La FAO au Tchad

Message de M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO Journée mondiale de l’alimentation 2020 et Soixante-Quinzième Anniversaire de la FAO

16/10/2020

Mesdames et Messieurs,

Chers collègues et amis,

1. La Journée mondiale de l’alimentation commémore la création de la FAO, le 16 octobre 1945. L’année 2020 est extrêmement particulière, à la fois pour l’Organisation et en ce qui concerne la lutte mondiale contre la faim et la malnutrition.

2. La FAO est née il y a 75 ans aujourd’hui, dans un monde ravagé par la Deuxième Guerre mondiale. Des millions de personnes ont perdu la vie dans ce conflit, et des millions d’autres sont mortes de faim. L’agriculture s’est effondrée. Il fallait la remettre sur pied et combler les besoins les plus élémentaires de l’humanité. Des nations se sont alors rassemblées et ont créé la FAO.

3. Puis nous avons travaillé et obtenu des résultats. La FAO a exploité tout ce qu’elle avait à sa disposition – expertise, recherche, statistiques, diplomatie – afin d’aider le monde à produire plus pour nourrir davantage de personnes. Au cours des 25 premières années d’existence de la FAO, la production agricole a augmenté de 70 pour cent.

4. Cependant, nourrir l’humanité ne se résumait pas à cultiver davantage d’hectares, ni à disposer d’un plus grand nombre de tracteurs. Pendant le quart de siècle qui a suivi, nous nous sommes employés à amorcer une révolution encore plus verte. Et plus bleue également, en appelant l’attention de la communauté internationale sur la préservation des océans et des mers. Nous avons encouragé l’aquaculture. Nous avons combattu – et vaincu – des maladies animales enracinées.

5. Durant le troisième quart de siècle, l’intérêt s’est porté sur la durabilité. Nous nous sommes efforcés de donner des moyens d’action aux petits agriculteurs. Nous avons promu un ensemble de solutions en faveur de la sécurité alimentaire mondiale. Nous avons souligné que l’élimination de la faim passerait nécessairement par l’innovation, des investissements responsables, un commerce accessible s’agissant des produits de base et l’autonomisation des femmes et des jeunes.

6. Au cours des 75 années d’existence de la FAO, nous avons cultivé, nourri et pérennisé les fruits de nos sols, les moyens d’existence de nos populations et l’héritage de notre planète.

7. Aujourd’hui, la FAO entame un nouveau quart de siècle. C’est le moment de revenir sur nos réussites mais aussi de mesurer le chemin qu’il reste à parcourir et, surtout, de regarder vers l’avenir.

8. De toute évidence, notre mission n’est pas terminée. En effet, après avoir diminué régulièrement, la sous-alimentation connaît une nouvelle hausse. De trop nombreux enfants souffrent encore d’émaciation ou d’un retard de croissance. La société évolue mais des milliards de personnes n’ont pas les moyens de s’alimenter sainement.

9. Enfin et surtout, une nouvelle page de notre histoire s’ouvre au beau milieu de la pandémie de covid-19, qui laissera d’importants dégâts dans son sillage. Celle-ci a mis en lumière la fragilité de nos systèmes agroalimentaires, la situation précaire dans laquelle se trouve la main-d’œuvre agricole et la frontière ténue qui sépare de nombreuses familles du dénuement.

10. Chers collègues et amis, il est désormais temps de nous montrer dignes des fondateurs de la FAO, qui ont su relever le défi il y a 75 ans.

11. Notre Programme d’intervention et de redressement dans le contexte de la covid-19, qui apporte une solution globale, est un bon début. Il est axé sur la collecte de données, les programmes de réduction de la pauvreté, les normes relatives au commerce et à la sécurité sanitaire des aliments, et la préparation à la prochaine pandémie zoonotique.

12. Toutefois, à plus long terme, nous devrons ni plus ni moins transformer radicalement les systèmes agroalimentaires pour nous rapprocher de l’objectif «Faim zéro».

13. S’agissant de la FAO, cela suppose une structure plus plane, plus souple et plus modulaire, une incitation continuelle à développer le numérique, une collaboration avec les États, le milieu universitaire, la société civile et le secteur privé, et la recherche constante de l’innovation et de l’excellence scientifique.

14. Le monde attend de nous que nous joignions le geste à la parole, que nous soyons à la fois une cellule de réflexion et une cellule d’action. Aux côtés de nos partenaires, nous devons produire des connaissances et faciliter leur diffusion, dans une quête commune du bien public ultime: un monde libéré de la pauvreté, de la faim et de la malnutrition.

15. Demain commence dès aujourd’hui. Alors à l’occasion de cette Journée mondiale de l’alimentation, permettez-moi, chers collègues et amis, de vous remercier et de vous féliciter. Permettez-moi également de vous exhorter à redoubler d’efforts jusqu’à ce que, lors d’une édition future de la Journée mondiale de l’alimentation, nous puissions regarder en arrière et dire: «Mission accomplie!»

16. Merci de votre attention.