Alimentation et agriculture durables

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Mettre en avant l’agriculture durable en Colombie caribéenne

19 March 2020

Des ressources naturelles menacées

La Colombie, qui abrite environ 15 pour cent des espèces endémiques de la planète, se classe parmi les 17 pays les plus riches en biodiversité du monde. Depuis le XVIe siècle, les ressources naturelles de la région caribéenne de la Colombie sont de plus en plus exploitées. Si cette exploitation a été un moteur de croissance économique, elle a parallèlement provoqué une dégradation considérable de l’environnement ainsi que la fragmentation des écosystèmes stratégiques et des aires protégées.

Au fil du temps, les pratiques non durables ont fait peser une menace de plus en plus lourde sur la riche diversité biologique de la région, elles ont réduit la résilience des communautés rurales face au changement climatique et amoindri la sécurité alimentaire. Pour résoudre les problèmes de la région, il fallait une nouvelle approche.

Favoriser le développement durable

En 2016, le Gouvernement colombien et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) ont chargé la FAO de la mise en oeuvre de la stratégie de connectivité BioCaribe (Conexión BioCaribe) visant à réduire la dégradation et la fragmentation des écosystèmes stratégiques en Colombie caribéenne, qui représente 10 pour cent du territoire du pays et abrite près de 9,7 millions de personnes.

L’objectif était de favoriser la connectivité socioécosystémique, notamment en ce qui concerne l’articulation interinstitutionnelle, la planification territoriale, la participation sociale et la promotion de modèles de production durables. Les connaissances et pratiques traditionnelles et locales, surtout, ont été mises en avant comme moyens éprouvés et viables de sauvegarde des écosystèmes.

En collaboration avec le Ministère colombien de l’environnement et du développement durable, le Ministère de l’agriculture et du développement rural, les parcs naturels nationaux, les autorités régionales, le FEM et d’autres partenaires, la FAO s’est employée à concrétiser la vision définie par la stratégie de connectivité BioCaribe en intervenant dans trois domaines d’action principaux:

  • Le renforcement de la coordination institutionnelle et l’intégration d’une approche socioécosystémique dans l’aménagement du territoire;
  • La création de nouvelles aires protégées et l’amélioration de la gestion des aires protégées existantes dans la région;
  • L’adoption de modèles de production durables en remplacement des modèles en place, ainsi que de stratégies destinées à assurer la fourniture de services écosystémiques locaux.

Des efforts ont été faits pour faciliter des pratiques intégrées de conservation, de restauration et d’exploitation durable des territoires, tout en favorisant le dialogue entre les communautés de la région et en valorisant les richesses enfermées dans les connaissances et les pratiques locales traditionnelles. Un certain nombre de communautés autochtones, d’ascendance africaine et métisse[1] , ainsi que des ONG, des écoles, des universités et des organisations du secteur privé ont contribué à la mise en oeuvre de la stratégie de connectivité BioCaribe.



[1] Les Colombiens métis sont des Colombiens d’origine à la fois espagnole et amérindienne. 

 Résultats du projet

Aujourd’hui, le projet a des retentissements positifs sur les écosystèmes marins et terrestres de la Colombie caribéenne, de nombreux hectares de corridors de connectivité ayant été créés, les aires protégées ayant été multipliées, et de plus en plus de plans de production et de conservation durables ayant été adoptés dans toute la région.

L’approche socioécosystémique contribue à renforcer les liens entre la riche diversité des identités régionales et l’environnement qui les abrite, favorisant dialogue et échanges entre savoirs techniques, ancestraux et traditionnels. Les expressions, les valeurs et les traditions socioculturelles des communautés ethniques sont valorisées et respectées. Les communautés locales, les familles et les agriculteurs ont été informées de cette approche et l’ont adoptée par l’intermédiaire des écoles pratiques d’agriculture.

Favoriser la participation

Le projet a également ouvert de nouvelles possibilités de participation et d’interaction, en particulier parmi les jeunes de la région couverte. Ceux-ci ont commencé à utiliser les médias sociaux et numériques pour faire connaître les actions réalisées, les défis rencontrés, les événements organisés et les projets réussis dans le cadre de la stratégie de connectivité BioCaribe.

Ces actions collectives de communication, promues et soutenues par Conexión BioCaribe, stimulent la participation et la mobilisation au sein des communautés en offrant un instrument culturellement adapté qui responsabilise tous les participants. Grâce à ce réseau télématique prospère, les jeunes des deux sexes s’intéressent à l’idée de conservation et de connectivité, y adhèrent et en élargissent la portée.

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