La FAO au Tchad

La FAO appuie l'élaboration d'une loi d'orientation agro-sylvo-pastorale

@FAO, Madjilem Estelle
05/10/2017

5 octobre 2017, N’Djaména– Les ministères en charge du secteur rural et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture organisent une consultation multi-acteurs sur l’avant-Projet de Loi d’Orientation Agro-sylvo-pastorale et Halieutique (LOAH) pour le Tchad. Cette consultation nationale marque la fin du processus d’élaboration du Projet de Loi sous la tutelle du Comité multi-acteurs et du leadership des ministères en charge de développement rural du Tchad.

La Loi d’Orientation Agro-sylvo-pastorale et Halieutique (LOAH) est un instrument fondamental dans la gouvernance de la sécurité alimentaire, la nutrition et l’agriculture durable (SANAD). Elle comporte plusieurs éléments de valeur ajoutée importants.  Ce sont entre autres la reconnaissance de la profession agricole avec la définition des statuts d’exploitations agricoles et de l’exploitant Agricole, la reconnaissance du droit à l’alimentation, la reconnaissance du droit à la protection sociale et la clarification des rôles des acteurs clés du développement des activités agro-sylvo-pastorales et halieutiques.
 
Pour améliorer la gouvernance de ce secteur, la Loi préconise le développement des interprofessions, la création de chambres régionales et d’une chambre nationale d’agriculture, la création d’un conseil national d’orientation agro-sylvo-pastoral et halieutique et l’institutionnalisation de la semaine du monde rural tchadien pour servir de cadre de promotion des produits locaux et de dialogue direct entre les plus hautes autorités du pays avec les représentants des producteurs.
 
Selon le Ministre de la Production, de l’irrigation et des équipements agricoles, Asseid Gamar Sileck, « la Loi d’orientation est une source importante de croissance économique du pays. Elle vise à déterminer le cadre légal de référence en matière de développement agro-sylvo-pastoral et halieutique au Tchad et s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’engagement pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable notamment l’ODD2 « Faim Zero » et de la vision 2030 : « Le Tchad que nous voulons».
 
Le Représentant de la FAO, Mansour Ndiaye, ajoute pour sa part que « la Loi met l’exploitation familiale, les groupes vulnérables, les jeunes, les femmes et la formation professionnelle au cœur de la modernisation de l’Agriculture au Tchad tout en proposant des mécanismes de financement innovants, notamment la mise en place d’un fonds d’appui au développement agro-sylvo-pastoral et halieutiques, la création d’une banque agricole et la mise en place de facilités fiscales et parafiscales pour répondre aux besoins spécifiques de financement des sous-secteurs du développement agricole et rural ». Pour le président de la Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture, des mines et de l’ artisanat, CCIAMA, Amir Adoudou Artine, l’entreprenariat doit prendre en compte le secteur rural dans sa mise en œuvre effective.
 
Enfin, Willy Graf, Directeur de la Coopération suisse, a souligné la nécessité avec cette loi d’une reconnaissance du droit à l’alimentation pour tous. Il a insisté sur la place importante à accorder à la femme et à l’accès à la terre.
 
Tous les participants ont appelé à l’adoption et à la mise en œuvre de cette loi dont la proposition est faite alors qu'un grand espoir est suscité par les résultats positifs de la Table Ronde de Paris sur le Plan National de Développement (PND 2017-2021).
 
Il faut noter que c’est un processus appuyé techniquement et financièrement par les partenaires dont la FAO, à travers le Programme FIRST financé par l’Union Européenne, la Coopération suisse et l’ONG Concern Worldwide.