CL 115/INF/24


 

Conseil

Cent quinzième session

Rome, 23 - 28 novembre 1998

RÉACTIONS DE LA FAO FACE AUX
CATASTROPHES NATURELLES RÉCENTES

 

 

1. Les membres du Conseil sont au courant de la série exceptionnelle de catastrophes naturelles survenues récemment, qui ont tout particulièrement frappé l'Asie et l'Amérique latine. La FAO tient à décrire les graves conséquences de ces catastrophes naturelles dans ces régions, ainsi que les activités entreprises à ce jour par l'Organisation pour faire face à certains de leurs effets. La FAO veut également évoquer les activités envisagées pour aider à relever l'agriculture dans les pays concernés. La présente analyse couvre la période allant de juillet à novembre 1998.

2. En Asie, des pluies abondantes et des inondations ont provoqué de graves dégâts dans plusieurs pays, notamment au Bangladesh, en Chine et dans certaines zones de l'Inde et des Philippines. Des milliers de personnes auraient péri et les cultures et les infrastructures auraient été gravement endommagées. Au Cambodge, les cultures ont souffert de la sécheresse et au Viet Nam, les cultures et les biens auraient été endommagés d'abord par la sécheresse, puis par des inondations.

3. Dans les Caraïbes, l'ouragan "Georges" a provoqué des dégâts à Antigua-et-Barbuda, à Cuba, en République dominicaine, en Haïti et à Saint-Kitts-et-Nevis.

4. En Amérique centrale, l'ouragan "Mitch" a eu des effets dévastateurs, provoquant de nombreuses pertes de vies humaines et des dégâts sans précédent aux infrastructures et à la production agricole. Le Honduras et le Nicaragua ont été les pays les plus durement touchés. L'ouragan a également provoqué des dégâts importants au Guatemala et à El Salvador et, dans une moindre mesure, au Costa Rica, dans le sud-ouest du Mexique et au Belize.

5. Dans toutes ces situations, la FAO a travaillé en liaison étroite avec le PAM et le FIDA pour évaluer les besoins immédiats, assurer une approche coordonnée et, dans la mesure du possible, combiner les interventions pour le redressement des pays après les catastrophes.

6. En outre, la FAO participe activement à l'effort interinstitutions des Nations Unies d'aide aux victimes, en se concentrant sur la production vivrière et l'agriculture. Les interventions de la FAO prennent principalement les formes suivantes: évaluation des besoins, fourniture d'intrants agricoles et assistance technique pour la planification et la gestion du relèvement et de la remise en état durable des systèmes de production rurale.

7. L'Organisation utilise les ressources du Programme de coopération technique (PCT) pour aider les Etats Membres dans la tâche immédiate de redressement de l'agriculture, mais l'ampleur des dégâts est telle qu'un appui international massif s'impose. La FAO lancera des appels à la communauté internationale selon les besoins.

8. On trouvera ci-après une brève description des mesures prises par la FAO pour faire face aux principales situations d'urgence survenues au cours de cette période:

A. ASIE

9. Les abondantes pluies de mousson qui ont débuté dans la deuxième décade de juillet ont provoqué de vastes inondations dans les deux tiers du pays. Ces inondations ont provoqué des pertes de vies humaines et de vastes dégâts aux biens et infrastructures. Selon des rapports récents, plus de 1 000 personnes auraient péri. Environ 25 millions de personnes auraient été touchées par les inondations et des milliers d'entre elles seraient sans abri. Plus de 2 millions de têtes de bétail auraient également été touchées par les inondations.

10. Une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires, qui s'est rendue dans le pays en octobre, a constaté que les inondations exceptionnelles de mousson survenues de juillet à septembre ont provoqué la perte d'environ 2,2 millions de tonnes de riz.

11. Le 4 septembre 1998, un appel commun interinstitutions des Nations Unies pour les secours aux victimes des inondations au Bangladesh a été lancé, pour un montant total de 223 millions de dollars E.-U.. Le volet agricole de cet appel prévoit l'achat et la fourniture d'intrants agricoles aux agriculteurs les plus gravement touchés, pour un montant de 36 millions de dollars E.-U.

12. Une opération d'urgence en faveur des victimes des inondations a été approuvée conjointement par la FAO et le PAM en septembre pour un montant approximatif de 84,4 millions de dollars E.-U., en faveur de 19 millions de bénéficiaires, sur une période de cinq mois.

13. Le 18 septembre 1998, le Directeur général a approuvé une contribution de 250 000 dollars E.-U. du Programme de coopération technique de la FAO (PCT) pour la fourniture d'urgence de semences maraîchères aux agriculteurs touchés par les inondations au Bangladesh. Ce projet, destiné à 100 000 agriculteurs touchés par les inondations, est maintenant opérationnel.

14. En réponse à l'appel commun interinstitutions des Nations Unies pour les secours aux victimes des inondations au Bangladesh, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a annoncé le 22 septembre 1998, par l'intermédiaire du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, une aide d'un montant de 200 000 dollars E.-U. pour l'achat d'intrants agricoles par la FAO. Une proposition de projet intitulée "Fourniture d'urgence d'intrants agricoles aux agriculteurs marginaux et sans terre victimes des inondations, principalement aux ménages agricoles dirigés par des femmes, dans les cinq districts les plus durement touchés (Faridpur, Madaripur, Shariatpur, Gopalganj et Pirojpur)" a finalement été mise au point et l'on attend maintenant le transfert de fonds provenant du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.

15. Le 7 octobre 1998, un second projet d'aide d'urgence du PCT a été approuvé, prévoyant une contribution de 400 000 dollars E.-U. pour "la fourniture d'urgence de produits vétérinaires et de vaccins aux éleveurs touchés par les inondations au Bangladesh". Le projet est actuellement opérationnel.

16. Le 21 octobre 1998, le Bureau des opérations spéciales de secours de la FAO (TCOR) a envoyé sur le terrain, grâce à un financement du PCT, une mission chargée d'évaluer en détail les dégâts provoqués par les inondations dans le domaine des pêches et de l'élevage. La mission formulera des propositions de projet, assorties d'estimations détaillées des coûts et de calendriers de mise en application pour le relèvement à court terme, mais aussi à moyen/long terme, des secteurs des pêches et de l'élevage.

17. Cette année, l'arrivée tardive de la saison des pluies (juin-octobre) et les précipitations inférieures à la moyenne ont provoqué des dégâts aux cultures et retardé la récolte, notamment dans le sud du pays. On signale également des pénuries alimentaires dans le nord-est, qui avait souffert de la sécheresse en début d'année, et de nombreux ménages reçoivent actuellement une aide alimentaire d'urgence.

18. Le gouvernement a lancé un appel à la communauté internationale pour la livraison de 250 000 tonnes de riz, qui seraient distribuées aux populations touchées par la sécheresse.

19. Le Bureau des opérations spéciales de secours de la FAO (TCOR) a envoyé deux consultants sur le terrain en octobre pour évaluer en détail les dégâts provoqués par la sécheresse dans le secteur agricole et estimer les besoins les plus urgents. Les consultants identifieront et formuleront des projets agricoles détaillés, avec indication des coûts, pour faciliter le relèvement immédiat du secteur agricole. Ces projets seront soumis dès que possible à l'attention des donateurs.

20. En été, les inondations survenues dans le centre et le sud de la Chine ont détruit des millions d'hectares de terres agricoles, endommagé les infrastructures agricoles et dans certains cas retardé les semis des cultures tardives, dans le système de double récolte. La plupart des provinces touchées sont de grandes zones productrices de riz. Actuellement, la sécheresse sévit et a un effet négatif sur la croissance du blé d'hiver dans le nord et la maturation du riz tardif dans le sud.

21. Une opération d'urgence a été approuvée conjointement par la FAO et le PAM le 17 septembre 1998, pour un coût total de 87,7 millions de dollars E.-U. afin de venir en aide à 5,8 millions de personnes victimes des inondations sur une période de quatre mois, dans les provinces de Anhui, Hubei, Hunan et Jiangxi.

22. A la demande du Gouvernement de la République populaire de Chine, le Directeur général a approuvé, en août 1998, un projet du PCT intitulé "Fourniture d'urgence d'intrants agricoles de base aux agriculteurs touchés par les inondations dans les provinces de Jiangxi, Anhui et Hunan", pour un montant de 400 000 dollars E.-U. Tous les intrants agricoles ont été achetés et distribués aux bénéficiaires.

23. En septembre 1998, la FAO a participé à la mission de l'Equipe des Nations Unies pour la gestion des opérations en cas de catastrophe, qui était chargée d'évaluer les dégâts dans les zones touchées par les inondations en Chine. L'appel interinstitutions des Nations Unies correspondant pour "des secours d'urgence et des premières mesures de relèvement" a été lancé à Genève le 23 septembre 1998. Le Gouvernement suédois a annoncé à la FAO une aide de 90 000 dollars E.-U. pour une "évaluation détaillée des dégâts des inondations et la formulation de propositions de projet pour le relèvement de l'agriculture". La mission évaluera les dégâts des inondations dans les provinces de Hunan, Hubei et Heilongjiang et formulera des propositions de projet pour l'envoi de secours immédiats et le relèvement à court terme du secteur agricole. La mission, d'une durée de trois semaines, devrait partir le 25 novembre 1998.

24. Le 19 novembre 1998, le Directeur général a approuvé un second projet d'assistance d'urgence du PCT dans les provinces du Nord-Ouest, intitulé "Fourniture d'urgence d'intrants agricoles de base aux agriculteurs touchés par les inondations dans les provinces du nord-est", pour un montant de 400 000 dollars E.-U. Le projet vise à aider le gouvernement en fournissant des semences et des engrais aux agriculteurs les plus durement touchés par les inondations dans les provinces de Heilongjiang et Jilin et dans la région autonome de Mongolie intérieure.

25. Après les graves inondations et glissements de terrain survenus en septembre dans le Bengale occidental, TCOR a envoyé un consultant chargé d'évaluer les besoins d'urgence dans le secteur agricole. Il s'est également joint à la mission de l'Equipe interinstitutions des Nations Unies pour la gestion des opérations en cas de catastrophe. Le rapport de la mission sera achevé au début décembre.

26. Fin octobre, les typhons Zeb et Babs, qui se sont succédé à quelques jours d'intervalle, ont provoqué des dégâts pour l'équivalent de 650 000 tonnes de paddy à Luzon, qui est la principale région productrice de riz du pays.

Un consultant de la FAO évalue actuellement les dégâts et les informations sur les mesures de secours à prendre seront portées à l'attention de la communauté internationale des donateurs.

27. Le secteur agricole a souffert des intempéries. Cet été, plus de 3 millions de personnes ont souffert des effets d'une vague de sécheresse prolongée. En octobre-novembre 1998, il y a eu de graves inondations qui, selon le dernier rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires, en date du 6 novembre 1998, auraient détruit plus de 11 000 hectares de rizières dans la région centrale. Les dégâts sont estimés à 13,7 millions de dollars E.-U. La FAO recrute actuellement un consultant pour réaliser une évaluation détaillée des dégâts dans le secteur agricole et estimer les mesures à court terme nécessaires pour le relèvement de l'agriculture.

B. AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES

28. Des pluies d'ouragan, des inondations et des vents violents ont provoqué, à la fin septembre, de vastes dégâts aux logements ainsi qu'à l'agriculture, à l'élevage, aux forêts et aux pêches. Une demande d'aide pour le relèvement d'urgence de l'agriculture, récemment envoyée par le gouvernement, est à l'étude à la FAO.

29. En septembre, le pays a été touché par l'ouragan "Georges". La FAO a aidé le gouvernement à évaluer la situation et les besoins de relèvement immédiat de l'agriculture, de l'élevage et des pêches.

30. Une opération d'urgence a été approuvée en août; elle prévoyait la fourniture de 34 000 tonnes de secours alimentaires d'urgence, d'une valeur approximative de 20,5 millions de dollars E.-U., pour aider 615 000 personnes, principalement des mères allaitantes, des enfants en âge scolaire et des victimes de la sécheresse dans les provinces de l'est.

31. Le gouvernement a également envoyé une demande d'aide pour le relèvement d'urgence de l'agriculture et un projet du PCT a été élaboré pour une aide immédiate aux agriculteurs les plus gravement touchés. On prépare en outre également des aperçus de projets d'urgence, à soumettre à la communauté internationale des donateurs.

 

32. Fin septembre, des pluies torrentielles, des inondations et des vents très violents ont causé de lourdes pertes en vies humaines et laissé plus de 100 000 personnes sans abri. Certaines des zones touchées figurent parmi les principales régions agricoles du pays. Selon une évaluation des dégâts provoqués dans le secteur agricole, 90 pour cent des cultures vivrières et des cultures d'exportation auraient été endommagées à des degrés divers. Environ 190 000 hectares sous cultures vivrières auraient été gravement endommagés, dont environ 20 000 hectares de rizières. On signale également de graves dégâts dans les cultures du tabac et de la canne à sucre, sources importantes de devises. Les bananeraies ont également été dévastées, notamment dans le sud-ouest du pays. Les prix à la consommation de cet aliment de base ont fortement augmenté.

33. La communauté internationale fournit actuellement une aide alimentaire d'urgence à environ 25 000 personnes, ainsi que d'autres types de secours. Des plans sont actuellement établis pour le relèvement de l'agriculture dans les zones touchées. Des experts de la FAO ont effectué une évaluation des cultures et des approvisionnements alimentaires, ainsi que des besoins les plus urgents pour le relèvement de l'agriculture. La FAO a envoyé sur le terrain un spécialiste des opérations de TCOR pour aider à préparer, dans le cadre du PCT, un projet d'assistance immédiate aux agriculteurs les plus gravement touchés et formuler un programme de relèvement à court terme.

34. Fin septembre, pratiquement tout le pays a été affecté par les inondations et glissements de terrain provoqués par l'ouragan, ainsi que par des vents très violents. D'importants dégâts ont été causés au sorgho de la seconde campagne de 1998 et au mil, principalement cultivé sur le plateau central, dans la vallée de l'Artibonite, ainsi que dans le sud-ouest et le nord du pays. Dans les zones inondées, on signale la perte totale des haricots, des légumes, des racines et tubercules et d'autres aliments d'importance secondaire. Environ 80 pour cent des importantes bananeraies du sud-ouest auraient été dévastées. On signale également de fortes pertes parmi les petits animaux d'élevage.

35. L'aide alimentaire de la communauté internationale devrait maintenant augmenter vu l'importance des pertes subies. La FAO a pris l'initiative, en collaboration avec le Ministère de l'agriculture, d'évaluer les besoins les plus urgents dans le secteur de l'agriculture, de l'élevage et des pêches. Il y a dix jours, un rapport préliminaire a été distribué à la communauté des donateurs en Haïti et un appel, assorti de propositions de projet chiffrées, sera bientôt lancé.

36. Le pays a été touché, fin septembre, par des pluies d'ouragan, des inondations et des vents très violents. Environ 85 pour cent des logements ont été endommagés et de 3 000 à 3 500 personnes sont restées sans abri (sur une population totale de 39 000 habitants). Le secteur agricole a également été endommagé, notamment la culture de la canne à sucre, qui est la principale source de devises. Selon les premières estimations, environ 50 pour cent des plantations de canne à sucre auraient été détruites. Les bananeraies ont été gravement endommagées ainsi que d'autres cultures fruitières et cultures vivrières de moindre importance.

37. Le gouvernement a adressé une demande d'aide pour des secours alimentaires et le relèvement d'urgence de l'agriculture. Une proposition de projet du PCT est en cours de préparation, qui prévoit une aide d'urgence aux agriculteurs et pêcheurs sinistrés.

C. OURAGAN MITCH
(Honduras, Nicaragua, Guatemala, El Salvador, Costa Rica, sud-ouest du Mexique et Belize)

Effets de l’ouragan "Mitch" sur les cultures et les approvisionnements alimentaires –
Vue d’ensemble

38. Entre le 26 octobre et le 1er novembre, l’ouragan "Mitch" s’est abattu sur plusieurs pays d’Amérique centrale et ses pluies torrentielles et vents violents ont provoqué des inondations à grande échelle. Au 15 novembre, on avait confirmé le décès de 9 550 personnes et la disparition de 9 200 autres au Honduras, au Nicaragua, au Guatemala et à El Salvador. On estime à environ 3 200 000 personnes les victimes de l’ouragan dans ces pays, dont 138 000 ont perdu totalement leur logement ou ont vu leurs biens gravement endommagés. Des dégâts sans précédent ont été causés aux infrastructures et au secteur agricole dans ces pays. Le Honduras et le Nicaragua sont les pays les plus durement touchés. Le Guatemala et El Salvador ont été également affectés, tout comme, dans une moindre mesure, le Costa Rica, certaines zones du sud-ouest du Mexique et le Belize.

39. Vu les bons résultats de la première récolte céréalière de 1998, on avait espéré une reprise de la production, après les récoltes médiocres de l’année dernière, qui avaient souffert du phénomène "El Niño". Ces espoirs se sont envolés, car les champs ensemencés en cultures vivrières, principalement par des petits paysans, ont été littéralement emportés par les inondations dans chaque pays. Les plantations de bananiers, de caféiers et de canne à sucre, qui sont une source essentielle de devises, ont été dévastées dans plusieurs pays, tout comme d’autres produits d’exportation non traditionnels comme les melons, les fruits et les légumes. Les régions bananières du Guatemala et du Honduras, qui assurent ensemble plus de 10 pour cent des disponibilités mondiales, ont été gravement touchées et on signale des pertes allant de 60 à 90 pour cent. L’ouragan a provoqué d’immenses dégâts aux infrastructures agricoles et des milliers de personnes travaillant pour des sociétés agricoles axées sur l’exportation sont restées sans travail.

40. Des informations plus détaillées sur les graves dégâts aux cultures et les pénuries alimentaires en Amérique centrale figurent dans l’Alerte spéciale, publiée le 6 novembre 1998, par le Système mondial FAO d’information et d’alerte rapide.

Réaction

41. Un programme massif d’aide d’urgence a été lancé par la communauté internationale. Le Directeur général de la FAO et le Directeur exécutif du PAM ont approuvé conjointement une opération d’urgence d’un coût total de 58,4 millions de dollars E.-U., pour fournir une aide alimentaire sur six mois à 1,125 million de personnes touchées par l’ouragan au Honduras, au Nicaragua, au Guatemala et à El Salvador. A ce jour, des ressources financières considérables ont déjà été mobilisées, à la suite de l'appel lancé pour financer cette opération d'urgence.

42. Dès que l'aide immédiate nécessaire pour sauver des vies humaines aura été fournie, il faudra absolument lancer des programmes d’urgence afin de relever dès que possible le secteur agricole. A cet effet, depuis le début de la crise, le personnel de la FAO affecté à des projets de terrain aide les autorités gouvernementales à évaluer la situation et lancer des opérations de secours.

43. Les demandes de fournitures urgentes de semences et d’outils pour les agriculteurs sinistrés du Nicaragua et du Guatemala sont actuellement à l’étude au Siège et deux projets du PCT portant sur cette question devraient être approuvés dans les prochains jours. Cela permettra la livraison d’intrants agricoles de base pour les semis de la campagne "apante", prenant fin à la mi-décembre. Le Gouvernement des Pays-Bas a déjà annoncé à la FAO une aide financière pour les secours aux victimes d'El Salvador, du Honduras et du Nicaragua, qui sera fournie par l'intermédiaire des projets en cours de la FAO. La FAO est également en contact étroit avec un certain nombre d’autres donateurs qui ont indiqué qu’ils étaient disposés à fournir une aide.

44. A la demande des gouvernements du Nicaragua et du Honduras, la FAO et le PAM, en collaboration avec les autorités nationales pertinentes, procèdent à une évaluation détaillée de l’état des cultures et des approvisionnements alimentaires, ainsi que des besoins les plus urgents pour le relèvement de l’agriculture. Un programme d’intervention d’urgence sera élaboré sur la base des conclusions de ces missions, pour le relèvement immédiat du secteur agricole de chaque pays et sera soumis dès que possible aux donateurs. Les gouvernements des autres pays touchés par l’ouragan "Mitch" évaluent les dégâts en puisant dans leurs propres ressources et pourraient, par la suite, présenter des demandes d’assistance.

45. Les bureaux de la FAO à El Salvador, au Guatemala, au Nicaragua et au Honduras participent activement à la préparation de la contribution de la FAO à l’appel interinstitutions transitoire des Nations Unies pour l’ouragan "Mitch". Cet appel est destiné à couvrir les besoins les plus immédiats pour les six prochains mois. Il sera lancé dans les jours qui viennent et la FAO assurera le suivi de cette initiative avec les pays donateurs.

46. La FAO a participé à la réunion du Bureau de la coordination des affaires humanitaires/PNUD sur la réaction des Nations Unies devant la situation d’urgence provoquée par l’ouragan "Mitch", réunion convoquée à New York le mercredi 18 novembre 1998. La FAO participera également à la réunion de haut niveau organisée par la Banque interaméricaine de développement à Washington, les 10 et 11 décembre 1998, pour coordonner l’intervention des donateurs et des organismes en faveur de la reconstruction de la région.