3.     PRINCIPAUX MAT�RIAUX DE CONSTRUCTION ET POMPES

3.0   Introduction

1. Outre le sol de l'�tang proprement dit, sans doute utiliserez-vous toutes sortes de mat�riaux diff�rents pour construire votre ferme piscicole, par exemple pour les fondations, pour les installations d'alimentation en eau et pour les dispositifs de r�gulation correspondants. A cet �gard, le choix peut porter aussi bien sur les mat�riaux disponibles sur place, tels que le bambou et le bois, que sur la brique, les parpaings, le b�ton et les mati�res plastiques (pour les tuyaux), pour lesquels vous devrez vraisemblablement vous adresser � des fournisseurs sp�cialis�s.

Choix des mat�riaux

2. Le choix des mat�riaux de construction d�pend essentiellement de leur aptitude � r�pondre � vos besoins, de leur disponibilit� locale et du budget que vous �tes pr�t � y consacrer.

3. Si vous d�butez et si votre ferme est tr�s petite, il est pr�f�rable de limiter les d�penses de mat�riaux et donc de pr�voir des ouvrages simples. A la faveur de l'exp�rience acquise et lorsque vous souhaiterez d�velopper vos installations, vos investissements pourront �tre plus importants et vous pourrez construire des ouvrages � caract�re plus durable et de meilleure qualit�.

4. Si vous avez l'intention de construire une grande ferme piscicole, choisissez d'embl�e les ouvrages permanents les plus appropri�s.

     

Poids sp�cifique des mat�riaux

5. En r�gle g�n�rale, les mat�riaux doivent �tre transport�s sur le chantier. Pour organiser correctement cette op�ration et pour vous aider � �valuer le co�t de transport et de manutention, consultez le tableau 5 qui indique le poids par unit� de volume (kg/m3) des mat�riaux de base courants.

TABLEAU 5
Poids sp�cifique de divers mat�riaux de construction

Mat�riau
Poids sp�cifique (kg/m3)
Bambou
300-500
Bois
500-1100
Briques
1500-1800
Parpaings
1500-2000
Briques concass�es (pour fondations)
950-1250
Pierre �quarrie, s�che et en vrac
1400-1600
Terre, s�che et en vrac 
1300-1500
Terre, humide et dam�e
1750-1850
Gravier
1300-1500
Sable, de sec � humide
1450-2000
Ciment 
1250-1400
Argile, s�che et compact�e
1400-1500
B�ton au ciment 
2100-2400
Mortier au ciment
2000-2200
B�ton arm� (5% d'acier)
2600-2700

Note: Dans le cas de mat�riaux granuleux, il s'agit de la densit� apparente, c'est- �-dire dont la mesure inclut les vides entre particules. La densit� r�elle est plus �lev�e.

 
Fers � b�ton pour armature (voir �galement le tableau de la page 135)

Diam�tre (mm) 

Poids (kg/m)

6

0.222

8

0.395

10

0.617

12

0.888

3.1   Bambou et bois

Caract�ristiques sp�ciales du bambou

1. Le bambou est une gramin�e vivace ligneuse dont la dur�e de vie en nombre d'ann�es est ind�finie. Sa croissance est rapide et il pousse naturellement dans toutes les r�gions du globe, mais en particulier dans les zones tropicales d'Asie. Le bambou chinois ou �bambou jaune� (Bambusa vulgaris) a �t� introduit dans plusieurs pays d'Afrique et d'Am�rique latine, o� il est maintenant tr�s r�pandu depuis le niveau de la mer jusqu'� 1 500 m d'altitude.

2. Les tiges de bambou sont cylindriques et divis�es en segments par des noeuds saillants, � partir desquels poussent les branches. Au niveau de chaque noeud, il y a une cloison qui isole compl�tement la cavit� d'un entre- noeud de celle de l'entre-noeud suivant. Une pellicule cireuse et dure recouvre l'int�rieur et l'ext�rieur des tiges, leur conf�rant une tr�s forte r�sistance � l'absorption d'eau, en particulier apr�s un s�chage appropri�. Le bambou acquiert sa solidit� maximale � l'�ge de 3 ou 4 ans. Du fait de ses aptitudes tr�s vari�es, ses usages sont multiples, notamment comme mat�riau de construction, pour fabriquer des canalisations d'eau et pour lutter contre l'�rosion des sols.

 

Fabrication de tuyaux de bambou de bonne qualit�

3. Il convient d'�viter de laisser s�cher trop longtemps le bambou r�colt� � l'�tat de bois vert. En effet, au fur et � mesure du s�chage, le bois subit un retrait et de petites fissures apparaissent; elles risquent de r�duire sa r�sistance s'il doit servir par la suite � r�aliser des canalisations d'eau.

4. Proc�dez comme suit pour obtenir des tuyaux de bambou de bonne qualit�:

    a) Coupez des tiges de bambou parvenues � maturit� et transportez-les hors de la for�t.

    b) Si n�cessaire, stockez les bambous � l'ombre en les recouvrant de branchages ou de grandes feuilles.

    c) Rompez ou percez les cloisons � l'int�rieur des tiges (voir paragraphes 6 et 7).

    d) D�s que possible, immergez sous l'eau les bambous fra�chement coup�s, dans une retenue, une rivi�re ou un �tang.

    e) Laissez-les tremper de six � huit semaines, pour extraire les substances chimiques contenues dans les parois des tiges (dess�vage) et accro�tre ainsi la durabilit� des tuyaux.

    f) Une fois le dess�vage termin�, d�barrassez les tuyaux de bambou de tous les fragments r�siduels des cloisons int�rieures.

    g) Les tuyaux de bambou sont alors pr�ts � �tre utilis�s.

Note: Si vous r�coltez les bambous pendant la saison s�che ou au d�but de la saison des pluies, le dess�vage sera plus facile et les tuyaux seront de meilleure qualit�.

 
 
 

Suppression des cloisons int�rieures des tiges de bambou

5. Il y a deux fa�ons simples de supprimer les cloisons des tiges de bambou: en les per�ant ou en les d�coupant. Si les cloisons sont tr�s dures, il se peut qu'il soit trop difficile de les percer.

6. Percez les cloisons � la main avec une m�che ronde facile � confectionner vous-m�me, en proc�dant ainsi:

a) Evasez une extr�mit� d'un petit morceau de tuyau d'acier pour en augmenter le diam�tre.

 

b) Aiguisez le rebord � la lime.


     

c) Enfoncez dans le tuyau un morceau de bambou de diam�tre suffisamment petit qui vous servira de poign�e.

 

d) Fixez ce morceau de bambou au tuyau en per�ant un petit trou � travers le montage ainsi r�alis� et introduisez-y un clou.

     

e) Pliez le clou pour le maintenir en place, en veillant � ce qu'il ne d�passe pas trop et ne risque pas de coincer la m�che.

 

f) Pour chaque bambou, utilisez d'abord la m�che de plus petit diam�tre et percez un trou dans chaque cloison.


g) Ensuite, par exemple apr�s le dess�vage des tuyaux, �largissez progressivement ces trous avec des m�ches de diam�tre plus important.

     

Note: Il vous faudra sans doute plusieurs m�ches pour les diff�rentes tailles de bambous. Peut-�tre devrez-vous demander l'aide d'autres personnes pour r�ussir � percer ou � briser les cloisons.


7. Pour d�couper les cloisons, proc�dez de la fa�on suivante:

a) Bloquez la tige de bambou au sol, par exemple entre deux piquets solides, pour l'emp�cher de tourner.

 

b) D�coupez � la scie une fine entaille de chaque c�t� du premier noeud, � l'emplacement normal de la cloison.

     

c) Avec un ciseau � bois bien tranchant, d�coupez un petit morceau carr� de la partie sup�rieure de la tige. Enlevez-le aussi proprement que possible.

 

d) Conservez bien tous les petits carr�s d�coup�s car ils vous serviront par la suite.

     

e) Par le trou ainsi pratiqu�, d�coupez la cloison au ciseau � bois.


 

f) Proc�dez de la m�me fa�on pour chaque cloison, en veillant � ce que le trou carr� soit toujours d�coup� le long d'une m�me ligne situ�e � la partie sup�rieure de la tige.

     

g) Lorsque la derni�re cloison a �t� enlev�e, placez le bambou � la verticale et d�barrassez l'int�rieur de tous les d�bris.

h) Replacez dans les trous correspondants les petits morceaux carr�s que vous avez mis de c�t� et fixez-les avec de la ficelle ou du fil de fer.

 

i) Coupez en biais une extr�mit� de la tige de bambou. Votre tuyau est maintenant termin�.





Utilisation du bambou comme mat�riau de construction

8. Les perches de bambou utilis�es comme mat�riau de construction sont coup�es, tremp�es et stock�es comme celles qui doivent servir � faire des tuyaux, bien que la d�coupe des cloisons internes soit alors moins importante. Toutefois, si les bambous doivent servir de pieux (enfonc�s dans le sol), la suppression des cloisons est pr�f�rable, puisqu'elle permet un meilleur ancrage.

     

9. Dans toute la mesure possible, il y a lieu de r�aliser les assemblages de bambous avec des cordes ou des attaches, car les clous et les vis fendront les tiges, ce qui aura pour effet d'affaiblir la structure.

Diff�rentes caract�ristiques du bois

10. Les diff�rentes caract�ristiques du bois, en particulier sa densit�*, sa duret� et sa durabilit� naturelle, sont extr�mement variables. Il est pr�f�rable de choisir la vari�t� de bois en fonction de l'usage pr�vu (voir tableau 6).

  • Un bois tr�s durable peut �tre expos� en permanence � l'humidit� et rester au contact du sol. Il r�siste d'ordinaire au pourrissement, aux termites et autres insectes forant le bois.
  • Un bois durable r�siste bien � l'humidit� atmosph�rique, mais ne doit pas �tre laiss� en permanence au contact du sol sans avoir re�u au pr�alable un traitement de conservation.
  • Un bois non durable ne doit pas, de pr�f�rence, �tre employ� dans un milieu humide ni se trouver au contact du sol. Les produits de conservation peuvent, dans certains cas, servir � traiter le bois, bien qu'en g�n�ral la protection ainsi offerte ne soit pas permanente.

TABLEAU 6
Caract�ristiques de certaines vari�t�s de bois

 Vari�t� de bois: noms communs 
Densit�
Duret�
Durabilit� naturelle*
Ako, antiaris, bonkonko (Antiaris)
< 0.50
Tr�s l�ger
0.2-1.5
Tr�s l�ger
1
Okoume (Aucoumea)
1
Fromager, fuma (Ceiba)
1
Samba, obeche, wawa, ayous (Triplochiton)
1
Abura, bahia (Mitragyna)
0.50-0.64
L�ger
1.5-3
Tendre
1
llomba, lolako (Pycnanthus)
1
Limba, afara (Terminalia)
1
Framire, idigbo (Terminalia)
1-2
Acajou (Khaya)
2
Sapelli, aboudikro (Entandrophragma)
0.65-0.79
Semi-dur
3-6
Semi-dur
2
Sipo, utile (Entandrophragma)
2
Teck (Tectona)
2
Bete, mansonia (Mansonia)
3
Bilinga, opepe (Nauclea)
3
Iroko (Chlorophora)
3
Makore, douka (Tieghemella)
3
Mukulungu (Autranella)
3
Moabi (Baillonella)
3
Doussie, afzelia (Afzelia)
0.80-0.95
Lourd
6-9
Dur
3
Tali (Erythrophloeum)
2
Niov� (Staudtia)
2-3
Azob�, ekki, bongossi (Lophira)
>=0.95
Tr�s lourd
9-20
Tr�s dur
3

       *1 = non durable; 2 = durable; 3 = tr�s durable.

Utilisation et traitement du bois

11. Le bois utilis� comme mat�riau de construction pour des ouvrages permanents doit �tre d�barrass� de l'�corce; il ne doit pas contenir de trous trop gros, ni avoir trop de noeuds. Il doit �tre convenablement s�ch� et ne doit �tre ni vrill�, ni fendu. Il doit �tre entrepos� � plat, dans un lieu sec et bien a�r�.


12. Pour un usage temporaire, par exemple pour confectionner des coffrages � b�ton (voir section 3.4), utilisez un bois l�ger et � bon march�. Si les coffrages servent plusieurs fois, v�rifiez bien que les surfaces au contact du b�ton ne pr�sentent ni clous, ni �chardes. Pour les ouvrages de r�gulation d'eau, prenez des bois plus lourds, si possible de type tr�s durable, comme l'iroko ou le makor�.

13. Pour accro�tre la durabilit� du bois, surtout s'il est au contact permanent du sol, appliquez-lui l'un des traitements de surface suivants.

a) Br�lez la surface du bois (par exemple l'extr�mit� inf�rieure des poteaux).



 

b) Appliquez une couche de goudron (par exemple � l'extr�mit� inf�rieure des poteaux ou � la surface ext�rieure d'un ouvrage proche du sol). Si possible, appliquez le goudron � chaud.

     

c) Appliquez une couche d'huile de vidange dilu�e dans un solvant comme du p�trole, qui p�n�trera le bois et contribuera � chasser l'humidit�.



 

d) Utilisez des produits sp�ciaux de conservation du bois. Ces derniers sont plus co�teux et g�n�ralement constitu�s de compos�s de cuivre, de plomb, de zinc ou d'�tain dilu�s dans un solvant. Il s'agit de substances toxiques qu'il convient de manipuler avec les plus grandes pr�cautions.


Note: Si l'on veut obtenir les meilleurs r�sultats en cas d'utilisation de goudron, d'huile ou d'autres produits de conservation, il y a lieu d'appliquer le produit en quantit� largement suffisante et d'attendre tout le temps n�cessaire pour le laisser p�n�trer. Appliquez plusieurs couches ou trempez le bois dans une auge ou un bidon rempli de produit pendant 30 minutes au moins. Assurez- vous que le bois de bout est bien trait�, puisque c'est souvent � cet endroit qu'il commence � pourrir.

3.2   Briques, parpaings et pierres

Briques d'argile

1. Il existe toutes sortes de briques. Les briques creuses l�g�res ne sont g�n�ralement pas suffisamment solides pour des ouvrages piscicoles. Les briques pleines d'argile cuite sont couramment utilis�es pour les ouvrages des fermes piscicoles; elles sont faites en argile, puis s�ch�es � l'air et cuites dans un four sp�cial. Leur qualit� d�pend principalement de leur cuisson. Renoncez � vous servir de briques trop in�gales, fissur�es et dont la cuisson est soit excessive, soit insuffisante.

2. Si vous pouvez vous en procurer, les briques industrielles, pleines ou comportant un l�ger creux sur chaque face ou encore avec deux ou trois trous de pr�hension, conviennent �galement. Les "briques pour mur portant", g�n�ralement de couleur jaune ou noire, servent aussi � la construction des fondations et des parties soumises � de fortes charges, puisqu'elles sont �tanches et nettement plus r�sistantes.

3. Les briques fournies ont g�n�ralement des dimensions normalis�es, qui varient d'un pays � l'autre, par exemple:
4 x 10,5 x 22 cm; 6 x 10,5 x 22 cm; 7,5 x 10 x 20 cm; 10 x 10 x 20 cm.

4. Les briques sont utilis�es avec un mortier au ciment (voir section 3.3). Il faut les stocker et les manipuler avec soin pour �viter d'en casser une proportion excessive. Il convient de les laisser tremper dans l'eau au moins 30 minutes avant usage.

Parpaings

5. Les parpaings (blocs de ciment ou de b�ton) sont en b�ton coul� puis press� dans un moule sp�cial. Il est possible de les fabriquer sur place, si n�cessaire, mais il faut bien s'assurer qu'ils sont moul�s correctement (voir section 3.4). Ils doivent avoir �t� fabriqu�s au moins 28 jours avant d'�tre utilis�s.

6. Les parpaings peuvent �tre de type creux ou plein. Il en existe de plusieurs dimensions normalis�es, pour une longueur (de 40 � 50 cm) et une hauteur (20 cm) identiques; l'�paisseur (ou largeur) varie de 5 � 20 cm. Les dimensions normalis�es sont par exemple: 5 x 20 x 40 cm; 10 x 20 x 40 cm et 20 x 20 x 40 cm. Il est parfois possible de se procurer des blocs plus ou moins lourds: leur solidit� est fonction de leur poids. Ils sont utilis�s avec un mortier au ciment (voir section 3.3). Il convient de les stocker et de les manipuler correctement. Mouillez-les suffisamment avant usage.

7. Les briques et parpaings standard ont une faible r�sistance � l'humidit�. Aussi convient-il si possible de ne pas s'en servir pour des fondations ou pour des constructions sous terre. Si ces mat�riaux sont au contact de l'eau, il y a lieu de bien les prot�ger par une couche de surface imperm�able constitu�e d'un mortier richement dos� (voir section 3.3).

     

Pierres

8. Les pierres sont utilis�es dans certaines r�gions pour la construction d'ouvrages, g�n�ralement pour des murs et pour constituer le rev�tement de canaux, de digues et de d�versoirs. Elles ont des propri�t�s diff�rentes, suivant le type de roches dont elles proviennent. Ces roches sont les suivantes:

  • Roches s�dimentaires: gr�s, microgr�s, schistes, calcaires. Elles sont lisses, r�guli�res, souvent relativement tendres et sans ar�tes vives. Elles se pr�tent bien � la fente ou � la d�coupe et donnent des blocs r�guliers.
  • Roches �ruptives: granite, basalte, r�tinite, pierre ponce. Elles ont des propri�t�s variables et sont souvent tr�s dures, r�sistantes et de structure irr�guli�re. Il est difficile de s'en servir pour fabriquer des blocs. Quant aux roches volcaniques tendres, elles sont tr�s l�g�res et peu r�sistantes.
  • Roches m�tamorphiques: marbre, quartzite. Elles sont fr�quemment irr�guli�res, dures, tr�s r�sistantes et difficiles � fa�onner. Il est possible d'en cliver des feuilles, qui serviront de dalles pour faire obstacle au passage de l'eau.

9. Les pierres sont mises en oeuvre soit �� sec�, sans aucun mortier ou liant, en les choisissant et en les ajustant soigneusement, soit, plus couramment, "au mouille" en les scellant au mortier.

10. Pour �difier des murs, � moins de disposer de pierres de taille, il convient g�n�ralement d'avoir un assortiment de tailles, de fa�on � se servir des pierres les plus petites pour remplir les vides et maintenir en place les plus grosses pierres.

 11. Il vous faudra �galement de plus grandes pierres aux angles, et � intervalles r�guliers le long du mur et dans son �paisseur, pour lui conf�rer la r�sistance et la stabilit� requises.

12. D'ordinaire, les murs les plus r�sistants sont faits de pierres aux contours rugueux et irr�guliers. Pour les rev�tements de canaux, il est pr�f�rable de choisir de petites pierres, lisses et arrondies, car elles facilitent l'�coulement de l'eau.

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3.3   Mortiers au ciment

1. Un mortier au ciment est un m�lange convenablement dos� de sable, de ciment et d'eau. Il sert g�n�ralement de liant et de couche de surface pour des mat�riaux tels que pierres, briques et blocs de b�ton. Un bon mortier est homog�ne, mou et luisant; son aspect est lisse et sa consistance plastique.

2. Pour pr�parer un mortier de bonne qualit�, il est tr�s important de bien choisir les ingr�dients et de les m�langer soigneusement suivant le dosage appropri�.

Choix du sable

3. Il est recommand� d'utiliser un m�lange propre et convenablement dos� de plusieurs types de sable, dont la grosseur des grains varie de 0,2 � 5 mm. Il convient, si possible, d'�viter d'employer du sable provenant du littoral ou des d�p�ts sableux contamin�s par des sels. S'il n'y a pas d'autre solution, le sable doit alors �tre soigneusement lav�.

4. On trouve parfois des d�p�ts de sable naturels � une distance raisonnable du chantier, par exemple dans le lit des cours d'eau, au voisinage de rivi�res ou de lacs ass�ch�s ou dans des carri�res, mais leur granulom�trie est rarement ad�quate. Dans nombre de cas, il vous faudra passer le sable dans un tamis de 0,2 mm pour en �liminer les grains les plus fins; s'il contient des grains de plus de 5 mm, vous devez �galement les �liminer en le passant au tamis de 5 mm.

Contr�le de la propret� du sable

5. Le sable ne doit pas contenir de limon, d'argile ou de substances organiques.

 

6. Une fa�on simple de contr�ler la propret� du sable consiste � proc�der comme suit:

    a) Procurez-vous une bouteille en verre transparent, munie d'une large embouchure.

    b) Remplissez le fond de la bouteille d'une couche de 5 cm de sable.

    c) Ajoutez de l'eau propre jusqu'� ce que la bouteille soit remplie aux trois quarts.

    d) Ajoutez, si vous en avez, deux cuiller�es de sel de table ordinaire par litre d'eau.

    e) Fermez la bouteille et secouez-la vigoureusement pendant une minute.

    f) Laissez reposer pendant trois heures.

    g) Examinez la surface du sable. S'il contient du limon, celui-ci formera une pellicule � la surface.

    h) Si la couche de limon a plus de 3 mm d'�paisseur, le sable doit �tre lav� comme d�crit ci-dessous.

 

7. Une autre fa�on simple de contr�ler la propret� du sable consiste � proc�der comme suit:

a) Prenez une poign�e de sable et �crasez-la dans la main.

 

b) Jetez le sable.

 

c) Si votre main est propre et si aucune poussi�re n'y reste coll�e, le sable est propre.

d) Si votre main est sale et collante, le sable est sale et doit �tre lav�.



Lavage du sable

8. Si le sable contient trop de limon, vous devrez le laver avant de l'utiliser. Proc�dez � plusieurs reprises aux op�rations ci-dessous, jusqu'� ce que tout le sable soit bien propre.

a) Placez du sable dans un r�cipient propre de grande capacit�, par exemple un f�t m�tallique de 200 l.

 

b) Recouvrez le sable d'une certaine quantit� d'eau propre (eau douce).

 

     
c) M�langez �nergiquement.
d) Laissez reposer quelques minutes.

  e) Jetez l'eau sale.
f) Recommencez jusqu'u� ce que l'eau reste propre.

g) Placez le sable propre � l'abri, pour �viter de le souiller � nouveau.

9. Il est possible d'entreposer du sable propre sur les lieux du chantier, par exemple sur un plancher de madriers, derri�re des cloisons basses en planches comme illustr� ci-dessous.

Choix du ciment � utiliser

10. Il convient d'utiliser du ciment Portland ordinaire, qui est le ciment standard le plus courant. Il a la propri�t� de prendre et de durcir en pr�sence d'eau, tout en d�gageant de la chaleur et en subissant un retrait.

11. Il ne faut pas oublier qu'un mortier trop riche en ciment se fissure en durcissant.

Note: Le ciment Portland conna�t une nette d�t�rioration de ses propri�t�s en pr�sence d'eaux riches en sulfate de calcium (teneur sup�rieure � 0,5 g/l ou en chlorure de sodium (teneur sup�rieure � 4 g/l). En pareille circonstance, par exemple dans des sols � sulfates acides ou � proximit� d'eaux saum�tres, il est pr�f�rable de se servir de ciment r�sistant aux sulfates pour construire les ouvrages (voir Le sol, section 1.8). Ce type particulier de ciment ne doit jamais �tre m�lang� avec du ciment Portland. Faute de ce produit, il convient d'employer un m�lange l�g�rement enrichi � base de ciment Portland (voir paragraphe 19 ci-dessous), mais en proc�dant avec le plus grand soin au m�lange, � la mise en place et � la prise, et en s'assurant de la parfaite maturation du ciment avant de le laisser au contact du sol ou de l'eau.

12. Le ciment Portland est class� habituellement en fonction de sa r�sistance potentielle en compression. Celle-ci est normalement soit de 250 kg/cm2, soit de 325 kg/cm2. Pour les ouvrages de pisciculture, on se sert g�n�ralement du ciment dit de �qualit� 250�.

13. Le ciment Portland est vendu en sacs de papier fort, dont le poids et le volume varient suivant le pays consid�r�:

  • sac europ�en: le poids est de 50 kg et le volume d'environ 40 l;
  • sac am�ricain: le poids est de 42,6 kg et le volume d'environ 28 l.

14. V�rifiez attentivement le type de sac disponible dans votre pays, pour ne pas vous tromper dans la pr�paration des dosages.

15. Pour vous assurer de l'utilisation d'un ciment de qualit� sup�rieure, vous devez prendre les pr�cautions suivantes.

    a) V�rifiez, avant de l'acheter, que le ciment a �t� fabriqu� r�cemment. Il ne doit pas contenir de mottes impossibles � �craser entre le pouce et l'index.

    b) N'apportez sur le chantier que le nombre de sacs n�cessaires pour une courte p�riode.

    c) Prot�gez votre ciment de l'humidit�. Conservez-le � une certaine distance au-dessus du sol (une simple plate-forme en bois convient � cet effet), dans un endroit sec et bien abrit�.

    d) Utilisez vos stocks de ciment le plus rapidement possible et veillez � en assurer une rotation ad�quate.

    e) N'utilisez jamais un ciment durci, mais jetez-le.

Choix de l'eau � utiliser

16. L'eau doit �tre propre et chimiquement neutre ou l�g�rement alcaline (pH de 7 � 8,5). Elle doit �tre exempte de mati�res organiques, d'huile, d'alcalis ou d'acides. Evitez l'utilisation d'eau sal�e ou d'une eau trop riche en sulfates (plus de 250 ppm).

17. Si vous devez utiliser une eau saum�tre ou une eau sale, ajoutez une cuiller�e � soupe de savon en poudre par sac de ciment. Dissolvez le savon dans un peu d'eau et ajoutez-le au m�lange.

Choix du mortier � pr�parer

18. Il existe trois principaux types de mortier que vous pouvez pr�parer vous- m�me, comme indiqu� au tableau 7, et dont le choix d�pend de l'utilisation pr�vue. N'oubliez pas que plus un mortier est riche en ciment, plus le retrait sera important et plus il aura tendance � se fissurer.

TABLEAU 7
  Principaux types de mortiers au ciment
  Type de mortier 
 Ciment Portland
 Sable* (l) 

Utilisation

Qualit�

kg* 

Maigre
 250
 350
 1000
Ma�onnerie normale,joints de tuyaux
Ordinaire 
 250
 450
 1000
Surfaces au contact de l'air
Riche
 325**
 600
 1000
Voile d'�tanch�it�, rejointoyage de ma�onnerie

*   Quantit� de mat�riau n�cessaire pour pr�parer 1 m3 de mortier en ajoutant environ 200 l d'eau.
** Si cette qualit� est disponible.


19. En pr�sence de sols � sulfates acides, la proportion de ciment Portland est normalement accrue de 10 � 20 pour cent.

20. Si vous avez simplement besoin de petites quantit�s de mortier, vous pouvez m�langer des volumes de sable et de ciment dans les proportions suivantes:

  • mortier maigre: une partie de ciment (qualit� 250) pour quatre parties de sable;
  • mortier ordinaire: une partie de ciment (qualit� 250) pour trois parties de sable;
  • mortier riche: une partie de ciment (de pr�f�rence qualit� 325) pour deux parties de sable.

21. Il vous faudra environ 200 l d'eau par m�tre cube de m�lange (environ une partie d'eau pour cinq parties de m�lange).

Mesurage des ingr�dients du mortier

22. Pour obtenir un mortier de bonne qualit�, il est essentiel de mesurer avec pr�cision les quantit�s de ciment et de sable � m�langer, en observant les proportions requises.

23. Connaissant le poids d'un sac de ciment, il est facile de calculer le nombre de sacs dont vous aurez besoin (voir tableau 7).   

24. Si vous pensez utiliser les proportions mentionn�es ci-dessus, il vaut mieux se servir d'un r�cipient de volume connu, par exemple un seau de 10 l ou une brouette de 50 l. Pour des quantit�s plus importantes, il vous suffit de fabriquer vous-m�me une caisse en bois sans fond de 100 l, avec des poign�es, comme illustr� ci-contre.

25. Vous pouvez �galement mesurer avec une pelle les quantit�s de sable et de ciment, mais en veillant � ajouter des pellet�es identiques. Il ne s'agit cependant pas d'une m�thode tr�s pr�cise.


Comment pr�parer un mortier de bonne qualit�

26. Pour pr�parer un mortier de bonne qualit�, observez soigneusement les instructions suivantes:
 

a) Pr�parez une aire de g�chage propre, par exemple une t�le ou une plate- forme en bois �tanche. A titre d'indication, une surface de 1 m2 est suffisante pour pr�parer 50 kg de m�lange.

b) Mesurez la quantit� de sable requise. Si le sable est tr�s sec, mouillez-le un peu auparavant.


   

c) Etalez le sable sur l'aire de g�chage.

d) Mesurez la quantit� de ciment requise.

   

e) Etalez le ciment au-dessus du sable.



f) M�langez soigneusement le sable et le ciment, jusqu'� ce que la couleur du m�lange soit bien homog�ne. Veillez � m�langer les mat�riaux situ�s au fond et sur les bords.


g) Formez un creux au milieu du m�lange, puis versez-y lentement un peu d'eau et humidifiez une partie du m�lange. Faites p�n�trer l'eau en d�pla�ant soigneusement le m�lange sec vers le creux m�nag� au centre. Attention � ne pas laisser l'eau s'�chapper.  
     
h) Recommencez � ajouter de l'eau par petites quantit�s jusqu'� ce que la totalit� du m�lange soit humidifi�e. Continuez � m�langer soigneusement, en ajoutant juste assez d'eau pour obtenir une consistance plastique. L'aspect du mortier doit �tre ferme et lisse. Vous devez pouvoir en pr�lever � la truelle ou � la pelle une tranche nettement d�coup�e; le mortier doit reposer nettement et fermement sur la lame d'une truelle, sans perdre d'eau, et s'�taler facilement.  

27. Faites attention � ne pas ajouter trop d'eau.

Utiiisation d'un mortier au ciment

28. Le mortier doit �tre utilis� imm�diatement apr�s avoir �t� pr�par�, jamais apr�s le d�but de la prise. Vous saurez que la prise a commenc� si le m�lange se met � durcir et se rompt lorsqu'on l'�tale. Evitez d'employer le mortier tomb� de la surface de travail.

29. Le mortier doit �tre appliqu� sur des surfaces propres et rugueuses. Il est essentiel de les mouiller au pr�alable, par exemple en trempant les briques 30 minutes dans l'eau et en mouillant les parpaings, pour �viter qu'ils absorbent l'eau du mortier et alt�rent ainsi sa r�sistance. Si vous travaillez par temps sec, veillez � ce que les briques ou les parpaings restent humides.

30. Prot�gez le mortier de la chaleur du soleil et de l'effet d�shydratant du vent, jusqu'� ce qu'il ait suffisamment pris pour que sa surface ne puisse plus �tre ray�e � l'ongle. A ce stade, la prise est habituellement suffisante. Par temps chaud et sec, il est possible de prot�ger la prise d'un mortier en recouvrant les surfaces concern�es par des sacs mouill�s ou, sinon, en leur appliquant un fin jet d'eau. Toutefois, faites attention � ne pas enlever le mortier par lavage.


 

3.4    B�ton � ciment

1. Un b�ton � ciment est un m�lange correctement dos� d'agr�gats*, de ciment et d'eau. Les agr�gats* doivent avoir une bonne granulom�trie, de fa�on que, une fois m�lang�s, les vides qui les s�parent soient r�duits au minimum. Ces vides r�siduels sont remplis par le ciment, qui lie solidement les agr�gats entre eux, apr�s avoir r�agi avec l'eau.

2. Aussi les principales r�gles � observer pour assurer la solidit� dub�ton sont-elles les suivantes:

  • utilisez des agr�gats* bien calibr�s, de dimensions et de formes appropri�es;
  • ajoutez la quantit� d'eau voulue;
  • �vitez la pr�sence de particules tr�s fines, qui rempliraient les vides qui doivent �tre occup�s par le ciment.

3. On distingue deux ou trois calibres d'agr�gats*, suivant le type de b�ton requis:

  • les agr�gats fins ou gravillons: sable et criblages de galets, de 0,2 � 5 mm de calibre. Qualifi�s parfois de �sables mordants�, ces mat�riaux sont g�n�ralement plus grossiers que les sables dont on se sert habituellement pour les mortiers;
  • les agr�gats grossiers, graviers/galets, briquaillons, de 5 � 25 mm de calibre:
  • les agr�gats tr�s grossiers, pierres concass�es ou d�bris de briques, de 25 � 60 mm de calibre.

Comment trouver de bonnes sources d'approvisionnement en mat�riaux

4. Les bonnes sources naturelles d'approvisionnement en agr�gats, en sable et en gravier pour les besoins des chantiers (tableau 8) sont relativement rares. En particulier, il est relativement difficile de trouver des sols dont la granulom�trie des diff�rentes particules est satisfaisante. Lorsque les sols contiennent certains limons, leur aptitude � fournir des agr�gats est seulement m�diocre.

5. Les sols dans lesquels les limons et les argiles sont pr�dominants n'assurent pas un approvisionnement naturel de qualit� en agr�gats. Les sols inad�quats � cet �gard sont tous ceux class�s dans les autres groupes du Syst�me unifi� de classification des sols (USC) (voir Le sol, section 11.1).

TABLEAU 8
Aptitude des sols* � fournir des agr�gats pour les
travaux g�n�raux de construction

Bonne

Moyenne

M�diocre

Nulle

SW

SW-SM

SM

ML

SP

SP-SM

SW-SC

CL

GW

GW-GM

SP-SC

OL

GP

GP-GM

GM

MH

 

 

GP-GC

CH

 

 

GW-GC

OH

 

 

 

Tourbe

W: mat�riaux bien calibr�s; P: mat�riaux mal calibr�s; S: sable; G: gravier; C: argile; M: limon; 0: organique; L: faible ou H: forte plasticit�/compressibilit�.
* Les sols sont d�finis d'apr�s le Syst�me unifi� de classification des sols (USC) (voir Le sol, section 11.1).
** Cette classification est applicable en vue de l'utilisation des agr�gats pour la fabrication des b�tons et pour l'obtention d'agr�gats secs (par exemple la r�fection des routes).

6. Un bon b�ton est un m�lange homog�ne, sans exc�s d'eau. Lisse et plastique, il n'est ni trop humide, ni trop fluide; il n'est par ailleurs ni trop sec, ni trop friable.

7. Pour pr�parer un b�ton de bonne qualit�, vous devez utiliser les ingr�dients appropri�s et les m�langer soigneusement dans les proportions voulues.Vous avez d�j� appris � choisir le sable, le ciment et l'eau (voir section 3.3). Les sections qui suivent vont vous donner les indications n�cessaires en ce qui concerne les agr�gats grossiers et le b�tonnage.

Choix des graviers et des mat�riaux concass�s � utiliser

8. La r�sistance de votre b�ton repose enti�rement sur celle des agr�gats grossiers qu'il contient. Vous devez donc rechercher des graviers et des pierres dures, denses et durables. N'utilisez jamais d'agr�gats de sol lat�ritique (voir Le sol, section 1.8).

9. Si vous doutez de la r�sistance des agr�gats grossiers dont vous pensez vous servir, vous pouvez effectuer le test suivant:

a) Cassez quelques pierres au marteau.


 

b) Cassez des morceaux de b�ton de dimensions similaires et comparez la difficult� de ces deux op�rations.

c) Les pierres sont suffisamment dures si elles sont plus difficiles � casser que le b�ton.

10. De pr�f�rence, ces agr�gats grossiers ne doivent �tre ni aplatis, ni anguleux. Les mat�riaux les meilleurs doivent �tre arrondis ou de forme cubique, comme les graviers que l'on trouve dans un cours d'eau ou sur une plage.

 

11. Les agr�gats doivent �tre propres, exempts de poussi�re et de traces de mati�res organiques. De m�me que le sable, vous devez les laver si n�cessaire (voir section 3.3, paragraphe 8).


12. Le calibre des graviers et des pierres concass�es va g�n�ralement de 0,5 � 6 cm. Certains ouvrages particuliers, par exemple des murs et des dalles de b�ton relativement minces, exigent l'utilisation de pierres concass�es de plus petites dimensions.

Note: Les dimensions des plus grosses particules d'agr�gats ne doivent jamais d�passer le quart de l'�paisseur du b�ton.


13. Dans le cas des ouvrages en b�ton plus importants, en particulier les dalles de fondation et des fondations importantes, des pierres et des roches de grandes dimensions peuvent y �tre int�gr�es, � condition de pouvoir bourrer le b�ton tout autour et par-dessus.

14. Dans les r�gions o� il est impossible de se procurer des agr�gats rocheux, l'utilisation des d�bris de briques (briquaillons) est fr�quente. Le b�ton ainsi obtenu n'est pas particuli�rement r�sistant, mais sa qualit� est acceptable pour des fondations simples et pour des murs faiblement charg�s. Il faut proc�der avec le plus grand soin � la pr�paration, � la coul�e et au durcissement du b�ton, de mani�re � obtenir la r�sistance maximale.


Choix du b�ton � pr�parer

15. Pour les travaux de b�tonnage � caract�re g�n�ral, on utilise trois m�thodes �l�mentaires de d�termination des proportions correctes d'agr�gats et de ciment:

  • des r�gles empiriques simples, en fonction du type d'ouvrage, indiquant le poids de ciment par m�tre cube de b�ton;
  • des r�gles empiriques simples, en fonction du type d'ouvrage, indiquant les rapports volumiques de dosage;
  • une m�thode plus pr�cise, fond�e sur le volume des vides � l'int�rieur du b�ton.

16. L'une ou l'autre des deux premi�res m�thodes convient aux petits travaux de b�tonnage et aux r�parations. Pour les travaux plus importants, la troisi�me m�thode est la plus s�re.

17. Les r�gles empiriques simples sont mentionn�es � titre indicatif, pour la pr�paration de quatre principaux types de b�tons, allant d'un m�lange maigre � un m�lange tr�s riche.

18. Le tableau 9 donne des indications fond�es sur le poids de ciment contenu dans les b�tons, � raison de 150 � 400 kg de ciment par m�tre cube. La quantit� d'eau � pr�voir d�pend dans une large mesure de la teneur en eau du sable et du gravier; elle doit �tre appr�ci�e au moment de la fabrication du b�ton.

TABLEAU   9
Quantit�s de mat�riaux n�cessaires � la pr�paration de 1 m3de b�ton

Qualit� de b�ton* 
Ciment Portland (Kg)
Sable 0.2-5 mm (l)
Gravier 5-25 mm (l)
Pierres concass�es 25-60 mm (l)
Quantit� approximative d'eau (l)
Exemples d'ouvrages
Maigre 
C7-C10
(a)

(b)

(c)
150**

175**

200**
400

375

400
-

1000

600
800

-

300

100

-

150

Base de fondations

Base de fondations, coffrages

Coffrages
Ordinaire 
C15-C20
(a)

(b)

250**

250**

300

400

1000

600

-

300

-

170

Fondations d'ouvrage 

r�gulateur d'eau et dalles

Riche 
C25-C35
 
350**
450
800
-
200
Fondations immerg�es, b�ton arm� (moine, p�cherie, d�versoir, etc.)
Tr�s riche 
C40-C60
 
400**
500
750
-
-
 Tuyaux,canaux

      * C repr�sente approximativement la r�sistance � la compression en newtons/mm2
     ** Qualit� 250.
    *** Qualit� 325, si disponible.

19. Le tableau 10 donne des indications relatives � des types de b�tons analogues, en se fondant sur des rapports volumiques. La quantit� d'eau � pr�voir est d'environ 0,75 l par litre de ciment, mais cette proportion doit �tre v�rifi�e lors de la fabrication du b�ton.

TABLEAU 10
Proportions en volume de dosage du b�ton

Qualit� de b�ton

Proportions en volume

ciment
:
sable
:
Gravier
Maigre
1
:
4
:
6
1
:
3
:
5
Ordinaire
1
:
2
:
4
1
:
2
:
3
Riche
1
:
2
:
2
Tr�s riche
1
:
1,5
:
2,5

Note: Ces chiffres sont couramment employ�s pour d�finir les dosages de b�ton (par exemple 1:2:4). Les dosages en poids du tableau 9 sont n�anmoins plus pr�cis.

Pr�paration de b�ton suivant la m�thode du volume des pores

20. La m�thode dite du �volume des pores� du b�ton repose sur le fait que le ciment doit remplir les vides laiss�s entre les agr�gats.

21. Le volume de ces vides et la quantit� de p�te de ciment requise peuvent �tre d�termin�s en proc�dant comme suit:

a) Pr�levez un �chantillon des agr�gats non calibr�s que vous allez utiliser pour pr�parer votre b�ton.

     

b) Passez cet �chantillon au tamis de 5 mm, pour le trier en agr�gats grossiers (de diam�tre sup�rieur � 5 mm) et en agr�gats fins (de diam�tre inf�rieur � 5 mm).

     

c) Remplissez un petit r�cipient de volume V1, par exemple un seau de 15  l, d'agr�gats grossiers, secs.

     

d) Ajoutez de l'eau et mesurez (en litres) le volume d'eau V2 qu'il faut verser pour remplir le r�cipient.

e) Ce volume est �gal au volume n�cessaire d'agr�gats fins et de p�te de ciment pour remplir les vides laiss�s entre les agr�gats grossiers.

f) Mesurez un volume V2 d'agr�gats fins �gal au volume d'eau d�termin� � l'�tape pr�c�dente et placez ces agr�gats fins dans un autre r�cipient.

 

g) Ajoutez lentement de l'eau dans ce r�cipient et mesurez (en litres) le volume d'eau V3 qu'il faut y verser pour que le niveau parvienne � la partie sup�rieure des agr�gats fins. Ce volume est �gal au volume de la p�te de ciment n�cessaire pour remplir les vides restants apr�s que tous les agr�gats ont �t� m�lang�s.


h) Majorez ce volume de 10 pour cent pour obtenir le volume corrig� V4 de la p�te de ciment.

i) Calculez A en divisant V1 par V4.

j) Calculez B en divisant V2 par V4.

k) Calculez C en additionnant A et B.

l) Le rapport volumique du ciment et des agr�gats non calibr�s doit �tre �gal � 1:C. Il convient donc d'utiliser une partie de ciment pour C parties d'agr�gats de ce type particulier.

22. D�terminez la quantit� approximative d'eau requise par sac de 50 kg de ciment suivant le type de b�ton pr�par�:

  • b�ton tr�s riche: 24 l;
  • b�ton riche � ordinaire: 28 l;
  • b�ton maigre: 33 l.

Exemple

Vous utilisez un seau de 20 l pour calculer le volume des vides.
a) Remplissez ce seau d'agr�gats grossiers: V1 = 20 l.
b) Il faut 13,3 l d'eau pour remplir les vides de ces agr�gats grossiers: V2 = 13,3 l.
c) Mettez 13,3 l d'agr�gats fins dans un deuxi�me r�cipient.
d) Il faut 6,2 l d'eau pour que le niveau de l'eau arrive au sommet de ces agr�gats fins: V3 = 6,2 l.
e) Majorez V3 de 10 pour cent pour obtenir V4 = 6,2 + 0,62 = 6,8 l.
f) Calculez A = V1 / V4 = 20 / 6,8 = 2,94 l.
g) Calculez B = V2 / V4 = 13,3 / 6,8 = 1,96 l.
h) Calculez C = A + B = 2,94 + 1,96 = 4,9 ou 5 l.

Dans cet exemple, le rapport des composants doit donc �tre d'une partie de ciment pour cinq parties d'agr�gats non calibr�s (1:5).

Note: Vous devrez recalculer ce rapport si vous utilisez un autre type d'agr�gat.

Comment mesurer les composants du b�ton

23. Pour mesurer avec pr�cision les quantit�s requises de ciment, de sable et de graviers ou de pierres pour pr�parer un b�ton de bonne qualit�, vous pouvez utiliser l'une des m�thodes d�crites plus haut (voir section 3.3).

24. Si votre sable est tr�s sec, mouillez-le un peu avant de mesurer la quantit� requise.

 

25. Pour mesurer des volumes d'agr�gats non calibr�s en vous fondant sur un volume de ciment, vous avez tout int�r�t � utiliser une bo�te confectionn�e par vos soins et d'une contenance d'environ 40 l, ce qui correspond sensiblement � celle d'un sac de ciment de 50 kg.

Comment stocker les composants du b�ton

26. Il est possible de stocker les agr�gats en tas ou dans des tr�mies, mais il faut veiller � ce que les agr�gats de calibres diff�rents ne se m�langent pas. Il convient de les entreposer dans des zones distinctes ou de placer un s�parateur en bois entre les tas de calibres diff�rents. N'oubliez pas par ailleurs qu'au bout d'un certain temps les particules les plus grosses ont tendance � se trouver � la partie inf�rieure et sur les c�t�s de la pile. Vous devez donc choisir soigneusement les mat�riaux que vous allez utiliser.


Pr�paration manuelle d'un b�ton de bonne qualit�

27. La pr�paration manuelle du b�ton doit se faire sur une aire de g�chage propre et �tanche. Il est possible de pr�parer de petites quantit�s sur un sol horizontal, avec l'un des accessoires suivants:

  • une t�le (1 x 2 m);
  • une plate-forme en bois (1 x 2 m) construite de fa�on � �tre bien �tanche;
  • une plate-forme de g�chage transportable faite d'une t�le galva nis�e (environ 1 x 2 m) clou�e sur deux madriers en bois (5 x 30 x 180 cm). Les extr�mit�s incurv�es sont clou�es sur un support vertical, de mani�re � ne pas laisser l'eau s'�chapper.
     

28. Il est possible de pr�parer des quantit�s plus importantes, contenant environ 50 kg de ciment, avec:

  • une plate-forme en bois (2 x 3 m) fabriqu�e avec soin de fa�on � ne pas laisser passer l'eau;
  • une aire de g�chage en b�ton: si le fond a 5 cm d'�paisseur, avec un diam�tre de 250 cm et une hauteur de rebord de 10 cm, il vous faudra environ 200 l de b�ton maigre pour la fabriquer. Par exemple, m�langez 50 kg de ciment, 120 l de sable, 300 l de gravier (de 5 � 12 mm) et environ 30  l d'eau.
     

29. D�terminez la quantit� de chaque composant n�cessaire � la pr�paration d'une certaine quantit� de b�ton et proc�dez comme suit:

a) Versez le sable sur l'aire de g�chage et �talez-le uniform�ment.

 

b) Etalez le ciment uniform�ment sur la couche de sable.

     

c) M�langez bien le ciment et le sable, en les malaxant � la pelle, jusqu'� obtention d'une couleur homog�ne, puis �talez uniform�ment le m�lange sur l'aire de g�chage.

 

d) Mouillez le gravier et �talez-le uniform�ment sur le m�lange.


     

e) Malaxez soigneusement jusqu'� obtention d'un m�lange homog�ne.

 

f) Ratelez de fa�on � cr�er un tas et formez un creux au centre.

     

g) En utilisant le volume pr�c�demment mesur�, versez lentement de l'eau au centre et mouillez progressivement le m�lange.


 

h) Brassez � la pelle vers l'avant et vers l'arri�re, de fa�on � m�langer soigneusement les composants jusqu'� obtention d'un b�ton d'une consistance plastique homog�ne.


i) En cas d'obtention d'un b�ton trop humide ou trop sec, corrigez sa consistance (voir paragraphe 32 de la pr�sente section).

Pr�paration m�canique d'un b�ton de bonne qualit�

30. La possibilit� d'utiliser une b�tonni�re facilitera consid�rablement la pr�paration du b�ton. La qualit� du b�ton sera en outre vraisemblablement am�lior�e. La contenance des b�tonni�res pouvant aller de 150 l � 500 l et davantage, il importe de choisir une machine adapt�e � vos besoins. Vous devez conna�tre la contenance de votre b�tonni�re et organiser en cons�quence la fabrication du b�ton.

31. Avant de pr�parer une dose de b�ton, rassemblez tous les ingr�dients n�cessaires � proximit� de la b�tonni�re. Proc�dez ensuite comme suit:

    a) Versez 10 pour cent de la quantit� d'eau requise dans le tambour.
    b) Ajoutez la moiti� des agr�gats grossiers, des graviers et/ou des pierres.
    c) Mettez la machine en marche et commencez � malaxer.
    d) Ajoutez la totalit� du ciment pr�vu pour la dose de b�ton.
    e) Attendez 30 secondes.
    f) Ajoutez la totalit� de la quantit� de sable requise.
    g) Ajoutez le reste de l'eau.
    h) Ajoutez le reste des agr�gats grossiers.
    i) M�langez pendant 4 minutes.
    j) V�rifiez la consistance du m�lange et corrigez-la si n�cessaire (voir paragraphe 32 de la pr�sente section)

Note: Lors de la pr�paration manuelle ou m�canique du b�ton:

  • M�fiez-vous des pertes de ciment sec par temps venteux;

 
  • n'utilisez pas trop d'eau;
  • si vous pr�parez le b�ton � la main, faites attention que l'eau ajout�e ne chasse pas le ciment;

     
  • rincez et nettoyez bien les outils et la b�tonni�re � la fin de chaque p�riode de g�chage/malaxage.

   

Rectification de la consistance du b�ton

32. Un b�ton frais de bonne qualit� doit avoir une consistance plastique. Sinon, sa consistance doit �tre rectifi�e en proc�dant comme suit:

  • si le m�lange est trop humide, ajoutez de petites quantit�s de sable et de gravier dans la juste proportion, jusqu'� ce que le m�lange devienne plastique;

 
  • si le m�lange est trop sec, ajoutez de petites quantit�s d'eau et de ciment dans la juste proportion, jusqu'� ce que le m�lange devienne plastique.


33. Notez les quantit�s de mat�riaux ajout�es, de fa�on � conna�tre les proportions corrig�es pour pr�parer la dose de b�ton suivante.

Contr�le de la qualit� d'un b�ton frais

34. Sur les gros chantiers ou lorsque la r�sistance du b�ton joue un r�le d�cisif, la qualit� du b�ton frais doit �tre r�guli�rement contr�l�e avant son utilisation. L'essai au p�t� est un moyen simple employ� � cet effet. Il donne une mesure relative de la plasticit� du b�ton frais et de sa r�sistance probable une fois �coul� le temps de prise ou de durcissement.

35. L'essai au p�t� exige les accessoires suivants:

  • un seau de forme conique (de 15 � 20 l);
  • un pilon en bois d'environ 60 cm de long et de 15 � 20 mm de diam�tre aux extr�mit�s arrondies;
  • un support d'au moins 30 x 30 cm, soit une planche �paisse, soit de pr�f�rence une t�le d'acier.
 

36. Proc�dez de la fa�on suivante en utilisant du b�ton r�cemment pr�par�:

a) Mouillez le seau et le support.


 

b) Remplissez le seau avec le b�ton � tester, en le versant par couches d'environ 10 cm d'�paisseur.

     

c) Tassez soigneusement chaque couche au moyen du pilon en bois avant de verser la couche suivante.

 

d) Lissez la surface du b�ton, pour vous permettre de remplir le seau jusqu'� ras bord.

     

e) Retournez soigneusement le seau sur le support.



 

f) Soulevez lentement le seau du b�ton, posez-le � c�t� du c�ne de b�ton et mesurez imm�diatement la diff�rence (en cm) entre la hauteur du c�ne et celle du seau (tas de b�ton original).

g) Cette diff�rence est appel�e hauteur d'affaissement ou affaissement.
 

37. Comparez la mesure de l'affaissement avec la s�rie de valeurs pr�conis�es en fonction du type de construction (voir tableau 11). D'ordinaire, un affaissement de 25 � 30 pour cent peut �tre jug� satisfaisant. Il est � noter que certains m�langes standard pr�sentent un risque de cisaillement du b�ton. S'il en est ainsi, recommencez l'essai ou estimez la hauteur d'affaissement en mesurant � partir du bord sup�rieur de l'�chantillon restant.

TABLEAU 11
Essai au p�t�: intervalles de valeurs acceptables du taux d'affaissement*

Type d'ouvrage Taux d'affaissement
Dalles et ouvrages minces en b�ton arm�
Surfaces de travail, conduits souterrains
et ouvrages de vidange
Murs (sans armature)
Murs (avec armature)
25-50%
10-25%

10-35%
20-50%

* Taux exprim� en pourcentage de la hauteur du seau, mesur� � 30 �C.


38. Si la valeur de l'affaissement n'est pas satisfaisante, il y a lieu d'am�liorer la qualit� du b�ton en observant des proportions identiques � celles du m�lange initial, comme indiqu� ci-dessous:

  • pour r�duire l'affaissement, ajoutez du sable et du gravier;
  • pour augmenter l'affaissement, ajoutez de l'eau et du ciment.
 

Fabrication de coffrages � b�ton

39. Le b�ton est g�n�ralement utilis� avec des coffrages (ou panneaux de coffrage), qui d�terminent la forme d�finitive de l'ouvrage � r�aliser. Dans de nombreux cas, il s'agit de b�ton arm� (voir section 3.5).

40. Les coffrages permettant de couler le b�ton sont habituellement en bois l�ger et � bon march�; ils sont faits de planches et de pi�ces de bois d'oeuvre clou�es ou boulonn�es. Pour diff�rentes formes standard, on utilise parfois des plaques m�talliques.

41. Les coffrages de bonne qualit� doivent avoir les caract�ristiques suivantes. Ils doivent �tre:

  • suffisamment rigides pour conserver leur forme lorsqu'ils sont remplis de b�ton;
  • �tanches;
  • faciles � d�monter, sans qu'on ab�me le b�ton;
  • r�utilisables lorsqu'il faut construire d'autres ouvrages similaires;
  • adapt�s le cas �ch�ant � la mise en place de fers d'armature.

42. Les coffrages doivent �tre soigneusement renforc�s de mani�re � rester parfaitement en place.

Coulage du b�ton

43. Le coulage du b�ton doit s'effectuer lorsque celui-ci est aussi frais que possible, c'est-�-dire en principe:

  • dans les 25 minutes qui suivent l'ouverture du sac de ciment;
  • dans les 20 minutes qui suivent l'adjonction de l'eau au m�lange.

44. Le b�ton �tant inutilisable � partir du moment o� sa prise a commenc�, il importe de pr�parer tout � l'avance. Pr�parez chaque dose de b�ton en fonction de la quantit� susceptible d'�tre coul�e dans l'intervalle de temps disponible.

45. Evitez de couler du b�ton sous l'eau car il est tr�s difficile de r�aliser un bon b�ton dans ces conditions. Si n�cessaire, faites un foss� de drainage pour assurer un drainage ad�quat du site de b�tonnage. La terre doit cependant �tre l�g�rement humide. Le support de base doit �tre bien stable et, dans nombre de cas, la pr�sence d'une couche rocheuse, de d�bris de briques ou d'autres agr�gats sera requise. Si l'on veut r�aliser une coul�e stable de b�ton sur un support rocheux, celui-ci doit au pr�alable �tre parfaitement nettoy� et s�ch�.  
     
 

46. Evitez de s�parer les composants du b�ton au cours de la coul�e, ce qui aurait pour cons�quences de r�duire sa r�sistance et d'alt�rer la qualit� des surfaces comme celle des joints entre les couches successives:

  • ne laissez jamais le b�ton tomber en chute libre de plus de 1,50 m;
  • ne laissez jamais le b�ton glisser le long d'un plan inclin� dont la pente est tr�s forte;
  • ne le transportez jamais sur une longue distance sans poursuivre son malaxage.
 
     
47. Avant de couler le b�ton dans les coffrages, il convient de huiler ou de graisser leurs surfaces int�rieures pour faciliter leur d�pose apr�s la prise du b�ton. N'oubliez pas non plus d'humidifier les coffrages.

48. Coulez le b�ton par couches de 15 � 20 cm d'�paisseur. Le b�ton doit �tre vigoureusement dam� afin que les agr�gats grossiers se resserrent; il doit pr�senter une surface sup�rieure "tendre" de 2 � 3 cm d'�paisseur, de mani�re � renforcer la liaison avec la couche suivante.

 
     

49. Pilonnez �nergiquement en place le b�ton frais au moyen d'un b�ton ou d'un fer � b�ton de 2 cm de diam�tre.



 

50. N'essayez pas d'am�liorer les joints avec du b�ton "humide"; cela aurait uniquement pour effet d'en s�parer davantage les composants, l'eau emportant les plus l�gers d'entre eux et laissant une surface ext�rieure et des joints de tr�s mauvaise qualit�.

 

51. Vous pouvez aussi marteler les surfaces ext�rieures des coffrages pour faciliter le tassement du b�ton le long des c�t�s.

 

52. Si la couche pr�c�dente a d�j� pris, augmentez la rugosit� de sa surface afin d'obtenir une bonne liaison avec la suivante. Vous pouvez aussi appliquer � la brosse une couche de ciment liquide (du ciment dissous dans l'eau), ou appliquer un liant si vous en avez.

     
   

Note: il est toujours pr�f�rable de construire un ouvrage de mani�re continue, sans interrompre la coul�e du b�ton. N'oubliez pas que plus la structure est haute, plus les coffrages doivent �tre r�sistants. Si cela pose un probl�me, il peut alors s'av�rer n�cessaire d'�difier l'ouvrage par tranches, et d'attendre la prise de chaque tranche avant de couler la suivante.

Durcissement du b�ton

53. Moins d'une demi-heure apr�s l'adjonction de l'eau au ciment, la r�action chimique entre ces deux composants provoque la prise et le durcissement progressif du b�ton; il s'agit du processus de durcissement (ou de cure) du b�ton, au cours duquel il acquiert sa r�sistance, sa durabilit� et son imperm�abilit�. Le durcissement ne doit cependant pas �tre trop rapide si l'on veut obtenir la r�sistance maximale; le d�lai normalement n�cessaire est de 28 jours.

54. Si le b�ton se dess�che, le durcissement s'interrompt; le processus de cure ne reprend pas lorsque le b�ton est � nouveau humidifi�. Aussi convient-il, aussit�t le coulage termin�, d'emp�cher le b�ton de s�cher trop rapidement en observant les instructions suivantes:

    a) Ne laissez pas le b�ton s�cher avant de le couler.

    b) Evitez de couler le b�ton pendant les heures les plus chaudes de la journ�e.

    c) Mouillez abondamment les coffrages avant d'y couler le b�ton. Veillez � ce qu'ils restent humides et ne les enlevez pas trop rapidement.

    d) Prot�gez le b�ton du soleil et du vent � l'aide de vieux sacs de toile, de sacs de ciment vides, de b�ches, de feuilles de palmier ou de bananier, mouill�s au pr�alable, ou encore en le couvrant de sable humide.

    e) Veillez � ce que ces mat�riaux protecteurs restent humides, pour �viter qu'ils n'absorbent l'eau du b�ton.

    f) Aspergez r�guli�rement d'eau la surface du b�ton d�s qu'il aura suffisamment durci pour ne pas se d�laver.

 

55. Emp�chez le b�ton de se dess�cher:
  • pendant au moins sept jours en climats temp�r�s;
  • pendant au moins onze jours en climats chauds.

56. Il vaut mieux laisser les coffrages sur le b�ton jusqu'� ce que le processus de durcissement ait suffisamment progress�, c'est-�-dire pendant au moins 48 heures. Dans certains cas, il faut parfois attendre 21 jours avant de pouvoir d�coffrer enti�rement. Lorsque les coffrages ont �t� �t�s, nettoyez toutes les surfaces rugueuses et, si n�cessaire, remplissez au mortier tous les trous ou les vides trop importants.

Fabrication de parpaings

57. Il est possible de fabriquer de simples blocs de b�ton au moyen d'un coffrage en bois standard r�utilisable (voir � la section 3.2, paragraphes 5-7, les dimensions normalis�es des parpaings). Employez par exemple un m�lange dos� dans des proportions de 1:2:4 � 1:5:8, contenant des agr�gats de calibre inf�rieur � 13 mm. Pr�parez un m�lange relativement humide. Il vous faudra proc�der soigneusement au durcissement des blocs, puisqu'ils risquent de se fendre et de se casser en cas de manipulation pr�matur�e ou de dessiccation du b�ton. En r�gle g�n�rale, leur finition est inf�rieure � celle des blocs fabriqu�s m�caniquement, qui sont form�s sous pression � partir d'un m�lange de b�ton sec.

3.5   B�ton arm�

1. On r�alise un b�ton arm� en ajoutant un ferraillage � du b�ton ordinaire. Ce ferraillage fabriqu� au moyen d'armatures m�talliques sert � �viter la rupture du b�ton.

Choix des armatures m�talliques

2. Il existe trois principaux types d'armature:

  • fers � b�ton ronds, d'un diam�tre normalis� de 5 � 40 mm;
  • treillis � losanges �m�tal d�ploy� utilis� comme armature pour des dalles* de b�ton l�g�res (la diagonale la plus longue du losange est plac�e perpendiculairement aux supports de la dalle);
  • treillis m�tallique soud� � mailles rectangulaires de dimensions standard.

3. Le ferraillage d'un ouvrage en b�ton peut aussi exiger l'utilisation de:

  • fil de ligature (fil d'acier adouci par recuit de 0,7 � 1 mm de diam�tre), servant � attacher les fers et/ou les treillis entre eux;
  • entretoises (en m�tal, bois, mati�re plastique, etc.) permettant d'assurer le bon positionnement des armatures � l'int�rieur des coffrages.
 

Utilisation des armatures

4. Les armatures � pr�voir pour un ouvrage donn� doivent �tre calcul�es par un ing�nieur, qui doit en outre indiquer le mode d'installation et l'emplacement pr�cis � observer � l'int�rieur de l'ouvrage en b�ton, pour �viter sa rupture. Plusieurs dispositifs types simples sont indiqu�s dans la seconde partie du pr�sent manuel.

5. A titre purement indicatif, la quantit� d'armature � utiliser s'exprime g�n�ralement en pourcentage de la surface brute de chaque section du b�ton, de la fa�on suivante:

  • pour des fondations: 1 pour cent au moins;
  • pour des dalles: 3 pour cent au moins;
  • pour des colonnes: 6 pour cent au moins.

Surface d'acier (en mm2) � placer dans une section de b�ton d'apr�s le diam�tre et le nombre de fers � b�ton
(formule g�n�rale = 3,1416 x d2 x n � 4)


Exemple

Vous devez construire une colonne en b�ton arm� de 0,20 m x 0,25 m. L'armature � pr�voir peut �tre estim�e de la fa�on suivante:

a) Calculez la surface brute de la section de la colonne: 0,20 m x 0,25 m = 0,05 m2 = 500 cm2
b) Calculez la surface minimale de l'armature � pr�voir: 500 cm2 x 0,06 = 30 cm2 = 3 000 mm2

Si vous pr�voyez d'utiliser 10 fers � b�ton, comme illustr� ci-dessus, consultez la colonne de droite �10 fers� du tableau ci-contre. Descendez la colonne jusqu'� ce que vous trouviez une surface au moins �gale � 3 000 mm2, ou en l'occurrence 3 141 mm2, Suivez maintenant la ligne horizontalement et vous verrez que cette surface correspond � un fer de 20 mm de diam�tre. Pour une colonne en b�ton de cette dimension, vous devez donc utiliser une armature constitu�e de 10 fers � b�ton de 20 mm.

Pr�paration des armatures

6. Les armatures doivent �tre propres et exemptes de traces d'huile et de terre. La rouille - � moins que l'�tat d'oxydation des fers soit suffisamment avanc� pour alt�rer leur r�sistance m�canique - n'exige aucune attention particuli�re, quoiqu'il convienne d'enlever � la brosse m�tallique les traces de rouille non adh�rentes.

7. Pour cintrer les fers � b�ton de fa�on � leur donner la forme voulue, il vous faut une plaque d'acier ou une planche �paisse solidement fix�e, dans laquelle quatre petits piquets en fer � b�ton de 10 mm de diam�tre ont �t� bien enfonc�s ou assujettis. Si vous devez cintrer un nombre �lev� de barres, vous pr�f�rerez sans doute construire un solide �tabli.

8. Achetez une pince � cintrer sp�ciale ou confectionnez-en une vous m�me en sciant une encoche �troite dans un fer � b�ton ou une barre en acier de gros diam�tre.

9. introduisez le fer � b�ton entre deux des trois premiers piquets, en v�rifiant qu'il est positionn� de mani�re � �tre cintr� au bon endroit; pliezle � l'aide de la pince � cintrer au niveau du piquet isol�.

10. Une fois les pi�ces d'armature coup�es et cintr�es selon les besoins, le ferraillage est alors r�alis�. Les armatures doivent �tre attach�es entre elles de fa�on solide et stable l� o� elles se croisent, avec du fil � ligature (voir paragraphe 3 ci-dessus).

 
     
 

Fabrication de dalles en b�ton arm�

11. L'emploi d'armatures en treillis m�tallique vous permet de r�aliser des dalles simples, au moyen d'un m�lange � assez forte teneur en eau, dos� dans des proportions allant de 1:2:4 � 1:5:8, � base d'agr�gats de calibre inf�rieur � 13 mm. Pour r�aliser une dalle, placez le b�ton � l'int�rieur d'un simple coffrage en bois pos� sur une surface plane, ou bien aplanissez le sol, recouvrez-le d'une feuille de plastique �paisse et placez-y le coffrage. Comme pour les parpaings de b�ton, proc�dez tr�s soigneusement � la phase de durcissement du b�ton.

Note: Vous pouvez maintenir en place le treillis � l'int�rieur du coffrage en pla�ant des lattes de bois sur le dessus du coffrage ainsi que des fils de suspension (voir ci-dessous). N'oubliez pas de laisser au moins 25 mm d'espace tout autour du treillis et entre le sommet et le fond du coffrage. Il est �galement souvent utile d'installer une ou plusieurs petites boucles en fil de fer qui serviront de poign�es pour soulever ou d�placer la dalle.



Fabrication de b�ton arm�

12. Pour ferrailler du b�ton, proc�dez comme suit:

a) Fixez bien le ferraillage en observant strictement les indications des plans. Il doit y avoir normalement au moins 25 mm entre les fers et la surface ext�rieure. V�rifiez la solidit� des ligatures et contr�lez que les fers ne sont pas tordus.

b) Placez les coffrages autour du ferraillage. Installez, si n�cessaire, des entretoises pour maintenir le ferraillage bien en place.

 

c) Mouillez abondamment le coffrage et le ferraillage.

d) Coulez le b�ton dans le coffrage, sans d�placer le ferraillage.

 

e) Tassez bien le b�ton, en particulier autour du ferraillage, sans le d�placer ni l'�branler.

f) Soignez tout particuli�rement l'ex�cution des joints entre les couches successives.

g) Laissez bien durcir le b�ton avant de retirer les coffrages.

h) Enlevez les entretoises �ventuellement utilis�es et proc�dez au finissage et au remplissage des surfaces ext�rieures. V�rifiez bien qu'aucun fer d'armature n'est au contact de l'eau.


3.6   Autres mat�riaux de construction

1. Plusieurs autres mat�riaux de construction sont couramment employ�s, en particulier dans les r�gions o� il est difficile de se procurer du ciment ou les ingr�dients du b�ton de qualit� standard. Bien que la r�sistance ou la durabilit� de ces mat�riaux soient g�n�ralement moindres, il est n�anmoins possible de les utiliser, en l'absence de toute autre option satisfaisante. Il existe aussi toutes sortes de mat�riaux sp�ciaux, mais g�n�ralement trop on�reux ou d'un usage trop compliqu� pour convenir dans la plupart des cas aux ouvrages piscicoles. Parmi les mat�riaux que vous serez susceptibles d'utiliser, citons notamment:

  • les mortiers de chaux, � base de chaux �teinte*, fabriqu�s � partir de calcaire broy� et calcin�, puis m�lang�s dans des proportions allant de 1:2 � 1:3 avec du sable. Il faut environ 0,15 � 0,20 m3 de mortier de chaux par m�tre cube de ma�onnerie. Vous pouvez ainsi obtenir un mortier dont la r�sistance est relativement forte, bien que la qualit� de tous les m�langes � base de chaux d�pende des caract�ristiques sp�cifiques de la chaux utilis�e. Il convient donc d'en v�rifier sur place la qualit� avant de l'employer.
  • les b�tons de chaux que l'on peut fabriquer en se servant de chaux au lieu de ciment, avec un dosage volum�trique semblable � celui du b�ton ordinaire (par exemple 1:2:4, 1:3:6, etc.). La chaux �tant plus l�g�re que le ciment, il vous en faut un poids r�duit de 20 � 25 pour cent pour un volume identique, par exemple 40 kg de chaux au lieu de 50 kg de ciment. La r�sistance du b�ton de chaux est inf�rieure � celle du b�ton de ciment.
  • le pl�tre utilis� pour rendre lisses les surfaces des murs. Plus lisse que le mortier au ciment, sa pr�paration repose sur des proportions volum�triques allant de 1:1:5 � 1:3:12 de ciment, de chaux et de sable.
  • les g�ociments/b�tons sont constitu�s de ciment (parfois de chaux) m�lang� au sol local. Il convient en principe d'utiliser un sol dont la granulom�trie est suffisamment r�guli�re (voir au tableau 8 les types de sol appropri�s) et qui ne contient pas de restes de v�g�tation ou de mati�res organiques. Les rapports ciment/sol varient habituellement de 1:3 � 1:6. Bien qu'en g�n�ral ils ne soient pas recommand�s pour les ouvrages porteurs, leur utilisation est envisageable pour consolider des canaux, des sommets de digue ou des chemins.

3.7    Gabions 

Introduction

1. Un gabion est une cage ou un panier en treillis m�tallique rempli de pierres. Les gabions sont utiles comme mat�riaux de construction, par exemple pour prot�ger des digues de terre, garnir le fond et les parois des canaux, r�guler ou d�vier le d�bit d'un cours d'eau et prot�ger des rives fluviales ou littorales.

2. Vous pouvez acheter des cages en treillis m�tallique et fabriquer vos propres gabions. Une cage de gabion ordinaire est constitu�e d'un treillis m�tallique d'une seule pi�ce que l'on peut monter de fa�on � former une bo�te rectangulaire munie d'un couvercle.

 

3. Les treillis m�talliques destin�s � la confection de gabions sont g�n�ralement disponibles en deux formats standard. Ils sont destin�s �:

  • des gabions standard de 1 m de haut;
  • des gabions �semelles� de 0,50 m de haut (demi-hauteur).

4. La largeur d'une cage standard est habituellement de 1 m et sa longueur peut aller de 2 � 5 m ou davantage.


5. Les treillis de gabions sont en fil de fer d'acier galvanis�. Il s'agit de fil de 3 mm de diam�tre, torsad� de mani�re � former des mailles de 100 � 120 mm d'ouverture. Il existe des treillis � torsade simple ou double, mais les treillis � torsade double sont de meilleure qualit�.  

Avantages des gabions

6. Les gabions pr�sentent un certain nombre d'avantages importants pour la r�alisation d'ouvrages:

  • homog�n�it� et stabilit�, puisqu'ils sont solidaires l'un de l'autre et qu'ils offrent en permanence une forte r�sistance aux courants d'eau. Bien qu'elle contienne de petits �l�ments (roches, pierres), chaque cage se comporte comme un �l�ment unique de dimensions importantes;
  • souplesse, car ils adaptent facilement leur forme � la configuration du sol, m�me si celle-ci change progressivement;
  • perm�abilit�, du fait qu'ils laissent passer l'eau et font office de filtre � l'�gard des particules plus fines, prot�geant ainsi les mat�riaux moins stables;
  • simplicit�, tant par la simplicit� de conception que par la facilit� et la rapidit� de construction;
  • �conomie, gr�ce � l'utilisation de pierres, gratuites et disponibles sur place.

Conception des ouvrages en gabions

7. Les ouvrages en gabions comprennent g�n�ralement deux parties:

  • les fondations, qui doivent prot�ger l'ouvrage contre l'affouillement des eaux. Constitu�es d'ordinaire de gabions �semelles�, elles doivent se prolonger bien au-del� du corps principal de l'ouvrage;
  • le corps de l'ouvrage, qui devra r�sister aux forces en pr�sence. Il est form� de gabions de diff�rentes tailles, empil�s sur une ou plusieurs rang�es, suivant la hauteur totale requise.
 

8. On peut �galement installer des gabions �semelles� sur des berges en pente de cours d'eau ou sur des terrasses. Les gabions doivent �tre pos�s sur un bon support.

9. Pour la plupart des applications piscicoles, la hauteur des ouvrages se limite � deux ou trois gabions. Le long des berges d'un cours d'eau ou le long d'un canal, la largeur d'une seule rang�e de gabions est g�n�ralement suffisante. Cependant, des ouvrages comportant en largeur deux ou trois gabions ou davantage deviennent parfois indispensables pour d�river des cours d'eau rapides. Normalement, l'inclinaison des ouvrages en gabions varie de 45� jusqu'� pratiquement la verticale.

 


Construction d'un ouvrage en gabions

10. Les cages en treillis m�tallique sont construites une par une, install�es suivant la disposition choisie de l'ouvrage, puis remplies de pierres. Proc�dez comme suit:

    a) Commencez la construction de la premi�re cage en d�pliant une section de treillis m�tallique et en l'�tendant � plat sur le sol.

    b) Repliez l'avant, l'arri�re et les c�t�s, de fa�on � former une bo�te dont le couvercle est ouvert.

    c) Ligaturez solidement les quatre coins de la bo�te, comme indiqu� sur le sch�ma ci-contre. Proc�dez avec le plus grand soin � cette op�ration, en utilisant du fil de fer galvanis�, de qualit� et de section identiques � celles du treillis. Ne tirez pas le fil avec une pince, car vous risqueriez d'ab�mer la cage et de r�duire sa r�sistance.

 

    d) Transportez la cage � l'endroit o� elle doit �tre mise en place.

    e) Lorsqu'une cage est install�e, v�rifiez qu'elle est d'aplomb et bien d'�querre. A cet effet, tendez bien l'avant, l'arri�re et le c�t� en introduisant un fer � b�ton de 1,50 m de long dans chaque angle, comme indiqu� ci- contre. Quand chacune des ar�tes est bien rectiligne et perpendiculaire aux ar�tes voisines, enfoncez le fer dans le sol pour fixer la cage dans cette position.

 

11. Chaque cage en treillis m�tallique doit �tre munie d'un renforcement suppl�mentaire de fil m�tallique,pour contribuer � supporter le poids des pierres lorsque le gabion est rempli. Vous pouvez utiliser comme mat�riau de renforcement le type de fil d�j� employ� pour ligaturer les quatre coins de la cage.

12. Les renforcements verticaux sont fix�s d�s que la cage est en place. Les renforcements horizontaux et d'angle sont ajout�s au fur et � mesure du remplissage.

13. Les croquis reproduits sur cette page vous indiquent o� doivent �tre install�s les renforcements verticaux, horizontaux et d'angle, sur un gabion �semelle� et sur un gabion standard.

 

     

14. Chaque renforcement est fix� en faisant passer le fil de fer par l'ouverture de plusieurs mailles du treillis.

 

15. Vous pouvez maintenant commencer � remplir la cage de pierres.

16. Il est pr�f�rable de remplir une cage de gabions de fondations avec des pierres rondes ou arrondies d'un calibre au moins �gal � une fois et demie le diam�tre des mailles du treillis; des pierres trop grosses g�nent la d�formation de la cage, ce qui l'emp�che de s'adapter � des emplacements irr�guliers ou incurv�s, comme les berges d'un cours d'eau.

Note: Choisissez si possible des pierres qui s'ajustent bien entre elles afin de laisser le moins de vides possible dans la cage.







17. Pour remplir une cage de gabions faisant partie du corps d'un ouvrage, il est aussi pr�f�rable d'utiliser des pierres d'un calibre au moins �gal � une fois et demie le diam�tre des mailles du treillis. Toutefois, si vous manquez de grosses pierres, vous pouvez placer des pierres plus petites au centre de la cage, � condition qu'elles aient au moins 8 cm de diam�tre. Si vous vous servez de pierres plus petites, garnissez tout d'abord le fond et les c�t�s avec de grosses pierres, puis remplissez la partie centrale avec de plus petites pierres et, enfin, placez audessus une couche de pierres plus grosses.

 

18. V�rifiez que les renforcements verticaux restent bien en place pendant le remplissage des cages.   19. Fixez les renforcements horizontaux et angulaires au fur et � mesure du remplissage.
     
 

Note: Utilisez des pierres dures telles que granite, quartzite, gr�s, lat�rite et calcaire dur pour remplir les cages de gabions. N'utilisez pas de schiste, de gneiss ou de serpentine; ces pierres trop friables risquent de se briser au contact de courants trop violents et, le cas �ch�ant, d'�tre enti�rement chass�es des cages, provoquant ainsi l'effondrement de ces derni�res.

20. Lorsque la cage est remplie de pierres, enlevez les fers � b�ton plac�s dans chaque angle.

21. Fermez le couvercle de la cage, rapprochez les bords du couvercle de ceux des c�t�s et attachez-les ensemble tous les 20 cm par du fil de fer d'acier galvanis�, en utilisant comme levier un petit morceau de fer � b�ton, comme indiqu� ci-contre.

 

22. Terminez le gabion en fixant les renforcements verticaux au couvercle.  

23. Une fois termin�s la mise en place et le remplissage de la premi�re cage, installez une par une les autres cages vides conform�ment � la configuration adopt�e pour la structure en gabion.

    a) Attachez avec du fil de fer galvanis� l'arri�re et les c�t�s de chaque nouvelle cage aux cages remplies d�j� install�es.

    b) Tendez les coins avant de chaque cage vide avec un fer � b�ton de 1,50 m de long jusqu'� ce que les ar�tes soient bien rectilignes et d'�querre. Bloquez ensuite en place la cage en enfon�ant ce fer � b�ton dans le sol ou dans le gabion situ� en dessous.

    c) Fixez les renforcements et remplissez la cage de pierres comme d�crit pr�c�demment. Enlevez les fers � b�ton. Attachez le couvercle et fixez les renforcements verticaux.

24. Continuez � ajouter d'autres cages vides, jusqu'� ce que l'ouvrage en gabion soit termin�.

 

3.8   Les tuyaux et leur capacit� de d�bit

1. Les fermes piscicoles sont �quip�es de nombreux tuyaux, afin de transporter l'eau, par exemple � travers les barrages et les digues ou sous les routes.

Types de tuyaux les plus courants

2. Le type de tuyau qu'il convient d'employer est fonction du calibre ou du diam�tre n�cessaire pour obtenir la capacit� de d�bit requise:

3. En g�n�ral, les tuyaux en b�ton et en c�ramique sont, � taille �gale, moins co�teux. Ces mat�riaux ne peuvent toutefois pas servir � la fabrication de tuyaux de petit diam�tre.

Choix des tuyaux en b�ton

4. Il existe trois types de tuyaux en b�ton. Par ordre de r�sistance croissante, ce sont:

  • les tuyaux en b�ton non arm�;
  • les tuyaux en b�ton arm�;
  • les tuyaux en fibrociment.

5. Les tuyaux en b�ton non arm� sont g�n�ralement pr�fabriqu�s et disponibles en longueurs standard de 1 m li�es entre elles par un joint de mortier au ciment. Le diam�tre de ce type de tuyau ne doit pas d�passer 50 cm. Il est pr�f�rable de les enterrer � une profondeur d'au moins 50 cm.

6. Les tuyaux en b�ton arm� sont rarement employ�s en pisciculture et sans doute uniquement lorsque l'utilisation de tr�s gros diam�tres est indispensable.

 

7. Les tuyaux en fibrociment sont fabriqu�s en ajoutant au b�ton des fibres d'asbeste pour accro�tre sa r�sistance. Plus co�teux, ils ont l'avantage d'�tre plus l�gers, plus r�sistants et disponibles en longueurs standard plus importantes (de 3 � 6 m). Cela r�duit le nombre de joints � sceller avec du mortier au ciment. Le diam�tre int�rieur varie habituellement de 15 � 30 cm. Les tuyaux sont pos�s dans une tranch�e suffisamment profonde pour les prot�ger par au moins 50 cm de terre. Leur fondation de support doit �tre soigneusement r�alis�e de fa�on � pouvoir recevoir et soutenir les manchons de renforcement des tuyaux.  

Choix des tuyaux en c�ramique

8. Fabriqu�s en argile cuite au four et g�n�ralement dot�s d'un fini ext�rieur vitrifi� dur, les tuyaux en c�ramique ont habituellement de 10 � 20 cm de diam�tre; ils sont fournis normalement en petites longueurs, de 50 � 80 cm, avec une extr�mit� munie d'un manchon de raccordement destin� � �tre scell� avec du mortier au ciment. Les tuyaux en c�ramique sont moins r�sistants et se cassent facilement en cours de manutention. Comme les tuyaux en b�ton ordinaire, il est indispensable de bien les prot�ger en les installant sous terre.  

Choix des tuyaux en fer galvanis� et en plastique

9. Les tuyaux en fer galvanis� (diam�tre int�rieur de 5 � 6 cm) ou en plastique sont utilis�s de pr�f�rence pour transporter de petits d�bits. Les longueurs standard disponibles sont en g�n�ral plus importantes (de 3 � 6 m), ce qui a pour effet de limiter le nombre de joints ou parfois m�me de les supprimer.

10. Dans le cas des tuyaux en mati�re plastique, les tuyaux de refoulement sont plus r�sistants, plus lourds et plus co�teux que les tuyaux d'�vacuation; ils conviennent aux pressions plus fortes, par exemple pour les alimentations d'eau par pompage. Les tuyaux d'�vacuation sont plus l�gers et leurs parois sont plus minces; moins co�teux, ils conviennent aux utilisations sous basse pression, par exemple pour des conduites de vidange. Le sch�ma ci-dessous montre un tuyau de vidange muni d'un anneau en �o� flexible fix� dans le manchon pour former un joint �tanche.  

Exemple de tuyau de vidange en plastique dont le manchon est muni d'un anneau en "O" flexible


11. Il est pr�f�rable de placer les tuyaux en plastique � l'abri des rayons du soleil, car leur exposition prolong�e risque de les rendre cassants.

D�termination des diam�tres de tuyaux n�cessaires

12. Pour choisir correctement le diam�tre des tuyaux dont votre ferme piscicole doit �tre �quip�e, par exemple aux arriv�es et aux sorties d'eau des �tangs d'�levage, vous devez d'abord conna�tre le d�bit d'eau n�cessaire dans chaque cas (voir manuel no 4, L'eau). Vous devez ensuite d�terminer la taille du tuyau offrant cette capacit� de d�bit. Enfin, il est pr�f�rable de normaliser les types de tuyaux utilis�s et de ne choisir qu'un nombre restreint de diam�tres diff�rents.

13. Le d�bit d'un tuyau augmente en fonction de la charge (mesur�e en centim�tres) � l'entr�e (voir manuel no 4, L'eau, section 3.7). La valeur du d�bit est �galement indiqu�e au tableau 12 pour des tuyaux de diff�rentes tailles.

TABLEAU 12
Capacit� de d�bit de tuyaux en b�ton sous diff�rentes
charges hydrauliques (en l/s)

Diam�tre int�rieur 
du tuyau (cm)

Charge hydraulique (cm)

5
10
15
20
25
100
200

20
25
30
35

18,7
29,2
42,0
57,2
26,4
41,3
59,4
80,9
32,3
50,5
72,8
99,1
 37,3
 58,4
 84,0
114,4
 41,8
 65,2
 94,0
127,9
 - -
120
 - -
190
 --
160
 --
320

Estimation de la capacit� de d�bit d'un tuyau

14. Tr�s fr�quemment, la charge d'un tuyau est variable, par exemple au niveau de la canalisation d'�vacuation d'un �tang d'�levage au moment de sa vidange. Aussi est-il pr�f�rable d'estimer la capacit� de d�bit par l'une ou l'autre des m�thodes simples suivantes.

a) En utilisant le tableau 13 et le graphique 1 de la page suivante, estimez la capacit� de d�bit de tuyaux d'�vacuation d'�tang de plusieurs diam�tres.

b) En utilisant le tableau 14, estimez le diam�tre � pr�voir pour vider un �tang d'une certaine taille, dans un temps donn�.

c) Vous pouvez aussi vous servir de formules math�matiques pour estimer:

  • le d�bit d'eau Q (en l/s) d'un tuyau donn� dont le diam�tre int�rieur est D (en cm) en appliquant la relation

Q = 0,078 D2

ainsi, pour un tuyau tel que D= 20 cm, Q= 0,078 x 202 = 31,2 l/s

  • le diam�tre int�rieur D (en cm) du tuyau � employer pour assurer un d�bit Q (en l/s), en appliquant la relation

D = 3,56Q

ainsi, pour Q = 16 l/s, il vous faut un tuyau de diam�tre D = 3,56 16 = 3,56 x 4 = 14,2 cm; sans doute utiliserez-vous alors un tuyau de 15 cm de diam�tre.

Note: Toutes ces m�thodes supposent que vous utilisiez un tuyau droit, de longueur r�duite, ne comportant aucun obstacle s'opposant � l'�coulement de l'eau, comme des arrangements complexes de vanne, des grilles, de la vase, ou des salissures log�es sur les rebords int�rieurs des tuyaux, ou encore sur les bordures ou rebords � l'embouchure ou aux raccords du tuyau. Chacun de ces obstacles a pour effet de r�duire le d�bit. En fonction de leur pr�sence effective ou �ventuelle, choisissez un tuyau de diam�tre plus important. Si le tuyau est constitu� de plusieurs tron�ons de diff�rents diam�tres, estimez le d�bit sur la base du plus petit diam�tre utilis�.

TABLEAU 13
Capacit� de d�bit approximative de tuyaux de vidange*

Diam�tre int�rieur
du tuyau
(cm)

D�bit d'eau

( l/s) ( l/min) (m3/h) (m3/24h)

  5
10
 15 
20
30
40
50

    1,8
    8
  18 
  31
  70
126
196
   108
    480
1  080 
1  860
4  200
7  560
11760
   6,5
  29
  65
112
252
454
706
     155
     691
  1 555
  2 678
  6 048
10 886
16 934
 
x
60x
3,6x
86,4x

*Pour une charge hydraulique d'environ 15 cm.

 

TABLEAU 14
Temps n�cessaire pour vider des �tangs
avec un tuyau de vidange de diam�tre donn�
(en heures)

Diam�tre int�rieur 
du tuyau
(cm)

Superficie de l'�tang (ha)

0,1
     0,2
0,5
       1
  2 

5

 10
 20
 50
100

96
15
  1,5
  -
192
  30
   3,5
   -
480
  75
   8
   2
       -
   150
     16
      3,5
  -
300
  32
    7
  -
  -
80
17,5

 

Note: Ces chiffres sont �tablis en supposant une profondeur initiale d'eau de 1 m et une vitesse d'�coulement dans le tuyau limit�e � 1 m/s; avec deux tuyaux, les temps sont divis�s par 2.

Dimensionnement de canalisations plus longues

15. Le dimensionnement d'une canalisation relativement longue (pipeline) exige l'application d'une m�thode diff�rente pour d�terminer sa capacit� de d�bit, tenant compte de sa longueur et de la perte de charge* observ�e d'une extr�mit� � l'autre. En outre, vous devez v�rifier que la vitesse de l'eau dans la canalisation ne d�passe pas une valeur critique. Proc�dez comme suit:

a) Choisissez un diam�tre int�rieur pour la canalisation et calculez la capacit� de d�bit Q correspondante (en l/s) par la formule

D = K(H � L)

    avec K coefficient de perte en cours de transport (en l/s) (voir tableau 15);
            H perte de charge (en m) sur toute la longueur de la canalisation;
            L longueur totale (en m) de la canalisation.

Exemple

Le diam�tre int�rieur d'un pipeline de b�ton est de 20 cm. Sa longueur (L) est de 100 m et la perte de charge totale (H) est de 2 m. Sa capacit� de d�bit est �gale �:

Q = 399,7 l/s (2 � 100) = 399,7   0,02 = 56,53 l/s

b) Calculez la vitesse de l'eau V (en m/s) � l'int�rieur de la canalisation, par la formule:

V = M (H � L)

avec M module de vitesse (en m/s) (voir tableau 15);
        H perte de charge (en m) sur la longueur de la canalisation;
        L longueur totale (en m) de la canalisation.

Exemple

Consid�rons le m�me pipeline en b�ton, de 20 cm de diam�tre int�rieur et de 100 m de longueur totale (L), avec une perte de charge (H) �gale � 2 m. La vitesse de l'eau est �gale �:

V= 12,729 m/s (2 � 100)  = 12,729 x 0, 141 = 1,79 m/s

c) Comparez la valeur calcul�e de la vitesse de l'eau V (en m/s) avec la vitesse maximale correspondante recommand�e dans la derni�re colonne du tableau 15.

Exemple

Pour le m�me exemple, la valeur calcul�e de la vitesse de l'eau V = 1,79 m/s d�passe la vitesse maximale recommand�e Vmax = 0,90 m/s. La perte de charge totale devra �tre r�duite.


TABLEAU 15
Principaux �l�ments de conception de pipelines

Diam�tre int�rieur
du tuyau (cm)

Tuyaux en plastique 
ou en fonte neuve

Tuyaux en b�ton
ou en vieille fonte
        

Tuyaux d'�gout

Vitesse maximale
de l'eau
(m/s)

M (m/s) 
K (l/s)
M (m/s)
K (l/s)
M (m/s) 
K(l/s)
 
5,0
6,405
12,554
5,174
10,14
4,056 
7,950
0,60 
7,5
8,288
36,47
6,779
229,83
5,407
23,79
0,70
10,0
9,883
77,58
8,148
63,96
6,568
51,56
0,75
12,5
11,413
139,24
9,462
115,44
7,688 
93,79
0,75
15,0
12,684
224,51
10,562
186,95
8,632
152,78
0,80
17,5
13,996
335,9
11,696
280,7
9,604
230,5
0,85
20,0
15,188
476,9
12,729
399,7
10,494
329,5
0,90
22,5
16,322
648,0
13,715
544,5
11,345
450,4
0,95
25,0
17,361
852,4
14,619
717,8
12,126
595,4
1,00
30,0
19,432
1 373,9
16,427
1 161,4
13,690
967,9
1,10

Note: M et K sont des constantes


Effets des raccords de canalisations

16. Les formules que vous venez d'utiliser ne sont applicables qu'aux tuyaux droits, le d�bit est en effet r�duit d�s que les tuyaux comportent des coudes ou des accessoires quelconques. La fa�on la plus simple d'en tenir compte consiste � consid�rer que chacun de ces �l�ments �quivaut � une longueur de tuyau suppl�mentaire correspondant � une longueur �quivalente. Le tableau 16 indique les longueurs �quivalentes correspondant � des accessoires types.

Exemple

Supposons que le pipeline consid�r� pr�c�demment (20 cm de diam�tre et 100 m de long) comporte quatre coudes � 90�, deux clapets de non-retour (compl�tement ouverts) et un raccord de r�duction; son d�bit est donn� par la m�me formule

Q = 399,7 (H � L)

Mais L d�signe maintenant la longueur totale �quivalente (LTE), c'est-�- dire la longueur de la canalisation augment�e des longueurs �quivalentes correspondant aux diff�rents accessoires.

On a donc LTE = 100 m + les longueurs �quivalentes (en m) des quatre coudes � 90�, des deux clapets de non-retour et du raccord de r�duction = 100 m + 4 (0,4 D) + 2 (0,75 D) + (0,08 D).

Pour le diam�tre consid�r� D = 20 cm, LTE= 100 m + 4 (0,4 x 20) m + 2 (0,75 x 20) m + (0,08 x 20) m = 163,6 m.

On obtient alors Q = 399,7 (2 � 163,6)  =  44,19 l/s, soit moins de 80 pour cent de la capacit� de d�bit du pipeline droit et sans accessoires calcul�e dans l'exemple pr�c�dent.

TABLEAU 16
Longueur �quivalente des raccords de tuyaux et des accessoires

N� r�f Raccord / accessoire Longueur �quivalente (m)
1
2
3
4
5
6
7
Vanne sph�rique (ouverte)
Robinet-vanne (ouvert)
Clapet de non-retour (ouvert)
Raccord angulaire � 45�
Raccord angulaire � 90� ou T
Coude
Raccord de r�duction
(trois quarts du diam�tre d'origine)

2,5 D
0,05 D
0,75 D
0,15 D
0,2-0,4 D
0,7 D
0,08 D

Note: Les valeurs types indiqu�es ci-dessus peuvent varier suivant la conception et les d�tails de fabrication des �l�ments. D = diam�tre int�rieur du tuyau (en cm).

3.9 Choix d'une pompe � eau

1. Si vous avez l'intention d'utiliser une pompe, il vous faudra choisir la puissance P requise (en kW) en fonction de vos besoins de pompage. Vous devrez tenir compte de la hauteur d'�l�vation ou charge totale H (en m), de la capacit� de d�bit Q (en m3/s) et du rendement R (en pourcentage) de la pompe. Vous pouvez appliquer � cet effet la relation simple suivante:

P (kW) = (9,81 x Q x H) � R

avec la hauteur d'�l�vation H (en m) �tant �gale � la somme de la hauteur d'aspiration (hs), de la hauteur de refoulement (hd) et de la perte de charge dans les tuyaux (hp).

    a) Pour les pompes couramment utilis�es en pisciculture, la hauteurd'aspiration (hs) doit �tre maintenue aussi faible que possible. Dans la plupart des cas, elle reste inf�rieure � une valeur de 3 � 5 m.

    b) La hauteur de refoulement (hd) est g�n�ralement de l'ordre de 2 � 10 m.

    c) La perte de charge dans les tuyaux (hp) peut �tre calcul�e par la formule propos�e � la section 3.8,
    Q = K (hp � L). On a  donc:

hp = LQ2 � K2

avec Q d�bit d'eau connu (en l/s);
L (ou LTE) longueur totale (ou longueur totale �quivalente) de la canalisation (en m);
K coefficient de perte en cours de transport (en l/s) (voir tableau 15);
hp perte de charge dans les tuyaux (en m).

 
     
   

2.  Si l'on consid�re uniquement des segments de tuyau droits et relativement courts, dont les diam�tres sont identiques � l'entr�e et � la sortie des pompes, la perte de charge peut �tre n�glig�e.

Exemple

Avec une pompe dont le rendement R est de 60 pour cent, install�e au milieu du syst�me de canalisations d�crit plus haut et caract�ris� par une LTE de 163,6 m, un d�bit Q de 80 l/s, une hauteur d'aspiration (hs) de 1 m et une hauteur de refoulement (hd) de 2 m, la puissance requise est: P (kW) = (9,81 x Q x H) � R.
La charge totale H = 1 m + 2 m + perte de charge (hp).
La perte de charge dans les tuyaux est donn�e par  hp= LQ2 � K2  =  [163,6 m x (80 l/s)2] � (399,7 l/s)2 = 6,55 m.

La charge totale est donc H = 1 m + 2 m + 6,55 m = 9,55 m.

3. Le tableau 17 indique la puissance (en kW) requise pour diff�rentes valeurs du d�bit (en m3/s) et de la hauteur d'�l�vation (en m), moyennant l'utilisation d'une pompe d'un rendement type de 60 pour cent (le rendement est compris habituellement entre 40 et 75 pour cent). Pour exprimer ces r�sultats en chevaux (CV), il suffit de diviser par 0,75 la valeur indiqu�e en kilowatts.

4. Dans certains cas, les pompes sont d�finies par le diam�tre de leur tuyau de sortie, g�n�ralement exprim� en pouces. Vous �tes alors en mesure de d�terminer si une pompe donn�e peut r�pondre � vos besoins, en calculant sa puissance par la formule

                CV = 3,14 D2 � 20

    dans laquelle D d�signe le diam�tre int�rieur du tuyau de sortie mesur� en pouces.

Note: Un pouce �quivaut � 2,54 cm.

5. Si la pompe doit fonctionner pendant des p�riodes de temps prolong�es, il convient d'augmenter la puissance requise dans une proportion d'au moins 30 pour cent, car la plupart des pompes ne doivent pas �tre utilis�es � plein r�gime pendant trop longtemps. La puissance du moteur doit �tre sup�rieure d'au moins 10 pour cent � celle de la pompe.

Exemple

Puissance de pompe requise (d'apr�s l'exemple pr�c�dent);
P = (9,81 x 0,08 m3/s x 9,55 m) � 0,60 = 12,5 kW, soit 12,5 kW � 0,75 = 16,7 CV

Choisissez par cons�quent une pompe de 20 CV, dot�e par exemple d'un moteur de 25 CV. Si toutefois elle doit fonctionner pendant des p�riodes de temps prolong�es, il faudrait choisir une pompe de 26 � 30 CV, dot�e d'un moteur de 30 � 35 CV.

6. Dans de nombreux cas, il est possible de choisir une pompe d'apr�s les renseignements fournis par les constructeurs ou les d�taillants. Ces informations sont souvent pr�sent�es sous la forme d'une courbe de capacit� de d�bit (Q) en fonction de la charge totale (H)(voir graphique 2) indiquant les possibilit�s de pompage offertes par chaque type de pompe.  
Graphique 2

TABLEAU  17
Puissance de pompage pour diff�rents d�bits et pour diff�rentes charges*

(en kilowatts, avec un rendement de la pompe de 60 pour cent)

Charge
totale

(m)

 

D�bit requis

l/min:
m3/s:
m3/h:

10 
0,00017
0,60

20
0,00033
1,20

50
0,00083

100
0,00167
6

200
0,00333
12

500
0,00833
30

1 000
0,01667
60

2 000
0,03333
120

5 000
0,08333
300

1

5
10
20
50
100
200

 

0,003
0,005
0,014
0,027
0,055
0,136
0,273
0,545

0,005
0,011
0,027
0,055
0,109
0,273
0,545
1,090
0,014
0,027
0,068
0,136
0,273
0,681
1,363
2,725
0,027
0,055
0,136
0,273
0,545
1,363
2,725
5,450
0,055
0,109
0,273
0,545
1,090
2,725
5,450
10,900
0,136
0,273
0,681
1,363
2,725
6,813
13,625
27,250
0,273
0,545
1,363
2,725
5,450
13,625
27,250
54,500
0,545
1,090
2,725
5,450
10,900
27,250
54,500
109,000
1,363
2,725
6,813
13,625
27,250
68,125
136,250
272,500

*Pour exprimer en chevaux vapeur (CV) ces valeurs indiqu�es en kilowatts, divisez-les par 0,75.

7. Si vous avez le choix, t�chez d'utiliser la pompe offrant le meilleur rendement pour le type de travail � effectuer; cette option contribuera � limiter vos d�penses de fonctionnement. Le rendement est souvent indiqu� en regard de la courbe Q/H mentionn�e ci-dessus (graphique 2), sinon il est possible de l'estimer. Le rendement maximal est g�n�ralement atteint lorsque la pompe fonctionne � environ 60 � 70 pour cent du maximum de sa hauteur d'�l�vation ou de sa puissance.

8. La plupart des pompes de chantier � usage g�n�ral conviennent aux besoins des fermes piscicoles, bien que cela reste � v�rifier si l'eau est saum�tre ou tr�s boueuse. Il convient de monter un filtre � l'entr�e de la pompe. En ce qui concerne les pompes centrifuges - ce sont les plus r�pandues -, il est judicieux d'installer un clapet de pied, qui permet de garder de l'eau dans la conduite d'aspiration lorsque la pompe est � l'arr�t. La conduite est ainsi remplie d'eau (amorc�e) avant le d�marrage de la pompe, lorsqu'elle ne peut pas aspirer d'eau dans la conduite par ses propres moyens.


9. Si vous avez d�j� une pompe dont vous ignorez la capacit� de d�bit Q, vous pouvez l'estimer en proc�dant comme suit:

a) Estimez sa puissance en CV d'apr�s le diam�tre du tuyau de sortie (D en pouces), par la formule
CV = 3,14 D2� 20.

b) Multipliez CV par 0,75 afin d'obtenir la puissance P en kilowatts.

c) V�rifiez sa hauteur d'�l�vation maximale H (en m) en faisant fonctionner la pompe et en sur�levant l'extr�mit� du tuyau de sortie jusqu'� ce que l'eau cesse de couler. D'ordinaire, la pompe fonctionne pour une hauteur d'�l�vation de l'ordre de 30 � 70 pour cent de cette valeur maximale.

d) Estimez la capacit� de d�bit Q (en m3/S) en fonction des valeurs obtenues pour la puissance (P) et la hauteur d'�l�vation (H), en appliquant la formule

Q = (PR) � (9,81 H)

dans laquelle R repr�sente le rendement de la pompe en pourcentage.

Exemple

Supposons qu'une pompe ait un diam�tre de tuyau de sortie de 3 pouces (7,5 cm):

  • Valeur approch�e de P(cv) = 3,14 D2 � 20 = 1,4 CV.
  • Puissance de la pompe, P(kw) = 1,4 x 0,75 = 1,1 kW.

Si la hauteur d'�l�vation maximale H est de 8 m, la hauteur d'�l�vation effective atteint habituellement 30 � 70 pour cent de cette valeur, c'est- �-dire environ 2,5 � 5,5 m. La capacit� de d�bit, par exemple � une hauteur de 4 m et en supposant un rendement de 70 pour cent, est Q = (PR) � (9,81 H) = (1,1 x 0,7) � (9,81 x 4) = 0,77 � 39,24 = 0,02 m3/s = 20 l/s.

10. Vous pouvez aussi v�rifier la capacit� de d�bit de la pompe Q (en m3/s) en mesurant le temps qu'il faut pour vider ou remplir un volume d'eau donn�. D'apr�s l'estimation de la hauteur d'�l�vation totale, il est possible de d�terminer la puissance de la pompe.

Exemple

Si une pompe remplit un f�t de 50 l en 10 secondes, sous une hauteur d'�l�vation totale estim�e � 10 m, le rendement est estim� � 30 pour cent, puisque la pompe a alors pratiquement atteint sa hauteur d'�l�vation maximale (d�termin�e �gale � 12 m). Q (en m3/s) volume � temps = 0,05 m3 � 10 s =0,005 m3/s = 5 l/s.