La FAO au Tchad

Le sultanat au Kanem, instance traditionnelle d’appui pour une mobilité pastorale apaisée

12/01/2021

Dans un contexte transfrontalier, la mobilité pastorale apaisée est une donnée prioritaire pour laquelle des leaders traditionnels s’engagent. Dans les sites du projet précité, le rôle du sultanat du Kanem contribue à favoriser l’entente des transhumants et populations locales dans la gestion et l’accès aux ressources pastorales. Cette pratique existe au Kanem depuis longtemps, le projet a permis de lui donner une plus grande visibilité en mettant en exergue sa capacité à assurer la cohésion sociale.

Depuis l’empire du Kanem, le sultanat couvre un grand territoire dirigé par le Sultan assisté par les chefs des cantons. Ces derniers sont nommés par décret Présidentiel, constituent des auxiliaires de l’administration et leur titre se transmet par héritage.

La préservation de la cohésion sociale s’appuie sur cette organisation du sultanat qui anticipe et prévient les conflits en privilégiant le dialogue et le règlement pacifique des différends, dans la collaboration et le respect absolu de l’administration locale et de l’autorité de l’Etat.

Les conflits font l’objet d’une prévention à tous les niveaux : échanges entre les transhumants et les chefs de village pour l’autorisation d’abreuver et de faire paître le bétail ; concertations entre les responsables des communautés des transhumants et des villages d’accueil pour le règlement à l’amiable des préjudices ; remontée progressive de tout problème suivant la hiérarchie jusqu’à sa résolution (chef de village, chef de canton, Sous-préfet, Préfet, Sultan, Gouverneur) ; arrestation des voleurs et leur remise à la disposition des autorités compétentes pour la prise en charge pénale du délit.