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FORMATION

J.N. Pollock

INTRODUCTION

Le Centre de formation de Lusaka fonctionne depuis le début de 1980 et il a acquis une compétence et une expérience considérables en matière de formation, surtout de niveau intermédiaire, à la lutte contre la tsé-tsé et la trypanosomiase. Nous avons sciemment essayé, de modifier le type de formation offert au fil des années afin de ne pas tomber dans la facilité de la routine. Nous nous sommes efforcés d'améliorer la qualité de la formation par divers moyens:

Nous avons eu le sentiment que la formation a aidé à lutter contre l'un des plus grands problèmes de l'Afrique, la trypanosomiase et qu'elle l'a fait en descendant au niveau du terrain, là où la lutte est en cours et où la bataille sera gagnée ou perdue.

Avant d'aller plus loin, nous devons préciser que nous ne sommes pas une université ou une école privée; d'ailleurs, il ne serait pas possible de nous greffer sur une université, étant donné les critères d'entrée, la présidence des examens, et toutes les autres règles académiques indispensables à ce type d'établissement.

CARACTERISTIQUES ESSENTIELLES DE LA FORMATION OFFERTE

En résumé, la formation offerte par le projet était conçue:

Comment peut-on atteindre ces objectifs de formation?

J'aimerais aborder ici la question des infrastructures et des exigences institutionnelles pour le fonctionnement actuel et futur du projet.

Plusieurs scénarios sont possibles:

  1. L'idéal serait peut-être de disposer de centres régionaux (conçus comme un réseau coordonné) construits spécialement pour la formation, non seulement aux techniques de lutte contre la tsé-tsé/trypanosomiase, mais aussi à la lutte contre les tiques et les maladies qu'elles transmettent, la protozoologie et les disciplines analogues. Ces centres seraient permanents. Pour préciser nos idées, appelons-les centres d'études de terrain. Le financement pourrait être assuré par les gouvernements de la région, ou par des ONG. Il y a peut-être une autre possibilité que j'aborderai plus loin.

  2. Ce que nous avons en réalité est assez différent. A Lusaka, nous occupons des locaux qui fonctionnent très bien comme salles de classe et comme bureaux personnels, mais beaucoup moins bien comme laboratoires. Notre financement a été assez régulier, comme c'est souvent le cas des projets financés par des donateurs extérieurs.

    Miraculeusement, il a été assuré depuis 1980 jusqu'à aujourd'hui avec une seule interruption de treize mois. Sans l'appui des coparrains, nos réalisations auraient été bien maigres. Il y a eu un appui très vigoureux au point de vue technique de la part des chercheurs et des agents de terrain, qui ont mis directement leurs compétences à la disposition du projet par des conférences, démonstrations, visites de terrain, etc. A cet égard, il faut citer en particulier le service de lutte contre la tsé-tsé et la trypanosomiase d'harare et sa station de terrain de Rekomeche.

    Le service zambien de lutte contre la tsé-tsé et la trypanosomiase a été très actif, et ses diverses campagnes menées de main de maître sur le terrain, ont reçu la visite de nos élèves. Il faut reconnaître l'effet galvanisant du Programme régional de lutte contre la tsé-tsé et la trypanosomiase, en particulier dans ces deux pays.

  3. Nous devons maintenant envisager de manière réaliste ce que nous pourrions avoir dans un proche avenir. Un descriptif de projet a été établi, qui prévoit un réseau de trois centres (en Zambie, en Ouganda et au Burkina Faso), bonne manière de donner une formation dans différentes régions de l'Afrique. Une formation de premier cycle universitaire sera assurée, outre le niveau intermédiaire sur lequel on a mis l'accent par le passé. La FAO recherche un financement pour un programme quinquennal de ce type.

  4. Envisageons maintenant la situation que l'on pourrait avoir à l'achèvement de ce programme quinquennal. J'aimerais une fois encore aborder le principe du Réseau d'études de terrain pour l'Afrique.

Le mandat de ce centre serait le suivant:

Financement

Je pense que ce réseau de centres est appelé à jouer un si grand rôle que la FAO devrait l'incorporer dans son Programme ordinaire, peut-être par l'intermédiaire de son Bureau régional. La structure actuelle de la FAO est la suivante: son Siège est financé directement par son budget ordinaire et son Programme de terrain est financé en très grande partie par des organismes d'aide multilatérale ou bilatérale. Avec l'option proposée, le Bureau régional jouerait un rôle beaucoup plus important et aurait une mission très stimulante. La FAO serait beaucoup plus présente en Afrique. La collecte de données pour de nombreuses disciplines serait bien meilleure. Il est certain que l'intérêt de l'extérieur serait très vif et que des financements arriveraient rapidement à ces centres une fois qu'ils seraient créés, soulageant la FAO d'une bonne partie de son fardeau.

Remarques en guise de conclusion

On pourra aisément critiquer ces idées en déclarant que jamais auparavant, des fonds du Programme ordinaire n'ont été utilisés de cette manière. Cependant, le Bureau régional et les représentations dans les pays sont des maillons d'une même chaîne. Le Programme d'études de terrain pourrait être considéré comme le prolongement logique de ces activités et conforterait la présence actuelle de la FAO sur le terrain. L'idée pourrait, dans un premier temps, être expérimentée sur une petite échelle, par exemple en Ouganda, dans le cadre du calendrier proposé pour le Projet quinquennal (1994–99).

Ce cadre étant probablement le meilleur pour soulever ces idées, je vous prie de bien vouloir les examiner attentivement.


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