La FAO au Tchad

Unis, grâce au travail de la terre

Théodore et ses 3 femmes @FAO
13/10/2020

« Avant on semait comme ça, sans savoir, juste derrière les bœufs qui tirent la charrue, comme nos ancêtres faisaient mais maintenant ce n’est plus pareil »

Comme un héritage, dans le village Begongro dans la région Sud du pays, la plupart des habitants avaient l’habitude de reproduire les gestes enseignés par leurs parents depuis plusieurs générations. Ce genre de pratiques telles que le « semis à la volée » bien que pratiquée par le plus grand nombre des populations, ne leur permettait pas d’accroitre leur productivité. Les formations que ce bénéficiaire a reçues de la FAO ont définitivement changé tout cela. « Maintenant nous savons qu’il y a des règles selon chaque type de cultures. Pour le sorgho par exemple, on sème en lignes et il y a des densités qu’il faut respecter et c’est ce qu’on fait ».

Le groupement Nénodji dont il est le président, est constitué de 8 hommes et 7 femmes.  Avec ses 3 femmes, également membres du groupement, il a bénéficié d’un appui technique, du matériel aratoire et plusieurs sessions de formations dans le cadre de la seconde phase du projet d’appui d’urgence à la production agricole et animale au profit des réfugies/retournés et populations hôtes des zones touchées par la crise centrafricaine - PURCAE- ". L’amélioration des techniques agricoles, la fabrication d’engrais biologique et la fabrication de foyer amélioré en banco figurent à son actif et ont radicalement changé ses conditions de vie.

Fort de cela, son exploitation a été agrandie. Elle s’étend désormais sur 19 Ha. L’arachide, le sorgho, le maïs en sont les principales cultures. L’année dernière, le groupement a récolté plus de 1000 sacs de céréales et d’oléagineux pouvant aller de 40 à 100 kg de contenance selon les cultures.  Ces sacs ont été transportés grâce au tricycle dont le groupement a bénéficié. La vente de cette récolte a permis d’engranger 19 millions de FCFA.  En attendant les prochaines cultures pluviales de cette année, le compteur affiche déjà 2200 sacs.

Il n’est pas tout seul dans cette aventure : « C’est grâce à l’agriculture que j’ai pu doter mes trois femmes. La première dote était à 150 000 FCFA, la deuxième dote à 200 000 FCFA, et la troisième tout récemment était à 450 000 FCFA ». L’une de ses épouses est d’ailleurs réfugiée de la république centrafricaine.  « Mes femmes m’aident beaucoup au quotidien ». Quand ils ne sont pas tous à l’école, ses enfants les plus âgés lui donnent aussi un coup de main, mais l’école reste sa priorité.  A travers l’amélioration de la sécurité alimentaire des ménages bénéficiaires organisés en groupements, ce projet a joué un rôle central dans la consolidation du tissu social et la promotion de la coexistence pacifique.

A côté de cela, Théodore a diversifié ses activités personnelles. Il est également propriétaire d’un élevage de 7 bœufs, 14 porcs et 16 chèvres dont l’alimentation provient en grande partie de son champ.

4,6 millions de personnes au sein de la population tchadienne sont exposées à l’insécurité alimentaire. En 2019, le Tchad est classé 187e sur 189 pays parmi les pays à faible indice de développement humain selon le PNUD.

La seconde phase du projet PURCAE a été financé par la Banque Mondiale. En 2017, la FAO avait déjà conduit la première phase dudit projet toujours avec le généreux soutien de la Banque mondiale via le gouvernement du Tchad. La mise en œuvre de ce projet a été assurée par un consortium de partenaires composé de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), du Programme alimentaire mondial (WFP) et de l’UNICEF. Pour le volet de l’agriculture, les activités étaient conduites par la FAO en collaboration avec les Ministères en charge de l’Agriculture et de l’Elevage respectivement.

Le programme a pour vocation de promouvoir l’intensification et la diversification de la production agricole et d’élevage, en même temps que la mise en place du nexus humanitaire - développement - paix à travers des actions multiformes conjointes visant la création d’un environnement favorable à l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables au Sud du Tchad.