Le fait de ne pas tenir suffisamment compte des problèmes potentiels de ravageurs, de maladies et de mauvaises herbes lors de lévaluation des terres se traduit souvent par le choix de systèmes de culture et dassolements responsables des mauvais résultats des projets dirrigation.
Le problème recouvre plusieurs catégories dennemis: (i) animaux sauvages, (ii) arthropodes (insectes et acariens compris), (iii) nématodes parasites, (iv) agents pathogènes fongiques, (v) agents pathogènes bactériens, (vi) affections virales. Dans les études de reconnaissance, chacun de ces ennemis doit être considéré quand on sélectionne les différents types dutilisations possibles.
Les ravageurs, les maladies et les mauvaises herbes peuvent être considérés comme des éléments de classification. En effet, les unités de terre ne sont pas toutes également exposées aux animaux sauvages, nont pas le même micro-climat, les mêmes sols ou les mêmes caractéristiques. Des problèmes dinsectes, notamment pour le coton, ont entraîné léchec de grands périmètres dirrigation (en Australie, par exemple).
Certaines cultures doivent être protégées contre les animaux sauvages et les voleurs par des clôtures qui peuvent être considérées comme un investissement et comme une dépense de mise en valeur des terres au titre de la Section C. Lemplacement et la configuration des lieux, qui influent sur le microclimat, peuvent provoquer une augmentation de lincidence de nombreuses maladies fongiques et bactériennes affectant les feuilles. Les températures fraîches qui règnent au bas des pentes peuvent obliger à déclasser des terres, parcequelles favorisent les maladies. Les lieux humides sont plus propices aux maladies car les surfaces foliaires restent humides durant des heures ce qui favorise laction des agents pathogènes fongiques et bactériens et diminue lefficacité des mesures correctives.
Sur des sols mal drainés, certaines cultures sont prédisposées à la pourriture des racines et du pied (voir A.5). Les problèmes de nématodes peuvent être plus graves sur les sols sableux que sur les sols argileux.
On sous-estime souvent les problèmes de mauvaises herbes. Sur certains sols, la lutte contre les mauvaises herbes sest révélée si ardue que des dizaines de milliers dhectares de terres ont été abandonnés. Limpossibilité de lutter contre les plantes adventices par temps humide sur des sols lourds restreint léventail des cultures praticables sur les terres non rizicoles. Les mauvaises herbes peuvent ne pas être source de difficulté au tout début dun projet, puis le devenir ou inversement. Le lecteur trouvera une liste des 100 plantes adventices les plus nuisibles dans le monde et des renseignements détaillés à ce sujet dans louvrage de Holm et al. (1977), et pour les mauvaises herbes des terres à riz, dans celui de Moddy (1981).
Le coût des pesticides, des herbicides, de la main-doeuvre, etc., nécessaires à la lutte contre les ravageurs, les maladies et les mauvaises herbes, notamment des interventions destinées à éloigner les oiseaux, figure dans les budgets des exploitations mais on peut commencer par leur attribuer un coefficient de classement.
Pour évaluer les risques à long terme posés par les ravageurs, les maladies et la prolifération des mauvaises herbes au fil du temps, il faut, dans la mesure du possible, sappuyer sur lexpérience acquise localement dans des situations comparables.