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II- DESCRIPTION DES PECHERIES DES EAUX INTERIEURES

II-1. ZONE DE PECHE DU FARITANY DE TOAMASINA

II-1.1 LE LAC ALAOTRA

Le lac Alaotra forme plan d'eau le plus vaste de Madagascar. La surface d'eau libre est d'environ 22.000 ha. Le Lac mesure 40 km dans sa plus grande longueur et sa largeur varie de 3,5 km à 8 km. Les profondeurs maxima sont de l'ordre de 1,90 à 3,50 m.

Le lac reçoit sur sa rive Ouest trois rivières principales : l'Anony, le Sahamaloto et le Sahabe. Sur la rive Est prend naissance l'émissaires du Lac : la Maningory.

L'accès de la région est facile en toutes saisons grâce à une voie férrée (T.C.E.) et à des routes permanentes (RN 44 et RN 3a).

a) Caracteristiques des villages de pêcheurs

La localisation et la liste séquentielle des villages de pêcheurs figurent au schéma-2 et aux tableaux-1 et 7 respectivement. Le nombre total de village recensé durant cetee enquête (juillet 1989) s'élève à 67.

Il n'y a pas de véritable professionnel de la pêche dans ce Lac. Les riverains à dominance Sihanaka sont tous des cultivateurs (riz, arachide et manioc) et occasionnellement des éleveurs (volailles) et des pêcheurs.

A toute époque de l'année, il y a toujours un peu de pêche. Cette activité a réduit durant la saison des travaux agricoles (décembre à janvier et mai à août).

b) Effectifs de pêche

Les riverains du lac pratiquent peu ou prou la pêche à côté d'autres activités. Le nombre de pêcheurs dans ce sens atteint 1.920 dont 1880 pêcheurs piroguiers et 40 pêcheurs à pied.

On a recensé 1.278 pirogues monoxyles opérant sur le lac. L'examen des tableaux-2 et 8 permet d'identifier les principaux points de débarquement :

Les prix des pirogues varient de 10.000 FMG à 60.000 FMG avec une moyenne de 35.000 FMG (tableaux-3 et 9).

Pour ce qui est des engins de pêche, il ressort des tableaux-2 et 8 l'importance des éperviers et des filets maillants par rapport aux sennes : 1 053 éperviers, 1 031 filets maillants et 48 sennes. Leur prix moyen est de 45 000 FMG, 65 000 FMG et 510 000 FMG respectivement. Les effectifs et le prix moyen des engins de pêche traditionnelles sont indiqués aux tableaux-8 et 9.

c) Effort de pêche et capture

A partir des résultats de l'enquête cadre, la capture annuelle a été estimée à 3.079 t (tableau-4 et 10). La période la plus fructueuse se situe aux mois de février à mai, avec un rendement moyen de 20 kg par sortie de pêche. La fréquentation à la pêche est d'environ 20 sorties par mois durant cette période. Pendant les mois de septembre, octobre et novembre ils ne capturent qu'environ 5 kg de poissons par sortie.

Les tableaux-5 et 11 donnent une indication sur la composition des produits de la pêche au lac Alaotra. Ils permettent d'établir les classements suivants par ordre d'importance en poids du produit pêché : Tilapia, Carpe, Fibata (Ophiocephalus sp., Cyprin doré et Black-Bass. On peut trouver aussi sur la rive Est du lac les Crabes d'eau douce (Hydrotelphusa sp.), les Anguilles et le Marakely (Paratilapia sp.).

d) Vente de produits

Les produits sont généralement vendus à l'état frais sur le marché local (Ambatondrazaka, Amparafaravola et Tanambe). Une dizaine de villages seulement font du fumage pour les mareyeurs en provenance d'Antananarivo, Vavatenina et Fénérive-Est(tableaux-6 et 12).

II-1.2. LA REGION D'ANDILAMENA

La pêche dans cette région se pratique sur les petits lacs (Ambodivato et Antsomangana), les marais, les barrages et les canaux etablis par le Génie rural (Ambodivato, Bemaintso et Maromandia).

La localisation et la liste séquentielle des villages de pêcheurs figurent au schéma-3 et au tableau-13 respectivement. Durant l'exécution de l'enquête (juillet 1989), l'on a visité 16 villages de pêcheurs. Ce sont tous des villageois agriculteurs Sihanaka qui pêchent seulement pendant les cinq premiers mois de l'année.

On a recensé plus de pêcheurs à pied (210) que de pêcheurs piroguiers (116) dans la région (tableau-14). De ce même tableau, il ressort que sur 64 pirogues recensées, 60% se concentrent sur trois villages : Bemaintso(14pirogues), Ambohitradala (15 pirogues) et Antsomangana (10 pirogues). Les pirogues coûtent en moyenne 34.000 FMG (tableau-15).

Les éperviers (effectif = 204) semblent être plus utilisés que les filets maillants (effectif = 117). Les prix moyens respectifs de ces engins sont de 34.000 FMG et de 55.000 FMG. L'estimation des effectifs des engins de pêche traditionnelles et leur prix moyen sont donnés par les tableaux-14 et 15.

Le tableau-16 donne la tentative d'estimation de la production de la zone. IL apparait que : - les pêcheurs produisent 18 kg par sortie de pêche avec 18 sorties par mois en moyenne;

- la production totale annuelle est estimée à 146 t.

Les pêcheurs capturent principalement, par ordre d'importance, le Tilapia, la Carpe, le Cyprin doré et le Black-Bass. Dans le lac Antsomangana, on peut trouver aussi l'Anguille et le Marakely (Paratilapia sp. (tableau-17).

Les produits sont vendus exclusivement à l'état frais soit directement sur les marchés locaux (Andilamena et Antanimenabaka) soit par l'intermediaire des mareyeurs de la région même (tableau-18).

II.1.3. LA REGION DE DIDY

La pêche se pratique sur les rivières et les ruisseaux qui s'éparpillent dans la région. Elle est bien connue par son exploitation en anguille et en caridine.

La localisation des villages de pêcheurs figure au schéma-4. Lors de l'enquête (juillet 1989), l'on a recencé 16 villages de pêcheurs. Les villageois de la région pêchent occasionnellement en dehors des travaux agricoles. L'activité pêche est très réduite à partir du mois de septembre (tableau-19).

Sur les 162 pêcheurs récensés, plus de la moitié opère sans utilisé d'embarcation (tableau-20). La taille en effectif d'embarcation par village est très réduite. Au total on a recensé 50 pirogues monoxyle sur les 16 villages de pêcheurs visités. Le prix moyen des pirogues varie de 3.0000 FMG à 65.000 FMG (tableau-21).

Les pêcheurs piroguiers utilisent surtout comme engin de pêche l'épervier (effectif = 39). On note en particulier dans cette zone :

Il ressort du tableu-22 que la capture annuelle estimée de la région est de 118 t. Les pêcheurs produisent 13 kg par sortie avec 15 sorties par mois en moyenne. Ils capturent surtout des Caridines, des Tilapia et des Anguilles et en second lieu la Gambusie, le Cyprin doré et le Fibata (Ophiocephalus sp.) (tableau-23).

Les poissons sont vendus à l'état frais et les caridines; à l'état séché. Les produits sont acheminés directement sur le marché d'Ambatondrazaka ou ramassés par les mareyeurs d'Andaingo (tableau-24).

II-2. ZONE DE PECHE DU FARITANY DE MAHAJANGA

II-2.1. LE LAC KINKONY

Le lac Kinkony est le second de Madagascar en étendue. Sa superficie est d'environ 13.900 ha avec une très grande variation suivant les saisons. Sa profondeur est mal connue, elle se situe entre 3 et 13 m selon l'époque et l'endroit. Il fait partie du bassin hydrographique de la Mahavavy.

L'axe Mahajanga-Mitsinjo-Marofandroboka est la seule itinéraire sûre pour les véhicules pour se rendre au lac. Un bac à moteur relie Mahajanga à Katsepy, en traversant la baie de Bombetoka. On prend ensuite la route de Katsepy pour Mitsinjo en passant par la Namakia. De Mitsinjo jusqu'au bord du Lac, la route est impraticable pendant la saison des pluies (décembre à mars).

a) Caracteristiques des villages des pêcheurs

La localisation et la liste séquentielle des villages de pêcheurs figurent au schéma-4 et au tableau-25 respectivement. Lors de l'enquête (novembre 1988), l'on a recensé 16 villages de pêcheurs.

Il existe sur le lac des pêcheurs professionnels qui s'installent le long du bord du lac et concentre leur effort principalement sur la pêche. Ces pêcheurs sont essentiellement des Sakalava mais on peut trouver aussi des migrants Merina et Betsileo.

La pêche se pratique surtout pendant la saison séche et la saison intermédiaire (avril à novembre) où l'écoulement des produits peut se faire. En dehors de cette époque, les pêcheurs résidents se consacrent aux cultures vivriéres, essentiellement au “riz de décrue”.

b) Effectifs de pêche

Sur les 16 villages de pêcheurs visités, l'on a estimé à 193 pêcheurs qui utilisent 117 pirogues monoxyles comme moyen de locomotion et de travail sur le lac (tableau-26). Le prix d'achat d'une pirogue varie suivant les régions et suivant la taille. Il est de 18.000 FMG à 60.000 FMG (tableau-27); En moyenne il est de 34.000 FMG.

L'examen du tableau-26 fait ressortir l'importance presque partout de senne de plage (effectif = 27) et de filet maillant (effectif = 80) dans certaines zones, notamment sur la rive Sud du lac. Le prix d'une senne prête à utiliser peut monter jusqu'à 350.000 FMG. En moyenne, il est de 190.000 FMG pour la senne et de 84.000 FMG pour le filet maillant.

Les principaux centre de peche sont les suivants :

c) Effort de pêche et capture

La periode de pêche intensive dure 8 mois (d'avril à novembre) à raison de 20 sorties par mois en moyenne.

La capture totale annuelle est estimée à 357 t. Pendant les quatre premiers mois les pêcheurs capturent en moyenne 30 kg de poissons par sortie et 8 kg pendant les autres mois.

Les trois espéces principalement capturées du Lac sont représentées par : le Tilapia, le “Gogo” (Arius mad. et le “Damba” (Paretroplus dami). Vient ensuite le “Vangolaopaka” (Heterotis niloticus), le “Besisika” (Megalops cyprinoides) et le Cyprin doré (tableau-29). Soulignons toutefois la remontées des espéces euryhalynes sur la Mahavavy qui peut atteindre le lac, notamment, le Poisson scie (Pristis microdon), le “Vango” (Chanos chanos), le “Bika” (Muqil robustus), les Requins (Carcharinus sp.),….

d) Vente de produits

Les poisons sont généralement vendus aux acheteurs-revendeurs ou directement acheminés vers Mahajanga à l'état fumés. Ils sont constitués surtout par les “Gogo” et “Damba”.

Les poisons séchés (Tilapia et “Vangolaopaka”) sont achetés par les mareyeurs pour être acheminé sur le marché de Mahajanga et d'Antananarivo.

Les poissons frais sont principalement vendus sur le marché de Mitsinjo (tableau-30).

II-2.2. LE LAC KAMONJY

Etant près de Mitsinjo, le lac Kamonjy joue un rôle important dans le ravitaillement en poisson de la région. Sa superficie est de 567 ha.

La localisation des villages de pêcheurs visités figure au schéma-4. Pendant la période d'enquête (novembre 1988) l'on a recensé 8 villages de pêcheurs autour du lac.

Il ressort du tableau-31 que les pêcheurs proviennent des éthnies Sakalava, Betsirebaka et Merina. Ces derniers sont tous des migrants et font de camps de pêche tout au long du lac.

La pêche se pratique, comme au lac Kinkony, en dehors des periodes de crue.

Il existe de multitude de pêcheurs à la ligne non contrôlable qui cherche avant tout à profiter de la proximité du lac pour parfaire leur alimentation. Sans tenir compte de celui-ci, l'on a estimé à 71 pêcheurs utilisant 45 pirogues monoxyles (tableau-32). Le prix moyen d'une pirogue est estimé à 23.000 FMG (tableau-33).

Les pêcheurs utilisent comme engins de pêche principaux soit la senne (effectif = 10), soit le filet maillant (effectif = 36). Les sennes valent en moyenne 128.000 FMG et les filets maillants à 97.000 FMG.

On a estimé à raison de 29 t par an le poisson sortant du lac. La capture et la sortie sont légérement plus faibles par rapport au lac Kinkony pendant les quatre premiers mois de la saison de pêche (tableau-34). La composition de la capture est comparable à celle du lac Kinkony.

Les pêcheurs vendent leurs produits soit aux mareyeurs soit directement au marché de Mitsinjo. Les produits fumés et séchés sont achéminés vers Namakia et Mahajanga (tableau-35).

II-2.3. LES AUTRES LACS DE LA REGION DE MITSINJO

Lors de cette enquête, on a pu visiter aussi les quelques Lacs tarissables de la région :

Lés pêcheurs de ces lacs utilisent surtout la senne de plage pour vider le lac du petit poisson (“maimbokely”) pour être acheminé dans les provenderies d'Antananarivo (tableau-42).

Sur les trois villages de pêcheurs qui opérent dans ces lacs, on a estimé à 44 pêcheurs, 24 pirogues et 9 sennes (tableau-38).

Pendant les 8 mois de pêche, en dehors des crues, on a estimé la production annuelle à 84 t. La capture moyenne par sortie d'une senne peut atteindre 100 à 150 kg (tableau-40).

II-2.4. LA REGION DE BEALANANA ET D'ANTSOHIHY

Cette région comprend un certain nombre de lacs qui assure le ravitaillement des marchés locaux (Bealanana et Antsohihy) en Poissons frais, fumés ou séchés (tableau-48).

Les principaux plans d'eau de la région sont les suivants (schéma-7 et 8) :

Le lac Matsaborimena est consideré comme “Fady” à la pêche. Celui-ci assure à l'empoissonnement naturel des lacs avoisinants lors des crues.

La periode de fermeture des lacs instaurée spontannement par les pêcheurs de la région de Bealanana commence à partir du mois d'octobre et se termine au mois de décembre. Les pêcheurs de la région d'Antsohihy opèrent pratiquement pendant toute l'année (tableau-43).

Sur les six villages visitée, on a estimé à 120 pêcheurs opérant sur 90 pirogues monoxyies. L'engin de pêche principal revient toujours au filet maillant (effectif = 90). La senne n'est utilisée que dans le Lac Bemakamba (tableau-44).

Les pêcheurs pourrait se procure facilement de pirogues avec la somme de 10.000 FMG dans la région de Bealanana et de 25.000 FMG dans la région d'Antsohihy (tableau-45).

On a estimé la production annuelle de la région à 497 t avec un rendement moyen de 40 kg à 50 kg par sortie de pêche au milieu de l'année et de 10 kg à 15 kg au début et à la fin de l'année (tableau-46).

Comme on peut le contater au tableau-47, c'est le Tilapia qui domine dans la composition des captures. Vient ensuite le Black-Bass et la Carpe. Le “Besisika” (Megalops cyprinoides) et l'Anguilla sont présents aussi dans la région. Le “Gogo” (Arius mad) et le “Vangolaopaka” (Heterotis niloticus) ne se retrouve que dans la zone d'Antsohihy (tableau-47).

II-2.5. LA REGION DE PORT-BERGE ET DE MAMPIKONY

Les villageois de la région sont avant tout des agriculteurs et occasionnellement des pêcheurs pendant une partie de l'année (tableau-49).

Les principaux plans d'eau de la région visites lors de l'enquête (novembre 1988) sont les suivants (schéma-9) :

Sur les 8 villages opérant dans ces lacs, l'on a estimé 156 pêcheurs utilisant 102 pirogues monoxyles. Les sennes sont aussi important que les filets maillants comme engins de pêche utilisés dans la région (tableau-50).

On a estimé à 285 t la production totale annuelle de ces lacs (tableau-52). Le Tilapia représente de loin la premiére place dans la composition de la capture. Vient ensuite le “Vangolaopaka” (Heterotis niloticus) et le “Gogo” (Arius mad). et aprés la Carpe et le Besisika (Megalops cyprinoides). On peut rencontrer aussi dans la zone la “Varilava” (Pellonulops mad.) et l'Anguille (tableau-53).

Les poissons frais sont vendus directement sur les marchés locaux (Port-Bergé et Mampikony). Il existe bon nombre de mareyeurs qui viennent collecter les poissons fumés ou séchés pour le ravitaillement des marchés avoisinants ou pour écouler dans les centres de consommation teis que Mandritsara et Antananarivo (tableau-54).

II-2.6. LA REGION D'AMBATO-BOENI ET DE MAEVATANANA

Cette région est caractérisée par l'existence de deux grands cours d'eau : La Betsiboka et Le Kamoro. Ces deux fleuves sont bordés de trés nombreux lacs (schéma-10 et ll), dont :

a) Caracteristiques des villages de pēcheurs

D'une manière générale, les villageois de la région ne sont pas des pêcheurs à plein temps. Ils sont à la fois cultivateurs et éleveurs et occasionnellement pêcheurs. Ce sont les migrants Merina, Betsileo et Betsirebaka qui s'adonnent le plus à l'activité des pêches (tableau-55 et 61).

Pendant la saison des pluies (décembre à mars), la pêche perd beaucoup de son importance. Les pêcheurs retournent dans leurs villages natals. Pendant cette periode les moyens de communications et donc l'évacuation des produits deviennent très difficile, en plus le niveau élevé des eaux ne permet plus l'emplois de senne.

b) Effectifs de pēche

Etant données les difficultés inhérentes à la région, tenant surtout au grand nombre de Lacs, à leurs dispersion et à la difficulté d'accés de certaines zones, les résultats de recensement obtenus ne constituent que des données trés approximatives.

Sur les 28 villages opèrant sur les 16 lacs visités, on a estimé à 267 le nombre de pêcheurs piroguiers dans la région (tableau-56 et 62). Le nombre de pirogue s'élève à 159. On a contaté une concentration de pêcheurs et de pirogue dans le grand lac de Kamotro, en particuller dans le village de Madirobe (28 pirogues) et de Marovitsika (18 pirogues). Le prix moyen d'une embarcation est estimé à 31.000 FMG dans la région de Maevatanana (tableau-63) et de 23.750FMG dans la région d'Ambato-Boeni (tableau-57).

Comme engin de pêche, la senne prend une place importante dans la région (31 sennes dans la région d'Ambato-Boeni et 69 sennes dans la région de Maevatanana). Pourtant on note également la place non négligeable des filets maillants dans la région de Maevatanana (effectif=67). Les filets utilisées comme sennes sont toujours plus chers que les filets maillants (tableau-57 et 63). Il faut signaler aussi l'importance de la pêche au “Varilava” (Pellonulops mad.) dans la région de Maevatanana. Ce sont en général les femmes et les enfants qui pratiquent cette pêche en utilisant des épuisettes (effectif = 102).

c) Effort de pēche et capture

Compte tenu des résultats du recensement et des informations sur la fréquentation à la pêche (nombre de mois de pêche et nombre de sortie par mois) et des informations sur la capture moyenne par sortie, nous avons estimé à 570 t par an la quantité de poissons capturés pour l'ensemble des lacs visités (tableau-58 et 64).

Les coups de filets ont tendance à devenir plus productif à partir du mois d'août jusqu'au mois d'octobre oùle niveau des eaux baisse et le cheptel piscicole n'est pas encore épuisé. Les pêcheurs peut avoir en moyenne 50 kg par sortie de pêche pendant cette période. Pendant les autres mois ils ne capturent que 10 kg de poissons par sotie.

Le “Fibata” (Ophiocephalus sp.) trouve de plus en plus son expansion dans la région surtout dans la zone de Maevatanana. Aprés le Tilapia et le “Vangolaopaka” (Heterotis niloticus), on note aussi l'importance des Carpes En plus de ces espéces d'eau douce, il est possible de capturer dans cette région des espéces euryhalynes telles que : “Gogo” (Arius mad.), “Besisika” (Megalops cyprinoides) et “Bika” (Muqil sp.).

d) Vente de produits

Les poissons sont vendus principalement en fumés ou en séchés soit directement aux marchés locaux (Ambato-Boeni, Mangabé et Maevatanana) soit par l'intermédiaire des mareyeurs venant d'Antananarivo qui y viennent régullérement pour chercher du poisson (tableau -60 et 66).

II-3. ZONE DE PECHE DU FARITANY D'ANTANANARIVO

II-3.1. LE LAC ITASY

Situé au troisième rang comme plan d'eau principal de Madagascar, le lac Itasy s'étend sur 3.500 ha environ. Globalement, il a la forme d'un triangle (schéma-12). Entre l'extremité Est et l'extremité Ouest, le lac mesure environ 9 à 10 km. La profondeur maximum trouvée au lac est de 6,90 m.

La riviére Lily qui constitue l'exutoire du lac prend naissance sur sa partie Nord-Ouest.

a) Caracteristiques des villages de pēcheurs

Lors de cette enquête, on a recensé 33 villages de pêcheurs autour du lac (tableau-67). Les riverains du lac sont presque tous des Merina, anciennement installés dans la région. Ces habitants sont à la fois cultivateurs (cultures vivriéres, arbustives et fruitéres), éleveurs et pêcheurs.

La fermeture de pêche instaurée par le pouvoir public (MPAEF en collaboration avec l'autorité du collectivité décentralisé) commence à partir du l novembre et se termine au 31 décembre. L'activité commerciale cesse pendant ces deux mois.

b) Effectif de pēche

747 pêcheurs ont été recensés aucours de cette enquête (décembre 1988) dont 97 opèrent à pied. Ces derniers font principalement la pêche aux Anguilles moyennant des barrages.

Le nombre de pirogue de pêche existent sur le lac était evalué à 332. Les principaux centres de pêche noter suivant l'importance de l'effectif d'embarcations (tableau- 68) sont listés ci-aprés :

Le prix moyen d'une pirogue est estimé à 58.5000 FMG(tableau-69).

Comme engin de pêche, les filets maillants prennent une place préponderante dans la région (effectif = 332). On ne trouve plus de senne de plage. L'épervier est utilisé par quelques villages seulement (effectif = 23). Le prix moyen des filets maillants et des éperviers sont estimés à 52.000 FMG et à 77.000 FMG respectivement (tableau-69).

c) Effort de peche et capture

La bonne saison se situe au début et à la fin de la période de pêche. La capture moyenne par sortie de pêche est de 6 kg en pleine saison et de 2 kg en saison morte. On a estimé à 285 t la production annuelle des pêcheurs du lac (tableau-70).

Le tableau-71) indique que les trois espéces principalement capturées sont représentés par le Tilapia, la Carpe et le Black-Bass. Vient ensuite le “Fibata” (Ophiocephalus sp.), le Cyprin doré et l'Anguille.

d) Vente de produits

L'écoulement des produits du lac Itasy ne pose pas de probléme en raison de la proximité de la Capitale. Tous les produits sont vendus à l'état frais.

Les poissons sont en géneral collectés par les mareyeurs des villages avoisinants (tableau-72) ou par des collecteurs en provenance d'Antananarivo qui viennent chercher du poisson réguliérement dans le lac.

Une partie de la production est écoulée directement par les pêcheurs vers des centres de consommation avoisinnantes tels que Tsiroanomandidy, Soavinandriana, Analavory et Ampefy.

II-3.2. LE LAC TSIAZOMPANIRY

Le Lac Tsiazompaniry fait partie de réservoirs d'eau artificiels construits à des fins hydro-électriques. II s'étend sur 2.333 ha environ.

Les villageois cotoyant le lac (schéma-13) pratique la pêche à côté de l'agriculture pendant la période de saison de pêche qui commence à partir du mois de janvier jusqu'au mois d'octobre (tableau-73).

Dans les ll villages de pêcheurs visites, l'on a recensé 144 pêcheurs opèrant avec 69 pirogues monoxyles et 3 barques sans moteur (tableau-74). La barque est beaucoup moins chere que la pirogue monoxyle avec 30.000 FMG contre 35.000 FMG (tableau-75).

Seul, les villages situés dans la partie Nord du lac utilisent la senne. Le filet maillant est commun dans tous les villages de pêcheurs.

Les pêcheurs font en moyenne vingt sorties par mois. Au début et à la fin de la saison, ils pouraient capturer en moyenne 10 kg de poissons par sortie de pêche alors qu'au milieu de la saison une sortie de pêche ne les rapportent que d'un à deux kilogrammes. Avec ces élements et l'effectif de pêche, on a estimé la capture annuelie du lac à 77 t (tableau-76).

Le lac est pauvre en espèces. Pratiquement, on ne trouve que le Tilapia, la Carpe, le Cyprin doré et le Black-Bass (tableau-77).

Tous les poissons sont vendus à l'état frais. L'écoulement des produits du lac ne pose aucun problème en raison de la proximité des centres de consommation secondaires (tableau-78) et de la Capitale.

II-3.3. LE LAC MANTASOA

D'une superficie de 1.375 ha environ, le lac Mantasoa fait partie de réservoirs d'eau artificieis. Il atteint plusieurs dizaines de métres de profondeur au niveau du barrage.

La forêt récouvre presque la totalité de la partie Est. Seule, dans la partie située à l'Ouest du lac se trouve les villages de pêcheurs (schéma-14).

Depuis queiques années, la pêche dans ce lac a connue une forte expansion. La période de fermeture annuelle régie par un arrêté provinciale commence à partir du l novembre et se termine au 31 décembre.

Sur les 13 villages de pêcheurs visités lors de cette enquête, on a estimé à 237 le nombre de pêcheurs dont 155 pêcheurs opèrent sur 60 barques sans moteur (tableau-80). Le prix moyen d'une barque est de 35.000 FMG (tableau-81).

Comme engin de pêche, le filet maillant tient la premiére place (effectif=81). Vient ensuite la ligne et l'épervier. La senne n'est utilisé que par le village d'Antatatra.

La sortie rapporte aux pêcheurs en moyenne 10 kg de poisson pendant la saison chaude (au début et à la fin de la saison). L'effort diminue au milieu de la saison et la sortie ne leur rapporte que de 1 à 2 kg de poissons. On a estimé la production annuelle du lac à 188 t de poissons (tableau-82).

Le “Fibata” (Ophiocephalus sp.) commence à avoir de place dans le lac. On rencontre toujours des epèces typiquement dulcaquicole : le Tilapia, le “Black-Bass” (Micropterus salmoides), la Carpe et le Cyprin doré. Il faut signaler aussi la particularité de la zone sur la pêche à l'Ecrevisse (“Astacoides mad.”) dans les meandres rivières, notamment dans l'extrème Nord et Sud du lac (tableau-83).

L'écoulement des produits est facilité par la proximité des grosses aggiomerations rurales (Mantasoa et Manjakandriana) ainsi que de la Capitale. Ce sont les pêcheurs eux-même qui assurent la vente des produits (tableau-84).

II-3.4. LA REGION D'ANTANETIBE

Les principaux plans d'eau de la région sont les suivants (schéma-15) :

Le lac Ankarakaraka est alimenté par un certain nombre de petits cours d'eau et par le deversoir du lac Andranofotsy. Il se déverse dans le Jabo.

a) Caracteristiques des villages de pêcheurs

Les riverains de la région sont avant tout des agriculteurs. Ils pratiquent la pêche après les travaux agricoles du matin et pendant toute la journée des deux jours (Mardi et Jeudi) considérés comme “Fady” au travail du terrain. Cependant, certains sont des vrais pêcheurs migrants installés dans la région pendant une grande partie de l'année et retourne à leur village au mois de novembre. Ces derniers opèrent surtout dans les lacs Maroelatra et Amparihikambana (tableau-85).

b) Effectifs de pêche

Sur les 20 villages de pêcheurs visités lors de cette enquête (décembre 1988), on a estimé à 239 le nombre de pêcheur dont 105 opèrent à pied. Ces derniers utilisent surtout l'épervier et la nasse trainante (tableau-86).

On a estimé à 47 pirogues monoxyles et 10 barques dans la région. A part le village de Mandritsara (20 pirogues monoxyles), les villages ont tous de faible importance en effectif d'embarcation. Les barques ont une valeur moyenne de 30.000 FMG et les pirogues monoxyies de 42.500 FMG (tableau-87).

L'engin de pêche principal reste toujours le filet maillant (effectif = 73). Vient ensuite l'épervier (effectif = 48). Les prix moyens des filets maillants utilisés par les pêcheurs de la région s'elélévent à 50.500 FMG et ceux des éperviers à 30.500 FMG.

c) Effort de pêche et capture

La production est un peu élèvée du mois de mai jusqu'au mois d'octobre avec une capture moyenne de 8 kg par sortie de pêche. Pendant les autres mois elle n'est que de 2 kg avec 20 sorties de pêche par mois en moyenne. La production annuelle est estimée à 69 t pour toute l'ensemble du lac (tableau-88).

Le “Fibata” (Ophiocephalus sp.) prend de plus en plus une place préponderante dans la capture. Il se situe après le Tilapia. Vient ensuite le Black-Bass et de loin le Cyprin doré et la Gambusie (tableau-89).

d) Vente de produits

Une partie non négligeable de la production est consommée sur place. Pourtant depuis quelques années, les collecteurs d'Antananarivo et d'Ankazobe viennent chercher du poisson dans la région (tableau-90).

Les pêcheurs-agriculteurs situés sur la rive Nord du lac Ankarakaraka vendent leurs produits au marché d'Anjozorobe pour se procurer des besoins quotidiens.

II-4. ZONES DE PECHE DU FARITANY DE TOLIARA

II-4.1. LA REGION DE BELO-SUR-TSIRIBIHINA

La vallée de la Tsiribihina semble être l'une des plus poissonneuses de Madagascar avec tout ses lacs plus ou moins important en superficie, notamment: (schéma-16 et 17)

Plus récemment, le bitumage de la route vers Morondava favorise le dévélopement de la pêche dans cette région.

a) Caracteristiques des villages de pêcheurs

Ce sont les Sakalava qui s'adonnent le plus à l'activité de pêche. Cependant d'autres éthnies pratiquent également la pêche dans cette région, et principalement les Antaisaka, les Betsileo et les Merina.

Pour les lacs tarrissables comme Bemarivo, Belinta et Sariaka, il est trés difficile de dire à priori la période de pêche car les pêcheurs sont amenées à se déplacer d'un lac à l'autre pendant toute l'année. Pour les lacs permanents, ce sont les travaux agricoles et la période de fermeture qui régient la pêche (tableau-91).

b) Effectifs de pêche

Sur les 52 villages visités, on a estimé à 819 pêcheurs opérant sur 418 pirogues monoxyies. Le plus grand nombre d'embarcation se rencontre dans les lacs Bemarivo, Komanaomby et Andranomena (tableau-92). La senne de plage prend autant d'importance en nombre que le filet maillant avec un effectif total de 227 pour le premier et de 249 pour le second.

c) Effort de pêche et capture

La fréquentation à la pêche, la saison de pêche ainsi que l'évaluation de la capture par sortie de pêche varient d'un lac à l'autre. Avec les renseignements obtenus pour chaque village, on a estimé la capture annuelle de l'ensemble de la région à 2.812 t de poissons.

Le Tilapia et la Carpe tiennent les premieres places dans la composition de la capture. Le “Fibata” (Ophiocephalus sp.) prend aussi son importance dans presque tous les plans d'eau de la région. On note également la présence d'espèce euryhalyne telle que le “Gogo” (Arius mad.) dans les lacs Komanaomby et Andranomena.

d) Vente de produits

Une partie de la production est vendue directement par les pêcheurs sur les marchés locaux (tableau-96) à l'état frais. C'est sous forme de poissons séchés que s'écoule la plus grosse partie de la production.

La plupart des mareyeurs qui achètent du poisson aux pêcheurs résident sur place notamment à Belo-Sur-Tsiribihina. D'autres, en provenance de Morondava et d'Antsirabe, viennent régulièrement dans la région pour ramasser du poisson.

II-4.2. LA REGION DE MIANDRIVAZO

La région de Miandrivazo falt partie de la vallée du Tsiribihina. Tout au long du Tsiribihina, de la Mahajilo, de la Manandaza, de la Menandaza, de la Mania et de la Sakeny se trouve un grand nombre de lac permanent ou temporaire qui sont tous en général peu étendus : (schéma-18, 19 et 20)

a) Caracteristiques des villages de pēcheurs

Ce sont les Sakalava, les Antaisaka et le Bara qui pratiquent surtout la pêche dans cette région. Ceux-ci sont installés depuis longtemps dans la zone. C'est de coutume pour eux de ne pas pratiquer la pêche à partir du l novembre jusqu'au 31 décembre. Pendant cette période, ils font de l'agriculture.

Les Betsileo et les Merina construisent leurs campements au début de l'année et les quittent au mois de novembre et de décembre (fermeture de pêche).

b) Effectifs de pēche

Sur les 30 villages de pêcheurs visités opérant sur 25 lacs de la zone, on a estimé à 345 le nombre de pêcheur et à 233 le nombre de pirogue monoxyle.

Le filet maillant répresente de loin l'engin de pêche principal. La senne n'est utilisée que très rarement (tableau-98).

Avec 10.000 FMG à 15.000 FMG les pêcheurs pourraient se procurer de pirogue, par contre il faut au moins 60.000 FMG pour avoir un filet prêt à utiliser (tableau-99).

c) Effort de pēche et capture

Pendant les premiers mois de l'année une sortie de pêche pourrait donner 30 kg à 60 kg de poissons avec en moyenne 20 sorties par mois. A partir du deuxiéme semestre de l'année les pêcheurs travaillent plus ou moins régullèrement; la pêche ne leurs rapporte que 10 kg par sortie en moyenne. Avec ces renseignements et les résultats du recensement, on a estimé la production annuelle de la région à 566 t de poissons (tableau-100).

Le Tilapia et la Carpe (Cyprinus carpio) représentent la principale espéce capturée. Le “Fibata” (Ophiocephalus sp.) trouve aussi son expansion dans la majorité des lacs de la région. Le “Gogo” (Arius mad.) et l'Anguille ne se rencontrent que dans quelques lacs seulement.

d) Vente de produits

Une partie du poisson frais est consommée sur place et vendue directement sur les marchés locaux par les pêcheurs, mais une grande partie de la production est ramassée par les collecteurs pour être acheminé vers Antsirabe et même jusqu'à Antananarivo (tableau-102).


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