10.  NOURRITURE ET ALIMENTATION DES POISSONS

10.0   Introduction

1.Au d�but du pr�sent ouvrage (voir section 2.0), vous avez appris que les v�g�taux sont en mesure, gr�ce � la photosynth�se, de fabriquer de nouvelles substances organiques � partir de la lumi�re solaire et d'�l�ments nutritifs simples, alors que les animaux, notamment les poissons, en sont incapables. Aussi, pour survivre, se d�velopper et se reproduire, les poissons doivent se nourrir de mati�res organiques tels que v�g�taux, autres animaux ou aliments pr�par�s contenant des substances v�g�tales et/ou animales. Vous devez donc veiller tout particuli�rement � ce que vos poissons re�oivent la nourriture dont ils ont besoin, aussi bien sur le plan qualitatif que sur le plan quantitatif.

Choix de l'alimentation des poissons

2. Trois types d'aliments sont utilis�s dans les �tangs piscicoles:

  • aliments naturels;
  • aliments de compl�ment;
  • aliments complets.

3. Les aliments naturels sont pr�sents naturellement dans l'�tang. Ils peuvent comprendre d�tritus*, bact�ries*, plancton*, vers, insectes, mollusques, plantes aquatiques et poissons. Leur abondance d�pend dans une large mesure de la qualit� de l'eau. Le chaulage (voir chapitre 5) et la fertilisation (voir chapitre 6), en particulier la fertilisation organique, peuvent vous aider � fournir � vos poissons des aliments naturels en quantit� suffisante.

4. Les aliments de compl�ment sont des aliments distribu�s de fa�on r�guli�re aux poissons de l'�tang. Ils se composent g�n�ralement de mat�riaux � bon march� disponibles sur place, par exemple v�g�taux terrestres, d�chets de cuisine ou sous-produits agricoles.

5. Les aliments complets sont aussi distribu�s de fa�on r�guli�re. Ils se composent d'un m�lange d'ingr�dients soigneusement choisis, destin�s � fournir tous les �l�ments nutritifs n�cessaires � une bonne croissance des poissons. Ils doivent se pr�senter sous une forme facilitant leur absorption et leur digestion. Ce type d'aliment est tr�s difficile � fabriquer sur place et s'av�re g�n�ralement tr�s co�teux � l'achat.

6. Le syst�me de production piscicole peut �tre d�fini en fonction du type d'aliment utilis�:

  • syst�me extensif: la production de poissons d�pend totalement des aliments naturels;
  • syst�me semi-intensif: la production d�pend � la fois des aliments naturels et des aliments de compl�ment; ce syst�me permet d'�lever un plus grand nombre de poissons dans l'�tang;
  • syst�me intensif: la production de poissons d�pend enti�rement de la distribution d'aliments complets, et le taux d'empoissonnement des �tangs ne d�pend plus de la quantit� de nourriture disponible, mais d'autres facteurs tels que la qualit� de l'eau.

7. En prenant connaissance des sections suivantes, vous en saurez davantage sur les aliments naturels (section 10.1) et les aliments de compl�ment (sections 10.2 � 10.6). Si la question des aliments complets vous int�resse, vous pouvez consulter un autre manuel de la FAO intitul� Feeds end feeding of fish and shrimp: a manual on the preparation and presentation of compound feeds for shrimp and fish in aquaculture, par M.B. New (Rapport ADCP/REP/ 87/26). 1987. Rome, FAO. 284 pages.


10.1  Aliments naturels des poissons

Il existe diff�rents types d'aliments naturels

1. Les aliments naturels des poissons pr�sents dans un �tang sont tr�s vari�s et se composent g�n�ralement d'un m�lange complexe de v�g�taux et d'animaux.

(a) Ils peuvent �tre de taille microscopique ou relativement grande.

(b) Ils peuvent �tre vivants ou morts (d�tritus produits par d�composition bact�rienne).

(c) lls sont g�n�ralement pr�sents dans les diff�rentes zones de l'�tang:

  • � proximit� de la rive, par exemple les plantes enracin�es;
  • en suspension dans l'eau, par exemple le plancton;
  • � la surface ou au fond (mat�riau benthique ou benthos*), tels que vers, larves d'insectes et mollusques;
  • � la surface d'objets immerg�s (couverture biologique ou aufwuchs*);
  • �voluant dans le milieu ambiant, par exemple insectes aquatiques, grenouilles et poissons (nekton*).

2. Pour mieux g�rer votre �tang par des mesures de fertilisation (voir chapitre 6), vous devez apprendre � reconna�tre les principaux groupes d'aliments naturels, Il vous faudra � cet effet un microscope (voir section 15.3), que vous pourrez vous procurer dans un dispensaire local, une �cole ou un centre d'alevinage. Demandez conseil � votre agent de vulgarisation. Examinez les illustrations ci-apr�s. N'oubliez pas que ces organismes sont -parfois extr�mement petits et pratiquement invisibles � l'oeil nu.

Note: 1 microm�tre(micron) = 1�m = 0,001 mm.









Quelle est la nourriture naturelle pr�f�r�e des poissons?

3. La nourriture naturelle pr�f�r�e des poissons varie consid�rablement en fonction de l'esp�ce et du stade de d�veloppement.

4. Comme vous l'avez d�j� appris, les larves de poissons ne se nourrissent pas de fa�on active, mais survivent gr�ce aux r�serves alimentaires contenues dans le sac vitellin (voir section 9.4). Peu de temps avant l'absorption compl�te du sac vitellin, les jeunes alevins commencent g�n�ralement � se nourrir d'aliments naturels constitu�s de plancton de tr�s petite taille, tels que les algues microscopiques et les rotif�res. Au fur et � mesure que leur bouche s'agrandit, ils se nourrissent d'organismes planctoniques de plus en plus gros (cladoc�res, cop�podes) et de larves/pupes d'insectes. Peu � peu, alors que l'alevin grandit, les pr�f�rences alimentaires �voluent de fa�on � ressembler de plus en plus � celles du poisson adulte.

Premier mois d'alimentatlon (carpe commune)



TABLEAU 27
R�gime alimentaire naturel des poissons adultes

122.GIF (35485 byte)

5. Les poissons adultes sont class�s dans diff�rentes cat�gories en fonction de leurs pr�f�rences alimentaires, comme indiqu� au tableau 27.

(a) Les poissons herbivores pr�f�rent les substances v�g�tales, par exemple:

  • le phytoplancton*, pour la carpe argent�e chinoise;
  • les v�g�taux sup�rieurs, pour Tilapia rendalli, la carpe herbivore et le Puntius asiatique.  

(b) Les poissons omnivores mangent un m�lange d'aliments naturels vari�s, quoique certains pr�f�rent des aliments bien d�finis, par exemple:

  • le zooplancton*, pour la carpe marbr�e chinoise;
  • la faune benthique, pour la carpe commune;
  • les d�tritus benthiques, pour le mrigal, cyprinid� indien;
  • le phytoplancton, pour le tilapia du Nil;
  • les fruits et les gralnes, pour les Colossoma d'Am�rique du Sud

(c) Les poissons carnivores pr�f�rent les aliments d'origine animale, tels que les insectes, t�tards, grenouilles et petits poissons. Il en est ainsi en ce qui concerne la truite et les poissons-chats, comme le Clarias africain et le Pangasius asiatique.

6. Vous devez veiller � ce qu'il y ait un apport appropri� du type d'aliments naturels que pr�f�re votre esp�ce de poisson en particulier. Les organismes du phytoplancton sont les plus faciles � produire gr�ce � un programme ad�quat de fertilisation (voir chapitre 6). Le zooplancton se d�veloppera ensuite rapidement en pr�sence d'algues dont il peut se nourrir.

7. Si vous souhaitez encourager la croissance de couvertures biologiques, c'est-�-dire d'un m�lange de v�g�taux et d'animaux minuscules fix�s sur diverses surfaces, par exemple dans les �tangs de premier alevinage, vous pouvez fertiliser l'eau et utiliser des bottes d'herbes s�ch�es ou de tiges v�g�tales fix�es sous eau.


Evaluation du phytoplancton

8. Si vos poissons se nourrissent de phytoplancton, il est particuli�rement important de v�rifier p�riodiquement la qualit� et la quantit� de plancton disponible.

9. Pour v�rifier la qualit�, tirez lentement un filet � phytoplancton (voir paragraphes 12 � 15) � travers l'�tang dans une direction. Essayez de couvrir une grande superficie d'eau. D�terminez au microscope les types d'algues pr�sents (voir section 15.3). Il ne doit pas y avoir trop d'algues filamenteuses

10. Pour contr�ler la quantit�, estimez la transparence de l'eau au moyen d'un disque de Secchi ou en plongeant votre bras (voir section 2.3). Le plancton est suffisamment abondant tant que la transparence reste inf�rieure � 60 cm (voir section 6.0).

Evaluation du zooplancton

11. Evaluez la qualit� et la quantit� du zooplancton en proc�dant comme suit:

(a) Evaluez la qualit� en tirant lentement un filet � zooplancton (voir paragraphes 12 � 15) � travers l'�tang dans une direction. Essayez de couvrir une superficie importante. D�terminez les principaux organismes de zooplancton pr�sents � l'aide d'un simple microscope (voir section 15.3). Recherchez particuli�rement la pr�sence d'oeufs et de juv�niles:

  • s'ils sont nombreux, une nourriture ad�quate est pr�sente, assurant un d�veloppement sain du zooplancton;
  • s'ils sont rares, les organismes du zooplancton manquent de nourriture.

(b) V�rifiez la quantit� disponible en filtrant � travers le filet � zooplancton un volume d�termin� d'eau de l'�tang pr�lev� en plusieurs points d'�chantillonnage r�partis sur toute la surface de l'�tang. Proc�dez comme suit: 

  • avec un seau de 10 l par exemple, pr�levez cinq �chantillons d'eau pour recueillir un volume total de 50 l;
  • filtrez ces �chantillons � travers le filet pour concentrer le zooplancton dans le r�cipient inf�rieur;
  • transf�rez ce zooplancton dans un tube de verre gradu�;
  • immobilisez les organismes du zooplancton en ajoutant une pinc�e de sel ou quelques gouttes de formol;
  • laissez-les se concentrer au fond du tube pendant environ une heure;
  • mesurez le volume d�cant� de zooplancton;
  • s'il �quivaut � au moins 3 ml/100 l d'eau, il y a suffisamment de zooplancton pour nourrir vos poissons. Si vous avez pr�lev� un �chantillon de 50 l d'eau, par exemple, vous devez avoir un volume d�cant� de zooplancton d'au moins 1,5 ml.

Fabriquez vous-m�me un filet � plancton�

(Adapt� de E. Woynarovich. 1975. Elementary guide to fish culture in Nepal, p. 111 Rome. FAO)

12. Pour fabriquer un petit filet � plancton, vous devez tout d'abord vous procurer aupr�s d'un fournisseur sp�cialis� un morceau de tissu synth�tique � mailles tr�s fines appel� gaze � blutoir:

  • pour un filet � phytoplancton, choisissez une grandeur de maille de 0,025 mm (25 �m);
  • pour un filet � zooplancton, choisissez une grandeur de maille de 0,080 � 0,100 mm (80 � 100 �m).

13. Il vous faudra �galement:

  • un petit morceau de toile (voir sch�ma);
  • du fil de fer galvanis� (de 2 � 3 mm de diam�tre et environ 80 cm de long);
  • un petit r�cipient comme collecteur de plancton;
  • environ 10 cm de tube souple;
  • une pince � ressort pour fermer herm�tiquement ce tube

14. Pour fabriquer le filet � plancton, proc�dez comme suit:

(a) D�coupez un morceau de gaze � blutoir (voir sch�ma).

(b) D�coupez un morceau de toile (voir sch�ma).

c) Pliez-le en deux et cousez-le par des points doubles au morceau de gaze � blutoir (voir sch�ma).

d) Terminez le filet conique par des points doubles le long du c�t�

e) Fixez le collecteur de plancton � l'extr�mit� int�rieure avec de la colle et du fil.

f) Fixez le tube souple � la base de ce collecteur.

g) Introduisez le fil de fer galvanis� dans la partie sup�rieure de la toile en lui donnant la forme d'un support annulaire. Repliez ses extr�mit�s de mani�re � former une petite poign�e,

h) Fermez le tube souple avec la pince,

15. Votre filet � plancton est maintenant pr�t. Filtrez l'eau de l'�tang et concentrez le plancton dans le collecteur. A la fin de l'�chantillonnage, desserrez la pince inf�rieure et transf�rez le plancton par le tube souple dans une petite fiole, afin de proc�der aux op�rations ult�rieures.

Fabrication d'un petit filet � plancton

10.2   Aliments de compl�ment: aspects qualitatifs

Pourquoi utiliser une alimentation compl�mentaire

1. Il y a plusieurs raisons de compl�ter l'alimentation naturelle disponible dans l'�tang par des aliments artificiels provenant de l'ext�rieur, par exemple:

  • lorsque les aliments pr�sents naturellement ne suffisent plus pour assurer une alimentation et une croissance ad�quate;
  • lorsque vous souhaitez �lever un plus grand nombre de poissons dans l'�tang pour obtenir une r�colte plus importante tout en ayant une croissance satisfaisante

2. Lorsque vous utilisez davantage d'aliments de compl�ment, vous passez d'un syst�me extensif de production � un syst�me semi-intensIf. .

Choix des aliments de compl�ment

3. Quand vous optez pour l'utilisation d'aliments de compl�ment, pr�f�rez les produits pr�sentant les caract�ristiques suivantes:

  • valeur nutritive ad�quate: teneur �lev�e en prot�ines* et en hydrates de carbone* et faible teneur en fibres (voir paragraphes 6 � 9);
  • bonne acceptation par les poissons auxquels ils sont destin�s;
  • motifs �conomiques: pour une qualit� donn�e, choisissez de pr�f�rence le co�t le moins �lev�;
  • aliments disponibles pendant la plus grande partie de la p�riode de croissance des poissons;
  • co�t additionnel minimal de transport, de manutention et de traitement;
  • facilit� de manutention et d'entreposage

Note: particuli�rement importante � l'intention des petits exploitants ruraux. Dans la mesure du possible, il est parfois pr�f�rable de s'associer pour effectuer des achats en gros et r�duire ainsi les prix d'achat, les co�ts de transport et les frais de stockage.

4. De nombreux types de substances peuvent constituer des aliments de compl�ment pour les poissons, par exemple:

  • v�g�taux terrestres: herbac�s, feuilles et graines de l�gumineuses arbustives (voir section 4.1), fruits, l�gumes;
  • v�g�taux aquatiques: jacinthe d'eau, laitue d'eau et lentille d'eau;
  • petits animaux terrestres: vers de terre, termites, mollusques;
  • animaux aquatiques: vers, t�tards, grenouilles, poissons;
  • riz: brisures, issues de polissage, son, balle;
  • bl�: balayures, remoulages, son;
  • ma�s: gluten, farine de gluten;
  • tourteaux apr�s extraction de l'huile des graines de moutarde, de noix de coco, d'arachide, de palme, de coton, de tournesol, de soja;
  • canne � sucre: molasses, tourteaux filtr�s, bagasses;
  • pulpe des cerises de caf�ier;
  • graines de coton;
  • d�chets de brasserie: dr�che et levure;
  • d�chets de cuisine;
  • d�chets d'abattoir: abats, sang, contenu de rumen ou de panse;
  • pupes de vers � soie;
  • fumier: fientes de poule, lisier de porc (voir chapitre 7).

5. Choisissez les aliments les plus utiles en fonction des crit�res ci-dessus (voir paragraphe 3).

6. Les aliments sont class�s selon leur teneur en prot�ines, en hydrates de carbone et en fibres, comme indiqu� au tableau 28.

TABLEAU 28
Valeur compar�es des principaux ingr�dients utilis�s pour l'alimentation de compl�ment des poissons

127a.GIF (49260 byte)


127c.GIF (15198 byte)

7. Les prot�ines sont constitu�es essentiellement d'eau, de carbone et d'azote, Au cours de leur digestion par le poisson, elles se d�composent en diff�rents acides amin�s* utilis�s par les m�canismes de croissance, de reproduction, de reconstitution et de s�cr�tion. Les prot�ines sont g�n�ralement pr�sentes dans les sous-produits animaux, les graines et les tourteaux d'ol�agineux. Juv�niles et reproducteurs ont parliculi�rement besoin de prot�ines.

8. Les hydrates de carbone tels que les amidons, les sucres et la cellulose sont constitu�s essentiellement d'eau et de carbone: Ils fournissent l'�nergie n�cessaire aux activit�s de subsistance et aux activit�s vitales des poissons. Les hydrates de carbone utiles se trouvent principalement dans les c�r�ales et les molasses. Par contre, les sons, la paille, la pulpe de caf�, les bagasses de canne � sucre et les graines de coton enti�res contiennent surtout de la cellulose non digestible; la teneur en fibres est �galement �lev�e.

9. Pour obtenir les meilleurs r�sultats, il convient d'utiliser des m�langes simples des diff�rents ingr�dients alimentaires, de mani�re � fournir aux poissons les prot�ines suppl�mentaires et les hydrates de carbone utiles dont ils ont besoin. Dans la mesure du possible, �vitez de leur distribuer une proportion forte de substances fibreuses, En revanche, ces substances peuvent s'av�rer tr�s utiles lors de la pr�paration de compost (voir section 6.3).

Distribution des aliments de compl�ment

10. Les aliments de compl�ment se pr�sentent sous deux formes: s�che et humide.

11. Les aliments secs tels que c�r�ales et tourteaux sont faciles � stocker, � transporter et � distribuer aux poissons.

12. Les aliments humides tels que sang, contenu de rumen, molasses et dr�che de brasserie exigent un traitement sp�cial avant d'�tre distribu�s aux poissons; il faut par exemple les m�langer avec des ingr�dients secs afin d'absorber une partie de l'humidit�, ou les s�cher pour accro�tre leur dur�e de stockage (voir section 10.6).

13. Par cons�quent, les aliments de compl�ment sont habituellement distribu�s aux poissons � l'�tat sec (environ 10 pour cent d'humidit�) ou � l'�tat humide (30 � 50 pour cent d'humidit�). Sous cette derni�re forme, ils sont consomm�s de pr�f�rence par certaines esp�ces; sans doute plus agr�ables au go�t et mieux dig�r�s, ils donnent de meilleurs r�sultats. Il est par ailleurs possible de faire une meilleure utilisation des aliments en r�duisant les pertes. En effet, la plupart des aliments humides ne se conservent pas bien et il convient de ne pr�parer simultan�ment que de petites quantit�s.

Finesse des particules alimentaires

14. Il est important d'adapter la taille des particules alimentaires � la taille de la bouche des poissons, afin de limiter les pertes et de maximiser l'utilisation des aliments (voir tableau ci-dessous). En fonction de la taille du poisson, la pr�paration des aliments peut comporter diff�rentes op�rations telles que:

  • broyage ou mouture des aliments secs � l'intention des juv�niles;
  • hachage des mati�res v�g�tales en petits morceaux � l'intention des poissons herbivores.

15. Il ne faut pas oublier que les particules alimentaires ne doivent pas �tre plus petites que n�cessaire. En effet, dans le cas des particules fines:

  • les �l�ments nutritifs se dissolvent plus facilement dans l'eau;
  • les poissons ont davantage de difficult�s � s'alimenter correctement;
  • une quantit� plus importante de particules risque d'�tre ignor�e des poissons et de se d�composer dans l'eau
Tailles pr�conis�es pour les particules alimentaires (diam�tre en mm)
128.GIF (41827 byte)

10.3   Aliments de compl�ment: quantit�s � utiliser

1. Vous devez vous efforcer de fournir aux poissons (dans l'�tang et/ou par les aliments) toute la nourriture n�cessaire pour:

  • entretenir les fonctions corporelles telles que la circulation sanguine et la respiration normale;
  • assurer la croissance, par exemple augmentation de la taille et production d'oeufs

2. Si la quantit� ou la qualit� de la nourriture disponible est limit�e, les poissons risquent de ne pas grossir, ou de perdre du poids et m�me de mourir de carences alimentaires. Aucune croissance ne sera constat�e tant que les besoins alimentaires d'entretien ne sont pas satisfaits. Ces besoins augmentent en fonction de la temp�rature de l'eau, puisque l'activit� des poissons augmente �galement. Ils sont comparativement plus importants pour les petits poissons que pour des poissons plus grands.

Exemple

L'�tang contient 1 000 kg de carpes communes et son eau est � une temp�rature de 25 �C. Les poissons sont nourris au moyen de graines de c�r�ales. La satisfaction des seuls besoins d'entretien exige l'apport de quantit�s suffisantes en fonction de la taille des poissons.

129a.GIF (14546 byte)

Pour obtenir une croissance des poissons, il faut fournir une quantit� d'aliments sup�rieure aux besoins quotidiens d'entretien

Note: Dans la pratique, une partie de cette nourriture sera fournie par les aliments naturels pr�sents dans l'�tang. Vous devrez donc planifier les apports d'aliments de compl�ment en fonction de l'importance de la nourriture naturelle disponible

Importance de l'alimentation compl�mentaire � pr�voir

3. Il n'est pas facile de d�terminer les quantit�s d'aliments artificiels � distribuer r�guli�rement dans chaque �tang pour obtenir les meilleurs r�sultats. Les probl�mes les plus courants que vous devrez �viter sont:

  • la sous-alimentation, qui conduit � une perte de production;
  • la suralimentation, qui se traduit par des d�penses inutiles et qui peut �galement entra�ner une d�t�rioration de la qualit� de l'eau et des pertes de production. .

4. A titre indicatif, les donn�es du tableau ci-dessous peuvent servir � estimer la production piscicole potentielle sans alimentation compl�mentaire. Tout accroissement de la production par rapport � ces valeurs exigera donc un apport d'aliments de compl�ment.

Production potentielle sans alimentation ext�rieure
129b.GIF (14182 byte)

Exemple

Consid�rons un �tang de 1 000 m� (0,1 ha) moyennement fertilis�. La production escompt�e est de 100 � 200 kg de poisson par an. Si on souhaite produire par exemple 400 kg/an, il faudra pr�voir un apport d'aliments de compl�ment suffisant pour obtenir 200 � 300 kg de production.

5. Les quotients nutritifs (Qn) des aliments concern�s permettent d'estimer les quantit�s requises (voir paragraphes 16 � 21). Dans la pratique, ils doivent �tre calcul�s sur la base de r�sultats r�els observ�s dans les conditions locales. Les valeurs habituelles de ces Qn varient de 8 � 15 kg d'aliments par kilogramme de poisson produit.

Exemple

La valeur estim�e du quotient nutritif des aliments de compl�ment disponibles est 6:1. Dans le cas ci-dessus, une production de 200 � 300 kg exigera (200 � 300 kg) x 6 = 1200 � 1800 kg d'aliments de compl�ment.

6. En supposant un peuplement continu de poissons pr�sent dans l'�tang, ces aliments seraient distribu�s en quantit�s �gales tout au long de l'ann�e, c'est-�-dire � raison de 4 � 6 kg par jour en moyenne. Toutefois, dans le cas o� des �levages uniques sont r�alis�s, les besoins alimentaires augmentent graduellement de l'empoissonnement � la r�colte; utilisez la tableau ci-dessous pour estimer la quantit� journali�re d'aliments de compl�ment � distribuer.

Variation des besoins alimentaires au cours de l'�levage

Note: Au cours de chaque de p�riode, l'alimentation doit �tre progressivement ajust�e, pour passer d'une valeur inf�rieure � la moyenne (au d�but) � une valeur sup�rieure (� la fin).

Exemple

Consid�rons une quantit� totale de 1 000 kg d'aliments n�cessaire sur une p�riode de 200 jours; calculez la quantit� moyenne � distribuer chaque jour:

7. Bien que ces calculs vous donnent des indications utiles, la d�termination de. la quantit� d'aliments de compl�ment � fournir dans un �tang particulier doit imp�rativement �tre bas�e sur l'exp�rience acquise. C'est l'une des raisons de la n�cessit� de tenir des relev�s pr�cis relatifs � chaque �tang (voir chapitre 16).

8. Toutefois, lorsque vous d�terminez les quantit�s requises vous devez tenir compte des facteurs suivants:

a) Les petits poissons ont relativement besoin de plus de nourriture que les grands.

b) En pr�sence d'une nourriture naturelle abondante, il faut utiliser moins d'aliments de compl�ment.

c) Si le taux d'empoissonnement est faible, il est possible de r�duire l'alimentation compl�mentaire et de compter davantage sur l'alimentation naturelle.

d) La quantit� n�cessaire d'aliments de compl�ment est d'autant moins importante que sa qualit� est plus �lev�e,

e) Les eaux � temp�rature �lev�e exigent une alimentation plus abondante que les eaux � temp�rature plus fra�che.

9. Par cons�quent, vous devrez adapter en permanence l'alimentation tout au long du cycle de production si vous voulez obtenir les meilleurs r�sultats, comme vous le verrez � la lecture des paragraphes qui suivent.

10. La quantit� totale d'aliments de compl�ment � fournir quotidiennement aux poissons d'un �tang particulier est g�n�ralement exprim�e en pourcentage du poids total (ou biomasse B) de poissons qui s'y trouvent. Ce pourcentage est appel� taux journalier d'alimentation (TJA).

Exemple

Supposons que TJA = 2,5 pour cent de la biomasse des poissons B  = 80 kg; il faudra donc distribuer quotidiennement dans l'�tang 80 kg x (2,5 � 100) = 2 kg d'aliments de compl�ment.

11. Le tableau 29 vous aidera � calculer rapidement les besoins alimentaires quotidiens des �tangs en fonction de la biomasse de poissons qui y est pr�sente et du taux journalier d'alimentation choisi.

TABLEAU 29
Besoins quotldiens en aliments de compl�ment (en kg)

131a.GIF (55315 byte)

131b.GIF (41391 byte)

Variations du taux journalier d'alimentation

12. Comme indiqu� ci-dessus, le taux journalier d'alimentation d�pend de divers facteurs, par exemple:

(a) Esp�ce et taille individuelle des poissons.

Variation potentielle du TJA (pourcentage du poids individuel
des poissons) en fonction de leur taille

(b) Esp�ce et temp�rature de l'eau.

Variation du TJA en fonction de la temp�rature de l'eau
pour des carpes communes d'un poids individuel de 20 � 50 g

132b.GIF (6830 byte)

(c) Esp�ce et quantit� d'aliments naturels disponibles. Rappelez-vous que quelques ann�es sont n�cessaires pour que le niveau de la production naturelle d'un nouvel �tang se stabilise.

Exemple

Consid�rons un �levage de tilapias du Nil dans un �tang r�guli�rement fertilis� avec du fumier organique afin d'obtenir une bonne production de plancton (fleur d'eau) (voir section 6.2 et chapitre 7); dans ce cas, l'alimentation compl�mentaire peut �tre r�duite jusqu'� la moiti�.

Fr�quence des distributions journali�res d'aliments de compl�ment

13. L'augmentation de la fr�quence des distributions d'aliments de compl�ment comporte plusieurs avantages, en particulier si l'alimentation naturelle ne constitue pas l'essentiel de la ration alimentaire quotidienne, � savoir:

  • r�duction des gaspillages de nourriture;
  • r�duction de la consommation d'oxyg�ne dissous et am�lioration de la qualit� de l'eau;
  • r�duction des pertes d'�l�ments nutritifs par lessivage, et par cons�quent am�lioration de la qualit� de l'alimentation;
  • meilleure uniformit� de la taille des poissons, en donnant aux poissons les moins agressifs plus de chances de se nourrir;
  • am�lioration de la croissance des poissons et de l'utilisation de la nourriture.

14. Avant de d�cider de la fr�quence des distributions d'aliments, notez les points suivants.

(a) La fr�quence des distributions doit �tre d'autant plus importante que les poissons sont plus petits.

(b) Les aliments secs doivent �tre distribu�s plus fr�quemment que les aliments humides.

(c) Aucune distribution d'aliment ne doit d�passer 3 pour cent du poids total des poissons pr�sents dans l'�tang,

(d) La fr�quence des distributions doit �tre r�duite lorsque la temp�rature de l'eau diminue, ou si elle d�passe des valeurs optimales.

(e) Cette fr�quence doit �tre adapt�e � l'esp�ce de poisson consid�r�e. Des distributions moins abondantes mais plus fr�quentes conviennent particuli�rement bien aux tilapias. Par contre, un repas par jour suffit � des truites de plus de 50 g.

(f) Les frais d'alimentation doivent �tre contr�l�s pour v�rifier qu'ils ne sont pas excessifs par rapport aux rendements obtenus.

Exemple de plan d'alimentation adapt� aux tilaplas
et � diff�rents types de carpes en eau � temp�rature
�lev�e, en fonction de la taille

133.GIF (4393 byte)

15. Apr�s avoir d�cid� de la fr�quence d'alimentation quotidienne, la ration totale journali�re doit �tre subdivis�e en cons�quence. Il convient de l'ajuster souvent en fonction de l'utilisation des aliments par les poissons (voir paragraphe 16).

Exemple

Une ration journali�re de 2 kg a �t� calcul�e. Si vous d�cidez de nourrir les poissons deux fois par jour, chaque repas sera constitu� de 2 kg � 2 = 1 kg d'aliments de compl�ment.

Contr�le de l'utilisation des aliments

16. Il convient de v�rifier p�riodiquement l'utilisation des aliments afin d'adapter l'alimentation en cons�quence. Cette v�rification est effectu�e g�n�ralement � diff�rentes occasions.

(a) Avant de distribuer des aliments, v�rifiez s'il n'y a pas de restes de la distribution pr�c�dente. A cet effet, il vous faudra peut-�tre utiliser une petite pelle faite d'un treillis m�tallique � mailles fines, mont�e sur un long manche. Adaptez alors le taux journalier d'alimentation (TJA) en cons�quence..

Exemple

Des alevins de carpe commune sont nourris une fois par jour en pr�sence d'un bon apport d'aliments naturels. V�rifiez, 2 ou 3 heures apr�s, l'emplacement o� les poissons sont nourris.S'il n'y a aucun reste, augmentez l�g�rement la TJA le lendemain. S'il reste des aliments, v�rifiez � nouveau 5 � 6 heures apr�s. S'il en reste encore un peu, utilisez le m�me TJA le lendemain. S'il en reste assez bien, diminuez le TJA le jour suivant.

(b) Pendant la distribution d'aliments, observez soigneusement les poissons afin de voir s'ils se nourrissent avec app�tit. Un bon app�tit est signe de bonne sant� et de bonne qualit� de l'eau.

(c) Tous les 15 � 30 jours, v�rifiez la nouvelle biomasse de poissons pr�sente dans l'�tang (voir section 16.4) et ajustez la ration alimentaire journali�re en cons�quence, V�rifiez l'utilisation des aliments au cours de la p�riode pass�e de 15 � 30 jours, en calculant le quotient nutritif (Qn) relatif � cette p�riode (voir paragraphes 17 � 19).

(d) A la fin du cycle de production, v�rifiez l'utilisation des aliments en calculant le quotient nutritif relatif � ce cycle particulier (voir paragraphe 20). Faites vos calculs sur la base de donn�es pr�cises (voir chapitre 16).

D�termination et utilisation du quotient nutritif

17. Le quotient nutritif (Qn) d�signe la quantit� d'aliments distribu�s (en kg) rapport�e au gain en poids des poissons (en kg) au cours de la m�me p�riode de temps 

Exemple

Pendant une p�riode d'un mois, la biomasse des poissons a augment� de 12 kg La quantit� d'aliments de compl�ment distribu�e a �t� de 48 kg. Qn = 48 kg � 12 kg = 4.

18. Ce quotient nutritif Qn peut varier de fa�on consid�rable, g�n�ralement en fonction des facteurs ayant une incidence sur le taux journalier d'alimentation (esp�ce, type d'alimentation, qualit� de l'eau et disponibilit� de nourriture naturelle). N'oubliez pas que Qn est d'autant plus faible que les aliments distribu�s sont mieux utilis�s par les poissons. Le tableau ci-contre indique des valeurs types du quotient nutritif de certains aliments de compl�ment.

Valeurs types du quotient nutritif d'aliments de compl�ment courants
134.GIF (36309 byte)

19. Si vous souhaitez obtenir des indications plus pr�cises, il faut prendre en consid�ration la production de poisson qui pourrait �tre obtenue uniquement avec l'alimentation naturelle pr�sente. D�duisez-la du gain en poids total avant de calculer le Qn relatif aux seuls aliments de compl�ment distribu�s

Exemple

Dans le cas ci-dessus, l'alimentation naturelle a �t� �valu�e � 25 pour cent de l'accroissement en poids des poissons, c'est-�-dire 12 kg x 0,25 = 3 kg. Le Qn relatif aux aliments de compl�ment est donc en r�alit� de 48 kg � (12 - 3) = 5,33.

20. Pour appr�cier l'efficacit� d'utilisation des aliments dans un �tang donn�, il faut d�terminer le Qn pour la p�riode consid�r�e. Comparez cette valeur observ�e � la valeur connue la plus fiable pour ce type d'alimentation, par exemple le Qn d�termin� sur la base de l'exp�rience acquise dans votre ferme piscicole ou dans des conditions analogues dans d'autres fermes.

(a) Si cette valeur observ�e du Qn est nettement plus �lev�e, il y a certainement un probl�me � r�soudre, par exemple faible teneur en oxyg�ne dissous, suralimentation, mauvaise qualit� des aliments, alimentation naturelle insuffisante ou maladie des poissons. identifiez et corrigez le probl�me.

(b) Si la valeur observ�e du On est �gale ou inf�rieure, les conditions de production ont �t� normales ou m�mes sup�rieures aux conditions moyennes. T�chez de les maintenir telles quelles.

Note: Pensez � comparer des valeurs de Qn sur des bases identiques, c'est-�-dire en tenant compte ou non des effets de l'alimentation naturelle.

21. Une fois d�termin� le Qn correspondant � un certain type d'alimentation compl�mentaire, il est facile d'estimer la quantit� requise d'aliments de ce type (F en kg) pendant une p�riode de temps d�termin�e pour atteindre une certaine production de poisson (Y en kg) : F = Y x Qn (voir paragraphe 5).

Arr�t de la distribution d'aliments de compl�ment

22. Dans un certain nombre de cas, il est avantageux ou m�me imp�ratif d'arr�ter l'alimentation compl�mentaire des poissons:

  • lorsque la temp�rature de l'eau est trop faible ou trop �lev�e (voir exemple);
  • lorsque la teneur en oxyg�ne dissous est limit�e (voir section 2.5);
  • le jour o� l'�tang re�oit une application de fumure organique (voi section 6.2);
  • lorsqu'une �pid�mie se d�clare dans l'�tang (voir chapitre 15).

Exemple

Il convient d'arr�ter l'alimentation des poissons lorsque la temp�rature de l'eau atteint des valeurs extr�mes.

23. Interrompez l'alimentation des poissons pendant deux ou trois jours avant toute op�ration stressante de manutention telle que:

  • tri ou classement (voir section 12.0)
  • transport de poissons vivants (voir section 14.0)
  • r�colte finale (voir section 11.0);
  • commercialisation (voir section 16.8)

10.4 Mode de distribution de l'alimentation compl�mentaire

1. Les deux sections pr�c�dentes vous ont indiqu� quel type et quelles quantit�s d'aliments de compl�ment sont utilisables. Vous devez en outre savoir � quel moment, � quel emplacement et comment distribuer ces aliments dans les �tangs. Une r�gle importante consiste � adapter cette alimentation � la taille et � l'�ge des poissons.

Exemple

Adaptez l'alimentation en fonction de l'�ge des poissons


Quand alimenter les poissons

2. Dans des conditions normales d'�levage, il est pr�f�rable de nourrir les poissons au moins une fois par jour, g�n�ralement six jours par semaine. Il convient de les nourrir plus souvent si possible, en particulier les juv�niles (voir section 10.3, paragraphes 13 et 14). Dans certaines conditions, par exemple temp�ratures plus basses, il faut les nourrir seulement tous les deux ou trois jours.

3. Le meilleur moment de la journ�e est t�t le matin, alors que la temp�rature de l'eau et la teneur en oxyg�ne dissous commencent � augmenter (voir section 2.5). Une deuxi�me distribution peut avoir lieu vers la fin de l'apr�s-midi, quelques heures avant le coucher du soleil.

4. Dans certains cas, avec des dispositifs d'alimentation � la demande (voir paragraphes 12 � 16), les heures d'alimentation et les quantit�s sont choisies par les poissons eux-m�mes: la nourriture leur est fournie quand ils ont faim.

Choix de l'emplacement des distributions d'aliments

5. Suivant le type d'aliment, la taille de l'�tang et la m�thode de distribution, les modalit�s ci-apr�s de distribution peuvent �tre choisies.

(a) Sur la totalit� de la surface de l'�tang, par exemple lorsqu'on distribue � la main des aliments secs et finement moulus � la surface de petits �tangs. La nourriture est alors disponible sur une superficie �tendue, ce qui a pour effet de limiter la comp�tition parmi les poissons.

(b) A certains emplacements choisis, par exemple lorsqu'on distribue des aliments qui tombent au fond de l'eau, Il est alors plus facile de contr�ler leur utilisation.

Proc�dez comme suit:

  • choisissez des emplacements o� le fond de l'�tang est ferme, en �vitant les fonds vaseux;
  • choisissez des emplacements o� l'eau est peu profonde: de 0,60 � 1 m de profondeur;
  • pour de grands �tangs et si vous n'avez pas d'embarcation, pr�f�rez des points de distribution d'aliments proches des rives;
  • il est pr�f�rable d'utiliser plusieurs points de distribution d'aliments: dans de grands �tangs, de 5 � 7 points/ha pour les juv�niles et de 3 � 4 points/ha pour des poissons plus �g�s;
  • rep�rez soigneusement l'emplacement des points de distribution choisis, par exemple par un piquet en bois vertical �mergeant de la surface de l'eau;
  • modifiez les points de distribution si des accumulations de nourriture avari�e se constituent aux emplacements de distribution actuels.

Mesure des quantit�s d'aliments � distribuer

6. Dans les fermes piscicoles, il faut mesurer � plusieurs reprises les quantit�s d'aliments � distribuer:

  • lors de la pr�paration d'aliments de compl�ment compos�s d'un m�lange de plusieurs ingr�dients

Exemple

En fonction des disponibilit�s locales d'ingr�dients alimentaires, vous d�cidez d'alimenter vos alevins de tilapias du Nil avec le m�lange suivant

  • son de bl�: 10 pour cent (en poids)
  • remoulages de bl�: 45 pour cent
  • tourteaux d'arachide: 45 pour cent
  • lors de la distribution de la ration alimentaire destin�e � un �tang particulier.

Dans ces deux cas, les quantit�s requises peuvent �tre d�termin�es par des mesures de poids ou de volume.

7. Pour mesurer le poids d'ingr�dients/aliments, il faut une balance ou un peson (voir section 8.6).

Exemple

Pour pr�parer 80 kg du m�lange alimentaire ci-dessus, pesez et m�langez soigneusement les ingr�dients suivants:

  • son de bl�: 80 kg x 0,10 = 8 kg
  • remoulages de bl�: 80 kg x 0,45 = 36 kg
  • tourteaux d'arachide: 80 kg x 0,45 = 36 kg

8. Pour mesurer des volumes, vous pouvez utiliser des r�cipients de diff�rentes tailles, qu'il convient d'identifier clairement, par exemple par un chiffre trac� � la peinture; pour chaque r�cipient, utilisez des volumes d'eau connus afin de d�terminer des volumes partiels et totaux, par exemple par intervalle de 0,5 l; peignez clairement � l'int�rieur du r�cipient une ligne mince correspondant � chacun de ces niveaux.

Note: Vous pouvez �galement utiliser un petit r�cipient marqu� d'un chiffre correspondant � son contenu, par exemple 0,5 l ou 1 l ou 5 l, en fonction des quantit�s � mesurer. Pour des quantit�s importantes, il est possible d'utiliser une brouette ou un f�t propre de 200 l, pr�alablement �talonn�.

9. Avant d'utiliser de tels r�cipients pour mesurer des volumes d'ingr�dients alimentaires, vous devez �tablir des �quivalences en proc�dant comme suit.

(a) D'apr�s le tableau 30 d�terminez le poids sp�cifique (en g/l) de chacun des ingr�dients alimentaires � utiliser. Si vous disposez d'une balance, vous pouvez d�terminer plus pr�cis�ment ce poids sp�cifique vous-m�me en pesant (en g) le volume de 1 l de chaque ingr�dient.

(b) D�terminez le volume (en l) de chaque ingr�dient � mesurer permettant d'obtenir le poids (en g) n�cessaire.

(c) Si vous utilisez un aliment constitu� d'un m�lange d'ingr�dients, d�terminez le volume �quivalent de la ration � distribuer par une simple r�gle de trois.

Exemple

Pour pr�parer 80 kg du m�lange propos� ci-dessus (par des mesures de volume), proc�dez comme suit:

(a) Relevez dans le tableaux 30 les poids sp�cifiques suivants: 210 g/l (son de bl� brut), 340 g/l (remoulages de bl�) et 600 g/l (tourteaux d'arachide).

(b) Determinez le poids n�cessaire (en g) de chaque ingr�dient, comme dans l'exemple ci-dessus..

(c) D�terminez le poids n�cessaire (en l) de chaque ingr�dient,

  • son de bl�: 8 000 g � 210 g/l =38,1 l (soit 38 l);
  • remoulages de bl�: 36 000 g � 340 g/l = 105,9 l (soit 106 l);
  • tourteaux d'arachide: 36 000 g � 600 g/l = 60 l.

(d) M�langez soigneusement ces volumes de mani�re � obtenir un volume total d'environ 204 l d'aliment.

S'il vous faut distribuer une ration de 1,2 kg de cet aliment dans un �tang, mesurez-en un volume de 3 l d�termin� par la r�gle de trois suivante:

  • 80 kg �quivalent � 204 l;
  • 1 kg �quivaut � (204 l � 80);
  • 1.2 kg equivaut � (204 l � 80) x 1.2 = 3 l.

Distribution des aliments

10. Il existe plusieurs fa�ons de distribuer les aliments de compl�ment. L'une des plus couramment employ�es est la distribution manuelle, qui consiste � lancer � la vol�e (� la main ou � la pelle) les aliments dans l'�tang. Elle pr�sente l'avantage consid�rable de permettre d'observer r�guli�rement le comportement alimentaire des poissons. En cas d'anomalie, les causes �ventuelles peuvent �tre �tudi�es imm�diatement et des mesures correctives �tre adopt�es.

11. Pour concentrer la distribution d'aliments dans certains secteurs et pour �viter que la nourriture vienne au contact du fond de l'�tang, l'une des m�thodes suivantes peut �tre utilis�e:

  • sur�l�vation du fond de l'�tang en accumulant de la terre pour constituer un monticule dont la partie sup�rieure se situe juste au-dessous du niveau normal de l'eau;
  • r�alisation d'un cadre flottant fixe, en bambou par exemple; des aliments flottants - plantes fourrag�res vertes, v�g�taux aquatiques hach�s ou son sec finement broy� - sont jet�s dans le cadre;
  • construction d'un plateau fixe immerg�, par exemple un plateau fait de perches de bambou fendues, sur lequel sont pos�s des aliments non flottants (bonne solution pour les juv�niles afin de r�duire les pertes);
  • r�alisation d'un plateau fixe submersible, plac� sur des supports susceptibles d'�tre relev�s au-dessus de l'eau au moyen d'un syst�me simple � levier actionn� depuis la digue;
  • r�alisation d'un plateau flottant construit simplement comme indiqu� sur le sch�ma et g�n�ralement amarr� � la berge;
  • utilisation de dispositifs perfor�s, par exemple de paniers tress�s, de r�cipients m�talliques ou en plastique et de poches en filet � mailles fines; l'aliment humide est press� � l'int�rieur de fa�on � en faire passer un peu � travers les nombreux trous dispos�s tout autour du dispositif; les poissons grignotent et sucent l'aliment humide par ces trous (bonne solution pour les juv�niles).

138_a.GIF (15394 byte)



Plateau flottant, avec une structure faite de bandes
m�talliques l�g�res (3 � 5 mm d'�paisseur) que l'on
peut amarrer � la berge ou ancrer au fond de l'�tang
(comme indiqu� ci-dessous)


139b_1.GIF (9329 byte)

Note: Le poids des mat�riaux utilis�s pour r�aliser le b�ti et le plateau d�termineront la taille du flotteur n�cessaire.

12. La distribution d'aliments peut �tre facilement m�canis�e en utilisant un simple distributeur � la demande: les poissons apprennent � d�gager une quantit� d�termin�e d'aliment sec en d�pla�ant un levier d�clencheur. Il est facile d'en fabriquer un soi-m�me (voir ci-dessous) avec un f�t � mazout, un gros tuyau en plastique ou bien un r�cipient en plastique, ou en bois et contreplaqu�.

13. Dans le cas de grands �tangs, de tels distributeurs � la demande peuvent contribuer dans une large mesure � r�duire la main-d'oeuvre requise pour la distribution des aliments. Il ne faut cependant pas oublier les r�gles suivantes

  • utilisez au moins quatre distributeurs par hectare d'�tang;
  • v�rifiez r�guli�rement la pr�sence d'aliments non consomm�s sous chaque distributeur, en particulier les jours o� il y a du vent;
  • r�servez-les aux poissons de taille suffisamment grande pour pouvoir les actionner correctement

Construction d'un simple distributeur � la demande en mati�re plastique

14. Un tel dispositif compte cinq parties principales, le r�cipient principal dans lequel se trouve l'aliment, un couvercle, un entonnoir inf�rieur, le d�clencheur du distributeur actionn� par le poisson de fa�on � d�livrer l'aliment, et un support ou un b�ti permettant de suspendre le dispositif au-dessus de l'�tang. Proc�dez comme suit:

(a) La r�cipient principal peut �tre r�alis� au moyen d'un seau en plastique ou d'un segment de tuyau, par exemple de 10 cm de diam�tre et de 15 cm de long dans le cas d'un distributeur pour alevins, et de 20 cm de diam�tre x 30 cm pour des poissons plus gros. Un seau en plastique muni d'un couvercle peut convenir parfaitement.

(b) Si vous devez fabriquer un couvercle, pr�voyez si possible un profil l�g�rement inclin� de fa�on � disperser la pluie et utilisez une feuille de mati�re plastique, un morceau de contreplaqu� ou une t�le l�g�re (par exemple un f�t � mazout ou de l'aluminium l�ger). Attachez-le par de simples clips ou avec de solides attaches en caoutchouc (par exemple une chambre � air) ou avec du fil de nylon. Faites des trous dans le corps du r�cipient, si n�cessaire, afin d'attacher les clips ou le fil.

(c) Procurez-vous un entonnoir adapt� si possible au diam�tre du tuyau ou de la base du seau. Si l'entonnoir est l�g�rement plus grand, coupez-le � la bonne dimension en d�coupant une hauteur appropri�e � la partie sup�rieure. Avec un seau, Il est possible de d�couper dans le fond un trou adapt� au diam�tre de l'entonnoir, sans toutefois laisser un rebord de plus de 25 mm qui risquerait de retenir la nourriture.

(d) Fixez l'entonnoir au r�cipient. Vous pouvez utiliser une perceuse ou un fil de fer chauff� � blanc pour les percer simultan�ment, avant de les assembler avec du fil de fer fin ou du fil solide. Garnissez si possible le joint d'un produit d'�tanch�it� pour aquarium ou, � l'ext�rieur, de ruban adh�sif �tanche.

(e) Pour r�aliser le d�clencheur du distributeur, il vous faudra deux morceaux de fil de fer de grosseur moyenne et un petit bouchon de li�ge ou de plastique (par exemple d'une bouteille de d�tergent). Le premier morceau de fil de fer devra avoir de 5 � 7 cm de plus que le diam�tre du tuyau ou du seau. Percez des trous de chaque c�t� du r�cipient, � une distance de 3 � 5 cm de la partie sup�rieure et passez-y ce morceau de fil de fer. Repliez chaque extr�mit� pour le maintenir en place.

(f) Le deuxi�me morceau de fil de fer constitue le pendule principal. Il est accroch� au premier fil de fer, traverse l'entonnoir et descend dans l'eau jusqu'au point o� les poissons peuvent l'actionner. Pour une distance par exemple de 30 cm entre le fil de fer sup�rieur et le fond de l'entonnoir et par ailleurs de 40 cm entre le fond de l'entonnoir et la surface de l'eau. Il faut pr�voir en tout au moins 80 cm. Adaptez ces dimensions aux conditions pr�sentes.

(g) Formez un petit crochet � l'extr�mit� sup�rieure, sur lequel vous pourrez visser le bouchon de li�ge ou de plastique. Ce dispositif constitue le r�gulateur de distribution. Passez ensuite le fil � travers l'entonnoir et suspendez-le par le crochet au fil de fer sup�rieur, de fa�on que le r�gulateur repose � l'int�rieur de l'entonnoir juste au-dessus du tube d'�coulement. Il s'agit en l'occurrence d'un r�gulateur interne, l�g�rement plus dur � manoeuvrer, mais avec lequel l'aliment est mieux prot�g� des �claboussures d'eau.

(h) Sinon, passez le fil de fer par l'entonnoir et fixez le r�gulateur au-dessous de son tube d'�coulement. Il s'agit dans ce cas d'un r�gulateur externe plus facile � manoeuvrer, mais avec lequel la nourriture est mouill�e plus facilement par les �claboussures, ce qui risque de boucher le dispositif.

(i) La partie inf�rieure du pendule, immerg�e sous eau, peut �tre repli�e vers le haut de fa�on � former une petite boucle. Vous pouvez y fixer un petit morceau de bois ou de mati�re plastique de couleur vive, que les poissons pourront actionner plus facilement.

(j) Le d�clencheur peut �tre r�gl� en d�pla�ant le r�gulateur vers le haut ou vers le bas du pendule jusqu'� ce qu'un espace appropri� soit ainsi obtenu et permette aux particules alimentaires de tomber entre le r�gulateur et l'orifice de l'entonnoir. Si n�cessaire, vous pouvez d�couper l'orifice de l'entonnoir pour l'�largir et permettre le passage de particules plus grosses,

(k) Enfin, le distributeur d'aliments doit �tre fix� � un support ad�quat. S'il doit �tre r�aliment� et entretenu depuis une embarcation, le distributeur peut �tre boulonn� � un poteau ou � une simple plate-forme en bois. Un support pivotant est particuli�rement utile pour r�aliser un acc�s lat�ral. A cet effet, Il faut installer solidement un poteau vertical, par exemple de 8 cm x 8 cm, d�passant de 1,50 m la surface de l'eau et muni d'un gros boulon ou d'une cheville � son extr�mit�. Fixez sur cette derni�re une pi�ce transversale en bois de 2 � 3 m de long, de 5 � 8 cm de large et de 8 � 10 cm d'�paisseur, de fa�on qu'elle soit en �quilibre sur le poteau vertical. Cette pi�ce transversale est munie d'une corni�re en acier � une extr�mit�, � laquelle le distributeur d'aliments est fix�. Un contrepoids (par exemple de grosses pierres ou un bloc de b�ton) est fix� � l'autre extr�mit�. Soutenez, si n�cessaire, le poteau vertical par des haubans,

(l) Si vous disposez d'un poste de soudage, vous pouvez fabriquer un support pivotant au moyen d'un tuyau m�tallique et d'une barre. Comme base. Il vous faudra un tuyau en plastique ou en acier de 80 � 100 cm de long et soigneusement ciment� en place, dans lequel vous pouvez installer le tuyau vertical principal en choisissant sa taille pour qu'il puisse pivoter librement. Le bras destin� � porter le distributeur d'aliments peut �tre soud� � la partie sup�rieure et soutenu par des renforts appropri�s.


Sch�ma des principaux �l�ments d'un distributeur � la demande

Note: Le r�cipient principal et l'entonnoir d'un dispositif d'alimentation � la demande peuvent �tre r�alis�s � partir d'une boite en plastique, en t�le mince ou m�me en contreplaqu� (utilisez un contreplaqu� qualit� marine si possible), assembl�s � l'aide de petits clous et de colle �tanche, et prot�g�s par une couche de vernis. Le sch�ma ci-dessus montre comment sont dispos�s les diff�rents �l�ments; les instructions d�taill�es qui suivent indiquent comment r�aliser un mod�le simple de distributeur � la demande avec un seau en plastique et un entonnoir de cuisine.

10.5   Transport et entreposage des produits d'alimentation

Transport des produits d'alimentation

1. Les produits d'alimentation produits � l'ext�rieur de la ferme piscicole doivent �tre achet�s r�guli�rement et livr�s � proximit� des �tangs pour y �tre entrepos�s. S'il s'agit de quantit�s importantes, le transport se fait g�n�ralement par camion, mais il est �galement possible d'utiliser des moyens plus simples, par exemple des charrettes � traction animale (voir Les �tangs et leurs ouvrages, chapitre 4), ou de simples remorques de bicyclettes

2. A la ferme proprement dite, les produits d'alimentation sont encore d�plac�s pour y �tre trait�s (voir section 10.6) et distribu�s dans les �tangs, Sur de courtes distances, on utilise des r�cipients (paniers, sacs ou seaux, par exemple) ou des brouettes, Sur des distances plus importantes, on pr�f�re utiliser des charrettes ou des remorques (voir Les �tangs et leurs ouvrages, chapitre 4).

3. Il est important de r�duire les co�ts de transport autant que possible. D'ordinaire, il est moins co�teux, par unit� de poids de nourriture, de transporter des quantit�s importantes en vrac, mais cela peut toutefois exiger un stockage prolong� avant l'utilisation des produits. Le stockage proprement dit peut �tre co�teux, et les produits risquent de se d�t�riorer. Une fa�on d'att�nuer cette difficult� consiste pour des exploitants voisins � grouper leurs commandes et � utiliser un moyen de transport commun. D�terminez � l'aide du tableau 30 les quantit�s � transporter ainsi que les co�ts correspondants en fonction des produits requis (voir section 10.6).

TABLEAU 30
Poids et volume sp�cifiques des produits d'alimentation courants

143.GIF (75550 byte)

Principaux facteurs � prendre en consid�ration pendant l'entreposage

4. Les produits d'alimentation doivent �tre entrepos�s tr�s soigneusement pour �viter une d�t�rioration excessive de la qualit� des produits et des pertes trop importantes. Les principaux facteurs � contr�ler sont les suivants.

(a) La teneur en humidit� de l'air et des produits d'alimentation doit �tre maintenue aussi faible que possible. T�chez de maintenir l'humidit� relative de l'air au-dessous de 75 pour cent.

(b) La temp�rature de l'air comme celle des produits d'alimentation doit rester aussi basse que possible. En effet, � plus de 25 �C, la d�t�rioration des produits et les pertes risquent de s'aggraver rapidement.

(c) Les moisissures (champignons*) et les insectes (col�opt�res, teignes,charan�ons, etc.) peuvent provoquer des pertes consid�rables et contaminer les produits d'alimentation par les sous-produits de leur m�tabolisme, Une temp� rature et une humidit� �lev�es favorisent leur d�veloppement (voir encadr�).

(d) Les rongeurs (souris, rats, etc.) et les oiseaux peuvent consommer d'importantes quantit�s de produits d'alimentation. Leurs d�chets risquent �galement de les contaminer,

(e) Les voIs et les dommages indirects inflig�s aux entrep�ts de produits d'alimentation peuvent enfin poser d'autres probl�mes de gestion.

Les moisissures peuvent �galement �tre n�fastes � vos poissons

Les moisissures (champignons) risquent de produire (des m�tabolites toxiques appel�es mycotoxines. Les aflatoxines produites par une vari�t� de moisissures bleu-vert du genre Aspergillus sont surtout connues en nutrition animale. Ces toxines apparaissent g�n�ralement dans les sous-produits du sorgho, de l'arachide, des graines de coton et de la noix de coco. Les teneurs de ces toxines augmentent consid�rablement lors du d�veloppement des moisissures en pr�sence de conditions favorables de temp�rature et d'humidit�. Certains poissons sont particuli�rement vuln�rables � ces toxines: leur couleur ext�rieure s'assombrit, ils cessent de s'alimenter et p�rissent rapidement. Attention � ne pas acheter de produits d'alimentation moisis. Jetez tout produit moisi et veillez � ce que les teneurs en toxines fongiques restent � un niveau insignifiant

Am�lioration de l'entreposage des produits d'alimentation

5. Pour r�duire au minimum la d�t�rioration et les pertes de produits d'alimentation pendant leur entreposage dans votre ferme piscicole, faites particuli�rement attention aux points suivants.

(a) Les locaux d'entreposage doivent rester aussi secs et frais que possible:

  • pr�voyez une bonne toiture pour prot�ger les stocks des orages et de la lumi�re solaire;
  • prot�gez le sol des inondations ou de l'humidit� montante (la meilleure solution consiste � installer une dalle en b�ton sur�lev�e ou une plate-forme en bois);
  • pr�voyez une bonne ventilation � travers tout le b�timent (il est pr�f�rable de construire la fa�ade en longueur face aux vents dominants et de cr�er des ouvertures dans ces murs, plut�t basses dans le mur expos� au vent et sur�lev�es dans le mur oppos�.)

(b) Obturez toutes les ouvertures par un treillis m�tallique � mailles fines, afin d'emp�cher l'introduction de rongeurs et d'oiseaux. Veillez � ce que le pourtour du grillage soit soigneusement encastr� pour �viter que des animaux passent en dessous. Il peut suffire par ailleurs de la pr�sence de quelques chats pour garantir une �limination totale de ces animaux. Fermez bien la porte � cl�. Installez des couvre-joints ou des rebords pour emp�cher les fourmis et les termites de p�n�trer.

(c) L'achat des produits d'alimentation exige une s�lectivit� particuli�re. Il faut se limiter aux produits secs, sans moisissures et qui ne sont pas infest�s par les insectes. Passez un �chantillon au tamis fin pour contr�ler l'absence de mites, de larves d'insectes, de pupes, de d�jections animales, etc. Le produit doit �tre meuble, s'�couler librement et ne pas avoir surchauff� � l'int�rieur de tas de stockage.

(d) Si les produits sont entrepos�s dans des sacs, ces derniers ne doivent pas �tre empil�s sur une hauteur trop importante. Si possible, empilez-les sur des plates-formes en bois pour qu'ils ne soient pas en contact direct avec le sol.

(e) Am�liorez la circulation de l'air autour de chaque tas:

  • laissez un espace entre les tas empil�s et les murs;
  • �cartez les tas les uns des autres.

(f) Les mat�riaux entrepos�s en vrac doivent �tre retourn�s de temps � autre pour qu'ils restent secs et ne surchauffent pas au centre du tas. Il est possible de v�rifier la temp�rature au moyen d'un thermom�tre install� sur une simple tige.

(g) G�rez soigneusement les stocks en limitant le temps d'entreposage (voir tableau ci-dessous) � une valeur minimale gr�ce aux mesures suivantes:

  • achetez des quantit�s raisonnablement importantes et �vitez les exc�s de stocks;
  • assurez une bonne rotation des stocks, en utilisant les produits les plus anciens en premier et en entreposant les produits plus r�cents derri�re, si n�cessaire;
  • �tiquetez clairement les stocks, en indiquant la d�signation des produits et la date d'entr�e en stock;
  • utilisez en premier les sacs endommag�s.

(h) Veillez � la propret� des zones de stockage en balayant le sol et en nettoyant r�guli�rement les murs, en enlevant les produits renvers�s et les sacs d�chir�s.

(i) Gardez des relev�s pr�cis d'inventaire (voir section 16.6).

Dur�e d'entreposage de s�curit� pour les produits alimentaires
stock�s dans de bonnes conditions

144b.GIF (9418 byte)

Stockage de petites quantit�s d'aliments piscicoles

6. Si les quantit�s de produits d'alimentation entrepos�es ne sont pas importantes, une m�thode s�re de les entreposer consiste � utiliser des r�cipients propres, par exemple des f�ts m�talliques ou des caisses en bois, Vous pouvez �galement utiliser des bacs de stockage en bois. Ces bacs peuvent aussi servir � conserver des aliments de compl�ment trait�s, par exemple un m�lange broy� de plusieurs ingr�dients pr�t � �tre distribu� aux poissons tout au long de la semaine.

Espace d'entreposage n�cessaire

7. Le tableau 30 permet d'estimer facilement l'espace d'entreposage n�cessaire. Pour chaque produit d'alimentation, d�terminez la quantit� maximale � stocker dans de bonnes conditions de s�curit� (voir paragraphe 5). Calculez la volume correspondant. Ajoutez 20 pour cent de ce volume afin d'estimer l'espace de stockage minimal n�cessaire.

Note. Si la composition des m�langes alimentaires est susceptible de changer, calculez les volumes d'entreposage sur la base de l'ingr�dient qui n�cessite l'espace de stockage le plus grand,  

Exemple

Supposons qu'au cours des trois prochains mois il faille stocker 1 250 kg d'issues de riz, 800 kg de son de riz et 650 kg de tourteaux de graines de coton, Les volumes correspondants de produits alimentaires, sur la base des volumes sp�cifiques de ces derniers (tableau 30), sont les suivants:

issues de riz: 2.1 l/kg x 1250 kg  = 2625 l
son de riz: 3.1 l/kg x 800 kg   = 2480 l
tourteaux de graines de coton: 1.5 l/kg x 650 kg =   975 l
volume total    6 080 l

L'espace minimal d'entreposage requis est donc de 6080 l + (6 080 l x 0.20) = 6080 l + 1216 l = 7296 I, soit 7300 l = 7.3m3

10.6   Traitement des produits d'alimentation

1. Dans les petites fermes piscicoles rurales, les produits d'alimentation disponibles sur place sont g�n�ralement distribu�s au poisson � l'�tat naturel. Lorsque la production augmente, on proc�de toutefois � un certain type de traitement pour am�liorer l'utilisation des produits d'alimentation disponibles et r�duire les co�ts correspondants. Cette fa�on de proc�der peut impliquer une ou plusieurs op�rations successives telles que broyage, tamisage, m�lange, �tuvage, s�chage et compaction.

Distribution de produits de la taille ad�quate

2. Vous avez vu pr�c�demment (voir section 10.2) que la taille des particules alimentaires doit �tre soigneusement adapt�e � la taille des poissons ainsi qu'� l'esp�ce consid�r�e. Il est possible de modifier la taille des particules alimentaires en les broyant, en les �crasant, en les pilonnant ou en les moulant. Il est aussi pr�f�rable de hacher ou de r�duire en pulpe les herbes et les diff�rents mat�riaux v�g�taux avant de les distribuer. Dans le cas de tr�s petits poissons, il est particuli�rement important d'adapter la taille des particules alimentaires � la taille de leur bouche, en tamisant en cons�quence les produits secs qui leur sont destin�s,

3. Rappelez-vous cependant de ne r�duire la taille des particules que dans la mesure o� cela est n�cessaire; en effet, plus les particules sont petites:

  • plus cela demande de travail;
  • plus les �l�ments nutritifs sont perdus lors de leur dissolution dans l'eau;
  • plus les pertes de nourriture au profit d'autres petits animaux sont importantes;
  • plus la nourriture se d�compose rapidement dans l'eau;
  • plus les poissons de taille importante ont de difficult�s � se nourrir convenablement

M�lange de plusieurs produits d'alimentation

4. Le m�lange de deux ou plusieurs produits d'alimentation peut pr�senter diff�rents avantages.

(a) L'aliment piscicole est mieux �quilibr� d'un point de vue nutritionnel. Cette consid�ration est particuli�rement importante pour les g�niteurs et les juv�niles.

(b) Les ingr�dients disponibles sur place sont mieux utilis�s,

(c) Les produits d'alimentation liquides peuvent �tre utilis�s plus efficacement, �tant absorb�s par diff�rents produits secs (voir paragraphes 13 et 14).

5. Les produits secs et humides peuvent �tre m�lang�s de diff�rentes fa�ons.

  • � la main ou � la pelle, sur une surface propre;
  • par malaxage et pilage au moyen d'un pilon et d'un mortier;
  • dans une b�tonni�re propre.

6. Faites attention:

  • mesurez les quantit�s correctes de chaque ingr�dient (voir section 10.4);
  • �vitez de contaminer l'aliment piscicole, par exemple par un pesticide ou par d'autres produits chimiques entrepos�s � proximit�

Cuisson ou �tuvage des produits d'alimentation

7. La cuisson ou l'�tuvage de certains produits d'alimentation peut �tre indispensable principalement pour donner au m�lange une consistance adh�sive en g�latinIsant les amidons pr�sents et en obtenant ainsi un aliment plus stable dans l'eau (voir paragraphe 10). Cette op�ration peut en outre contribuer � am�liorer la digestibilit� de certains aliments et par cons�quent leur utilisation par les poissons, et par ailleurs � d�truire les organismes ind�sirables pr�sents dans le produit.

8. Ce traitement est facilit� par l'usage d'un appareil de cuisson de fabrication artisanale. M�langez soigneusement les diff�rents ingr�dients, par exemple dr�che de brasserie et son de riz. Etuvez ce m�lange humide pendant 30 minutes de fa�on � obtenir une masse humide, susceptible d'�tre m�lang�e � d'autres produits secs, par exemple des tourteaux d'ol�agineux et de la farine de sang, sans nouvelle addition d'eau.

Parties d'un apparell de cuisson artisanal et mat�riaux utilis�s

Alimentation sous forme compacte

9. Il est pr�f�rable de distribuer aux poissons une forme d'aliment sous laquelle les fines particules restent coll�es ensemble, de pr�f�rence � une forme d'aliment qui, sit�t jet�e dans l'�tang, se d�compose en de nombreuses petites particules.

10. Pour obtenir cette forme compacte, basez-vous sur les principes suivants.

(a) Utilisez uniquement des produits finement broy�s ou tamis�s. Chaque particule doit avoir moins de 2 mm, et de pr�f�rence moins de 1 mm.

(b) Augmentez l'humidit� en ajoutant:

  • un liquide: on utilise g�n�ralement de l'eau, mais de l'huile de poisson ou de l'huile v�g�tale peut lui �tre substitu�e et contribuer � accro�tre la valeur �nerg�tique de l'aliment; ou
  • un ingr�dient humide dot� de propri�t�s agglutinantes, qui am�liorera la stabilit� de la nourriture sous l'eau; on utilise par exemple des amidons de pommes de terre cuites, de manioc ou de c�r�ales (voir paragraphe 7), ou de l'argile jaune en poudre � raison de 5 � 6 pour cent du poids total.

(c) M�langez soigneusement jusqu'� ce que vous obteniez la consistance d'une p�te ferme. V�rifiez-en le caract�re adh�sif en serrant une boule de p�te dans la main. Elle doit conserver la forme qui lui �tait imprim�e une fois la pression disparue.

(d) Divisez la p�te en portions individuelles,

(e) Donnez � chaque portion la forme la mieux adapt�e aux poissons (par exemple, plaquette, gros morceau ou boule humide). Un hachoir � viande permet de fabriquer des granul�s humides.

(f) Utilisez cette nourriture humide le m�me jour. Pour la conserver plus longtemps, s�chez-la comme indiqu� ci-dessous

11. Rappelez-vous:

  • n'ajoutez pas trop de liquide � la fois;
  • la stabilit� dans l'eau des aliments compos�s est d'autant plus grande que la structure de leur composants est plus fine.

Note: Il est possible de se procurer aupr�s de fournisseurs sp�cialis�s des granul�s secs de divers calibres et qualit�s, destin�s � servir d'aliments piscicoles compos�s et �quilibr�s dans des syst�mes d'�levage plus intensifs o� l'alimentation naturelle devient une source secondaire d'�l�ments nutritifs.

S�chage des produits d'alimentation liquides et humides

12. Les produits d'alimentation liquides et humides, tels que sang animal, contenu de panse de bovins et dr�che de brasserie, doivent �tre s�ch�s avant leur entreposage. Vous venez de voir par ailleurs que les produits d'alimentation humides doivent �galement �tre s�ch�s avant leur entreposage; la lecture des paragraphes qui suivent vous apprendra quelques moyens simples utilisables � cet effet. Cependant, n'oubliez jamais que vous devez:

  • s�cher aussi vite que possible les produits, afin d'�viter leur fermentation et l'apparition de moisissures;
  • atteindre une humidit� finale �gale ou inf�rieure � 10 pour cent;
  • utiliser des surface de s�chage propres;
  • prot�ger les produits en cours de s�chage contre l'humidit� excessive et la pluie au moyen de bacs ou de treillis amovibles si n�cessaire;
  • placer les produits � l'abri des oiseaux et autres animaux;
  • emp�cher toute contamination

13. Une m�thode simple de s�chage consiste � m�langer des produits humides avec des produits secs, par exemple des sons de c�r�ales ou des tourteaux d'ol�agineux, de fa�on � absorber progressivement l'humidit� exc�dentaire. Ensuite, un m�lange semi-humide peut �tre plus rapidement s�ch�.

Traitement de sang frais

14. Proc�dez de la fa�on suivante pour traiter simplement et rapidement du sang frais:
.

(a) Placez de la chaux en poudre fine au fond d'un seau de collecte du sang. Utilisez de pr�f�rence de la chaux vive � raison de 1 g pour 100 g de sang (voir section 5.2), Il est possible d'utiliser de la chaux �teinte dans une proportion de 3 pour cent. On consid�re que 1 l de sang p�se 1 kg

(b) Remplissez le seau de sang,

(c) Remuez soigneusement jusqu'� ce que le sang durcisse pour former une masse noire d'aspect caoutchouteux.

(d) Etalez le sang durci en une couche mince sur une surface propre, � un endroit expos� au soleil. Vous pouvez travailler sur des sacs, des nattes ou une plate-forme. Vous pouvez aussi utiliser un s�choir solaire (voir paragraphes 17 � 20).

Note: Le sang trait� � la chaux ne colle pas et ne se d�compose pas. Il n'attire pas les mouches. Le calcium suppl�mentaire qu'il contient a pour effet d'accro�tre sa valeur nutritive.

Traitement du contenu de panse frais

15. Le m�lange non dig�r� pr�sent dans les trois premi�res poches stomacales des herbivores, par exemple des bovins, ovins et caprins, appel� contenu de panse (ou de rumen), peut g�n�ralement �tre obtenu aupr�s des abattoirs locaux. Recueillez-le dans un r�cipient tel qu'un demi-f�t et traitez-le comme suit.

(a) Choisissez une surface directement expos�e au soleil.

(b) Etalez le contenu de panse sur des nattes, des t�les ondul�es, des plateaux en bois ou une plate-forme en b�ton; l'�paisseur de la couche �tal�e ne doit pas d�passer 5 � 7 cm.

(c) Ratissez de temps � autre le produit au cours du s�chage.

(d) Apr�s avoir s�ch� le produit, il est facile de le piler au moyen d'un pilon et d'un mortier

16. Vous pouvez aussi utiliser un s�choir (voir paragraphes 17 � 22), qui facilitera cette op�ration, m�me en l'absence de soleil.

Construction d'un s�choir solaire simple

17. Il est facile de construire un s�choir solaire simple avec des perches de bambou et des feuilles de plastique. Pour obtenir un r�sultat satisfaisant, il faut des feuilles de plastique transparentes et des feuilles de plastique opaques (noires ou vertes). Une chemin�e am�liore la circulation d'air autour du mat�riau � s�cher et �vacue l'air chaud humide. Choisissez un emplacement parfaitement expos� au soleil et suffisamment � l'abri des vents forts, pour prolonger la dur�e de vie des feuilles de plastique.

Fabrication d'un s�choir solaire calorifug�

18. Un s�choir solaire calorifug� permet de maintenir des temp�ratures de s�chage �lev�es; il peut �tre r�alis� en bois et au moyen de feuilles de plastique en proc�dant comme suit:

(a) Construisez une boite ext�rieure de 240 cm x 120 cm et de 22,5 cm de profondeur:

  • installez-la sur quatre pieds de 15 cm de haut;
  • percez trois rang�es de trous de 5 cm de diam�tre, espac�s de 15 cm, dans le fond de la bo�te;
  • percez une rang�e de trous de 5 cm de diam�tre, espac�s de 15 cm, dans les c�t�s de la boite;
  • le long du bord sup�rieur des c�t�s, d�coupez une s�rie d'encoches de 2,5 cm x 7,5 cm, tous les 30 cm (voir sch�ma).

(b) De mani�re analogue, construisez une bo�te int�rieure de 210 cm x 90 cm et de 15 cm de profondeur:

  • adaptez cette bo�te � l'int�rieur de la bo�te ext�rieure, de fa�on qu'elle soit plac�e au milieu � environ 15 cm des parois de la boite ext�rieure;
  • percez une s�rie de trous de 5 cm dans le fond, face aux trous de la boite ext�rieure;
  • enlevez la bo�te int�rieure de la boite ext�rieure et mettez-la de c�t�
S�choir solaire artisanal en bois

(c) Pr�parez trois battes d'environ 10 cm de large, de 220 cm de long et de 5 cm d'�paisseur:

  • percez dans chacune d'elle une s�rie de trous de 5 cm correspondant exactement aux trous perc�s dans le fond de la bo�te ext�rieure;
  • fixez chaque batte au fond de la bo�te ext�rieure le long d'une s�rie de trous, et v�rifiez que les trous soient bien les uns en face des autres;
  • remplissez les espaces compris entre les battes avec un mat�riau calorifuge, par exemple de l'herbe ou des feuilles s�ches, des copeaux de bois, de la paille de riz, etc.

(d) Replacez la bo�te int�rieure dans la bo�te ext�rieure, de mani�re que les trous du fond correspondent exactement aux trous des battes.

(e) Garnissez les espaces s�parant les deux bo�tes avec un mat�riau calorifuge analogue, � peu pr�s jusqu'� mi-hauteur de la boite int�rieure.

(f) Peignez toutes les surfaces int�rieures en noir mat afin de favoriser l'absorption et la r�tention de la chaleur.

(g) Construisez le couvercle du s�choir:

  • abriquez un cadre en bois de 250 cm x 135 cm;
  • au centre de sa largeur, fixez debout une planche de 250 cm de long et de 10 cm de large/haut;
  • fixez une feuille de plastique transparent sur le fond du cadre;
  • fermez la partie sup�rieure du cadre au moyen d'une deuxi�me feuille de plastique transparent, en formant une l�g�re pente de part et d'autre de la planchette centrale;
  • fixez ses c�t�s au fond du cadre et par-dessus les c�t�s de la premi�re feuille de plastique

(h) Construisez deux plateaux de s�chage � installer au-dessus de la bo�te int�rieure:

  • construisez des cadres en bois de 100 cm x 105 cm et d'environ 17 cm de haut;
  • munissez chacun d'eux d'une base en treillis m�tallique fin

Construction d'un couvercle

19. S�chage au soleil de sang, de contenu de panse ou autres mat�riaux:

  • installez les deux plateaux dans le s�choir solaire;
  • �talez r�guli�rement le produit sur les plateaux en une couche mince;
  • placez le couvercle au-dessus du s�choir;
  • le s�chage s'effectue gr�ce � la circulation d'air; l'air frais p�n�tre par les trous perc�s � la base des bo�tes, s'�chauffe, s�che le contenu et ressort par les encoches taill�es dans les c�t�s de la bo�te ext�rieure;
  • ratissez fr�quemment le produit s�ch�;
  • poursuivez la s�chage jusqu'� ce que l'humidit� du produit soit inf�rieure � 10 pour cent

20. Pour obtenir les meilleurs r�sultats:

  • utilisez le dispositif par temps ensoleill�, pour accumuler de la chaleur dans le s�choir (en raison du mat�riau calorifuge qu'il contient, le s�choir continue � fonctionner pendant des passages nuageux occasionnels);
  • prot�gez le s�choir du vent pour limiter la d�t�rioration des feuilles de plastique;
  • r�parez la couverture de plastique d�s qu'elle est endommag�e, afin d'assurer la pr�sence d'une couche d'air calorifuge retenue entre les deux feuilles de plastique;
  • s'il faut augmenter la circulation d'air, percez d'autres trous dans les parois des boites, en prenant soin de raccorder les trous int�rieurs et ext�rieurs par des tubes de bambou, de plastique ou m�talliques, et d�coupez des encoches suppl�mentaires permettant � l'air de s'�chapper;
  • sinon, pour am�liorer encore la circulation d'air, il est possible d'utiliser une "chemin�e" (voir paragraphe 17). L'installation d'un simple volet permet de r�gler le d�bit d'air.

Fabrication d'un s�choir "tout temps"

21. Le s�choir pr�c�dent fonctionne bien par temps ensoleill�. Si le s�chage doit se poursuivre pendant de longues p�riodes de temps nuageux ou pluvieux, il y a parfois int�r�t � construire un s�choir �tout temps� muni d'un syst�me de chauffage. Il peut en outre servir de s�choir solaire par temps ensoleill�.

22. A cet effet, vous devez fabriquer une structure permanente, au moyen de briques, de b�ton ou de pierres. Les dimensions int�rieures peuvent �tre identiques � celles du s�choir solaire ci-dessus. Les principales diff�rences sont les suivantes.

a) Construisez le foyer en argile, en briques ou avec une partie d'un f�t m�tallique. L'extr�mit� de ce foyer doit �tre plac�e face aux vents dominants.

b) Raccordez � ce foyer un long tube m�tallique d'�vacuation des gaz de combustion, qui fait �galement office de chemin�e. Munissez la chemin�e d'un registre pour interrompre le tirage en p�riode d'utilisation comme s�choir solaire.

c) Pr�voyez une ventilation int�rieure au moyen de tubes de bambou perfor�s (de 5 � 7,5 cm de diam�tre (voir Les �tangs et leurs ouvrages, section 3.1). Installez-les au-dessus du tuyau d'�vacuation des gaz de combustion et � travers le s�choir.


Construction d'un s�choir tout temps en ma�onnerie