Durant les premières années de la vie, les matières grasses sont la source principale d'énergie nécessaire à une bonne croissance et à l'activité physique. Là où le régime alimentaire familial contient peu de matières grasses (moins de 15 pour cent de l'apport calorique total), il est difficile d'assurer l'apport énergétique nécessaire, ce qui explique en partie la prévalence élevée de la malnutrition dans ces zones.
Au cours des deux premières années de la vie, les matières grasses jouent aussi un rôle structurel en fournissant les acides gras et le cholestérol nécessaires à la formation des membranes cellulaires dans tous les organes. Qui plus est, des organes importants comme la rétine de l'oeil et le système nerveux central sont constitués essentiellement de matières grasses.
Une grande partie des matières grasses nécessaires à la formation de ces tissus est constituée d'acides gras essentiels, qui ne peuvent pas être synthétisés par l'organisme et doivent être apportés par l'alimentation. Le lait maternel a une composition en matières grasses très particulière, qui explique son rôle unique dans l'alimentation infantile; il contient des facteurs facilitant la digestion des graisses, sa composition chimique le rend plus digeste et les acides gras des séries n-3 et n-6 y sont présents en quantité équilibrée.
Récemment, l'intérêt porté aux besoins en acides gras de la série n-3 (acide alpha-linolénique et acide docosahéxaenoïque) a conduit à étudier leurs effets sur la croissance et le développement cérébral. En 1993, la Consultation mixte d'experts FAO/OMS sur les matières grasses dans l'alimentation humaine a recommandé que les enfants soient allaités au sein et que les succédanés destinés aux nourrissons calquent la teneur en acide gras du lait maternel.
On étudie également la relation qui existe dans les pays en développement entre la consommation de matières grasses et le revenu. On sait déjà que dans les groupes à faible revenu la consommation de matières grasses est insuffisante et que cette moindre consommation a un effet négatif sur l'état nutritionnel des enfants et des adultes de ces groupes de population.
