Table Of ContentsNext Page

Préface

La présente publication tente de condenser les informations actuelles sur les méthodes d'irrigation appropriées et de donner quelques idées sur leurs possibilités d'adoption et d'adaptation par les petits paysans dans les zones semi-arides de l'Afrique subsaharienne. Il s'agit d'une vaste région, où il est crucial de renforcer et de stabiliser la production agricole. Pourtant le secteur irrigué y a jusqu'à présent été insuffisamment développé. Les nombreux efforts déployés par le passé dans ce sens ont échoué, la démarche adoptée n'étant peut-être pas adaptée aux conditions physiques et socioéconomiques qui prévalent dans la région.

Il n'y a pas de recette universelle pour garantir la sécurité alimentaire en Afrique, ni pour y développer l'irrigation. Le polymorphisme du continent ne permet pas l'application d'une seule approche. De multiples options sont possibles et les plus appropriées dépendent des conditions agronomiques, économiques et sociales spécifiques locales. Dans certains cas, l'installation de grands réseaux, à gestion centralisée (par des entreprises commerciales ou d'Etat), pourrait être le moyen le plus rapide d'accroître la production. Mais l'irrigation devrait simultanément être développée sur les petites exploitations gérées par des agriculteurs individuels ou par des associations d'agriculteurs. La présente publication vise essentiellement à promouvoir cette dernière forme de développement.
Il faut adopter une approche positive et réaliste, en étant conscient des problèmes réels sans pour autant se laisser décourager. L'objet de cette étude est de présenter des options pratiques compatibles avec une nouvelle approche de ce type. Un effort a été fait pour simplifier le plus possible cet exposé, sans pour autant le rendre simpliste, afin qu'il puisse être utile à une vaste gamme de lecteurs, depuis les décideurs jusqu'aux vulgarisateurs de terrain; on a également veillé à ce que les options présentées soient compatibles avec le Programme spécial de la FAO à l'appui de la sécurité alimentaire en Afrique.
Le lecteur remarquera d'emblée que cet exposé n'est pas un manuel purement technique donnant des instructions pour l'emploi des systèmes d'irrigation. Son objet est plutôt de définir, tout en les expliquant, les principes conceptuels fondamentaux de l'irrigation moderne qui devraient sous-tendre les prises de décisions relatives au développement de l'irrigation. Alors que les prescriptions toutes faites tendent à être spécifiques et rigides, et sont donc rarement applicables lorsque de nouveaux problèmes surgissent au fur et à mesure que les circonstances évoluent, une compréhension de base des principes devrait permettre aux spécialistes d'adapter leur mode de pensée et leurs actions aux situations imprévues. Le but ultime est donc de donner des informations susceptibles de bien faire comprendre les possibilités et les limites des méthodes d'irrigation modernes, pour guider le lecteur dans le choix et l'adaptation de technologies appropriées permettant d'accroître durablement la production et de mieux utiliser les ressources.
En adoptant cette approche, je n'ai pas traité les méthodes d'irrigation de surface traditionnelles (notamment l'irrigation par planches, par submersion et par sillons) qui ont déjà été maintes fois décrites dans le passé et sont généralement bien connues dans la région. Ces méthodes sont utilisées depuis longtemps pour arroser des cultures comme le riz, la canne à sucre et le coton. Or, cette étude se concentre sur le développement de l'irrigation de cultures vivrières comme les fruits, les céréales, les légumineuses et les légumes (plantes racines comprises) qui peuvent pousser dans les zones semi-arides ou arides où l'eau est rare. C'est dans ces zones de l'Afrique subsaharienne que les petits systèmes d'irrigation peu coûteux, basés sur l'application fréquente d'un faible volume d'eau sur une surface partielle, semblent offrir des possibilités considérables encore inexploitées.

Daniel Hillel

 

Remerciements

En tant qu'auteur du présent rapport, je tiens à exprimer ma gratitude en premier lieu à M. Jacques Diouf, Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, dont l'intérêt personnel et la détermination à rendre les activités de la FAO plus adaptées aux réalités du terrain, ont inspiré ce projet.
Je remercie aussi pour leurs conseils et leurs encouragements précieux MM. Wim Sombroek, ancien directeur de la Division de la mise en valeur des terres et des eaux, Robert Brinkman, directeur actuel et Hans Wolter, chef du Service de la gestion et de la mise en valeur des ressources en eau relevant de cette division. D'autres membres de la division - en particulier MM. Lucien Vermeiren, Arum Kandiah et Bo Appelgren - nous ont aussi donné des renseignements et des conseils utiles. Les illustrations ont été réalisées avec l'aimable assistance de M. Han Kamphuis, qui mérite des remerciements particuliers. Il en est de même pour Mme Cynthia Rosenzweig, qui nous a aidés lors de la mise en page de cette publication.
Enfin, je suis profondément reconnaissant à la Fondation Rockfeller de New York de son appui inestimable.

Table Of ContentsNext Page