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LES MOYENS DE COMMUNICATION
TRADITIONNELS

L'inventaire des moyens, des outils et des systèmes de communication traditionnels, leur typologie et leur éventuelle exploitation est une vaste ambition, car leur culture est, avant tout, une production des hommes; et partout où les hommes s'organisent, ils accordent une grande place à leurs systèmes de communication. Et c'est là où les ressemblances apparaissent; mais c'est là aussi où des ambiguïtés pourraient surgir: qu'appelle-t-on moyen de communication? Est-ce le tam-tam ou est-ce le griot acteur qui le joue? Les systèmes traditionnels de communication sont à la fois des objets, des acteurs, des lieux de révélation de la parole; des systèmes et des structures qui produisent et qui expriment des formes d'organisation spécifique où la relation à autrui et la communication sociale sont au cœur de l'existence des hommes. Il y a alors un véritable danger de les dissocier; comme diraient les Bissa «c'est absurde de manger de la viande du chien et de délaisser sa tête.... Tout va ensemble!».

La communication s'entend comme l'établissement d'une relation entre deux individus, entre un ou des individu(s) et un groupe, et entre groupes. En effet, de tout temps, les hommes vivant en société ont produit des systèmes de communication pour eux, pour gérer les multiples situations de leur organisation sociale:

C'est donc en fonction de la situation sociale à gérer que des «techniques de communication» et des méthodes spécifiques d'établissement de relations multiformes voient le jour; c'est dire que les outils, les moyens et les systèmes de communication traditionnels s'adaptent aux objectifs d'organisation des relations sociales; si l'on ne gère pas les relations intra-familiales de la même façon que celles professionnelles ou encore comme celles avec les copains, il va de soi que les outils utilisés, de même que les moyens et les systèmes vont changer!

Dans tous les cas, toute situation de communication reste spécifique, parce que répondant toujours à des besoins spécifiques. Les populations ont des savoir-dire propres, des savoir-faire spécifiques, bref, des savoir-être, à l'image de l'idéal d'homme et d'existence que la société construit au fil des générations.

Il s'agit d'inscrire dans le temps les systèmes et les moyens de communication traditionnels, de les adapter précisément aux temps ou avec «les temps qui changent».

Quelles seraient alors la place et la fonction des moyens et des systèmes traditionnels de communication dans la perspective du changement de nos sociétés? Au moment où les communications par satellite envahissent tous les espaces sociaux, quelles réponses les milieux ruraux (et même urbains) en Afrique en général et au Burkina Faso en particulier, peuvent-elles proposer comme alternatives à cette globalisation des systèmes de communication? N'y a-t-il pas un risque de «folkloriser» les outils, les moyens et les systèmes de communication traditionnels?

Peut-on dans ce contexte, utiliser les moyens de communication traditionnels pour le développement en milieu rural?

La réponse est oui parce que ce sont les générations qui «passent» et qui fécondent les outils, les moyens et les systèmes de communication. Il y a donc une nécessité impérieuse pour notre «temps» où le mot développement renvoie à des préoccupations quotidiennes, d'indiquer, de guider et d'informer d'éventuels utilisateurs des médias traditionnels.

Les systèmes traditionnels de communication s'intègrent dans un grand ensemble qui est le «savoir traditionnel»; le savoir traditionnel génère donc des formes d'expression que les générations s'approprient au fur et à mesure de leur existence; il s'agit bel et bien de pratiques sociales «valorisées et valorisantes», liées à un terroir spécifique, à une culture spécifique; et cela apparaît déterminant dans la connaissance et dans la reconnaissance de l'autre, l'autre en tant qu'individu, mais aussi en tant qu'élément d'une communauté.

L'INVENTAIRE DES MOYENS ET SYSTÈMES
DE COMMUNICATION TRADITIONNELS

On ne prétend pas ici présenter de façon exhaustive tous les instruments et tous les systèmes de communication au Burkina Faso, mais donner seulement une idée de leur diversité, de leur spécificité et de leur fonction sociale. Les outils traditionnels de communication au Burkina Faso sont nombreux, surtout dans le domaine de la production sonore (musique ou autre événement significatif).

LES INSTRUMENTS «MEMBRAPHONES» OU TAMBOURS

Il faut entendre par l'appellation «membraphones» toutes les sortes de tambours. Il est l'instrument le plus commun dans tous les groupes ethnolinguistiques du Burkina Faso, plus particulièrement au centre du pays et dans la moitié Est. On les dénomme «membraphones» à cause des peaux tendues (membranes) qui les recouvrent le plus souvent; tous les tambours sont généralement fabriqués à partir d'un tronc d'arbre évidé ou taillé en forme étranglée.

Dans la région de Gaoua, il y a le tambour cylindrique appelé «gangaa», tandis que dans la région de Kaya, il est appelé «gangaado», de même que dans la région de Ouahigouya.

Après le tambour cylindrique, il faut noter le tambour «lunga» ou tambour d'aisselle, appelé ainsi parce que le joueur le maintient sous son aisselle et le joue en variant les sons par la pression de l'aisselle sur les cordelles de cuir qui tendent les peaux. Dans la région de Kaya, il est appelé «lunga», de même que dans la région de Ouahigouya.

Le tambour messager des Bwaba et des Sissala est de forme ovale, appelé tambour piriforme (en forme de poire). Il se joue souvent par couple, mâle, femelle, pour relayer les nouvelles le plus loin possible.

Le tambour gourde (appelé «kuor» dans la région de Gaoua, «bendré» dans les régions de Ouahigouya et de Kaya), est un instrument de forme ronde; il s'agit d'une grosse calebasse évidée et coupée au quart sur laquelle est tendue une peau. Cet instrument est très courant chez les Mossi, car il sert à égrener et à décliner les identités et les généalogies des empereurs mossi à la cour; dans la région de Gaoua, le tambour gourde accompagne de préférence le balafon. C'est un tambour parlant, selon les musicologues.

Le tambour conique en forme de champignon se retrouve chez les populations mandingues; mais il a été adopté autant dans la région de Kaya que dans la région de Ouahigouya. Il est couramment appelé «djembé» et est particulièrement prisé par les populations dioulaphones.

Toutes ces sortes de tambours, s'ils ont entre autres une signification et un rôle particulier en fonction des régions, ont la particularité, selon les spécialistes, d'apparaître puissants par le son et très présents par le rythme. Il sont utilisés généralement pour annoncer des nouvelles, pour dire des informations et pour animer des opportunités festives.

LES INSTRUMENTS DE MUSIQUE «CORDOPHONES»

On entend par «cordophones» tous les instruments munis de cordes qui produisent des sonorités différentes selon leur utilisation. Ce sont des instruments dont on pince les cordes ou que l'on percute avec un bâtonnet; d'autres types d'instruments à corde sont frottés avec ces mêmes cordes, généralement d'un crin de cheval.

Parmi les instruments cordophones pincés ou percutés, l'on peut retenir:

Les instruments cordophones servent essentiellement à louer, avec notamment des modulations de l'aperture buccale, pour raconter de véritables histoires, surtout chez les Sanan; ou alors ils servent à animer tout simplement des manifestations de danses ou des soirées de «clair de lune». Certains s'accompagnent de tambours ou de calebasses renversées, pour «alourdir» encore plus leurs effets sonores.

Les instruments «idiophones» (du grec, signifiant «en soi»)

Ce sont des instruments dont le son est produit par la matière unique qui les compose, selon la définition des musicologues; il peut s'agir du bois, du métal ou de la pierre.

Au Burkina Faso, dans la région de Gaoua, l'on trouve des idiophones comme le balafon (appelé «yiolon») qui produit des sonorités différentes en fonction des lames accordées selon chaque groupe social qui les possède. Notons cependant que le balafon est à la fois idiophone et membraphone car les petites gourdes qui font office de caisse de résonance ont de petits trous recouverts de toile d'araignée.

Parmi les idiophones, il y a les calebasses que l'on retrouve un peu partout (signalées dans les régions de Kaya et de Ouahigouya sous l'appellation de «wambendé»).

Notons également le hochet, petite calebasse séchée à l'intérieur de laquelle sont introduites de petites boules (cailloux ou grains) et qui produit un son «égrené»; on trouve le hochet dans la région de Gaoua, mais également chez les Bissa.

Dans la catégorie des idiophones, il faut signaler «le sistre» formé de morceaux de calebasses assemblés sur un cadre de bois utilisé chez les Mossi par les initiés et joué également par les jeunes filles initiées chez les Sénoufo.

Il faut souligner par ailleurs les idiophones métalliques, instruments en fer qui accompagnent les orchestres traditionnels; dans cette catégorie métallique des idiophones, l'on retrouve les grelots, les clochettes appelés «belember» dans la région de Gaoua. Quant aux hochets, et aux sonnailles, il s'agit en fait de castagnettes que les populations des régions de Kaya et de Ouahigouya appelent «kiema» (pluriel), «kienfo» (singulier) ou «loumre» ou «waaga», selon d'autres régions mossi.

Enfin, signalons la «sansa», un instrument de musique à sonorité douce que l'on retrouve chez les Bissa du Burkina Faso sous l'appellation de «konde».

LES INSTRUMENTS DE MUSIQUE «AÉROPHONES»

Ce sont des instruments qui fonctionnent avec du vent produit souvent par la bouche du joueur. L'on peut citer entre autres:

Chez les Lobi de Gaoua, plusieurs sortes de flûtes existent: la flûte droite appelée «wuye» et de petites flûtes de plusieurs formes appelées «ocarina». Comme le dit Papa Clément Kambou, «ces diverses flûtes sont jouées souvent par les aveugles pour se faire repérer en cas d'égarement en brousse par exemple». Il donne de la flûte une définition: la flûte est un instrument en bois qui sert à exprimer les pensées. C'est le compagnon fidèle des aveugles et des chasseurs. Pour le chasseur, il y a des sons qui appellent le gibier, pour l'aveugle, la flûte est un instrument de gagne-pain par la mélodie des paroles qu'il chante. Et c'est pourquoi, il dit souvent: «Ma flûte, c'est mon grenier, mon porte-monnaie».

Les flûtes remplissent plusieurs fonctions, dont l'annonce de décès, de funérailles ou de réjouissances ou l'avertissement d'un fait particulier; les gardiens des troupeaux «dialoguent» avec leurs animaux à l'aide de flûtes particulières.

LES ACTEURS ET LES ESPACES SOCIAUX
DE LA COMMUNICATION TRADITIONNELLE

LES FÊTES, PÉRIODES DE COMMUNICATION PARTICIPATIVE

Les fêtes dans la société traditionnelle obéissent à des rituels culturels, à des symbolismes religieux et à des cultes socio-éducatifs dont la finalité est la communication sociale; ainsi les communautés villageoises disposent de systèmes de réseaux de défoulement collectif issus de traditions séculaires. Ils répondent à des besoins d'éducation, de divertissement, de socialisation, de gestion des conflits locaux, de souvenirs des anciens, d'intégration inter-villageoise.

Généralement lors des fêtes, la communication est vivante parce que les manifestations offrent l'opportunité aux composantes de la société d'intégrer les différents espaces de la communication propres à chaque sexe et à chaque groupe d'âge.

Les réunions de proximité, espaces de concertation et de socialisation

Les réunions recouvrent une série d'activités, de rencontres et de discussions dont les formes varient selon la nature des relations qui fondent le rassemblement. En parlant de participation aux réunions, il faut entendre les modes de concertation à caractère social, politique, économique, culturel, religieux ou sportif, l'objectif étant de voir dans quelle mesure les populations peuvent agir dans des structures de communication formalisée.

Les groupes sociaux n'ayant pas directement accès aux médias publics et privés peuvent exploiter les réunions pour s'exprimer sur les questions d'intérêt local ou national. Ces réunions sont aussi des lieux de formation parce qu'elles impliquent des partages de connaissances entre les participants. Elles révèlent plus ou moins une démarche inclusive et participative dont l'objectif est d'engager un dialogue constructif, critique et prospectif sur les problèmes de société. En tant que telles, elles élargissent les espaces de dialogue et de délibération en suggérant des voies à explorer, en insufflant une nouvelle dynamique issue de réflexions sereines ou critiques.

Malgré la diversité des genres de réunions, celles-ci n'ont jamais abouti à des revendications ethniques ni à la violence politique comme dans certains pays. Les réunions de villages, de quartiers ou d'associations sont des éléments explicatifs du processus relativement pacifique de l'évolution sociale du Burkina Faso.

LE CABARET, UN ESPACE RELAIS

Le cabaret est sans conteste un espace plutôt convivial d'un certain art de vivre entre amis et buveurs, mais c'est aussi un des lieux de communication où l'oralité retrouve toute sa force créatrice.

C'est une opportunité de contacts directs entre individus du village au moyen du "bouche à oreille". A ce propos Habiboulah écrit: "La plus grande masse des nouvelles et des connaissances s'éparpillent, en particulier par l'intermédiaire du "bouche à oreille"; c'est grâce à ce dernier mode de communication que, dans un campement (ou village), tout le monde sait en détail ce qui ce passe, et souvent plus".

Dans les cabarets, les récits des plus âgés sont souvent les plus écoutés. Dans ces causeries arrosées de «dolo» chaque intervenant précise autant qu'il le peut les sources de l'information qu'il révèle, tant et si bien que l'auditoire se perd parfois dans un labyrinthe de phrases rondement construites et où la formule «Oub yéti...Oub yéti» (d'après que ... d'après que ...) prolifère. Dans ces lieux de beuverie, la tradition orale n'offre aucune garantie de précision rigoureuse. Le risque de déformation est souvent proportionnel à la fièvre alcoolique.

C'est aussi un espace de jouissance verbale où les clients s'adonnent volontiers à des fantaisies littéraires, à des défoulements à la faveur des citadins anonymes. Nyamba décrit le cabaret de «dolo» comme un lieu: «où tout se dit mais aussi là où rien n'est vraiment pris au sérieux; ne dit-on pas que les paroles de cabarets n'ont de valeur que le temps de leur expression?».

LE MARCHÉ, UN ESPACE PUBLIC DE COMMUNICATION

Dans les société traditionnelles, la communication de proximité a plus de valeur que l'information à distance diffusée par les massmédias. Introduits par la colonisation, les moyens de diffusion modernes n'ont pas supplanté totalement les circuits de transmission de l'information dans les villages et localités reculés du pays. Et même dans les quartiers populaires des grandes villes, on note la survivance des canaux et circuits oraux fondée sur des modes de communication de proximité et des échanges interpersonnels.

Dans cette approche des moyens de communication de la société traditionnelle, le marché local, en tant que lieu de rencontres, de rassemblement et d'échanges des nouvelles, sera observé de même que les actions des griots, les manifestations religieuses et coutumières et les danses populaires. Il s'agit de voir quel rôle ces différents réseaux jouent encore dans la production et la circulation de l'information vis-à-vis de l'auditoire burkinabé confronté à la pluralité des messages. Les réseaux de communication traditionnels peuvent-ils survivre à l'emprise des nouveaux médias plus sophistiqués, plus à même d'atteindre en même temps un plus grand nombre d'habitants?

Les marchés, lieux d'échanges et de rencontres, sont demeurés des espaces publics de communication sociale pour le monde rural et pour le secteur informel des communautés urbaines.

LES GRIOTS ET LA TRANSMISSION DE L'INFORMATION

«Musiciens et griots jouent un grand rôle dans la production et surtout dans la diffusion de l'information propagande. Cette création artistique populaire est une arme redoutable que les responsables du pouvoir moderne tentent de récupérer au profit de leur image de marque. Ces griots sont généralement efficaces en milieu paysan. Ils profitent de l'auditoire auquel ils s'adressent pour réciter la littérature élogieuse à l'endroit de telle famille «célèbre» ou de tel homme politique local, en évoquant uniquement ses bonnes actions. Et s'ils n'ont pas l'intention de la célébrer, il retiennent délibérément les actions les plus ternes de son histoire.

Et comme les chansons de ces griots sont généralement reprises par nombre de villageoises au cours des causeries du soir sous l'arbre à palabres, dans les cabarets et les cérémonies rituelles, on peut considérer que les relais pour la diffusion de la production propagandiste sont nombreux et variés» (Balima Serge Théophile).

Cette forme de journalisme primaire a toujours cours dans la société burkinabé même si sa fonction est inégalement répandue. Certaines régions du pays sont des espaces de communication pour les griots. Ceux-ci sont traditionnellement associés à toutes les manifestations de la vie où ils exercent leurs talents d'orateur et d'historien, en transmettant en public des informations que la communauté subit parce que fondées sur un système de communication univoque.

LES SPECTACLES DE DANSES OU L'EXPRESSION DE LA COMMUNICATION SOCIALE NON VERBALE

La danse au Burkina Faso a toujours fait partie de la vie culturelle des différentes nationalités ou communautés culturelles. D'abord traditionnelle, elle était un art qui revêtait plusieurs fonctions sociales et qui exprimait des messages précis dans des communautés déterminées. Ensuite, avec le contact des villes extraverties, la danse est devenue un mode de vie, un phénomène de jeunesse, une sorte d'exutoire pour des habitants à la recherche de sensations modernes.

La conception traditionnelle de la danse survit dans nos contrées mais certaines de ses fonctions tendent à se dissoudre dans les pesanteurs matérialistes de l'environnement socioéconomique. Autrement dit, la danse exprime la territorialisation de l'individu parce qu'elle implique une culture locale ou régionale. Aux funérailles et aux fêtes, la danse devient spécifique parce qu'elle véhicule des rites liés aux clans, aux cultes des ancêtres, aux manifestations saisonnières, aux réjouissances et aux veillées commémoratives. En tant que telle, la danse est un canal d'expression de l'identité spéciale, une forme d'affirmation de la personnalité culturelle, et un support de la communication non verbale.

LES CÉRÉMONIES RELIGIEUSES, ESPACES ANCESTRAUX ET MODERNES DE LA COMMUNICATION DIDACTIQUE

Dans la société traditionnelle, la religion n'est pas seulement un phénomène mental puisque le caractère obligatoire des faits religieux se marque dans l'observation des rites. Ceux-ci font partie des pratiques sociales dans lesquelles on retrouve les cultes privés et publics, les totémismes, les célébrations chrétiennes ou musulmanes. Ces différents aspects donnent lieu à des pratiques de communication sociale.

Ce sont des moments d'intense communication où les informations capitales sont décodées à travers le son, le souffle, le geste, où l'on découvre que la religion est faite d'un ensemble d'interdictions, de notions du pur et de l'impur, du bien et du mal, du sacré et du profane.

Dans ce contexte burkinabé, les religions importées se mêlent aux traditions locales dominées par la magie, la divination, le culte des ancêtres, les sacrifices rituels. Toutes ces cérémonies aux consonances religieuses sont animées par des prêtres et des magiciens qui sont de véritables initiés aux sciences et techniques de la communication.

LES RELATIONS INTERPERSONNELLES DANS LE SYSTÈME LA COMMUNICATION SOCIALE

Les relations interpersonnelles peuvent être comprises comme celles qui s'opèrent dans la vie quotidienne entre la personne et les composantes de son environnement immédiat et direct avec lesquelles elle peut établir un dialogue.

Dans ce sens, ces relations prennent en compte tout le système d'échanges au sein du groupe primaire, les conversations avec les collègues sur les lieux de travail, les causeries dans les cabarets, les lieux de rencontres et de manifestations, les concertations directes, les audiences, les entretiens entre amis, les visites, les convivialités multiformes, les rendez-vous galants, les confidences de tout genre.

Dans ce contexte social où l'oralité est une pratique dominante, les relations interpersonnelles semblent constituer un canal d'influence parce que le cadre de référence des populations est une variable importante. Celle-ci se réfère aux relations du groupe primaire qui, dans nos sociétés orales et traditionnelles, exerce une fonction d'influence. C'est en effet le groupe qui transmet la science, la sagesse et l'expérience.

Le théâtre débat, et le théâtre forum tout à fait complémentaires, suscitent un réel engouement dans le pays. Ils sont un mode de communication pour le développement dans la mesure où l'expression théâtre est mise au service des besoins de sensibilisation, d'information, de formation et de mobilisation des populations en milieu rural et urbain.

SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS

AUX CHERCHEURS ET INSTITUTIONS DE RECHERCHE AU BURKINA FASO

Prospecter le patrimoine des outils de communication traditionnels, recenser leurs fonctionnalités dans la société, établir un répertoire vivant des différents modes de communication existants en vue d'un inventaire exhaustif comportant la typologie des instruments et des systèmes utilisés sur le terrain.

Organiser des colloques sur les différents modes de communication traditionnels en s'efforçant de définir leur place dans l'éducation la communication et le développement au Burkina Faso.

AUX POUVOIRS PUBLICS

Promouvoir les modes de communication traditionnels en les faisant connaître par les jeunes et en les exploitant dans le cadre des campagnes de sensibilisation et d'information publique sur les problèmes de développement.

Faire du théâtre un canal d'expression et de diffusion des messages d'information publique en milieu rural

Explorer les différents espaces sociaux de communication (marchés, cérémonie, fêtes, etc.) en tant que lieux de relais des informations et des messages socio-éducatifs en milieu rural.

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