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Chapitre 1

Avantages et problèmes de l'agriculture contractuelle

L'agriculture contractuelle présente des avantages certains
tant pour les agriculteurs que pour les promoteurs (investisseurs).
Toutefois, avec ces avantages viennent des problèmes.
Dans ce chapitre, on examine les avantages et les problèmes
du point de vue de l'agriculteur et du promoteur.

AGRICULTEURS

Avantages pour les agriculteurs

  • Le promoteur fournit fréquemment les intrants et les services de production
  • Cette fourniture se fait en général à crédit par le biais d'avances du promoteur
  • L'agriculture contractuelle introduit souvent une nouvelle technologie et permet aussi aux agriculteurs d'apprendre de nouvelles méthodes
  • Les agriculteurs courent souvent moins de risques relatifs aux prix, beaucoup de contrats les établissant d'avance
  • L'agriculture contractuelle peut ouvrir de nouveaux débouchés aux petits agriculteurs qui autrement leur auraient été inaccessibles

Problèmes rencontrés par les agriculteurs

  • Les agriculteurs, en particulier lorsqu'il s'agit de nouvelles cultures, courent le risque d'une défaillance du marché et d'avoir des problèmes de production
  • Une gestion inefficace ou des problèmes de commercialisation peuvent entraîner une manipulation des quotas pour éviter d'acheter la totalité de la production sous contrat
  • Les sociétés promotrices peuvent ne pas être fiables ou exploiter une situation de monopole
  • Le personnel des organisations promotrices peut être corrompu, en particulier pour ce qui a trait à l'allocation des quotas
  • Les agriculteurs peuvent être amenés à s'endetter à cause de problèmes de production et d'avances excessives

PROMOTEURS

Avantages pour les promoteurs

  • L'agriculture contractuelle en partenariat avec de petits agriculteurs est politiquement plus acceptable que, par exemple, la production dans les plantations
  • Travailler avec de petits agriculteurs permet de surmonter les difficultés liées à la propriété foncière
  • La production est plus fiable que des achats effectués sur le marché libre et la société prend moins de risques en n'étant pas responsable de la production
  • On peut obtenir une qualité plus suivie que si l'on achetait sur le marché libre

Problèmes auxquels les promoteurs doivent faire face

  • Les agriculteurs sous contrat peuvent se heurter à des difficultés liées à la propriété foncière, en l'absence d'une sécurité de tenure, compromettant ainsi des opérations durables à long terme
  • Des obligations sociales ou culturelles peuvent influer sur la capacité des agriculteurs de produire selon les indications de la direction
  • Une mauvaise gestion et l'absence de dialogue avec les agriculteurs peuvent provoquer un mécontentement chez ces derniers
  • Les agriculteurs peuvent vendre hors contrat (commercialisation hors contrat) réduisant ainsi le flux de production de l'industrie de transformation

Introduction

L'agriculture contractuelle bien gérée est une façon efficace de coordonner et de promouvoir la production ainsi que la commercialisation en agriculture. Il s'agit toutefos d'un accord entre des parties inégales: des sociétés, des organismes d'état ou des entrepreneurs individuels d'une part, et des agriculteurs économiquement plus faibles d'autre part. C'est toutefois une approche susceptible de contribuer aussi bien à l'augmentation du revenu des exploitants que du profit des promoteurs3. Lorsqu'elle est organisée et gérée efficacement, l'agriculture contractuelle réduit les risques et l'incertitude des deux parties en ce qui concerne l'achat et la vente des récoltes sur le marché libre.

Les détracteurs de l'agricultures contractuelle tendent à souligner l'inégalité de la relation et la position dominante des promoteurs par rapport à celle des acheteurs. Ils considèrent qu'elle profite essentiellement aux promoteurs parce qu'elle leur permet d'obtenir une main d'œuvre bon marché et de transférer les risques aux exploitants4. Cette opinion contraste cependant avec l'attention croissante que lui portent de nombreux pays, à mesure qu'il devient évident que c'est une façon de réduire l'incertitude pour les deux parties. De plus, il s'avérera difficile de maintenir un rapport où les bénéfices ne seront pas répartis équitablement entre les promoteurs et les exploitants.

Les avantages, inconvénients et problèmes qui découlent de l'agriculture contractuelle varient selon l'environnement, le milieu social et les conditions du marché. Plus précisément, la répartition des risques dépendra de facteurs tels que la nature des marchés pour la matière première ou le produit transformé, des possibilités pour les agriculteurs d'avoir d'autres sources de revenus et de la mesure dans laquelle les agriculteurs sous contrat recevront des informations techniques pertinentes5. Ces facteurs sont susceptibles de varier au cours du temps tout comme la répartition des risques.

AVANTAGES POUR LES AGRICULTEURS

Le principal avantage d'un accord sous contrat pour les agriculteurs est que le promoteur s'engage normalement à acheter un produit cultivé qui respecte les paramètres de qualité et de quantité spécifiés. Les contrats peuvent aussi fournir aux fermiers un accès à tout une gamme de services techniques, de gestion et de vulgarisation qu'il ne serait pas autrement possible d'obtenir. Les cultivateurs peuvent utiliser le contrat en guise de garantie pour obtenir des crédits auprès une banque commerciale en vue de financer des intrants. Les avantages potentiels pour les exploitants sont donc:

Fourniture d'intrants et de services de production

Beaucoup d'accords contractuels offrent, outre la fourniture d'intrants de base comme les semences et les engrais, un appui considérable à la production. Les promoteurs peuvent aussi pourvoir à la préparation du sol, à la culture et la moisson des champs et fournir gratuitement la formation et la vulgarisation. Ces derniers procèdent ainsi pour être sûrs que l'on appliquera de bonnes méthodes de production qui permettront d'atteindre les rendements projetés et d'obtenir les qualités requises. On court cependant le risque que de tels accords conduisent l'agriculteur ou l'agricultrice à n'être guère plus qu'un ouvrier agricole sur sa propre terre.

Il est souvent difficile pour les petits fermiers d'avoir accès aux intrants hors du contexte de l'agriculture contractuelle. En Afrique, en particulier, des mesures d'ajustement structurel ont bouleversé les accords relatifs à la distribution d'engrais, le secteur privé devant encore combler le vide laissé par la fermeture des organismes semi-publics. Dans de nombreux pays, un cercle vicieux s'est instauré: la faible demande d'intrants n'encourage pas le développement des réseaux de distribution commerciaux, ce qui, à son tour, a un effet néfaste sur la possibilité de se les procurer et de les utiliser. L'agriculture contractuelle peut aider à résoudre beaucoup de ces problèmes grâce aux commandes en gros passées par la direction.

Accès au crédit

La majorité des petits producteurs rencontrent des difficultés pour obtenir des crédits destinés aux intrants. Après l'effondrement ou la restructuration de nombreuses banques de développement agricole et la fermeture d'un grand nombre d'offices de commercialisation pour les cultures d'exportation (en Afrique en particulier) qui autrefois fournissaient des intrants à crédit aux agriculteurs, les difficultés ont plutôt eu tendance à augmenter qu'à diminuer.

L'agriculture contractuelle permet d'habitude aux agriculteurs d'accéder à quelque forme de crédit pour financer les intrants destinés à la production. Dans la plupart des cas, ce sont les promoteurs qui avancent les crédits par l'intermédiaire de leur direction. Cependant, des accords peuvent être passés avec des banques commerciales ou des organismes d'état par le biais de privilèges sur les récoltes qui sont garanties par le promoteur, c'est à dire que le contrat sert de gage. Lorsqu'on demande de faire des investissements substantiels aux agriculteurs tels que des ateliers pour l'emballage ou le triage, des granges pour le tabac ou un outillage lourd, les banques n'avanceront généralement pas de crédits sans la garantie du promoteur.

Certains agriculteurs ayant tendance à abuser des contrats de crédit et à vendre des récoltes à des acheteurs autres que le promoteur (vente hors contrat), ou à destiner des intrants fournis par la direction à d'autres fins, des promoteurs ont été amenés à reconsidérer la fourniture de la majorité des intrants et à se limiter aux semences et aux produits agrochimiques essentiels. Les politiques et les conditions de contrôle des avances sont habituellement décrites dans les annexes des contrats (annexe 1).

Introduction de la technologie appropriée

De nouvelles techniques sont souvent requises pour améliorer les produits agricoles destinés à des marchés exigeant des normes de qualité supérieure. On a fréquemment recours à de nouvelles techniques de production pour augmenter la productivité et assurer que la denrée répond aux exigences du marché. Cependant, les petits agriculteurs hésitent souvent à adopter de nouvelles technologies à cause des risques éventuels et des coûts en jeu. Il est plus probable qu'ils acceptent de nouvelles pratiques lorsqu'ils peuvent compter sur des ressources extérieures pour les apports matériels et technologiques. Cependant, l'introduction d'une nouvelle technologie ne sera couronnée de succès que si elle se fait dans le cadre d'une exploitation agricole bien gérée et structurée. Le secteur agro-industriel privé offre en général plus rapidement une technologie que les services de vulgarisation agricoles de l'Etat parce qu'il est, du point de vue économique, directement intéressé à améliorer la production des agriculteurs6. La plupart des grands promoteurs préfèrent fournir leurs propres services de vulgarisation plutôt que de dépendre des services des pouvoirs publics.

Encadré 1
Transfert de technologie par diffusion

La South Nyanza Sugar Company (SONY) du Kenya attache beaucoup d'importance aux services de vulgarisation qu'elle fournit sur le terrain à ses 1 800 agriculteurs, dans la proportion d'un vulgarisateur pour 65 planteurs de canne à sucre. Les responsabilités du personnel chargé de la vulgarisation portent tout d'abord sur les compétences de gestion requises lorsque de nouvelles techniques sont présentées aux cultivateurs de SONY. Elles comprennent le repiquage, les opérations d'espacement, l'épandage d'engrais, les pratiques de culture et de récolte. SONY favorise, en outre, des programmes de formation et organise des journées sur le terrain pour expliquer les dernières méthodes de production de la canne à sucre aux agriculteurs.

Transfert des compétences

Les compétences que l'agriculteur acquiert par le biais de l'agriculture contractuelle peuvent comprendre la tenue de registres, l'utilisation efficace des ressources agricoles, de meilleures méthodes d'application des produits chimiques et des engrais, une connaissance de l'importance de la qualité ainsi que les caractéristiques et les exigences des marchés d'exportation. Les agriculteurs peuvent acquérir de l'expérience en effectuant des travaux suivant un calendrier strict imposé par le service de vulgarisation. En outre, les retombées des activités de l'agriculture contractuelle pourraient conduire à investir dans l'infrastructure du marché et le capital humain, améliorant ainsi la productivité des autres activités agricoles. Les agriculteurs appliquent souvent les techniques introduites par la direction (buttage, épandage d'engrais, repiquage, transplantation, lutte contre les ennemis des cultures, etc.) à d'autres cultures de rapport et de subsistance.

Structures des prix fixes et garantis

Les bénéfices que les agriculteurs reçoivent de leurs récoltes sur le marché libre dépendent des prix du marché en vigueur ainsi que de leur habileté à négocier avec les acheteurs. Cela peut créer une incertitude considérable que, dans une certaine mesure, l'agriculture contractuelle peut vaincre. Très souvent, les promoteurs indiquent à l'avance le ou les prix qui seront payés et qui figureront dans l'accord. D'autre part, certains contrats ne sont pas établis en tenant compte de prix fixes, mais en fonction des prix du marché au moment de la livraison. Dans ce cas, l'agriculteur sous contrat dépend clairement des fluctuations du marché.

Accès à des marché fiables

Le manque d'opportunités de commercialisation contraint souvent les petits agriculteurs à se cantonner dans ce qu'ils peuvent produire, ce qui rend souvent très difficile l'introduction de nouvelles cultures en vue d'une diversification. Les agriculteurs ne cultiveront pas sans savoir qu'ils peuvent vendre leurs récoltes, et les négociants ou les transformateurs n'investiront pas dans des projets sans avoir l'assurance que les denrées demandées peuvent être produites avec régularité. L'agriculture contractuelle offre une solution potentielle à cette situation en fournissant des garanties de marché aux agriculteurs et en assurant un approvisionnement aux acheteurs.

Encadré 2
Effet des marchés assurés - Production de tomates en Inde

Hindustan Lever a passé un contrat avec 400 agriculteurs du nord de l'Inde portant sur la culture de variétés de tomates sélectionnées pour du concentré. Une étude du projet a confirmé que les rendements de la production et les revenus des agriculteurs avaient augmenté grâce à l'utilisation de semences hybrides et à la garantie d'un marché. Une analyse comparative des rendements et des revenus des agriculteurs sous contrat et de ceux qui cultivaient des tomates pour le marché libre a révélé que les rendements des agriculteurs sous contrat dépassaient de 64 % ceux des exploitants non concernés par le projet.

Même lorsqu'il existe des débouchés pour les mêmes cultures, l'agriculture contractuelle est susceptible d'offrir des avantages considérables aux agriculteurs. Ils ne doivent pas rechercher d'acheteurs locaux ou internationaux ni négocier avec eux, et les promoteurs du projet organisent habituellement le transport de leurs récoltes, en général à partir de l'exploitation.

PROBLÈMES RENCONTRÉS PAR LES AGRICULTEURS

Pour les agriculteurs, les problèmes potentiels liés à l'agriculture contractuelle comprennent:

Ces problèmes potentiels peuvent être en général réduits au minimum grâce à une direction efficace qui consulte fréquemment les agriculteurs et surveille de près les opérations sur le terrain. (voir chapitres 5 et 6).

Accroissement du risque

Les agriculteurs qui s'engagent dans de nouveaux projets d'agriculture contractuelle, devraient être préparés à compenser la possibilité d'augmenter leurs gains par une prise de risques accrue. Ce risque est plus probable lorsque le projet d'agro-alimentaire introduit une nouvelle culture dans la région. Il peut y avoir des risques liés à la production, en particulier quand les essais en champ réalisés au préalable sont inadéquats, et entraînent des rendements inférieurs à ceux attendus par les exploitants. Des risques de marché peuvent se produire quand les prévisions de la société relatives à la taille du marché ou au niveau des prix sont erronées. Des problèmes considérables peuvent s'ensuivre si les agriculteurs sentent que la société n'accepte de partager aucun des risques, même si elle est en partie responsable des pertes. En Thaïlande, par exemple, une société, qui avait passé des contrats avec des agriculteurs pour élever des poulets, pratiquait une retenue sur leurs revenus en vue de compenser la possibilité d'un taux élevé de mortalité. Ce procédé mécontentait beaucoup les producteurs car, selon eux, la mauvaise qualité des poussins d'un jour fournis par la société était une des raisons du problème.

Technologie non adaptée et incompatibilité des cultures

L'introduction d'un nouveau produit agricole qui doit être cultivé dans des conditions rigoureusement contrôlées par le promoteur peut bouleverser le système de production existant. La direction peut, par exemple, identifier des terres réservées traditionnellement aux cultures vivrières comme étant celles qui conviennent le mieux aux cultures sous contrat. La récolte de la culture sous contrat peut coïncider avec celle des cultures vivrières, mettant ainsi en concurrence les faibles ressources de main d'œuvre. Des problèmes particuliers peuvent surgir lorsque l'agriculture contractuelle est liée à des programmes de réinstallation. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, par exemple, des habitants des Hautes Terres ont été réinstallés dans des zones côtières pour y cultiver des palmiers à huile et des hévéas. Les agriculteurs, qui traditionnellement se nourrissaient de patates douces, ont dû apprendre des techniques de culture adaptées à de nouvelles cultures vivrières et à modifier leurs habitudes alimentaires.

On doit tenir compte de deux facteurs avant d'innover dans un milieu agricole. Le premier est l'effet négatif qu'il peut avoir sur la vie sociale de la communauté. Après avoir encouragé des planteurs de tabac de Fiji à sécher eux-mêmes le tabac plutôt que de le vendre frais, on s'est aperçu qu'ils étaient incapables de s'occuper de l'opération - extrêmement technique - de séchage, de façon suivie. La raison de ces interruptions a été attribuée à des engagements sociaux intermittents et à des obligations coutumières qui prenaient le pas sur les responsabilités stipulées dans les contrats, ce qui a éventuellement conduit à la résiliation de ces derniers.

Le second facteur est l'introduction opportune des innovations et des adaptations. L'introduction de machines sophistiquées (par ex. pour transplanter) peut entraîner une perte d'emplois locaux et une surcapitalisation de l'agriculteur sous contrat. De plus, pour les activités au champ telles que la transplantation et la lutte contre les mauvaises herbes, les méthodes mécaniques produisent souvent des résultats moins efficaces que les méthodes de culture traditionnelles. Les services de vulgarisation sur le terrain doivent toujours s'assurer que les cultures sous contrat s'adaptent à l'ensemble du régime cultural de l'agriculteur, en particulier dans les domaines de la rotation des cultures et de la lutte contre les ennemis de celles-ci.

Manipulation des quotas et des clauses relatives à la qualité

Une gestion inefficace peut amener la production à dépasser les objectifs prévus. Si, par exemple, le personnel sur le terrain ne mesure pas les champs après la transplantation, la production risque d'être très excédentaire. Les promoteurs peuvent avoir surestimé le marché de leur produit, ou bien le marché peut s'effondrer à l'improviste dû à des problèmes de transport, des troubles sociaux, un changement de politique gouvernementale ou à l'arrivée d'un concurrent. Il est possible que de tels événements conduisent la direction à réduire les quotas des agriculteurs. Peu de contrats prévoient des sanctions dans de ces circonstances. Dans certaines situations, la direction peut être tentée de manipuler les normes de qualité en vue de réduire les achats tout en paraissant honorer le contrat. De telles pratiques amèneront une confrontation entre le promoteur et l'agriculteur, en particulier si les agriculteurs n'ont pas les moyens de contester les irrégularités dans le classement par qualité. Tous les projets d'agriculture contractuelle devraient comporter des réunions où les exploitants auraient la possibilité d'exprimer leurs préoccupations et d'exposer leurs griefs.

Corruption

Des problèmes se posent lorsque le personnel chargé d'établir les contrats et d'acheter les récoltes exploitent sa position. Ces pratiques entraîne une perte de confiance et de communication entre les parties contractantes et sape rapidement tout contrat. La direction doit assurer que la corruption n'intervient sous aucune forme. A un niveau supérieur, les promoteurs peuvent être eux-mêmes malhonnêtes ou corrompus. Les pouvoirs publics ont parfois été victimes de sociétés douteuses ou véreuses qui ont vu l'occasion de réaliser rapidement un bénéfice. Parmi les techniques employées: se faire payer de manière excessive pour gérer un projet appartenant à l'Etat ou persuader le gouvernement ou d'autres investisseurs d'établir une nouvelle société d'agriculture contractuelle puis de la vendre à une valeur supérieure à la sienne avec un matériel de mauvaise qualité. Dans ces cas-là, les agriculteurs qui investissent dans la production et dans des installations pour les premières étapes de la transformation courent le risque de tout perdre.

Domination par les monopoles

Le fait qu'un promoteur détienne le monopole d'une culture peut avoir un effet négatif. Permettre qu'il n'y ait qu'un seul acheteur encourage les tendances au monopole, en particulier lorsque les agriculteurs sont prisonniers d'un investissement assez important, tel que pour la production arboricole, et ne peuvent facilement changer de culture. D'autre part, lorsqu'il s'agit d'investissements à grande échelle, tels que pour les plantations industrielles, un monopole est souvent nécessaire à leur viabilité. Afin de protéger les agriculteurs lorsqu'il n'y a qu'un seul acheteur pour une seule denrée, le gouvernement devrait jouer un certain rôle dans l'établissement des prix payés.

Drucker suggère que les monopoles gérés par le privé sous contrôle public sont préférables aux monopoles privés non réglementés ou d'Etat7. Les plus grands abus ont tendance à se produire lorsqu'il existe des monopoles d'Etat où les prix d'achat sont fixés par le gouvernement, ou lorsque les agriculteurs ont fait des investissements à long terme pour des cultures pérennes. En 1999, de graves troubles ont eu lieu chez les producteurs de la Kenya Tea Development Authority. Ils seraient dus à l'inefficacité des services de vulgarisation et à une prétendue «manipulation» des agriculteurs. Il y a également eu un malaise au Kenya chez les producteurs de sucre parce que le prix fixé par le gouvernement n'avait pas changé depuis 1997.

Endettement et dépendance excessive des avances

Un des attraits majeurs de l'agriculture contractuelle pour les agriculteurs est la disponibilité du crédit fourni, soit directement par la société, soit par le biais d'une tierce partie. Cependant, les agriculteurs peuvent être contraints à s'endetter considérablement s'ils sont confrontés à des problèmes de production, si la société donne de mauvais conseils techniques, si les conditions du marché varient considérablement, ou si la société ne réussit pas à respecter le contrat. Cela revêt une importance particulière pour les investissements à long terme, pour les cultures arboricoles ou pour les installations de transformation dans les exploitations agricoles. Si les avances ne sont pas contrôlées, l'endettement des agriculteurs peut dépasser le seuil de rentabilité. Dans un cas précis, les nombreux agriculteurs qui avaient obtenu des avances pour des raisons familiales: frais de scolarité, mariages et même pensions alimentaires, ne reçurent aucun paiement à la fin de la saison. Le taux des agriculteurs qui abandonnèrent ce projet-là fut élevé car ils pensèrent que l'agriculture contractuelle ne rapportait pas.

AVANTAGES POUR LES PROMOTEURS

Les sociétés et les organismes gouvernementaux ont de nombreuses possibilités d'obtenir des matières premières pour leurs activités de transformation et de commercialisation. Les avantages de l'agriculture contractuelle sont plus évidents à la lumière des autres avantages qu'ils offrent, à savoir les achats du marché au comptant et les grands domaines. Les principaux avantages potentiels pour les promoteurs peuvent se résumer ainsi:

Cautionnement politique

Pour un promoteur, il est parfois préférable, d'un point de vue politique, d'impliquer de petits agriculteurs dans la production que de diriger des plantations. De nombreux gouvernements hésitent à avoir de grandes plantations et certains ont un rôle actif dans leur disparition et dans la redistribution des terres. L'agriculture contractuelle, en particulier lorsque l'agriculteur n'est pas le locataire du promoteur, tend à être moins sujette à des critiques d'ordre politique. Suite à la restructuration de leurs économies, nombre de gouvernements africains ont encouragé l'agriculture contractuelle comme étant une alternative aux plantations qui appartenaient au privé, à de grosses sociétés ou à l'Etat. Au Zimbabwe, par exemple, on l'encourage activement, en particulier pour les industries de la canne à sucre, du thé et du coton.

Ces dernières années, de nombreux pays ont changé de système de production, passant de celui de la plantation à un système où les petits agriculteurs cultivent des produits sous contrat pour la transformation et la commercialisation, ou l'une des deux. En Amérique centrale, par exemple, des sociétés multinationales ont abandonné la production de bananes en plantations et achètent maintenant des bananes cultivées par des agriculteurs sous contrat, les sociétés fournissant des conseils techniques et des services de commercialisation. On note aussi cette tendance dans l'industrie internationale du tabac; dans plusieurs pays, la production du tabac s'effectue par le biais de l'agriculture contractuelle dans de petites unités qui ont remplacé les grands domaines. Des changements semblables ont eu lieu pour d'autres cultures. Au Kenya, l'industrie du thé, basée à l'origine sur le modèle de la plantation, fournit maintenant des services de vulgarisation et des intrants à des dizaines de milliers d'agriculteurs sous contrat.

La décision de choisir l'agriculture contractuelle ne soustrait pas entièrement une société à toute critique. Par exemple, l'opposition considérable au rôle des sociétés multinationales en Inde à la fin des années 1990 a eu un effet négatif sur l'investissement dans l'agriculture contractuelle par les sociétés agro-industrielles étrangères.

Surmonter les difficultés liées à la terre

La plupart des plantations du monde ont été établies à l'époque coloniale quand la terre était relativement abondante et que les pouvoirs coloniaux avaient peu de scrupules à payer une compensation minimale aux propriétaires, ou tout simplement à l'annexer. Ce n'est heureusement plus le cas aujourd'hui. La plupart des étendues de terrain cultivables sont, à l'heure actuelle, des propriétés traditionnelles, chères à l'achat, ou non exploitables commercialement. De plus, même si les sociétés avaient la possibilité d'acheter des terres à un prix abordable, il leur serait difficile d'acheter des parcelles assez grandes pour effectuer les économies d'échelle nécessaires que les grands domaines agricoles réalisent. L'agriculture contractuelle donne donc accès à la production végétale à une société, grâce à des terres qui ne seraient pas autrement disponibles, avec l'avantage supplémentaire qu'elle ne doit pas les acheter.

On pourrait penser que l'agriculture de plantation est en général plus rentable que la production sur une petite échelle mais ce n'est pas toujours le cas. La production des grands domaines implique des coûts de main d'œuvre directs et indirects en termes d'embauche, de formation et de surveillance. Il est souvent nécessaire de fournir le logement et les repas aux ouvriers agricoles. Comme on l'a noté plus haut, la terre étant souvent très chère et difficile à obtenir, l'agriculture contractuelle devient alors très compétitive, en particulier pour les cultures où de grandes économies d'échelle sont difficiles à faire. Comme on l'a déjà dit, l'expérience de certains pays en développement montre que le modèle de la plantation peut évoluer et se transformer avec succès en des projets rentables pour de petits exploitants.

Fiabilité de la production et partage du risque

Ne pas respecter les contrats pourrait compromettre sérieusement les futures ventes. L'agriculture de plantation comme l'agriculture contractuelle permettent une raisonnable fiabilité de l'offre. Les promoteurs de l'agriculture contractuelle, même avec la meilleure administration, courent toujours le risque que les agriculteurs n'arrivent pas à respecter leurs contrats. D'autre part, l'agriculture de plantation est toujours à la merci de conflits sociaux. Dans le cas de la production horticole, certaines sociétés préfèrent la production en grands domaines à celle sous contrat. En Gambie et au Ghana, par exemple, un certain nombre de cultures suivent ce modèle, à l'instar des fraises et des fleurs au Kenya.

Travailler avec des agriculteurs sous contrat permet aux promoteurs de partager le risque d'une production défaillante due aux intempéries, aux maladies, etc. L'agriculteur assume le risque d'une perte de production tandis que la société absorbe les pertes occasionnées par la diminution ou le manque total d'intrants pour les installations de transformation . Quand les problèmes de production sont généralisés et ne dépendent pas des agriculteurs, les promoteurs reportent souvent les remboursements des avances à la saison suivante. Il est possible d'utiliser une assurance couvrant les cultures et ce sujet est abordé au chapitre 4.

Les deux méthodes - agriculture de plantation et contractuelle - employées pour obtenir des matières premières sont considérablement plus fiables que le fait d'effectuer des achats sur le marché libre. Cette dernière possibilité est rarement acceptable pour les organisations qui ont des avoirs importants bloqués par des installations de transformation et qui nécessitent des quantités de matières premières garanties pour justifier leurs investissements. Les sociétés qui, par exemple, expédient régulièrement des produits horticoles à des supermarchés ou les exportent n'optent guère pour cette solution. Les sociétés doivent s'assurer que les produits sont récoltés et vendus suivant un calendrier bien établi, facteur qui est normalement assuré par un programme agricole bien conçu.

Uniformité de la qualité

Les marchés de produits agricoles frais ou transformés exigent des normes de qualité constantes. En outre, ces marchés s'orientent de plus en plus vers une situation où le fournisseur doit aussi se conformer à des contrôles réglementaires concernant les techniques de production, en particulier sur l'utilisation des pesticides. Il y a pour les produits frais une demande croissante de «traçabilité», c'est à dire que les fournisseurs des principaux marchés doivent de plus en plus être assurés de pouvoir identifier l'origine de la production, si surgissent des problèmes liés à la sécurité des aliments. La production végétale des grands domaines, comme celle sous contrat, demande à être surveillée de près pour contrôler et maintenir la qualité du produit, en particulier lorsque les agriculteurs connaissent mal les nouvelles méthodes de récoltes et de classement par qualité. Il est fréquent que pour obtenir un produit de qualité suivie, on doive, dans un même projet, transplanter, récolter et acheter une grande quantité de cultures de manière uniforme.

On ne trouve pas toujours les variétés d'un produit de la qualité désirée et en quantité suffisante sur le marché libre. Par exemple, une multinationale qui avait investi dans l'état indien du Punjab, s'était rendu compte que les variétés locales de tomates ne se prêtaient pas à être transformées en concentré ou en ketchup. Ce fut l'une des raisons qui la poussèrent à s'engager dans l'agriculture contractuelle.

Les industries agro-alimentaires qui produisent pour des marchés exigeant des normes de haute qualité, tels que les fruits et légumes pour l'exportation, trouvent souvent que les petits agriculteurs et leurs familles sont plus enclins à produire des denrées de haute qualité que ceux qui doivent surveiller des ouvriers agricoles8. En outre, l'agriculture contractuelle facilite les contrôles sanitaires. Il est plus aisé pour les autorités sanitaires d'inspecter un nombre limité d'exportateurs d'une seule denrée, qui supervisent de près les agriculteurs, que d'inspecter des centaines, parfois des milliers, de producteurs individuels qui opèrent sur le marché libre. Une grande partie de la production d'aliments «organiques» est faite sur contrat, une gestion intégrée facilitant la transparence des récoltes de l'exploitant au détaillant. Dans quelques exploitations très sophistiquées, on remplit maintenant les conteneurs sur place avant de les livrer directement au supermarché.

Promotion d'intrants agricoles

Un exemple de bénéfice inhabituel, mais cependant intéressant, pour les promoteurs vient des Philippines. Une société propriétaire d'une usine d'aliments pour animaux rencontrait des difficultés à commercialiser ses produits qui étaient plus chers que ceux des sociétés concurrentes. Voulant régler ce problème, elle mit au point des programmes d'élevage de porcs et de volailles sous contrat. Elle fournissait ainsi un débouché pour ses aliments et démontrait leur performance aux agriculteurs voisins des exploitants contractuels.

PROBLÈMES RENCONTRÉS PAR LES PROMOTEURS

Les inconvénients auxquels les promoteurs de l'agriculture contractuelle doivent faire sont:

Difficultés relatives à la disponibilité des terres

Les agriculteurs doivent avoir des terres se prêtant aux cultures pour lesquelles ils ont passé un contrat. Des problèmes peuvent surgir lorsque les fermiers ont un statut d'occupation précaire, l'investissement du promoteur risquant d'être perdu par suite de litiges entre les agriculteurs et les propriétaires. Les difficultés sont aussi fréquentes lorsque les promoteurs louent des terres aux exploitants. Ces accords comportent normalement des clauses d'éviction incluses dans les conditions. En Gambie, les droits fonciers sont pas seulement déterminés par le sexe mais aussi par la manière dont les terres ont été utilisées au cours de l'histoire. Lorsque les organisations donatrices internationales insistèrent pour traiter des cultures sous contrat avec un titulaire légal, les chefs de famille hommes opposèrent une résistance à l'octroi de titres officiels aux femmes en ce qui concernait la terre. Ils craignaient qu'elle puisse être aliénée de façon permanente en cas de conflits matrimoniaux9.

Dans certains projets d'agriculture contractuelle prédominent des accords coutumiers sur l'utilisation de la terre que les paysans sans terre négocient avec les propriétaires traditionnels. Quoique cette situation permette aux cultivateurs les plus pauvres de participer à des projets d'agriculture contractuelle, il est nécessaire d'appliquer discrètement des mesures de gestion pour être sûr que les paysans sans terre ne soient pas exploités par leurs propriétaires. Avant de passer des contrats, le promoteur devra s'assurer que l'accès à la terre est garanti, au moins pour la période couvrant l'accord.

Contraintes sociales et culturelles

Des problèmes peuvent se présenter lorsque la direction choisit des agriculteurs qui sont incapables de respecter les échéances et les normes à cause d'obligations sociales. Promouvoir l'agriculture par le biais de contrats est aussi un enjeu culturel. Dans les communautés où la coutume et la tradition jouent un rôle important, des difficultés peuvent surgir lorsque l'on introduit des innovations dans l'agriculture. Avant de mettre en place de nouveaux programmes d'activités agricoles, les promoteurs doivent tenir compte des attitudes sociales et des pratiques agricoles traditionnelles de la communauté et évaluer la façon d'introduire une nouvelle culture. Les croyances habituelles et les questions religieuses sont aussi des facteurs importants. Par exemple, Pâques pour certains Chrétiens n'est pas une bonne période pour semer des cultures légumières. Le déroulement des récoltes ne devrait pas être programmé pendant les fêtes car les agriculteurs réagiront négativement s'il n'y a pas de place pour les traditions. On doit aussi reconnaître qu'il faut laisser du temps aux agriculteurs pour qu'il s'adaptent à de nouvelles pratiques.

Mécontentement des agriculteurs

Un certain nombre de situations peuvent provoquer le mécontentement chez les agriculteurs. Des achats discriminatoires, des paiements effectués avec retard, des services de vulgarisation inefficaces, de mauvais conseils en agronomie, des transports non fiables pour les récoltes, un changement de prix à la mi-saison ou la grossièreté de la direction envers les agriculteurs amèneront tout naturellement des dissensions. Si ces problèmes ne sont pas réglés rapidement, il se créera un climat d'hostilité vis à vis des promoteurs qui pourrait amener les agriculteurs à abandonner le projet. Cela souligne l'importance d'une bonne administration pour le succès de l'agriculture contractuelle. Les méthodes que la direction peut employer pour éviter ces problèmes sont expliquées au chapitre 5.

Commercialisation hors contrat

La vente de produits par les agriculteurs à un tiers, hors des conditions établies par contrat, peut devenir un problème majeur. Des ventes hors contrat sont toujours possibles et ne sont pas facilement contrôlables lorsqu'il y a un marché alternatif. En Croatie, par exemple, une coopérative d'agriculteurs achetait sous contrat des concombres, des poivrons rouges et des aubergines. La coopérative avait avancé tous les intrants nécessaires à la production. Malheureusement, les agriculteurs vendaient souvent leurs légumes à des négociants, à un prix supérieur à celui établi par leur coopérative. Les acheteurs externes les payaient comptant et leur permettaient d'éviter le long et difficile encaissement des règlements négociés par le biais de la coopérative. Dans certains cas, les promoteurs sont eux-mêmes la cause de pratiques hors contrat. En Colombie, une société a acheté des fruits de la passion aux producteurs d'un concurrent quand la production est devenue insuffisante. Une situation semblable s'est également produite en Indonésie où un certain nombre de promoteurs se sont fait concurrence pour du tabac de qualité en employant des moyens dissimulés. Cela conduisit à une «guerre du tabac» que se livrèrent divers promoteurs et qui, en fin de compte, obligea le gouvernement provincial de l'endroit à intervenir.

Dans un autre cas, on a inclus la culture du maïs hors saison dans un projet concernant le tabac en vue de fournir des revenus complémentaires aux agriculteurs. La première saison, certains d'entre eux ont vendu comptant leur récolte de maïs à des négociants. On a estimé que plus de 60 pour cent de la récolte totale n'avaient pas été vendus dans le cadre de l'accord. Le remboursement des prêts consentis pour les intrants a de ce fait été compromis, rendant l'entreprise de diversification pas rentable pour le promoteur. L'année suivante, ce dernier a imposé de sérieuses pénalités dans la formule d'enregistrement pour le maïs. Si l'on découvrait que les agriculteurs vendaient leur maïs hors accord, l'accord extrêmement profitable sur le tabac qu'ils avaient passé, était annulé.

Lorsque plusieurs sociétés s'occupent de la même culture (le coton dans certains pays d'Afrique australe, par exemple), elles pourraient collaborer pour établir un registre des agriculteurs contractuels10. Les dirigeants doivent être au courant de la production vendue hors projet et de la production extérieure qui entre dans le système d'achat, ce qui se produit quand des exploitants non contractuels profitent des prix élevés payés par un promoteur établi. Des agriculteurs de l'extérieur infiltrent des produits agricoles hors contrat dans le système d'achat par le biais de la famille ou d'amis qui sont sous contrat. Avec ces pratiques, il devient difficile au promoteur de contrôler la production cible, les résidus chimiques et les autres aspects de la qualité.

Détournement des intrants

Le problème des agriculteurs qui sont tentés d'utiliser les intrants fournis sous contrat à des fins autres que celles auxquelles ils étaient destinés, est fréquent. Ils peuvent les utiliser pour des cultures de subsistance ou de rapport ou même les vendre. Le promoteur ne peut évidemment pas accepter cet état de choses puisqu'il entraîne une réduction du rendement de la production agricole sous contrat et une moindre qualité. Les mesures pour résoudre ces problèmes sont: une meilleure surveillance par les vulgarisateurs, la formation des agriculteurs et la fourniture d'intrants en quantités réalistes. Toutefois, n'ignorant pas les avantages que procure un contrat: intrants techniques, avances de caisse, et garantie de marché, la majorité des agriculteurs s'y conforment. A moins qu'un projet ne soit très mal géré, le détournement des intrants est plutôt un ennui qu'un problème sérieux.

3 Dans cette publication, les termes de «promoteur» et de «direction» sont à peu près synonymes sauf indication contraire. «Promoteur» est utilisé de préférence à «société» étant donné que de nombreux projets en matière d'agriculture contractuelle sont encore réalisés par des organismes sous contrôle étatique.

4 Little, P.D. et Watts, M.J., éd., 1994.

5 Poulton, C., Dorward, A. et Kydd, J., 1997.

6 Dicken, P., 1986: 363.

7 Drucker, P., 1983: 97, 153-154.

8 Glover, D. et Kusterer, K., 1990: 134.

9 Shipton, P. en Watts, M.J., 1994: 57; Carney, J.A., 1994: 173-176; Little, P.D., 1994: 236.

10 Shepherd, A.W. et Farolfi, S., 1999: 75.

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