Alimentation et agriculture durables

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Renforcer les capacités pour stimuler l’action climatique au Tchad

29 April 2020

L’agriculture en danger

Le changement climatique fait peser une menace grave et imminente sur la production agricole et la sécurité alimentaire au Tchad et pourrait accentuer la crise humanitaire en cours.

Les régions arides du nord du Tchad sont en proie à la sécheresse et la désertification y avance au rythme alarmant de 3 km par an. Dans le sud du pays, les observations météorologiques révèlent ces dernières années une baisse préoccupante des précipitations, qui sont de plus en plus irrégulières. Dans le même temps, les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les sécheresses, les inondations et les vagues de chaleur devraient augmenter.

Ces facteurs, conjugués à des pratiques agricoles non durables, entraînent un recul du couvert végétal, la déforestation et une diminution du rendement des cultures de céréales, ce qui menace les moyens de subsistance et les écosystèmes.

L’initiative 

En 2019, en collaboration avec le Ministère de l’environnement, de l’eau et des pêches et l’Agence nationale de la Grande muraille verte, la FAO a mené une série d’activités visant à renforcer les capacités d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ses effets au Tchad, notamment dans le cadre de la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national.

Les contributions déterminées au niveau national traduisent les efforts consentis par chaque pays pour réduire ses émissions de carbone et s’adapter aux effets du changement climatique. L’Accord de Paris exige des pays qu’ils définissent les contributions déterminées au niveau national qu’ils entendent réaliser, puis qu’ils les communiquent et les actualisent.

Afin de renforcer la résilience climatique et les capacités institutionnelles aux fins de la planification et de la concrétisation des contributions déterminées au niveau national, trois domaines prioritaires ont été définis: le recensement des meilleures pratiques agricoles en vue d’accroître la production alimentaire du pays, en particulier au sein des communautés agricoles vulnérables, la sensibilisation des principales parties prenantes au changement climatique et le renforcement des capacités à l’échelon national.

Rôle de la FAO

Améliorer la production, préserver les ressources

La dégradation des terres et la baisse des rendements suscitent souvent l’inquiétude au sein des communautés agropastorales du Tchad, car ces deux phénomènes menacent gravement les moyens de subsistance et peuvent alimenter les tensions entre agriculteurs et éleveurs autour de ressources naturelles de plus en plus rares et dégradées.

Un recensement des meilleures pratiques contribuant à accélérer la remise en état des écosystèmes et la production durable a été réalisé. Cette étude a permis de dégager diverses options, notamment les systèmes mécaniques de remise en état des terres dégradées, la régénération naturelle assistée, l’emploi de semences adaptées et résistantes au changement climatique et l’utilisation de compost et de fumier organique pour améliorer la santé des sols. Un manuel sur l’application de ces pratiques a également été réalisé.

Sensibiliser pour renforcer la résilience

La sensibilisation à la menace que le changement climatique fait peser sur l’agriculture et, surtout, sur ceux qui en dépendent pour leurs moyens de subsistance, ainsi qu’une meilleure compréhension de cette menace, constituent une première étape en faveur de la résilience et de l’adaptation aux effets du changement climatique.

L’initiative Grande muraille verte et la FAO ont organisé deux ateliers de sensibilisation qui ont réuni autorités locales, producteurs, secteur privé et partenaires de développement. Ces ateliers ont permis de présenter la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, l’Accord de Paris et le rôle essentiel joué par les pays dans la lutte contre le changement climatique grâce aux contributions déterminées au niveau national. Les participants ont aussi appris comment les acteurs non étatiques peuvent et doivent apporter leur contribution.

Les ateliers ont permis aux participants de rassembler les contributions possibles des acteurs non étatiques aux prochains cycles de contributions déterminées au niveau national, de recenser différentes bonnes pratiques quant à l’atténuation du changement climatique et à l’adaptation à ses effets et de formuler des recommandations destinées au gouvernement et à d’autres partenaires.

Renforcer les capacités institutionnelles

La participation au niveau local est essentielle pour répondre à la menace que représente le changement climatique, mais il est fondamental de disposer des capacités voulues au niveau national pour pouvoir avancer.

Dans le cadre d’un atelier national organisé à N’Djamena, les parties prenantes gouvernementales et non étatiques ont appris à recenser et à hiérarchiser les moyens qui permettent d’atténuer le changement climatique et à analyser les sources d’émission de gaz à effet de serre. Elles ont aussi été sensibilisées aux pratiques agricoles qui visent à renforcer la production durable, à améliorer le piégeage du carbone et à développer la résilience des communautés face aux chocs climatiques. Ces approches comprennent l’agroécologie, l’agriculture intelligente face au climat et d’autres systèmes de gestion agro-sylvopastoraux durables.

L’atelier, organisé par la FAO, le Ministère de l’environnement, de l’eau et des pêches, en collaboration avec l’Agence nationale de la Grande muraille verte, a réuni soixante participants, y compris des membres du personnel du ministère, des producteurs, des universitaires et des membres d’associations de jeunes et de femmes.

Favoriser les progrès

À l’instar des autres initiatives du Fonds multidisciplinaire, les activités menées au Tchad associent l’expertise de la FAO et de ses partenaires nationaux aux fins de l’autonomisation des institutions et des communautés.

Cette initiative, grâce aux activités de sensibilisation, au recensement des bonnes pratiques et à l’atelier national de sensibilisation, a contribué à renforcer les capacités du Tchad pour faire face aux défis du changement climatique.

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