationales, des expositions culturelles et de sensibilisation, des événements éducatifs ciblés sur le grand public ainsi que des sessions techniques réunissant des spécialistes des sols et d'autres disciplines, en vue d’établir des liens entre les sols et les enjeux plus vastes liés à la sécurité alimentaire et au développement durable.

Une multitude de matériels d'information ont également été créés à l’occasion, y compris des fiches d’information, des infographies, des affiches et des vidéos. Le logo de l'AIS a par ailleurs été traduit en 30 langues.

Les Membres ont remercié la FAO pour son rôle stratégique comme chef de file de l’AIS et ont contribué aux discussions en fournissant des informations sur les initiatives et événements en lien avec les sols organisés dans leurs pays respectifs.

Durant son allocution devant l’Assemblée, Marcela Villarreal, Directrice du Bureau des partenariats, des activités de plaidoyer et du renforcement des capacités, a déclaré qu’il était «essentiel de conserver l’élan créé au sein des gouvernements nationaux».

«Nous devons unir nos forces pour assurer un impact maximum de l'AIS au-delà de 2015», a-t-elle ajouté.
01/07/2015

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