COMITE DES PRODUITS

Soixante-deuxième session

RAPPORT DE LA DIX-SEPTIEME SESSION DU GROUPE INTERGOUVERNEMENTAL SUR LA VIANDE

Le Cap (République sud-africaine)
12-14 novembre 1998

Table des matières

I. INTRODUCTION

II. PRINCIPALES QUESTIONS GENERALES ET ECONOMIQUES

III. ACTIVITES INTERNATIONALES CONCERNANT
L'ELEVAGE ET LA VIANDE

IV. AUTRES QUESTIONS


1. La dix-septième session du Groupe intergouvernemental sur la viande s'est tenue au Cap du 12 au 14 novembre 1998 à l'aimable invitation du Gouvernement de la République sud-africaine. Y ont participé des délégués des pays et organisations membres suivants: Autriche, Côte d'Ivoire, Danemark, Equateur, Erythrée, Communauté européenne, France, Allemagne, Indonésie, Japon, Kenya, Lesotho, Madagascar, Mali, Namibie, Nouvelle-Zélande, Nigéria, Afrique du Sud, Espagne, Soudan, Suède, Tunisie, Ouganda, Etats-Unis d'Amérique, Zambie et Zimbabwe. Des observateurs étaient également présents, représentant le Fonds commun pour les produits de base, l'Institut international de recherche sur l'élevage (ILRI) et l'Office international de la viande (OIV).

2. Le Ministre de l'agriculture et des questions foncières, M. Derek Hanekom, a souhaité la bienvenue aux délégués participant à la dix-septième session du Groupe intergouvernemental sur la viande, qui a été convoquée dos à dos avec le Séminaire sur le cuir "Meet in Africa" organisé par le Centre du commerce international CNUCED/OMC, et il a souligné l'importance du secteur de l'élevage pour les économies africaines. La représentante de la FAO en Afrique du Sud, Mme Florence Chenoweth, a remercié le Gouvernement de la République sud-africaine pour son hospitalité, au nom du Directeur général de la FAO. M. W.A. Lamadé, Chef du Service des denrées alimentaires de base, a ouvert la session au nom du Directeur général.

3. Les participants ont élu M. G. Brückner (Afrique du Sud) au poste de Président, M. E. Zimmerl (Autriche) à celui de premier Vice-Président et le Ministre de l'élevage M. Rakotondrasoa (Madagascar) à celui de second Vice-Président.

4. L'ordre du jour provisoire (CCP:ME 98/1) a été adopté.

5. Le Groupe a remercié vivement le Gouvernement sud-africain d'avoir accueilli cette dix-septième session et offert l'hospitalité aux délégués.

6. Le Groupe a examiné la situation mondiale de la viande en 1998 et les perspectives pour 1999 sur la base du document CCP:ME 98/2. Il s'est inquiété du ralentissement de la croissance économique mondiale et des effets négatifs que peut avoir la crise financière d'un certain nombre de pays sur le secteur mondial de la viande. Les exportations à destination du marché russe se sont effondrées en août à la suite de la dévaluation du rouble, ce qui a eu pour effet de déprimer les cours internationaux du bœuf et surtout du porc. L'impact sur les prix intérieurs de la viande dans la CE a été aggravé par une contraction de la demande intérieure de viande de porc, qui a coïncidé avec la reprise de la consommation de bœuf après la crise de la "vache folle", et l'interruption des mesures d'abattage préventif de porcs introduites à la suite des poussées de peste porcine en 1997. Le Groupe a également noté que début 1998, la Nouvelle-Zélande a eu de graves problèmes de sécheresse, qui se sont traduits par une baisse des effectifs ovins et bovins et un recul attendu de la production de viande de bœuf et d'agneau en 1999. Des éclaircissements ont été demandés concernant les politiques suivies par plusieurs pays pour promouvoir les exportations en 1998, notamment sous la forme de garanties de crédit ou de dons. A cet égard, on a noté qu'une aide alimentaire pourrait avoir des effets néfastes sur le commerce et le secteur de la viande des pays bénéficiaires. Dans l'ensemble, le Groupe a reconnu que les problèmes économiques de plusieurs régions risquent de continuer à influer sur le secteur de la viande en 1999 et que l'on ne peut guère s'attendre à une forte reprise.

7. Le Groupe a passé en revue les perspectives à moyen terme de la viande jusqu'en 2005 sur la base du document CCP:ME 98/6. Il a noté que le document avait été préparé lors de la phase initiale de la crise économique qui frappe actuellement certaines régions. Les données présentées sur les diapositives se fondent toutefois sur les projections des revenus récemment révisées par la Banque mondiale.

8. Le Groupe a approuvé le document, dans ses grandes lignes. Il a noté que divers facteurs pourraient influer sur les tendances de la production, de la consommation et du commerce de viande jusqu'en 2005, mais que le principal d'entre eux est le ralentissement de la croissance économique en Asie, dans la Fédération de Russie et dans d'autres régions du monde. Certains délégués ont donc estimé que les projections étaient, par certains aspects, trop optimistes. On a signalé, en outre, que l'expansion prévue de la production de viande passe nécessairement par une hausse de la production de céréales fourragères, qui risque de ne pas se concrétiser compte tenu des volumes supplémentaires de céréales nécessaires à la satisfaction des besoins alimentaires d'une population humaine en expansion.

9. Dans l'ensemble, le Groupe a reconnu qu'il est difficile, vu l'incertitude ambiante, d'évaluer les perspectives à moyen terme de la viande. Il a donc estimé que les projections devraient être ajustées pour tenir compte de l'évolution de la conjoncture économique. En conséquence, le Groupe a exhorté le Secrétariat à préparer une version révisée des projections sur la viande pour sa prochaine session, en espérant qu'il sera alors plus facile de prédire l'évolution de la situation mondiale.

10. Cette question a été examinée sur la base du document CCP:ME 98/7. Le Groupe a reconnu que la question des biotechnologies mérite toute son attention. Ce nouveau concept scientifique s'applique à de nombreux domaines, tels que la manipulation génétique, la santé animale, l'amélioration des rendements et la mise au point de nouveaux produits animaux, mais il soulève également des questions de santé publique, de sécurité du consommateur et des problèmes d'environnement et d'éthique. Les biotechnologies pourraient avoir aussi une incidence économique sur le secteur de l'élevage, y compris le commerce des produits animaux. A cet égard, on a souligné que les progrès réalisés dans le domaine des biotechnologies, visant à améliorer la productivité de l'élevage dans les pays en développement, pourraient avoir des avantages considérables pour ce groupe de pays. Le Groupe a toutefois noté que dans les domaines où les recherches sur les biotechnologies sont effectuées et financées principalement par le secteur privé des pays développés, les pays en développement pourraient difficilement accéder aux résultats de la recherche.

11. Le Groupe a reconnu que, compte tenu de la nouveauté de ces technologies, il fallait adopter une approche prudente s'agissant des applications commerciales à grande échelle, car elles pourraient avoir des conséquences à long terme qui ne sont pas encore pleinement comprises. A cet égard, on a souligné l'importance fondamentale d'une évaluation détaillée des risques pour les produits et processus biotechnologiques. On a également souligné que les résultats de ces analyses des risques devraient être largement diffusés pour permettre aux producteurs et aux consommateurs de se décider en toute connaissance de cause sur l'utilisation des technologies et les produits obtenus par manipulation génétique en se basant sur les informations et un étiquetage clairs, comme c'est actuellement le cas dans certains pays. Le Groupe a donc demandé au Secrétariat d'entreprendre les travaux suivants:

12. Le Groupe a passé en revue l'évolution des politiques adoptées par les gouvernements dans le secteur de l'élevage et de la viande depuis sa dernière session en 1996, sur la base du document CCP:ME 98/3 et de son supplément. Ces documents ont été établis à partir de données fournies en réponse à un questionnaire du Secrétariat et d'autres sources d'informations. Le Groupe a reconnu que des progrès ont été réalisés depuis la dernière étude en matière de réduction des effets de distorsion des politiques adoptées par les gouvernements, comme les mesures de protection douanière et de subventions à l'exportation excessives. Certains se sont inquiétés de la lenteur de ces progrès et de l'application accrue des systèmes de garanties de crédit à l'exportation. Plusieurs délégués ont fourni des éclaircissements et des informations à jour sur les politiques suivies par leurs pays. Le Groupe a été informé de la proposition de réforme de la Commission de la CE, Agenda 2000.

13. Le Groupe a été informé du dilemme auquel sont confrontés certains pays africains. D'un côté, leurs exportations sont freinées par les normes insuffisantes appliquées dans les abattoirs, par rapport aux exigences des pays importateurs, mais de l'autre, des importations subventionnées à bon marché ont une incidence négative sur le secteur de la viande de ces pays et rendent plus difficile l'allocation des ressources nécessaires à l'amélioration de ces abattoirs. Un appel a donc été lancé pour la fourniture, notamment à l'Afrique, d'une aide à l'amélioration des abattoirs, qui devrait à son tour faciliter le renforcement de la législation sur la santé animale et l'hygiène des viandes, actuellement mise en place. Dans un domaine connexe, on a appelé l'attention du Groupe sur la nécessité de respecter des normes appropriées de production animale. On a toutefois noté qu'il est difficile d'établir des normes à l'échelle planétaire car celles-ci dépendent de tout un système de valeurs culturelles. En conclusion, le Groupe a reconnu qu'un nombre croissant de questions d'ordre économique, technique et scientifique ont une incidence sur les politiques suivies par les gouvernements et que ces questions devraient être prises en considération dans les prochaines analyses.

14. Le Groupe a appuyé les recommandations figurant au paragraphe 35 du document. En outre, il a demandé au Secrétariat de suivre, compte tenu des ressources disponibles, les activités réalisées par les gouvernements et les instituts de recherche concernant l'incidence que des flambées de maladies transmissibles dans les principaux pays exportateurs pourraient avoir sur la production, la consommation et le commerce de la viande ainsi que sur d'autres aspects économiques et de faire rapport à ce sujet.

15. Le Groupe a approuvé les propositions visant à modifier les directives pour une coopération internationale dans le secteur de l'élevage et de la viande contenues dans le document CCP:ME 98/4, propositions établies à partir des réponses fournies au questionnaire distribué aux membres.

Mécanisme pour la prise de décisions entre les sessions du Groupe concernant le parrainage de projets à soumettre au Fonds commun pour les produits de base

16. Le Groupe a reconnu qu'il devait, entre ses sessions, faire progresser les activités relatives aux projets et prendre des décisions sur des questions intéressant le Fonds commun pour les produits de base, notamment en ce qui concerne sa fonction de parrainage; à cette fin, le Groupe a approuvé en principe le mécanisme proposé aux paragraphes 8 et 9 du document CCP: ME 98/5 et créé un Sous-Groupe chargé des questions intersessions concernant le Fonds commun pour les produits de base, composé du Président et des deux Vice-Présidents. Le Groupe a estimé que le Sous-Groupe devra absolument faire appel à des compétences spécialisées provenant de diverses sources pour remplir cette tâche. Une source de compétences spécialisées pourrait être les divisions techniques de la FAO, étant entendu que l'Organisation ne serait agent d'exécution du projet que dans des cas exceptionnels, de façon à éviter des conflits d'intérêt. Les travaux du Sous-Groupe n'entraineraient aucune dépense supplémentaire pour la FAO.

Mécanisme intersessions pour la supervision des projets du Fonds commun pour les produits de base

17. Le Groupe a reconnu que pour remplir ses obligations à l'égard du Fonds commun pour les produits de base en qualité d'organe chargé de la supervision des projets, il devait adopter des mécanismes assurant la continuité de la supervision entre ses sessions qui soient à la fois efficients et souples. Après avoir examiné les incidences logistiques et financières d'une éventuelle délégation de ces fonctions à un organe externe, le Groupe est convenu de suivre l'exemple donné par d'autres groupes intergouvernementaux placés sous l'égide de la FAO et il a créé un Groupe d'experts chargé de la supervision, à titre temporaire. Ce Groupe comprendrait trois membres ayant les compétences techniques requises dans chaque domaine couvert par le projet. L'un d'entre eux serait un fonctionnaire de la FAO chargé d'assurer un lien approprié avec l'Organisation, qui assure le secrétariat du Groupe. Le Groupe d'experts chargé de la supervision analyserait les rapports sur l'exécution des projets; il examinerait la situation financière, les transactions et les résultats obtenus, et il vérifierait s'ils sont conformes aux objectifs du projet. Le mandat de l'agent d'exécution du projet serait celui qui est indiqué à l'Annexe A du document CCP: ME 98/5. Ce mécanisme resterait en vigueur jusqu'à la prochaine session du Groupe, qui passera en revue son efficacité et prendra une décision concernant son avenir.

Examen de l'exécution de la phase I et parrainage de la phase II du projet "Développement et promotion des produits carnés à valeur ajoutée en Afrique subsaharienne"

18. Le Groupe a passé en revue l'état d'avancement du seul projet sur la viande financé à ce jour par le Fonds commun pour les produits de base, intitulé "Développement et promotion des produits carnés à valeur ajoutée en Afrique subsaharienne" pour la phase I, sur la base du rapport d'évaluation à mi-parcours (CCP: ME 98/CRS1) établi par Winrock International, qui était chargé de la supervision. Après lecture de ce rapport, certains délégués ont demandé des éclaircissements sur certains aspects opérationnels de la mise en oeuvre du projet. On a précisé que les projets réalisés dans les pays en développement ne peuvent pas être soumis aux mêmes critères d'évaluation stricte que ceux exécutés dans les pays développés. Le Groupe est convenu de déléguer le suivi de l'examen du rapport à mi-parcours au Sous-Groupe chargé des questions intersessions concernant le Fonds commun pour les produits de base, dont la création est mentionnée au paragraphe 17 ci-dessus. Le Sous-Groupe demanderait des éclaircissements sur certains aspects de l'exécution du projet. S'il obtient de Winrock International l'assurance qu'une solution adéquate a été apportée aux problèmes, le Sous-Groupe pourrait, au nom du Groupe, parrainer la seconde phase du projet "Développement et promotion des produits carnés à valeur ajoutée en Afrique subsaharienne", soumis par le Gouvernement ougandais.

Nouveaux projets en cours de formulation soumis au Groupe pour examen

19. Le Groupe a examiné un aperçu du projet soumis par le Bureau régional de la FAO pour l'Asie et le Pacifique et quatre aperçus de projet présentés par l'ILRI. Ces projets, décrits dans le document CCP: ME 98/CRS2, sont les suivants:

20. Le Groupe a fait observer que s'il avait reçu les aperçus de projet dans de meilleurs délais, il aurait été à même d'examiner de façon approfondie les objectifs et les composantes des projets. Reconnaissant l'importance considérable de ces projets pour les pays en développement concernés, il a approuvé en principe les cinq propositions de projet. Le Sous-Groupe chargé des questions intersessions concernant le Fonds commun pour les produits de base, décrit au paragraphe 17 ci-dessus, a été prié de superviser les mesures à prendre pour formuler des propositions complètes de projet et, lorsqu'il aura constaté que les critères établis par le Fonds communs sont réunis, il les soumettra au nom du Groupe au Comité consultatif et au Comité exécutif du Fonds commun.

21. Le délégué de l'Office international de la viande, organisation à but non lucratif visant à promouvoir le commerce de la viande et autres produits animaux, a informé le Groupe de ses activités, y compris de son calendrier de conférences. Le délégué du Fonds commun pour les produits de base a noté que les activités de mise en valeur des produits de base de son organisation dans les pays d'Afrique australe pourraient bénéficier des compétences considérables disponibles dans de nombreux pays non membres, dont l'Afrique du Sud, si ceux-ci décidaient de devenir membres. Le délégué de l'ILRI a informé le Groupe que son institut dispose de compétences scientifiques considérables et qu'elle est désireuse de travailler en collaboration plus étroite avec d'autres organisations, notamment la FAO, au suivi des questions de biotechnologie.

22. Le premier Vice-Président de la sixième session du Sous-Groupe des cuirs et peaux, M. E. Zimmerl, a présenté le rapport du Sous-Groupe figurant dans le document CCP: ME 98/8. Le Groupe intergouvernemental sur la viande a approuvé le rapport du Sous-Groupe.

23. Le Groupe a demandé au Directeur général de fixer la date et le lieu de la dix-huitième session en consultation avec le Président, compte tenu des ressources disponibles et du calendrier des autres réunions.