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Lutte antierosive en milieu tropical humide dans les savanes soudanaises de Korhogo (nord Côte d'Ivoire)

TECHNIQUES CULTURALES TRADITIONNELLES

Après un défrichement sélectif et progressif par brûlis s'étalant sur plusieurs années, les Sénoufos construisent de grosses buttes atteignant 60 à 80 cm de haut pour cultiver l'igname ou le manioc.

Les deuxième, troisième et quatrième années, les paysans déposent entre les buttes les mauvaises herbes, résidus de cultures et diverses biomasses, et les recouvrent avec la terre correspondant à une demi butte provenant de chaque côté. Ils forment ainsi de nouveaux gros billons sur lesquels ils font des cultures associées de maïs, sorgho, arachide et diverses cultures secondaires comme les tomates, le tabac et le gombo.

Les champs forment un damier de petites parcelles billonnées, cloisonnées en bordure. Lors des pluies excédentaires, les eaux s'écoulent vers un fossé de drainage qui évolue souvent, malheureusement, en ravine. L'orientation des billons est quelconque et change d'un champ à l'autre.

Les Sénoufos ont une longue tradition d'agroforesterie. Lors du défrichement, toute une série d'arbres d'utilité reconnue tels que le néré, le karité, le kapokier, les baobabs ainsi que le Daniela olivieri et bien d'autres sont préservées. D'année en année, ils protègent les souches de ces arbres tout en les rabattant pour permettre les cultures vivrières.

FIGURE 61 : Schéma d'aménagement d'un terroir granitique du pays Sénoufo (Korhogo): exemple d'agriculture exigeant un drainage en zone soudanienne

Plateau cuirassé

Eboulis à gros blocs

Glacis gravillonnaire

Glacis sable-limoneux sur carapace rouge ® ocre ® gris

Bas-fond à écoulement prolongé

Parcours extensifs + cultures en grosses buttes


Réserve de terres fragiles

Bloc de cultures intensives avec réservoir de souches d'arbres utiles

Rizières + jardins fruitiers bananiers

pente < 0,5 %

< 20 %

8 à 3 %

3 à 1* %

1 à 0,1 %




Billonnage en pente douce vers des exutoires





lignes d'arbres ± haies vives


Figure

Sols ferrallitiques

très pauvres en matières organiques, en bases, carencés en N et P
très désaturé car fort drainage et risque d'engorgement pendant 2 mois
souvent gravillonnaires, séchant rapidement

Dangers

- dégradation des matières organiques; acidification des terres de plateau
- ravinement des bas de colline et à partir des villages + pistes
- Engorgement temporaire: pourriture des tubercules
- Erosion en nappe ® rigoles ® ravines
- Lixiviation des nutriments, acidification
- Inondations en août + septembre
- Ensablement à partir des ravines

Améliorations

- Fertilisation organique et minérale des terres de plateau profondes
- le reste, parcours à reboiser (anacardier, teck, eucalyptus)
- En aval: les villages + puits
- Citernes sur les chemins d'eau pour irriguer de petits jardins fruitiers
- Blocs de cultures associées sur billons
- Gros billons en pente douce ± cloisonnés avec riz pluvial dans les sillons
- Drainage en bordure par des exutoires enherbés: pistes en période sèche
- Agroforesterie: haies vives et lignes d'arbres tous les 25 à 50 mètres pour former des talus progressifs
- Isoler les champs du bétail par des haies vives
- drainage central ; irrigation latérale rizière + fourrage en saison sèche
- en bordure jardins potagers fruitiers hors saison

Dans les bas-fonds hydromorphes, les Sénoufos aménagent des rizières irriguées en creusant un canal d'amenée latéral à la vallée avec prise d'eau excédentaire latérale et drainage central pour évacuer les grandes masses d'eau lors des mois les plus pluvieux.

DIAGNOSTIC DU MILIEU

Les pluies annuelles moyennes varient de 1000 à 1400 mm. Les pluies mensuelles maximales peuvent atteindre 400 mm et provoquer un drainage de 400 à 200 mm par an. L'indice d'agressivité est très important, de 700 à 500 et la pluie journalière de fréquence décennale peut atteindre 140 mm. Les risques de lixiviation et d'érosion sont donc très importants, mais réduits par une végétation abondante.

Le paysage est formé de collines latéritiques tabulaires ou bien de dômes granitiques ceinturés d'éboulis de gros blocs et de longs glacis de sols ferrallitiques rouges ou ocres à pente diminuant de 5 à 1 %. Dans les bas-fonds, les sols sont hydromorphes, sableux et humifères. Traditionnellement, ils servaient de réserve de fourrage vert pour le bétail en saison sèche; mais, depuis une cinquantaine d'années, une forte proportion de bas-fonds est transformée en rizières irriguées, ce qui accentue les risques de surpâturage des versants. Les sols des collines sont ferrallitiques très désaturés, souvent gravillonnaires, résistants à l'érosion mais acides et très pauvres au niveau chimique. Alors que l'ensemble du profil est de type ferrallitique, les horizons superficiels évoluent actuellement vers des sols plutôt ferrugineux tropicaux. En bas de pente apparaît une ligne de source et dessous, des sols grisâtres, hydromorphes, généralement sablo-argileux, consacrés à la culture du riz.

LES RISQUES

Sur la colline, les sols sont bien structurés et drainants. Ils subissent des risques d'acidification par les engrais, de dégradation des matières organiques comme tous les sols tropicaux, et enfin, de lixiviation, vu l'importance du drainage interne affectant ces sols. Si ces sols sont soumis à la mécanisation, ils perdent progressivement la majorité de leur matière organique et de leur résistance à la battance. Ils deviennent donc sensibles à l'érosion et au ruissellement. Sur les fortes pentes, on constate dans les zones à forte population et là où l'on a un surpâturage et des feux tardifs, le développement de ravines en bas de colline. Sur le glacis central cultivé, en plus des risques de dégradation des sols, d'acidification et de lixiviation, l'érosion en nappe peut se transformer en ravinement, d'autant plus qu'avec les apports de ruissellement provenant des collines, on peut craindre aussi un engorgement à la surface du sol et une pourriture des tubercules.

PROPOSITIONS D'AMELIORATIONS (figure 61)

Dans la zone du plateau cuirassé, dans les éboulis et dans le glacis gravillonnaire, on peut prévoir l'amélioration du potentiel forestier par des reboisements d'anacardiers, de tecks, mais aussi d'arbres fourragers.

Autour de l'habitat, dense dans cette zone, peuvent être prévus de petits jardins fruitiers, irrigués à partir des puits. En effet, en-dessous de la zone gravillonnaire, se trouvent des altérites qui restent humides près de la capacité aux champs pendant pratiquement toute l'année. En bas de cette zone, on pourrait prévoir le creusement de citernes et alléger la corvée de puisage pour le bétail et pour le village (nappes pérennes situées entre 10 et 30 mètres de profondeur).

Au niveau du bloc de culture, il est souhaitable de garder des champs billonnés de petite taille, en pente douce, plus ou moins cloisonnés avec éventuellement un semis de riz pluvial dans le sillon. En bordure des champs, prévoir une bande enherbée avec des arbres pouvant servir de piquets verts ou bien des haies vives capables de limiter la divagation du bétail. Ailleurs, il faut aménager des exutoires pour permettre durant les mois les plus humides d'évacuer les eaux de drainage excédentaires, et durant les mois les plus secs, de servir de piste enherbée pour évacuer la production.

Au niveau du bas-fond, on peut organiser une rizière avec deux fossés latéraux recueillant les eaux sortant des lignes de source et captant en amont les eaux de la rivière. Au centre de la vallée, le drain central par où passe la rivière permet d'évacuer des excédents d'eau. Sur les bords de cette vallée, on peut organiser des jardins potagers et fruitiers, en particulier à faible distance des lignes de source. Enfin, il serait sage de prévoir la culture de fourrage en saison sèche à l'emplacement des rizières et vers les points les plus humides de la vallée, des haies vives permettraient de mieux canaliser le bétail.

Lutte antierosive en milieu tropical de savane dans la région de Koutiala au Mali: Agriculture pluviale sensu stricto

TECHNIQUES CULTURALES TRADITIONNELLES

Traditionnellement, les Miniancas utilisaient jadis les terrains sableux et même gravillonnaires du haut des versants et situaient leurs villages sur les cuirasses latéritiques pour prévoir l'arrivée d'éventuels ennemis. Actuellement, avec la mécanisation et la traction animale, les terrains cultivés sont choisis sur le glacis limono-sableux et les techniques culturales se limitent à un labour et deux sarclages-buttages.

L'élevage est toujours extensif. Pendant la saison des pluies, un berger (souvent étranger) entraîne les animaux du village sur les parcours. En saison sèche, le bétail profite des résidus de culture et des derniers herbages verts dans les bas-fonds.

Le soir, les boeufs sont réunis dans des parcs protégés par une haie morte. Dans ces parcs s'accumule la poudrette, c'est-à-dire des déjections desséchées et réduites en poudre par le piétinement des animaux. Les besoins en bois ont été comblés jusqu'ici par prélèvement dans la zone du parcours. Actuellement, il subsiste, dans le bloc cultivé un parc de karité, néré, rarement de Faidberbia albida. Les bas-fonds sont encore peu exploités sauf pour produire du riz lorsque la vallée est suffisamment large, ou du fourrage en tête de vallée pour le bétail, en saison sèche. Les paysans ont conscience de la dégradation progressive de leur environnement sous l'effet d'une culture de plus en plus intensive de coton et de céréales: ils demandent de protéger leurs blocs de cultures du ruissellement provenant des parcours et des collines latéritiques assez dégradées.

LE DIAGNOSTIC DU MILIEU

Les pluies diminuent progressivement de 1000 à 700 mm. La pluie mensuelle maximum est égale à 250 mm et le drainage diminue de 200 mm pratiquement à 0. L'indice d'érosivité de Wischmeier RUSA varie de 350 à 500 et la pluviométrie journalière décennale est de 120 mm. Les sols ferrugineux tropicaux peu acides, peu désaturés, limoneux, sont fragiles, sensibles à la battance. Comme dans les cas précédents, le paysage est formé de collines latéritiques ou de dômes granitiques suivis d'éboulis, et cette fois-ci de très longs glacis de plusieurs kilomètres qui se terminent par une berge ou par des bas-fonds plus ou moins larges et dégradés par le surpâturage.

LES RISQUES

Sur les sols gravillonnaires des collines, les dangers proviennent d'une dégradation de la végétation par surpâturage, qui entraîne la réduction de l'infiltration. La concentration du ruissellement favorise la formation de ravines profondes qui peuvent décaper sérieusement les versants. En ce qui concerne le glacis cultivé, outre la dégradation des sols par minéralisation des matières organiques et par la battance, il faut signaler le ravinement provenant des collines ainsi que le dépôt de plages de sable et de gravillons et enfin une squelettisation de l'horizon superficiel soumis à des travaux culturaux assez fréquents. Les risques particuliers à la zone hydromorphe des bas-fonds, concernent la dégradation par surpâturage et le ravinement du lit, l'ensablement provenant des ravines traversant tout le bloc de culture.

PROPOSITIONS D'AMELIORATIONS (figure 62)

Sur le plateau cuirassé, il faut tendre à freiner le ruissellement par des cordons de pierres, régénérer les herbes et les arbustes fourragers et reconstituer le capital fourrager. En bas de cette zone, on peut imaginer le creusement de citernes avant les digues de protection. Celles-ci collectent les eaux de ruissellement sur 400 m et les orientent vers des exutoires aménagés qui vont évacuer les eaux de ruissellement durant les pluies excessives du mois d'août et qui peuvent, en saison sèche, servir de chemin pour évacuer la récolte de coton.

Dans la zone des glacis, il s'agit essentiellement d'aménager les exutoires enherbés pour évacuer le ruissellement et les récoltes, d'isoler les parcelles par des haies vives et des arbres, d'équilibrer, au niveau de la parcelle, les bilans des matières organiques et des nutriments, et enfin de favoriser l'infiltration totale par un travail profond du sol suivi d'un buttage cloisonné. Enfin, dans la zone des bas-fonds, il faut restaurer la fertilité par la fumure organique et les cultures fourragères pour améliorer la production des fruits et légumes. Enfin, dans les casiers rizicoles, on peut envisager une deuxième culture en saison sèche, permettant aux plantes à enracinement profond de prélever en profondeur les eaux stockées dans le profil du sol. Le casier rizicole peut être aménagé à l'aide de diguettes en terre et en mottes d'herbe, de façon à pouvoir planer parfaitement chacune des parcelles. La difficulté pour l'aménagement de ces bas-fonds, consiste souvent à faire front aux risques d'inondation lors des fortes pluies. Il faut donc prévoir un canal central pour drainer l'ensemble du bas-fond.

FIGURE 62 :Schéma d'aménagement d'un versant en pays Minianka; exemple d'agriculture pluviale au sens strict (rainfed farming) (d'après Hijkoop, Poel, Kaya, 1991 )

La lutte antierosive dans les savanes soudano-saheliennes de la région de Ouahigouya (nord-ouest Burkina Faso): Agriculture sous impluvium

LES TECHNIQUES CULTURALES TRADITIONNELLES

Les paysans Mossi ont un comportement de pionniers. Ils défrichent en brûlant pratiquement tous les arbres à part quelques Acacias, Sclerocarya birrea et Baobabs, etc...

Ils sèment le sorgho sur les meilleures terres et le mil (et quelques arachides et niebe) sur les terres sableuses ou gravillonnaires, en poquets tous les mètres, sans aucun travail du sol, dès les premiers orages de saison des pluies. Ils recommencent les semis deux à cinq fois si nécessaire, puis assurent un ou deux sarclages à la houe. Sur les terres sableuses du nord, le sarclage s'accompagne d'un débuttage qui améliore l'infiltration de l'eau au niveau des touffes de mil.

Pour faire face à l'épuisement des terres, les paysans apportent des matières organiques (2 à 5 t/ha de poudrette de parc et des cendres ménagères ou encore un paillage de tiges de céréales et de rameaux de légumineuses peu appétées par le bétail comme Piliostigma reticulatum et Bauhimia rufescens; ensuite ils abandonnent la terre à la jachère pâturée.

Pour récupérer les terres épuisées, ils pratiquent la méthode du zaï consiste à piéger le ruissellement dans une petite cuvette d'y mettre une fumure organique localisée, laquelle va être améliorée par l'activité perforatrice des termites qui vont permettre, après un premier orage, de piéger une centaine de millimètres d'eau (Roose, Piot, 1984; Roose et Rodriguez, 1991; Roose, Dugue et Rodriguez, 1992).

La tradition des boulis ou trous d'eau de quelques dizaines de mètres cubes avec rejet des terres vers l'aval en demi-lune, permet également de récupérer une fraction du ruissellement provenant des collines pour alimenter en eau le bétail près des parcours et irriguer un petit jardin (Dugué, 1988). Enfin, s'ils manquent de terre, les paysans Mossi récupèrent grâce à des alignements de pierres (structurés en nid d'abeille), les "zipelle", surfaces érodées, dénudées et encroûtées où la végétation naturelle ne peut même plus se développer par défaut d'infiltration. Ces alignements de pierres, d'herbes ou de piquets ralentissent le ruissellement et provoquent le dépôt de matières organiques et de sédiments grossiers et perméables. Dès la seconde année, l'horizon sableux déposé est travaillé, fumé et planté: il n'est pas rare d'y récolter 800 kg/ha de sorgho (Wright, 1985).

Comme dans le cas précédent, les troupeaux sont menés sur les parcours pendant la saison des pluies. Après les récoltes, les animaux profitent des résidus de culture, mais ensuite, se débrouillent comme ils peuvent en errant à travers tout le territoire.

LE DIAGNOSTIC DU MILIEU

Les pluies annuelles diminuent du sud au nord de 700 à 400 mm. Les pluies mensuelles maximum, dépassent rarement 100 mm et le drainage n'est qu'occasionnel, de 50 à 0 mm. L'agressivité des pluies RUSA diminue de 400 à 200; la pluie journalière de fréquence décennale dépasse rarement 100 mm. Le paysage est très voisin du précédent, mais il est formé de collines latéritiques ou de dômes granitiques et de très longs glacis, suivis de bas-fonds plus ou moins larges. Sur les collines, les lithosols gravillonnaires plus ou moins cuirassés sur altérite profonde, contiennent très peu d'eau. Par contre, sous les nappes gravillonnaires, les altérites en profondeur sont humides pendant toute l'année. Le glacis est formé de sols ferrugineux tropicaux lessivés, limono-sableux en surface et plus argileux en profondeur. Quant aux bas-fonds, ils sont hydromorphes, plus ou moins sableux ou limoneux selon les cas.

LES RISQUES

Sur les lithosols gravillonnaires des collines latéritiques, la réserve hydrique étant faible, le surpâturage entraîne une dégradation de la végétation qui à son tour, réduit l'activité de la mésofaune, forme des croûtes de battance et de sédimentation à la surface des sols et favorise un ruissellement abondant aboutissant à la formation de ravines. Sur les blocs de culture, on constate très souvent une dégradation poussée de la fertilité des sols, acidification et squelettisation de l'horizon de surface qui devient très sableux, facilement érodé et battu par les pluies. En plus, il reçoit les produits du ravinement venant des collines donc des dépôts sableux et gravillonnaires. Ces sols ont une très faible réserve en éléments nutritifs. Il faut donc parvenir à nourrir les plantes au fur et à mesure de leurs besoins alimentaires. Enfin au niveau des bas-fonds, il faut déplorer la dégradation générale des sols par surpâturage et par culture sans restauration de matière organique ou d'aliments nutritifs. De plus, les ravines en amont entraînent à leur tour le ravinement du fond du lit de la rivière et/ou l'ensablement général du bas-fond. Les grands bas-fonds sont difficiles à gérer car ils sont inondés pendant plusieurs jours à l'occasion des plus fortes averses, deux ans sur trois.

FIGURE 63

: Schéma d'aménagement d'un terroir granitique du Plateau Mossi: agriculture sous impluvium (runoff farming)

Sols pauvres: carences en N et P et parfois K. Ca, Mg et oligo-éléments: pH 5 à 6,5

Sols fragiles: croûte de battance, faible infiltration, semelles de labour, pauvres en matières organiques

Restauration de la fertilité des sols (voir Zaï): - travail du sol, + fumier localisé, + compléments N. P. K + maîtrise du ruissellement, + sorgho ou légumineuses à fort enracinement

Améliorations

Impluvium non cultivé

• Stockage du ruissellement.

- 1/2 lunes, microcatchment.
- boulis pour le bétail. pour irriguer un jardin.
- lac collinaire sur site favorable

• Mise en défens (contrat de 5 ans).

- enrichissement en arbres fourragers sur ligne de sous-solage.
- enrichissement en herbage derrière des cordons de pierres.
- protection contre les feux.

• Pâturage organisé par le berger communal

Cultures pluviales

• Ralentir le ruissellement.

- haies vives + arbres en bordure.
- cordons de pierres.
- lignes d'herbes Andropogon tous les 10 3 25 m.

• Former un bocage contre le vent.
• Semis précoce dense, buttage cloisonné pour augmenter le stockage d'eau.
• Jardins irrigués derrière les boulis.
• Organiser des couloirs pour le bétail.
• Rotation des parcs à bétail.
• Fosse fumière/compostière près de l'habitat.
• Fertilisation complémentaire à la demande des cultures.

Cultures irriguées + jardins fruitiers de contre-saison

• Etaler les crues.

• Piéger les sédiments fertiles :

- diguettes filtrantes.
- diguettes en mottes/casier rizicole
- petit réservoir villageois.

• Alimenter la nappe, pour augmenter la sécurité en période sèche.

• Eviter les grands arbres qui pompent trop dans la nappe.

• Maintenir une zone fourragère filtrante


LES PROPOSITIONS D'AMELIORATIONS (figure 63)

Sur les collines cuirassées et le glacis gravillonnaire, il faut prévoir l'amélioration des parcours, leur reforestation avec l'aide d'essences arbustives fourragères si on peut organiser une mise en défens partielle pendant cinq ans. Pour ce faire, on peut tenter de freiner le ruissellement par des cordons de pierres et réimplanter des herbes, suite à un grattage du sol en sec (à la dent soussoleuse) et procéder à l'épandage de débris organiques (branchettes, écorces, pailles) ou de pierres qui vont piéger l'eau, le sable et des graines. Si les sols sont trop dégradés, un sous-solage sur des lignes de plantation d'arbres, peut avoir une influence durable, tout au moins dans le glacis gravillonnaire. Enfin, on peut penser à améliorer le stockage du ruissellement soit par la confection de demi-lunes ou de fossés d'absorption totale des eaux, soit par le creusement de citernes appelées "boulis" pour procurer de l'eau au bétail ou pour une irrigation d'un petit jardin.

En ce qui concerne le bloc cultivé sur glacis limono-sableux, on peut prévoir d'une part des micro-barrages perméables tous les 20 à 25 m, d'autre part, la création d'une haie vive avec des arbres tous les 5 m en bordure des champs pour reconstituer le parc à karité, Acacias albida et diverses légumineuses. Les micro-barrages perméables peuvent être constitués de cordons de pierres ou d'herbes, l'objectif à atteindre à long terme étant de former un bocage isolant des champs de culture suffisamment vastes par des haies vives permettant de gérer le bétail soit en l'isolant à l'intérieur des champs durant la période où ils consomment des résidus de culture, soit en l'empêchant de rentrer dans les champs lorsque les sols sont préparés et que les cultures sont en pleine croissance.

Enfin, dans les vallées irriguées, on peut envisager la formation de diguettes filtrantes en tête des vallées pour étaler les crues, piéger un peu d'eau et de sédiments et pour réalimenter la nappe, augmenter la sécurité en prévoyant des jardins potagers et fruitiers de contre saison. Enfin lorsque la vallée est plus large, avec des bassins versants de plusieurs kilomètres carrés, on peut envisager des digues en terre retenant suffisamment d'eau pour assurer l'alimentation en eau du village. Cette méthode de micro-barrages perméables améliore les rendements et contribue à la sécurité alimentaire de ces régions très pauvres pratiquement sans cultures de rente. De plus, les aménagements envisagés sont extrêmement bon marché et à portée de n'importe quel paysan.


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