La FAO au Tchad

En Afrique centrale a FAO s’engage pour préserver les productions agricoles Vers une gestion intégrée des chenilles légionnaires au Tchad

@FAO
25/09/2017

 

Les ravages causés par la présence de chenilles légionnaires, dans plusieurs pays africains, dont le Tchad, préoccupent les gouvernements et leurs partenaires. La lutte contre les effets négatifs de ces  ravageurs est devenue une urgence sur le continent.

Venu des Amériques la Chenille légionnaire d’automne s’est rapidement propagée dans plusieurs pays d’Afrique. Elle peut se nourrir de plus de 80 différentes plantes cultivées mais  elle a une nette préférence pour le maïs, une culture très développée dans plusieurs régions du Tchad.

S’engager dans la lutte contre les ravageurs

Face à cette situation alarmante, la FAO, le Centre International d'Amélioration du Maïs et du Blé (CYMMYT) et l’Alliance pour la révolution verte en Afrique (AGRA) ont  organisé une rencontre technique à Nairobi, Kenya du 25 au 28 avril 2017, pour échanger sur les connaissances du ravageur et l’ampleur des dégâts causés sur le maïs, l’état actuel de sa distribution sur le continent Africain et les mesures de contingence à prendre afin d’assurer  une gestion contrôlée de cette nuisance. A l’issue de la rencontre de Nairobi, la FAO a organisé, du11 au 13 juillet 2017, à Kinshasa, République Démocratique du Congo, un atelier  regroupant des experts venus des Organisations Nationales pour la Protection des Végétaux (ONPV) ; des Systèmes  Nationaux de Recherches Agricoles ; des représentants de la CEEAC et de la CEMAC et leurs institutions spécialisées compétentes ; de l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) et des Organisations Non-gouvernementales (ONG).  

Cet événement a été motivé  par « l’importance grandissante du ravageur en Afrique Centrale et la nécessité de mobiliser toutes les parties prenantes pour sa gestion » a expliqué Hélder Muteia, Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale. Selon lui, il faudrait que les acteurs partagent les connaissances sur le ravageur, sa répartition géographique sur le continent africain et l’impact de ses attaques sur les moyens de subsistance des populations affectées.

Pour la FAO, la meilleure façon d’aider les agriculteurs à gérer les chenilles légionnaires  sera de leur permettre, ainsi que les agents de vulgarisation, à apprendre les concepts de base sur la biologie et l’écologie de cet insecte ravageur, mais aussi les meilleures pratiques pour lutter contre sa prolifération.

Le lancement d’un programme d’envergure est envisagé par les pays. Il  consistera à former et communiquer sur les chenilles légionnaires d’automne, principalement par le biais de rencontres villageoises, de Champs écoles des producteurs, de Centres de santé des plantes, de programmes nationaux de vulgarisation et de campagnes de communication de masse.

La situation des chenilles légionnaires au Tchad

Dans la région du Lac et dans les départements des Monts (Lam, Mayo et Dala), le maïs est devenu la première culture vivrière devant le sorgho et le riz avec plus de 300.000 ha et une production de 349.500 tonnes (2016), selon le rapport global de la rencontre de Kinshasa qui donne un aperçu sur la situation de chaque pays de la sous – région. Le maïs est cultivé en mono et polyculture sous le type pluvial (pour la plupart) et irrigué (Lac Tchad) avec pour principale contrainte la baisse de la fertilité des sols et la difficulté d’accès aux intrants (engrais, semences de qualité, etc.) par les producteurs.

C’est au cours de la campagne 2016/2017 que le ravageur a été observé. Six des sept régions productrices du maïs sont déjà touchées par le fléau causant des pertes considérables. Les méthodes de lutte qui ont été tentées à ce stade n’ont pas eu de résultats satisfaisants, en raison du manque de connaissances sur ce ravageur et des méthodes adéquats à mettre en œuvre.

Action envisagée au Tchad

Le Ministère de la Production, de l’Irrigation et des Equipements Agricoles  a mis en place un comité technique en vue d’adapter la stratégie de riposte régionale proposée lors de la rencontre de Kinshasa.  Mansour N’Diaye, le Représentant de la FAO au Tchad a récemment informé le Ministère qu’un appui d’urgence sera apporté au Tchad pour faire face à la propagation des chenilles légionnaires.