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Clostera spp. (Lépidoptère, Notodontidae)

     Le genre Clostera. se développe principalement au dépens des peupliers. C. anastomosis se rencontre en Europe, en Sibérie et au Japon. C. anachoreta en Corée, au Japon, en Chine, en Inde et au Pakistan, tandis que C. cupreata et C. fulguriata peuvent provoquer d'importantes défoliations au peupliers et aux saules dans le nord de l'Inde et au Pakistan.
     Ce sont de papillons nocturnes trapus qui ont de nombreuses générations par an.

     C. anastomosis a une seule génération par an en Sibérie, de une à quatre générations par an en Europe et jusque 9 générations par an au Pakistan.

     Ces notodontidés sont extrêmement prolifiques, ce qui est du au nombre considérable d'oeufs pondus par chaque femelle (de 400 à 800) et au nombre élevé de générations par an. Ils peuvent dès lors provoquer d'importants ravages dans les plantations de peupliers ou de saules.
     C. anastomosis se nourrit surtout au dépens de P. tremula. P. euramericana, P. euphratica et P. nigra sont également susceptibles.
     En Inde, C. cupreata est contrôlé efficacement avec Trichogramma. Les insecticides classiques donnent également de bons résultats mais ont un très gros inconvénient car ces espèces étant particulièrement prolifiques, ils doivent être souvent répétés.

Clostera spp.
       
  Larve      

Clostera anachoreta
       
  Adulte      

Clostera anastomosis
   
  Larve Adulte Différents stades  
Compsidia (=Saperda) populnea (Coléoptère, Cerambycidae)

     La petite saperde est répandue dans toute l'Europe, au Moyen Orient et dans le reste de l'Asie en Amérique septentrionale.
     Ce cérambycides est plus petit et plus allongé que Anaerea carcharias. Il mesure environ 14 mm et est gris - noirâtre avec des taches de pubescence jaunâtre mal définies sur les élytres. Le cycle biologique est de un an dans les régions tempérées mais de deux à trois ans dans les régions plus froides. Les adultes émergent au printemps et se nourrissent au dépens du feuillage et de l'écorce tendre des peupliers et des saules. La ponte est étalée de début mai jusqu'en juillet. Les oeufs sont pondus dans des encoches en forme de fer a cheval découpées par les femelles, de préférence sur de petits rameaux lignifiés de l'année précédente. L'éclosion des larves se fait 10-15 jours après la ponte. La jeune larve creuse une galerie circulaire sous l'écorce, provoquant un renflement caractéristique à la base du rameau. Elle pénètre ensuite dans le bois puis dans la moelle qu'elle suit vers le haut. Les larves hibernent dès octobre-novembre pour émerger l'année suivante ou passer encore un ou deux ans à l'état larvaire et prolonger la galerie.
     Les dégâts des adultes sont négligeables. Ils découpent dans les feuilles des trous similaires à ceux de A. carcharias. Les larves sont par contre beaucoup plus dangereuses dans les jeunes plantations et les pépinières : les rameaux latéraux sont souvent déformés, ou, quand elles creusent leurs galeries dans les flèches des arbres celles-ci cassent facilement sous l'action du vent au niveau d'une galle. Pour des arbres plus âgés et plantés en de bonnes conditions, c'est un insecte d'importance secondaire. Si l'arbre est vigoureux, la mortalité des oeufs est proche de 100 %.
     Le meilleur moyen d'éviter les dégâts dus a Compsidia populnea est de planter des peupliers parfaitement adaptés aux conditions du milieu et d'éviter la proximité des peupliers trembles qui sont une importante source d'infestation.

     
  Adulte Galle sur pousse    
Cossus cossus (Lépidoptère, Cossidae)

     Le Cossus gâte bois est un grand papillon gris-brun très commun en Europe et en Afrique du Nord. Son envergure est de 5 à 7 cm chez le mâle et de 7 à 9 cm chez la femelle. La chenille, qui peut atteindre 10 cm, est brun-rouge sur la face dorsale et jaunâtre sur la face ventrale. La tête est noire. Cette espèce est extrêmement polyphage, s'attaquant aussi bien aux arbres fruitiers qu'à un grand nombre d'essences forestières tels que Quercus, Acer, Alnus, Salix, Populus...
     Le cycle biologique varie de 2 à 4 ans suivant les conditions climatiques. Les oeufs sont pondus par groupe de 15 à 30 dans des anfractuosités de l'écorce près de la base du tronc ou dans des blessures de l'arbre. Les chenilles éclosent dans le mois qui suit et commencent directement leur nutrition, d'abord au dépens de l'écorce, puis forent de grandes galeries ramifiées dans le bois de plusieurs cm de large. Après deux ou trois hivernages, elles se chrysalident dans les galeries mêmes, ou au sol, dans des endroits abrités. Les adultes émergent en juin ou juillet et ne prennent leur envol qu'au crépuscule.
     Les dégâts causés par ces insectes sont importants du fait que les chenilles sont très voraces et qu'elle se trouvent souvent en grand nombre dans un seul arbre. Les arbres les plus touchés sont les arbres âgés ou les arbres portant des blessures ou des chancres. Il est possible de traiter les larves récemment écloses par des insecticides de contact. Plus tard, il faut recourir à des injections dans les galeries, en ayant soin de percer la sciure et les déjections qui en obstruent l'entrée. Les arbres fortement attaqués doivent être abattus et détruits.

   
Chenille Adulte Dégâts    
Cryptorhynchus lapathi (Coléoptère, Curculionidae)

     Cryptorhynchus lapathi est un coléoptère de couleur gris-noire avec deux zones de squamules blanches ou jaunes. Il mesure environ 9 mm de long et est répandu partout en Europe, en Chine, au Japon, aux Etats Unis et au Canada. C'est une espèce qui s'attaque aux Salicaceae. Alnus et Betula sont des hôtes occasionnels.
     C. lapathi a un cycle de 1 ou 2 ans suivant les conditions climatiques : 1 an en Asie et en Europe méridionale, 2 ans en Europe septentrionale et les pays plus froids comme le Canada ou les Etats Unis. Les jeunes adultes ayant quitté leur loge nymphale au mois de juillet se nourrissent d'écorce et de jeunes rameaux puis hivernent dans le sol. Au printemps suivant, la ponte a lieu jusqu'à 5 à 6 mètre du sol dans des perforations pratiquées par la femelle, le plus souvent près des bourgeons. Une fois écloses, les larves creusent de courtes galeries ± horizontales dans le bois. Dans la dernière phase de son développement, la larve pénètre plus profondément en creusant des galeries horizontales, légèrement ascendantes. Soit les larves terminent leur développement l'année même, soit elles hivernent une année encore à l'état de larve avant de se nymphoser.
     La gravité des dégâts dépend de la taille de la plante hôte. Les galeries des larves peuvent complètement anneler les jeunes arbres et les tuer. Le plus souvent, ces galeries fragilisent les arbres qui cassent facilement par grand vent. Les dégâts peuvent s'observer extérieurement par le renflement des jeunes rameaux atteints, par de petits amas de déchets et de sève sur l'écorce, et par une cicatrice en forme de `grain de café' tout à fait caractéristique.
     Sur les peupliers, les dégâts importants ne sont dus qu'aux larves; sur les saules, les larves et les adultes causent des dégâts économiquement importants. En se nourrissant, les adultes provoquent la cassure des petits rameaux qui ne peuvent plus être utilisés en vannerie. On a constaté que ce sont les arbres au centre des plantations, et ceux sur sols riches qui sont les plus attaqués.
     Pour limiter les dégâts sur peupliers, il faut éliminer les bouleaux, les aulnes et surtout les saules qui croissent dans les environs. Ces derniers constituent des excellents foyers de contamination. La femelle de C. lapathi est plus attiré par les peupliers à écorce rugueuse pour y pondre ses oeufs que par les variétés à écorce lisse. Les hybrides P. x euramericana, cv. I 45/51 sont les plus fréquemment attaqués.
     Les traitements chimiques ne sont efficaces que lorsque les adultes éclosent et s'attaquent aux jeunes rameaux, ou juste avant la ponte. En Italie, l'insecte est contrôlé par des applications d'insecticides sur les troncs lorsque les larves viennent d'éclore.

   
Galerie et larve Adulte Dégâts sur jeune rameau Arbres brisés    
Dicranura (voir Cerura sp.)
Endoclita excrescens (voir Phassus excrescens)
Epinotia solandriana (Lépidoptère, Tortricidae)

     Ce petit papillon se rencontre en Europe et en Amérique du Nord. Les larves infestent principalement le feuillage de Populus spp. mais sont aussi fréquents sur Betula. Elles enroulent les feuilles en forme de cigare. En Europe, E. solandriana ne semble pas causer beaucoup de dégâts mais au Canada il provoque de graves défoliations sur Populus tremuloides.

       
Larves Adultes        

Gypsonoma spp. (Lépidoptère, Tortricidae)

     Gypsonoma aceriana est répandue dans toute l'Europe et en Afrique du Nord. G. haimbachiana attaque les jeunes plantations de Populus deltoides en Amérique du Nord. Les larves de G. riparia, commun au Pakistan, réunissent par un filet serré les feuilles de Populus euphratica et les squelettisent.
     Ce sont de petits papillons (12 à 14 mm) clairs dont les ailes antérieures sont marquées de taches brunes à leurs extrémités. La chenille, de 8 à 12 mm est quasiment glabre et est jaunâtre avec une tête brune.
     Il peut y avoir 2 générations dans le sud de l'Europe, mais une seule plus au nord. Dans ce dernier cas, le cycle est le suivant : les adultes émergent en juin-juillet en Europe centrale. La femelle pond des groupes de un à trois oeufs à proximité de la nervure centrale à la face inférieure de la feuille. Les jeunes chenilles éclosent 8 à 15 jours après la ponte, pénètrent dans la feuille et y creusent une minuscule galerie, se nourrissant de parenchyme. Un peu avant la chute des feuilles, les chenilles migrent pour hiverner dans les petites anfractuosités du tronc ou des branches. Au printemps, les chenilles quittent leurs abris et s'installent dans les jeunes tiges en sève ou dans les bourgeons. Les dégâts ne sont visibles extérieurement que quatre à dix jours après le début de leur alimentation. Il y a apparition d'un cornet de sciure brune et d'excréments mélangés qui s'échappe de l'orifice d'entrée. De plus aux endroits attaqués, les branches s'hypertrophient et sont plus fragiles. La dimension de ces galles est très variable d'un clone à l'autre. Au terme de leur croissance, les chenilles abandonnent les tiges pour se déplacer vers le tronc ou se laisser tomber au sol et s'y chrysalident. Les adultes apparaissent 12 à 17 jours plus tard.
     Les dégâts sur les peupliers adultes sont négligeables, mais en pépinière, ou en jeune plantation, les dommages peuvent être beaucoup plus graves, surtout lorsque les attaques portent sur les bourgeons apicaux, la cime unique se trouvant alors remplacée par un bouquet de plusieurs cimes qui rendent la plante impropre à la vente.
     Le meilleur moyen de lutte est d'employer des cultivars peu sensibles (fig. 1), de couper les branches attaquées et d'éliminer les arbres les plus gravement endommagés. La réduction de la végétation au sol et l'évitement de sols secs et sableux diminuent également les risques d'attaques par Gypsonoma spp. Une lutte chimique est possible contre les adultes au moment de la ponte, contre les jeunes chenilles juste après l'éclosion, et lorsqu'elles se déplacent en automne.

  

Groupes

P.dn  Populus deltoides x nigra
P.t  Populus trichocarpa
P.td  Populus trichocarpa x deltoides

Cultivars

BE = Beaupré   GH = Ghoy   PR = Primo
BO = Boelare   GI = Gibecq   RA = Raspalje
CR = Columbia River    HU = Hunnegem    RO = Robusta
FP = Fritzy Pauley   IS = Isières   TR = Trichobel
GA = Gaver   OG = Ogy   UN = Unal


Fig. 1 - Sensibilité de quelques cultivars belges à Gypsonoma aceriana

Gypsonoma aceriana
Jeune larve Adulte Début d'attaque Attaque dans pousse Jeune dégât
   
Dégâts répétés Réactions cécidogènes Réaction cécidogène    

Gypsonoma haimbachiana
       
Larve dans pousse      
Hyphantria cunea (Lépidoptère, Arctiidae)

     Hyphantria cunea est largement distribué en Amérique du Nord, y compris le Canada. Il s'est aussi établi en tant qu'espèce introduite en Europe Centrale et Sud -Est, au Japon et en Corée.
     Ce papillon, dont les ailes sont blanches parfois ponctuées de taches noires, a une envergure alaire de 2 à 3 cm. Il y a également une forme avec des ailes totalement blanches. La chenille à maturité est jaunâtre avec une large bande foncée et irrégulière sur le dos. La tête est noire et le corps est recouvert de touffes de longues soies. Elle mesure 3 à 4 cm et est polyphage. Elle se nourrit au dépends de la plupart des arbres fruitiers et de nombreuses essences forestières.
     Il y a une à trois générations par an. Les femelles pondent des amas de plusieurs centaines d'oeufs recouverts de soie, sur la face inférieure des feuilles en mai et à nouveau en juillet, si les conditions le permettent. Les oeufs éclosent après une à trois semaines. Après éclosion, les chenilles restent groupées en colonie et tissent des nids de soie regroupant plusieurs feuilles. Au deux derniers stades larvaires, elles se dispersent sur toutes les feuilles de l'arbre qu'elles dévorent, ne laissant que les grosses nervures, avant de se chrysalider dans un cocon, souvent dans la litière au sol. Si les conditions le permettent, les chrysalides se métamorphosent en papillons quelques jours plus tard ou hivernent.
     Hyphantria cunea a une grande importance économique en raison de sa remarquable prolifération due au grand nombre d'oeufs pondus et au nombre variable de générations par an suivant les conditions. Bacillus thuringiensis, Beauveria bassiana et Metharrizium anisopliae donnent d'assez bons résultats. De 45 à 100 % de mortalité suivant le produit, la dose et le stade larvaire.

   
Larve Adultes Dégâts    
Janus spp. (Hyménoptère, Cephidae)

     Janus abbreviatus se rencontre sur les saules et les peupliers dans tout l'est des Etats Unis et au sud du Canada; Janus luteipes est commun dans le centre et le sud de l'Europe. Leur mode de vie est semblable. Les adultes volent au milieu de l'été. Les oeufs sont pondus dans des perforations en anneau faites par les femelles sur les jeunes rameaux non encore lignifiés des peupliers et saules. Les rameaux, déjà affaiblis par ces piqûres, sont tués par les larves qui forent des galeries descendantes dans le bois. La partie au-dessus de l'attaque se dessèche, meurt et souvent se casse. L'insecte passe l'hiver dans sa galerie protégé dans un cocon. Il n'y a généralement qu'une génération par an mais, si les conditions sont favorables, il peut en avoir jusque trois par an.
     De bonnes pratiques culturales minimise les dégâts. Si nécessaire, des traitements chimiques sont applicables pendant la durée de vol des adultes.

         
Larve et dégâts          
Leucoma (= Stilpnotia) spp. (Lépidoptère, Lymantriidae)

     Leucoma salicis est très largement distribué dans la région paléarctique. Son aire de distribution couvre toute l'Europe, le Moyen-Orient, le Japon et l'Amérique jusqu'en Colombie Britannique. Il se développe sur les saules et surtout les peupliers. Ce papillon blanc a 3,5 à 5 cm d'envergure. Le mâle est plus petit avec des antennes pennées et la femelle, plus grande, a des antennes filiformes. L. candida est fréquent en Chine.
     Le cycle de développement s'étend généralement sur un an mais il peut y avoir jusque trois générations par an suivant les conditions. Les adultes éclosent dans le courant de l'été. Les mâles sont actifs mais les femelles volent peu. Les femelles pondent leurs oeufs sur l'écorce à n'importe quelle hauteur ou sur les feuilles de l'hôte ou même sur n'importe quel support. La ponte est recouverte d'un mucus blanchâtre. Une douzaine des jours après, les chenilles éclosent et se nourrissent d'abord de la face inférieure des feuilles. Elles hivernent au second stade dans des anfractuosités de l'écorce dans des logettes soyeuses le plus souvent à la base du tronc. Au printemps suivant, les chenilles remontent dans la cime et dévorent pratiquement toutes les feuilles. Elles peuvent atteindre 5 cm au dernier stade. Elles sont noires avec sur le dos une rangée de taches blanches ou jaunes et, sur les flancs, des verrues rouge-orange portant des touffes de poils. La formation d'une chrysalide jaune, devenant rapidement noire, fixée dans le feuillage a lieu au début de l'été. L'insecte se nourrit au dépens de peupliers de toutes tailles, même en pépinière.
     En Europe centrale, les infestations sont freinées par de nombreux ennemis : des insectes tels que Telenomus nitidulus, des virus ou même des oiseaux tels que pics, coucous ou mésanges, et par les facteurs climatiques : le stade hivernant est très sensible aux grands froids et aux pluies violentes.
     Bien qu'une défoliation complète soit très impressionnante, une lutte chimique ne se justifie guère car elle reste le fait des plantations de bordure de route. Les femelles essaiment rarement sur de grandes distances, de sorte que le fléau ne s'étend pas rapidement. Le peuplier a une grande possibilité de récupération et il reformera rapidement de nouvelles feuilles plus petites et plus claires. Il y a quand même une perte de production de 3 à 4 m3 par hectare pour une défoliation unique.
     Le principal moyen de lutte est de sélectionner des clones peu sensibles. Les espèces les plus sensibles sont : Populus alba, P. deltoides, P. nigra, ainsi que les hybrides P. x euramericana (entre autres les cultivars Robusta, Gelrica et Serotina). Les cultivars de P. trichocarpa sont moins endommagés.
     Les fumures minérales peuvent aussi diminuer le nombre d'attaques en provoquant une mortalité accrue chez les chenilles et une moindre fécondité chez les survivantes.
     Les peupleraies avec une sous-plantation d'aulnes sont moins attaquées car, les chenilles se déplaçant aboutissent sur les troncs d'autres espèces risquent l'inanition.
Si une intervention semble indispensable, la préférence doit être donnée à des moyens biologiques (Bacillus thuringiensis) ou à des pesticides à faible inconvénients écologiques. Il faudra pulvériser quand les chenilles se trouvent près du sol, c'est-à-dire juste après la période d'hibernation, quand les chenilles migrent vers le feuillage ou en automne, quand elles gagnent leurs abris hivernaux.

Leucoma salicis
Ponte Larve mature Adultes Défoliation Dégâts Telenomus nitidulus
Lithocolletis (=Phyllonorycter) spp. (Lépidoptère, Lithocolletidae)

     Les Lithocolletis spp. sont de tout petits papillons qui se rencontrent en Amérique du Nord, en Russie, en Europe, en Inde et au Pakistan. Certaines espèces sont polyphages, d'autres montrent une grande spécificité vis-à-vis de la plante hôte. Selon les conditions, les différentes espèces peuvent avoir deux à trois générations par an.
     Les Lithocolletis spp. ont une envergure alaire de 5 à 7 mm et sont bleu-gris avec des reflets métalliques. Les chenilles sont également minuscules et de forme aplatie. Elles n'ont pas de pattes thoraciques ni abdominales. Ceci est une adaptation à leur vie particulière dans l'épaisseur du parenchyme foliaire. En effet, aussitôt après l'éclosion, les chenilles pénètrent dans l'épiderme où elles se nourrissent en évidant progressivement un espace ovale. L'épiderme de la région où s'effectue la nutrition prend une couleur brun-jaune et s'enlève facilement sous forme d'une protubérance ovale, laissant découvrir les débris de déjections et la chenille. Cette dernière se métamorphose dans sa mine. La chrysalide va faire saille hors de la mine pour permettre au papillon de s'envoler sans s'abîmer les ailes.
     Il existe de très nombreuses espèces de Lithocolletis. En Europe, L. populifoliella est l'espèce la plus dangereuse, particulièrement sur Populus nigra. L. salicicolella cause également des dommages aux Salix spp. et à P. tremula. En Russie on trouve également L. populifoliella mais aussi L. obliquifascia sur Salix spp. En Inde et au Pakistan, L. virgulata est polyphage tandis que L. iteina et L. eophanes se nourrissent au dépends de Salix tetrasperma. En Amérique du Nord, on rencontre L. ontario, L. tremuloidiella, L. nipigou et L. populiella sur Populus spp., et L. scuolderella, L. salicivorella et L. kenora sur Salix spp.
     Si nécessaire, des insecticides systémiques, pénétrant dans les feuilles et les galeries, permettent de lutter contre les larves en plein développement et même contre les chrysalides.

     
    Adultes Dégâts Feuillage attaqué  
Lymantria dispar (voir Porthetria dispar)


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