Introduction
Avec des ventes alimentaires biologiques dune valeur estimée à 850 millions de dollars américains, la France se plaçait au quatrième rang européen en 2000, derrière lAllemagne, le Royaume-Uni et lItalie. Bien que la France ait été un pays pionnier de lagriculture biologique dans les années 80 (voir section 1 ci-dessous), les ventes alimentaires biologiques ont augmenté relativement lentement jusquau milieu des années 90. Pour cette raison, une grande part de la production biologique nationale était exportée vers dautres pays européens, en particulier lAllemagne. Cependant, le marché biologique sest développé rapidement depuis la fin des années 90. De nombreux analystes pensent que le fort taux de croissance actuel se maintiendra les cinq prochaines années.
1. Lagriculture biologique en France
Dans les années 80 la France était un pays pionnier de lagriculture biologique, représentant 45 pour cent de la surface biologique totale de la Communauté européenne (CE). Cependant, dans les années 90, lagriculture biologique ne sest pas développée aussi rapidement que dans dautres pays européens. En conséquence, la France se plaçait en 1999 au cinquième rang après lItalie, lAllemagne, lAutriche et lEspagne, avec seulement 9 pour cent de la surface biologique de la CE (Eurostat, 1999). Les terres exploitées en mode biologique représentaient 371 000 hectares en 2000, soit 1,3 pour cent de la surface agricole totale, ce qui est au-dessous de la moyenne de la CE. Entre 1999 et 2000, la surface biologique a augmenté de 17 pour cent, en raison surtout dun accroissement des céréales et des fourrages. Selon lObservatoire National de lAgriculture Biologique (ONAB, 2001), il y avait 9 283 exploitations biologiques en 2000, représentant environ 1,4 pour cent des exploitations totales.
En 2000, les fruits et légumes biologiques étaient cultivés sur 27 945 hectares (y compris les vignes et les terres en conversion à lagriculture biologique), représentant 7,5 pour cent du total des terres cultivées biologiques. Il nexiste pas de données officielles sur les volumes produits, mais la production française de fruits et légumes biologiques est estimée par lauteur à quelque 70 000 tonnes pour 1999. LONAB effectue actuellement une étude plus détaillée afin dévaluer les volumes pour chaque produit.
1.1 La production de légumes biologiques
Plus de 2 000 exploitations cultivent des légumes biologiques. Les principales régions de production sont la Bretagne et, dans une moindre mesure, la vallée du Rhône et le sud-ouest. Les principaux produits en termes de superficie sont les pommes de terre, les choux, les lentilles, les courges, la laitue et les artichauts (voir tableau 1).
Tableau 1: Superficie de légumes et légumineuses biologiques en 1999 (en hectares)
Superficie de légumes |
Biologique |
En conversion |
Biologique + en conversion |
Variation de la superficie De 1998 à
1999 |
Légumineuses et pommes de terre |
|
|
|
|
Lentilles |
477 |
14 |
491 |
-5 |
Pois chiches |
161 |
15 |
176 |
36 |
Pommes de terre |
681 |
108 |
789 |
36 |
Légumes frais |
|
|
|
|
Ail |
41 |
10 |
51 |
-27 |
Artichauts |
96 |
74 |
170 |
1 |
Asperges |
40 |
44 |
84 |
34 |
Betteraves rouges |
24 |
1 |
25 |
-17 |
Carottes |
79 |
2 |
81 |
12 |
Légumes frais (suite) |
|
|
|
|
Céleri |
13 |
0 |
14 |
36 |
Choux |
418 |
267 |
685 |
10 |
Concombres |
3 |
0 |
4 |
-35 |
Citrouilles |
255 |
21 |
276 |
52 |
Echalotes |
34 |
8 |
41 |
39 |
Endives |
85 |
13 |
99 |
28 |
Epinards |
27 |
0 |
27 |
-1 |
Haricots |
78 |
27 |
105 |
25 |
Melons |
47 |
25 |
72 |
26 |
Navets |
18 |
3 |
21 |
-9 |
Oignons |
93 |
2 |
95 |
21 |
Pois |
63 |
5 |
68 |
241 |
Poireaux |
66 |
11 |
77 |
59 |
Radis |
5 |
7 |
12 |
14 |
Laitue |
123 |
37 |
160 |
6 |
Tomates |
51 |
1 |
52 |
-30 |
Autres légumes |
97 |
7 |
104 |
71 |
Non spécifiés |
1 979 |
406 |
2 386 |
25 |
TOTAL |
5 054 |
1 109 |
6 165 |
21 |
Source: ONAB.1.2 La production de fruits biologiques
Plus de 1 800 exploitations cultivent des fruits biologiques. Les principales régions de production sont la vallée du Rhône, la côte méditerranéenne et le sud-ouest. La Normandie est importante pour sa production de pommes à cidre. Les principaux produits en superficie sont les châtaignes, les pommes, les prunes, les abricots, les kiwis, les amandes et les cerises. Le tableau 2 donne la composition de la superficie par produit.
Tableau 2: Superficie de fruits et noix biologiques en 1999 (en hectares)
Superficie de fruits |
Biologique |
En conversion |
Biologique + en conversion |
Variation 99/98 |
Fruits à noyau |
|
|
|
|
Abricots |
215 |
121 |
405 |
18 |
Cerises |
135 |
80 |
225 |
4 |
Pêches |
103 |
35 |
157 |
13 |
Nectarines |
10 |
4 |
19 |
-5 |
Prunes |
429 |
214 |
567 |
0 |
Olives |
|
|
|
|
Fruits à pépins |
|
|
|
|
Pommes à cidre |
169 |
99 |
281 |
-4 |
Pommes |
416 |
157 |
591 |
5 |
Poires |
106 |
56 |
180 |
16 |
Fruits à coque |
|
|
|
|
Amandes |
118 |
113 |
218 |
26 |
Châtaignes |
603 |
390 |
1 119 |
52 |
Noix |
318 |
300 |
712 |
41 |
Noisettes |
37 |
9 |
65 |
17 |
Agrumes |
|
|
|
|
Clémentines |
98 |
5 |
97 |
-6 |
Oranges |
4 |
1 |
4 |
-0 |
Pamplemousses et pomelos |
53 |
0 |
44 |
-17 |
Baies |
|
|
|
|
Cassis |
27 |
69 |
93 |
12 |
Framboises |
24 |
18 |
45 |
28 |
Myrtilles |
41 |
15 |
61 |
29 |
Figues |
21 |
33 |
60 |
-3 |
Fraises |
51 |
15 |
57 |
-6 |
Kiwis |
122 |
91 |
223 |
37 |
Autres |
78 |
68 |
166 |
47 |
Non spécifiés |
558 |
1 075 |
1 756 |
64 |
TOTAL |
3 735 |
2 967 |
7 145 |
28 |
Source: ONAB, 2000.Le taux de croissance des surfaces cultivées en fruits et légumes biologiques a augmenté ces dernières années (tableau 3). Cependant, la croissance nest pas aussi forte que pour certains autres groupes de produits biologiques comme les céréales, et, selon lannée, est inférieure ou égale à la moyenne nationale pour tous les produits biologiques. En particulier, le taux de croissance de la production des fruits biologiques est relativement bas. Ceci est principalement dû aux contraintes techniques. Aucune rotation nest possible dans les vergers; de ce fait, la menace des nuisibles est plus grande que pour les cultures biologiques annuelles. Le manque de pesticides biologiques adaptés aggrave ce problème.
Néanmoins, le niveau de difficulté varie selon les produits. La production biologique est plus facile avec les kiwis, les fruits à coque et les prunes mirabelles quavec les fruits à pépins, comme les pommes et les poires, ou les fruits à noyau comme les pêches (Du sol à la table, 2000). La tendance actuelle est laugmentation de la surface cultivée de kiwis, abricots, pêches, baies et fruits à coque.
Tableau 3: Variations récentes de la production de fruits et légumes biologiques
|
|
97 |
99 |
2000 |
99/2000 |
Légumes
|
Certifiés biologiques |
4 000 ha |
5 054 ha |
6 257 ha |
+ 19% |
y compris en conversion |
4 400 ha |
6 165 ha |
7 371 ha |
|
|
Fruits (vignes exclues)
|
Certifiés biologiques |
3 200 ha |
3 735 ha |
5 089 ha |
+ 16% |
y compris en conversion |
4 500 ha |
7 145 ha |
8 210 ha |
|
Source: ONAB, 2000.1.3 Le soutien à lagriculture biologique
En 1997, le gouvernement français a lancé un plan daction de 60 millions de Francs français pour le développement de lagriculture biologique (Plan pluriannuel de développement de lagriculture biologique). Le Plan a pour objectif ambitieux datteindre un nombre de 25 000 exploitations biologiques et une superficie biologique cultivée d1 million dhectares (3 pour cent de la surface agricole) en 2005. En 1999 le Ministère de lAgriculture a doublé, et dans certains cas triplé, le soutien financier accordé aux agriculteurs adoptant les méthodes de production biologique. La recherche sur les aspects de production, commercialisation et consommation des fruits et légumes biologiques est également développée en collaboration par le Ministère de lAgriculture, lInstitut National de la Recherche Agronomique (INRA), l'Office National Interprofessionnel des Fruits, des Légumes et de lHorticulture (ONIFLHOR) et lAssemblée Permanente des Chambres dAgriculture (APCA). Des recherches plus techniques sont effectuées par lInstitut Technique de lAgriculture Biologique (ITAB) et le Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes (CTIFL).
2. Le marché français des fruits et légumes biologiques
2.1 Estimation de la taille du marché
Les ventes totales d’aliments biologiques en France étaient estimées à environ 6 milliards de Francs en 1999 (INRA, 2000), ce qui représentait environ 10 pour cent des ventes totales d’aliments biologiques dans la CE. Des estimations préliminaires indiquent que les ventes biologiques totales en 2000 pourraient dépasser les 7 milliards de Francs. La dépense moyenne par individu en aliments biologiques en France est au-dessous de la moyenne pour la CE (Sylvander, 1999). L’alimentation biologique représente moins de 1 pour cent des dépenses alimentaires des ménages. De 1990 à 1997, les ventes ont augmenté en moyenne de 12 pour cent par an (Sylvander, 1999), alors que dans beaucoup d’autres pays de la CE le taux de croissance était estimé à 25 pour cent pour la période 1991-96 (Michelsen et al., 1999 et Lampkin, 1999).
Les fruits et légumes représentaient 25 pour cent des ventes au détail en 1998 - le second secteur du marché biologique après les céréales (figure 1). Les ventes au détail totales de produits biologiques se situant juste au-dessus de 4 milliards de Francs en 1998[3], les ventes au détail de fruits et légumes biologiques étaient donc estimées à environ 1 milliard de Francs. Au vu de la croissance rapide des ventes daliments biologiques, les ventes au détail de fruits et légumes biologiques sont estimées en 1999 entre 1,1 et 1,2 milliards de Francs.
Il nexiste pas de données officielles sur les quantités de fruits et légumes biologiques produites, exportées et importées, bien que lONAB prévoie une étude sur le sujet. Il est de ce fait difficile de fournir une estimation du volume total de fruits et légumes biologiques vendus sur le marché français. Cependant, sur la base d'estimations de diverses sources professionnelles, le volume de la production nationale est estimé à 70 000 tonnes.
Part du Marché Alimentaire Biologique Français en 1980 (% des Ventes Biologiques Totales)
Source: Bio convergence, 1999Environ la moitié est commercialisée directement par les agriculteurs, alors que lautre moitié est commercialisée par des expéditeurs ou opérateurs de première mise en marché (OPM, opérateurs qui achètent à des producteurs français ou des fournisseurs étrangers et revendent à des grossistes ou des détaillants). Il y avait environ 70 OPM en 2000 (LEcho, 2000). La plupart dentre eux sont dans la filière biologique depuis longtemps. Quelques uns sont des négociants majeurs de fruits et légumes conventionnels qui se sont diversifiés vers les fruits et légumes biologiques. La somme des volumes vendus par les OPM est estimée à quelque 60 000 tonnes (calcul basé sur les volumes déclarés par chaque OPM ; voir Rivry, 2000; Du sol à la table 2000).
Une part substantielle (estimée entre 30 et 35 pour cent) des fruits et légumes biologiques produits en France est exportée vers le Royaume-Uni, la Scandinavie, lAllemagne et la Suisse, où les prix sont réputés plus rémunérateurs que sur le marché national. Cette orientation commerciale existe depuis les origines de lagriculture biologique en France. Cependant, la part de la production exportée a baissé récemment, la consommation nationale ayant augmenté. Actuellement, les exportations françaises peuvent être estimées à environ 22 000 tonnes sur la base des exportations déclarées par les OPM.
Les importations de fruits et légumes biologiques sont estimées à quelque 25 000 tonnes, sur la base de lenquête effectuée auprès des importateurs français les plus importants (voir section 3 ci-dessous). Le volume vendu sur le marché français est égal à la production nationale, plus les importations, moins les exportations, ce qui donne une estimation de 73 000 tonnes. La figure 2 résume les flux de fruits et légumes biologiques sur le marché français.
Fig. 2: Production et commercialisation des fruits et légumes biologiques en France (1999) (Estimations de lauteur sur la base denquêtes auprès des professionnels)
2.2 Les réseaux de commercialisation et de distribution
Le nombre de magasins spécialisés dans lalimentation naturelle était estimé à 1 500 en 2000. Un tiers de ces magasins appartiennent à des chaînes de vente au détail. Biocoop, La Vie Claire et Rayons Verts ont une couverture nationale, alors que des chaînes comme Satoriz, Naturalia, Croqnature, Dame Nature, La Vie Saine et Eau Vive ont une couverture régionale. Jusquau début des années 90, les aliments biologiques étaient essentiellement vendus dans des magasins spécialisés. Depuis, cependant, les supermarchés ont pris part de plus en plus à la commercialisation de ces produits et sont devenus le débouché principal de la vente au détail (figure 3). Des grands distributeurs comme Monoprix, Carrefour, Auchan et, plus récemment, Leclerc, vendent désormais des aliments biologiques. On estime quà la fin 2000 la grande distribution représentait presque la moitié des ventes totales daliments biologiques (Sylvander, 1999). Les magasins dalimentation naturelle ont répliqué en augmentant la taille moyenne de leurs points de vente, créant des «supermarchés biologiques». Avec une estimation de 170 supermarchés biologiques (plus de 200 mètres carrés) en 2000, la France est le leader européen. BioCoop possédait 190 magasins en 2000, dont 100 dépassaient les 200 mètres carrés.
Fig.3: Circuits de distribution des produits biologiques en France (en 1998)
(Source: GIRA-Point de vente, Dec 1999)Bien que les supermarchés conventionnels dominent les ventes globales daliments biologiques, la situation est assez différente dans le cas spécifique des fruits et légumes biologiques. Ces derniers sont principalement produits par de petits agriculteurs qui vendent leur production soit directement aux consommateurs soit par le biais de coopératives ou dautres formes dorganisation.
Comme expliqué plus haut, environ la moitié de la production nationale (35 000 tonnes) est directement vendue par les agriculteurs biologiques. Ces ventes directes (sur l exploitation ou sur les marchés locaux) étaient estimées à environ 400 millions de Francs en 1999. Dun autre côté, le chiffre daffaires combiné (incluant les exportations) des expéditeurs (ceux qui achètent aux producteurs et revendent aux grossistes ou aux détaillants) était estimé entre 400 et 500 millions de Francs (Biomag, 2000; Du sol à la table, 2000).
Au niveau de la vente au détail, les ventes des magasins spécialisés (magasins biologiques ou diététiques) représentent 32 pour cent des ventes totales. Biocoop possède maintenant 150 points de vente en France. Les ventes des chaînes de supermarchés représentent entre 150 et 200 millions de Francs, totalisant ainsi presque 20 pour cent des ventes totales (figure 4). La participation de la grande distribution est donc restée limitée jusquà présent (voir section 2.5 plus loin).
Un système dabonnement à des colis hebdomadaires fonctionne en France depuis 1998. Les foyers souscrivant au système (appelé Le Campanier) reçoivent un panier hebdomadaire de légumes et/ou fruits biologiques. Le système couvre Paris et ses environs et distribue quelque 1 100 colis par semaine. Le chiffre daffaires pour 2000 est estimé entre 3 et 4 millions de Francs. La société mère se trouve aux Pays-Bas (voir le chapitre sur les Pays-Bas pour une explication du concept).
2.3 La consommation
La consommation daliments biologiques a régulièrement augmenté ces dernières années. Les principaux acheteurs tendent à appartenir aux catégories de population de plus de 65 ans, dans des foyers de la classe moyenne de 1 ou 2 personnes et résidant dans les grandes villes. Une étude (Benevise et al., 2000) montre que 73 pour cent des foyers interrogés connaissent lexistence daliments biologiques. Parmi eux, seulement 9 pour cent consomment régulièrement ces produits, alors que 31 pour cent le font parfois et 58 pour cent jamais. Une enquête ultérieure du magazine de consommateurs Que Choisir (2001) montre que 77 pour cent des sondés connaissent le terme dagriculture biologique et que 66 pour cent dentre eux la considèrent comme une marque de qualité.
Les ventes de fruits et légumes biologiques augmentent, bien que le taux de croissance soit inférieur à celui dautres catégories de produits biologiques. Les secteurs à plus forte croissance se trouvent parmi les aliments transformés. Les aliments à base de lait, de viande et de soja, par exemple, connaissent une forte croissance de leur chiffre daffaires.
La part de marché des fruits et légumes biologiques est comparable à la part de marché moyenne de tous les aliments biologiques en France et a été estimée à 1 pour cent en 2000 (LEcho, 2000). Cependant, il existe des différences selon les produits. Il semble que les légumes ont une part de marché plus grande que les fruits. Par exemple, la laitue a semble-t-il une part de 1,9 pour cent, ce qui pourrait sexpliquer par le fait que les résidus de pesticide ne peuvent pas être éliminés chez soi par épluchage, contrairement à dautres légumes.
2.4 Les prix
Le prix moyen de vente au détail des produits biologiques en France pour la période étudiée est de 25 à 35 pour cent supérieur à celui des produits conventionnels. Alors que les prix de vente au détail diffèrent dun magasin à un autre, les magasins spécialisés dans lalimentation biologique ont tendance à vendre leurs articles plus chers que les supermarchés. En effet, un rapport a mentionné des différences de prix entre les supermarchés et les magasins spécialisés atteignant dans certains cas 50 pour cent pour les aliments biologiques en général (Piason, 1999).
Il semble que les variations de prix par rapport aux produits conventionnels sont encore plus grandes dans le cas des fruits et légumes biologiques, qui sont des produits très périssables. Il nest pas rare de trouver une différence de prix de 100 pour cent entre un fruit biologique et son équivalent conventionnel. En raison de la faiblesse de l'offre, la prime de prix moyenne des fruits et légumes biologiques peut varier considérablement dune semaine à lautre et selon les régions. Les fortes variations de prix peuvent sexpliquer en partie par le manque defficacité du fonctionnement du marché, en particulier à cause de la mauvaise transmission des informations.
Le Service des Nouvelles des Marchés (SNM) fournit des informations sur les prix dans le sud de la France. Sont également disponibles des analyses hebdomadaires du marché donnant les prix de la semaine précédente (http://www.snm.agriculture.gouv.fr). Une inscription payante est requise pour un accès complet aux services SNM.
2.5 Les perspectives de marché
Le taux de croissance du marché biologique en France - environ 12 pour cent par an pendant la majeure partie des années 90 - a augmenté à quelque 20 pour cent par an pour les trois dernières années. Les problèmes récents de sécurité des aliments, comme lESB, la contamination par la dioxine et lincertitude qui entoure la sécurité des aliments génétiquement modifiés, ont accru la demande de produits biologiques. Selon une récente enquête du Moniteur Biologique (2001), le marché des légumes biologiques devrait saccroître de plus de 30 pour cent par an.
Selon les calculs de lauteur basés sur une étude du secteur, le chiffre daffaires combiné des fruits et légumes biologiques au niveau des OPM a augmenté de 20 pour cent entre 1999 et 2000. Bio Convergence a pronostiqué que le marché des fruits et légumes biologiques doublerait entre 1996 et 2002, dépassant 1,2 milliards de Francs en 2002 (figure 5).
(Source: Bio Convergence - sur la base d'entrevues avec les professionnels)Lavenir du marché des fruits et légumes biologiques en France dépendra, dans une large mesure, de lattitude des chaînes de supermarchés. Bien que beaucoup de ces produits soient actuellement vendus sur des marchés locaux de plein air, la croissance future des ventes devrait provenir principalement des chaînes de supermarchés. En effet, elles semblent être le seul type dopérateurs à avoir le pouvoir de financement, dorganisation et de publicité nécessaire au développement dun nouveau marché.
Jusquà présent, les chaînes de supermarchés ont adopté différentes positions à légard de la vente de produits biologiques. Bien que la plupart reconnaissent que cela est très positif pour leur image (vendre des produits biologiques est supposé véhiculer les idées de qualité de vie, de sécurité des aliments et de respect de lenvironnement), peu ont développé à ce jour une large gamme de produits biologiques. Cette tendance est encore plus marquée pour les fruits et légumes biologiques, qui représentent en moyenne seulement 0,5 pour cent des ventes alimentaires biologiques dans les supermarchés, bien au-dessous des produits animaux (voir tableau 4). Il semble que la pénurie de loffre, les livraisons irrégulières, la petite taille des fournisseurs et la nature périssable des produits biologiques aient eu un effet dissuasif pour beaucoup. De plus, les fruits et légumes biologiques sont en général vendus sous emballage dans les supermarchés afin déviter la confusion avec les fruits et légumes conventionnels. Cela augmente encore leur coût et pose des problèmes à beaucoup de producteurs biologiques qui ne sont pas équipés d'installations de conditionnement.
Cette attitude frileuse de la grande distribution a été une contrainte importante au développement des fruits et légumes biologiques en France, contrairement à ce qui sest produit dans dautres pays européens (Danemark, Suisse, Suède et Royaume-Uni), où les chaînes de supermarchés sont les fers de lance de la croissance rapide des ventes de produits biologiques.
Une exception notable est Monoprix, qui sefforce doccuper le segment supérieur du marché et a développé une gamme de produits biologiques depuis plus de dix ans. Larrivée récente de Carrefour, premier détaillant européen, sur le marché biologique devrait également dynamiser les ventes.
Tableau 4: Part de certains groupes de produits biologiques dans les ventes biologiques totales par supermarché
Groupe de produits |
Pourcentage des ventes biologiques |
ufs |
7 |
Lait |
3 |
Viande |
1,5 |
Fruits et légumes frais |
0,5 |
Source: Linéaire, 1999.Jusquà récemment, le fait que la demande daliments biologiques soit supérieure à loffre n'a pas incité les opérateurs à investir dans des campagnes de promotion. Cependant, les deux dernières années ont vu une augmentation des activités promotionnelles. Un exemple est «le printemps bio», une semaine de promotion annuelle organisée par la filière biologique, des producteurs aux distributeurs, avec le soutien du Ministère de lAgriculture.
Le secteur français des fruits et légumes biologiques devrait se consolider avec la poursuite de la croissance du marché. Des fusions entre fournisseurs et une intégration verticale sont pronostiquées. Cela devrait entraîner des économies déchelle et renforcer les liens entre les chaînes de supermarchés et les fournisseurs. En conséquence, la chaîne de commercialisation devrait se raccourcir, permettant une distribution plus efficace et des prix de vente au détail plus bas.
2.6 Les contraintes
Plusieurs contraintes significatives doivent être évoquées si l'on veut que les ventes de fruits et légumes biologiques atteignent une part substantielle du marché. Dabord, les prix élevés de ces produits restent un facteur dissuasif capital pour les consommateurs. La plupart des consommateurs acceptent de payer une différence maximale de 30 à 35 pour cent au-dessus du prix des fruits et légumes conventionnels (Hortirève, 1997). Comme nous lavons vu dans la section précédente, la différence de prix est souvent supérieure à ce maximum.
Une seconde contrainte importante est le manque dinformation sur les produits et lagriculture biologique en général. Bien que récemment plus dinformations sur le sujet soient disponibles (par le biais de la presse généraliste et les médias), le pourcentage des consommateurs français qui ne savent pas précisément ce que recouvre le concept dagriculture biologique a augmenté (Sylvander, 1998).
Troisièmement, certains consommateurs croient quil ny a pas de différences entre les produits biologiques et conventionnels, ou du moins que la différence minime qui pourrait exister entre les deux types de produits ne justifie pas de payer un prix plus élevé.
Une quatrième contrainte importante est lexistence de doutes sur lauthenticité des produits biologiques. Un nombre important de consommateurs français semblent penser que le système de contrôle et de certification nest pas complètement fiable et que des produits conventionnels pourraient être vendus sous un label biologique. La défiance est plus grande vis-à-vis des fruits et légumes importés que ceux produits sur le sol national, ce qui peut éventuellement poser un problème aux pays fournisseurs.
Enfin, labsence doffre de fruits et légumes biologiques dans les magasins qui dominent le marché nencourage pas à la consommation. Le secteur horticole biologique français est fragmenté, et les quantités livrées par les opérateurs du marché sont petites. La conséquence est quil a été difficile pour les chaînes de supermarchés de forger des relations solides avec les fournisseurs, décourageant ainsi une participation significative de la grande distribution au commerce des fruits et légumes biologiques.
3. Les importations
3.1 Les réglementations et politiques
Les fruits et légumes biologiques entrant en France sont soumis aux mêmes exigences élémentaires de qualité, de labels, de caractéristiques sanitaires et phytosanitaires que les fruits et légumes conventionnels. De plus, limportateur doit être en mesure de démontrer que les produits ont été produits et traités en conformité avec les normes admises par la CE.
La production, le label, la certification et limportation biologiques en France sont régies par le Règlement de la CE No. 2092/91. Les produits biologiques produits en France doivent être certifiés par un organisme de certification habilité par le Ministère de lAgriculture. Au moment de la rédaction de ce rapport, il y avait cinq organismes habilités en France (Ecocert, Qualité France, Ascert International, Qualité Nord Pas de Calais et Usale), mais cela pourrait changer avec le temps. Les producteurs et exportateurs intéressés devraient consulter le Ministère français de lAgriculture pour obtenir une liste actualisée des organismes de certification habilités. Les produits certifiés peuvent porter le logo «Agriculture Biologique» (AB) du Ministère de lAgriculture. Le logo montre que les importateurs et les distributeurs sont enregistrés auprès dun organisme de certification biologique dun état membre de la CE. Ceci est destiné à donner aux consommateurs français la garantie ferme que le produit est vraiment biologique.
Les produits biologiques des pays de la CE doivent être certifiés par un organisme de certification officiellement habilité par lautorité compétente dans son pays dorigine. Pour les produits biologiques provenant de pays hors CE et non listés dans larticle 11 (voir chapitre 1, réglementation dans la CE) un certificat dimportation est nécessaire. Les importateurs désireux dimporter des fruits et légumes biologiques en provenance de ces pays doivent fournir au Ministère ou à lun des organismes de certification susmentionnés la preuve détaillée de léquivalence des règles de production et de lefficacité du contrôle dans le pays dorigine. Lorganisme de certification français étudie le dossier de demande et rend son avis au Ministère pour décision.
3.2 Les importateurs français de fruits et légumes biologiques
Il y a environ 15 importateurs de fruits et légumes biologiques en France, dont certains nimportent que de petites quantités (quelques centaines de tonnes par an) sur une base irrégulière. La plupart, cependant, achètent également des produits nationaux. De nombreux importateurs sont situés dans le Sud-est (Perpignan, Cavaillon), une région de production horticole, ou sur le marché de gros de Rungis à côté de Paris, où de nombreux importateurs de produits frais sont basés (annexe I). Les deux principaux importateurs sont Bioprim et Pronatura dans le Sud-est.
De nombreux importateurs ont également dautres fonctions, comme celles de grossiste ou de distributeur. Beaucoup réexportent vers dautres pays de la CE (par exemple BioDynamis, BioPrim, ProNatura). Certains importateurs sont des producteurs biologiques (ou des coopératives) qui ont décidé de développer limportation afin de mieux répondre aux besoins de leurs clients avec des livraisons régulières toute lannée (par exemple AgroBioDrom, FRDP). Certains producteurs ont créé des associations ou des sociétés mixtes transfrontalières, comme dans le cas de Uni-vert (producteurs français et espagnols) et Imago (producteurs espagnols et marocains). Inversement, certains importateurs ont repris des exploitations biologiques afin dassurer des livraisons régulières. Par exemple, ProNatura a racheté des exploitations biologiques en Bretagne et au Maroc, alors quExodom a décidé dinvestir dans la production au Cameroun.
3.3 Les volumes dimportation actuels
Selon lUSDA, les importations totales daliments biologiques en France en 1998 étaient évaluées à 300 millions de Francs et atteignaient une moyenne de 30 000 tonnes (Zygmont, 2000). Les importations totales représentent en valeur environ 10 pour cent du marché alimentaire biologique. Quelque 40 pour cent des importations en volume proviennent de ce quon appelle les «pays tiers» (cest-à-dire des pays non membres de la CE).
La balance commerciale de la France est déficitaire pour la plupart des produits végétaux biologiques, y compris les fruits et légumes. Il nexiste pas de chiffres officiels pour les importations totales de fruits et légumes biologiques, car les bureaux des douanes ne distinguent pas les produits biologiques et conventionnels [4]. Selon des estimations professionnelles, les importations représentent environ un tiers des fruits et légumes biologiques vendus en France. Une enquête récente estime que cette part pourrait même atteindre 50 pour cent en 2001 (World Organic News, 2001). Le Ministère de lAgriculture (Direction de la Production et des Echanges Internationaux) a effectué des calculs sur la base des demandes de certificats dimportation présentées par des importateurs de pays tiers. Cependant, ces chiffres ne sont pas très précis, car ils ne correspondent quà des prévisions dimportation, et non à des importations effectives.
En outre, les données ne sont pas suffisantes pour évaluer le volume total des importations, puisquelles ne tiennent pas compte des fournisseurs de la CE et des six pays tiers de la liste de larticle 11, dont certains sont des fournisseurs importants de fruits et légumes biologiques. Une grande part des importations provient de la CE. Même les fruits exotiques, principalement produits hors de la CE, peuvent être importés par les Pays-Bas ou la Belgique et réexportés vers la France. Il est donc indispensable de procéder à des enquêtes directes auprès des importateurs français afin davoir une idée plus précise des importations françaises de fruits et légumes biologiques.
Estimation des importations totales sur la base dune enquête auprès des importateurs français
La FAO a effectué par le biais de questionnaires une enquête auprès des 15 importateurs français de fruits et légumes biologiques. Lenquête avait deux objectifs principaux: évaluer les importations actuelles de fruits et légumes biologiques, et déterminer les perspectives de croissance du marché dans les trois prochaines années. Bien que le taux de réponse au questionnaire ait été relativement faible, des entretiens téléphoniques et des entrevues ont permis dobtenir les informations recherchées de la part de tous les importateurs sauf deux. Les importateurs ont été interrogés sur les origines et les volumes de chaque catégorie de produit. Les chiffres détaillés par produit sont présentés dans les tableaux 5 et 6.
La nature de quelque 1 000 tonnes de produits nétait pas spécifiée (à savoir quaucune différentiation nétait faite entre les fruits et les légumes). Lorsque ce volume est ajouté aux totaux des tableaux 5 et 6, on obtient le chiffre de 23 000 tonnes. En considérant les petites quantités non mentionnées par les importateurs ainsi que les quelques importateurs qui nont pas répondu à lenquête, un total de 24 000 à 25 000 tonnes peut être admis comme une estimation raisonnable des importations brutes françaises de fruits et légumes biologiques en 1999. Ces importations représenteraient environ un tiers des fruits et légumes biologiques vendus en France. Cependant, lexistence de réexportations importantes signifie que la part réelle des produits importés est inférieure.
Ce chiffre de 25 000 tonnes est très faible comparé aux importations brutes totales de fruits et légumes, qui étaient de plus de 3,6 millions de tonnes la même année.
Les importations se partagent presque équitablement entre les fruits et les légumes. Les agrumes représentent plus de la moitié des importations de fruits biologiques. Les fruits exotiques (ananas, bananes, mangues, avocats, fruits de la passion, papayes et litchis) représentent 15 pour cent des importations. Les plus grosses importations de fruits de régions tempérées sont les pommes et les nectarines. Les plus grosses importations de légumes sont les tomates, les brocolis, les carottes, les courgettes et les poivrons. Un tableau plus détaillé sur les pays dorigine est présenté en annexe II.
Tableau 5: Importations françaises de fruits biologiques selon lorigine en 1999 (tonnes)
Origine
|
CE |
Pays tiers |
Total
|
||
|
Pays de lart. 11 (*) |
Autres pays tiers |
Total des pays tiers |
||
Pommes |
1 790 |
10 |
15 |
25 |
1 814 |
Pommes, poires |
100 |
|
|
|
100 |
Abricots |
155 |
|
|
|
155 |
Avocats |
132 |
200 |
48 |
248 |
380 |
Bananes |
343 |
10 |
561 |
571 |
914 |
Agrumes (indiff.) |
400 |
|
|
|
400 |
Oranges |
2 966 |
327 |
581 |
908 |
3 873 |
Citrons |
1 314 |
1 |
90 |
91 |
1 405 |
Tangerines |
733 |
1 |
40 |
41 |
774 |
Pomelos |
125 |
422 |
25 |
447 |
570 |
Noix de coco |
|
|
3 |
3 |
3 |
Dattes |
|
|
18 |
18 |
18 |
Raisins |
272 |
|
|
|
272 |
Goyaves |
|
|
2 |
2 |
2 |
Kiwis |
115 |
|
30 |
30 |
145 |
Mangues |
42 |
1 |
113 |
114 |
156 |
Melons |
7 |
|
3 |
3 |
10 |
Nectarines |
7 |
|
|
|
7 |
Papayes |
|
|
6 |
6 |
6 |
Fruits de la passion |
|
|
1 |
1 |
1 |
Pêches, nectarines |
431 |
|
|
|
431 |
Poires |
242 |
33 |
12 |
45 |
287 |
Ananas |
|
|
386 |
386 |
386 |
Fraises |
63 |
4 |
|
4 |
67 |
Pastèques |
18 |
|
|
|
18 |
Autres fruits |
|
9 |
|
9 |
9 |
Total fruits (arrondi) |
9 300 |
1 000 |
1 900 |
2 900 |
12 200 |
Source: Enquête de la FAO auprès des importateurs (2000) (*):Australie, Argentine, Hongrie, Israël et la Suisse.Tableau 6: Importations françaises de légumes biologiques selon lorigine en 1999 (tonnes)
Origine
|
CE |
Pays tiers |
Total
|
||
|
Pays de lart. 11 (*) |
Autres pays tiers |
Total des pays tiers |
||
Artichauts |
48 |
|
|
|
48 |
Brocolis |
1 550 |
|
|
|
1 550 |
Choux |
93 |
|
|
|
81 |
Carottes |
1 393 |
317 |
|
317 |
1 710 |
Céleri |
32 |
|
|
|
32 |
Tomates cerises |
|
60 |
|
60 |
60 |
Courgettes |
312 |
|
363 |
363 |
675 |
Concombres |
|
4 |
12 |
16 |
16 |
Endives |
17 |
|
|
|
17 |
Fenouil |
131 |
|
|
|
131 |
Gingembre frais |
|
|
5 |
5 |
5 |
Ail |
41 |
2 |
|
2 |
43 |
Haricots verts |
|
|
11 |
11 |
11 |
Laitue |
60 |
|
|
|
60 |
Oignons |
138 |
324 |
|
324 |
467 |
Poivrons |
363 |
50 |
|
50 |
413 |
Pommes de terre |
120 |
205 |
58 |
263 |
383 |
Courges |
3 |
50 |
60 |
110 |
113 |
Patates douces |
21 |
1 |
|
1 |
22 |
Tomates |
343 |
122 |
2 242 |
2 364 |
2 707 |
Autres légumes |
756 |
0 |
400 |
400 |
1 156 |
Total des légumes (arrondi) |
5 400 |
1 150 |
3 150 |
4 300 |
9 700 |
Source: Enquête de la FAO auprès des importateurs (2000) (*):Australie, Argentine, Hongrie, Israël et la Suisse.3.4 Tendances
De 1993 à 1998, les importations françaises daliments biologiques ont augmenté de 20 pour cent par an. Lenquête a montré que la croissance des importations de fruits et légumes biologiques en 2000 était de quelque 30 pour cent. Ce chiffre confirme quaprès une longue période de croissance lente le marché français a commencé son essor et que la croissance est désormais plus proche de la tendance observée dans les pays dEurope du nord.
Les importateurs ont également été interrogés sur les produits qui avaient la plus forte croissance de ventes et pour lesquels la demande était susceptible de continuer à croître dans les deux ou trois prochaines années. Parmi les fruits exotiques, les bananes et les mangues connaissent une croissance assez rapide. La même chose vaut pour les oranges. Cependant, les importateurs ont averti quil existe déjà une offre abondante dagrumes biologiques et que le marché est sur le point de se trouver en situation excédentaire.
Dans le cas des bananes, alors que la demande continue dêtre forte, il semble quelle augmente moins rapidement que loffre. La production de bananes biologiques a augmenté rapidement en République dominicaine, en Colombie, en Equateur, au Mexique et dans dautres pays tropicaux. Par conséquent, les prix des bananes biologiques ont baissé de manière significative depuis la fin 1999. Parmi les fruits de régions tempérées, les importations de pommes ont augmenté rapidement en 2000. Quant aux légumes, le produit à plus forte croissance était la carotte.
3.5 Les fournisseurs
Selon des importateurs, environ deux tiers des importations françaises de fruits et légumes biologiques proviennent de pays de la CE (voir tableau 7). LEspagne représente la moitié de la quantité totale avec presque 8 000 tonnes. Les livraisons espagnoles se partagent équitablement entre les fruits (principalement des agrumes et certains fruits à noyau) et les légumes (courgettes, poivrons, tomates).
LItalie est le second fournisseur de la France et fournit principalement des fruits (agrumes et pommes). LItalie et lEspagne réunies représentent 87 pour cent des importations françaises en provenance de la CE. Le troisième fournisseur de la France dans la CE sont les Pays-Bas (principalement des légumes), mais les importations sont bien moindres que celles dEspagne et dItalie.
Tableau 7: Origine des fruits et légumes biologiques importés en France en 1999 (tonnes)
Origine |
|
|
Fruits |
Légumes |
F & L (indiff.) |
Total général |
Communauté européenne (CE) |
CE (indiff.) |
1 400 |
200 |
|
1 600 |
|
|
|
Italie |
3 000 |
800 |
|
3 800 |
|
|
Italie, Portugal, Espagne (indiff.) |
|
200 |
|
200 |
|
|
Italie, Espagne (indiff.) |
1 000 |
200 |
|
1 200 |
|
|
Pays-Bas |
100 |
200 |
|
300 |
|
|
Espagne |
3 700 |
3 700 |
|
7 400 |
|
|
Espagne, Italie, Grèce (indiff.) |
100 |
100 |
|
200 |
Total CE |
|
|
9 300 |
5 400 |
|
14 700 |
Pays tiers |
Article 11 |
Argentine |
320 |
340 |
|
660 |
|
|
Australie |
50 |
|
|
50 |
|
|
Israël |
640 |
800 |
30 |
1 470 |
|
Total Art. 11 |
1 010 |
1 140 |
30 |
2 180 |
|
|
Autres pays tiers |
Cameroun |
470 |
10 |
|
480 |
|
|
Rép. Dominicaine |
430 |
|
|
430 |
|
|
Egypte |
|
20 |
|
20 |
|
|
Guinée |
40 |
|
|
40 |
|
|
Côte dIvoire |
100 |
|
|
100 |
|
|
Maroc |
710 |
3120 (*) |
|
3 830 |
|
|
Nouvelle-Zélande |
30 |
|
|
30 |
|
|
Afrique du sud |
70 |
10 |
|
80 |
|
|
Tunisie |
10 |
20 |
|
30 |
|
|
Etats-Unis |
40 |
|
|
40 |
|
|
Autres |
30 |
|
|
30 |
|
Total autres |
1 930 |
3 180 |
|
5 110 |
|
Total des pays tiers |
|
2 940 |
4 320 |
30 |
7 290 |
|
Autres pays non spécifiés |
|
|
|
1 000 |
1 000 |
|
Total général (arrondi) |
|
12 200 |
9 700 |
1 000 |
23 000 |
Source: Enquête de la FAO auprès des importateurs (2000)Selon les résultats de lenquête, les pays non membres de la CE représentent un tiers des importations françaises. Les principaux pays fournisseurs par continent sont:(*): lautorité marocaine de contrôle des exportations a déclaré environ 2 000 tonnes pour 1999/2000.
Les pays de larticle 11 représentaient moins de 10 pour cent des importations en 1999. Le principal fournisseur de ce groupe était Israël, avec un total estimé à 1 500 tonnes (pomelos, avocats, carottes, pommes de terre, tomates). LArgentine, le seul pays en développement sur cette liste, se plaçait en seconde position et fournissait quelque 700 tonnes dagrumes (oranges) et de légumes (oignons) en 1999.
Les pays tiers qui ne sont pas sur la liste de larticle 11 représentaient environ 25 pour cent des importations françaises de fruits et légumes biologiques en 1999. Le principal fournisseur dans ce groupe est le Maroc, qui représente plus de la moitié des exportations du groupe. Il fournit des légumes (principalement des tomates, ainsi que des courgettes, des poivrons, des concombres et des haricots verts) et des agrumes (doctobre à avril). Loin derrière le Maroc se trouvent le Cameroun (ananas, mangues, papayes) et la République dominicaine (bananes). Les livraisons en provenance de la République dominicaine sont sous-estimées, car des bananes sont dabord importées aux Pays-Bas ou en Allemagne avant dêtre réexportées vers la France. Cela concerne les importations en provenance de nombreux pays tiers. Les arrivages réels de bananes biologiques peuvent être estimés à plus de 1 000 tonnes.
Les autres fournisseurs exportent des volumes bien moindres. Parmi eux se trouvent la Tunisie (légumes), lAfrique du sud (agrumes en été), les Etats-Unis (pommes), la Guinée (fruits exotiques), Madagascar (fruits exotiques), le Mexique (oranges), la Nouvelle-Zélande (kiwis et pommes en été) et lEgypte.
3.6 Les réexportations
Il existe un commerce non négligeable de réexportation de fruits et légumes biologiques entre les pays européens. La France est depuis longtemps un fournisseur de lAllemagne, de la Suisse et des pays scandinaves. Elle a exporté une part importante de sa production et aussi certains produits importés de pays avec lesquels elle a des liens commerciaux traditionnels (Maroc, Tunisie et pays dAfrique de louest). Par exemple, Exodom importe en provenance du Cameroun et fournit la Belgique. Imago importe en provenance du Maroc et réexporte vers la Belgique, la Suisse et lAllemagne. Perpignan, dans le sud-est de la France, est un centre important pour le commerce international de fruits et légumes, y compris les produits biologiques.
Il na pas été possible dévaluer précisément la part de réexportations pour chaque produit, mais le volume est élevé. Certains importateurs ont déclaré réexporter plus de 60 pour cent du volume commercialisé (jusqu'à 80 pour cent pour lun deux).
Les produits les plus réexportés sont les agrumes et les légumes dEspagne, dItalie et du Maroc, et les fruits exotiques dAfrique sub-saharienne (Cameroun, Guinée et Madagascar). Le marché d'exportation français a évolué différemment ces quatre dernières années. La demande sest ralentie en Allemagne mais a fortement augmenté au Royaume-Uni et dans les pays scandinaves.
3.7 Les contraintes à la croissance des importations
Les importateurs indiquent que pour de nombreux produits la demande est supérieure à loffre nationale. La demande en fruits et légumes biologiques sest accrue rapidement en France. Un taux de croissance annuel avoisinant 20 pour cent est escompté dans les quelques années à venir. Etant donné le temps requis pour une conversion à la production biologique (de deux à trois ans), il semble quune part significative de la demande croissante sera satisfaite par les importations. Toutefois, un certain nombre de contraintes se posent aux importations en provenance des pays tiers.
En premier lieu, les pays en développement désireux dexporter des agrumes et des fruits et légumes des régions tempérées pendant la saison de production européenne risquent de se heurter à la forte concurrence dautres pays de la CE, en particulier lEspagne et lItalie. Les pays de la CE bénéficient dun accès libre au marché français ainsi que dune réglementation au niveau européen sur lagriculture biologique, ce qui signifie dun point de vue juridique que leurs produits biologiques nont pas à être certifiés deux fois (cependant, en pratique, les détaillants exigent souvent un label de certification de leur propre pays). La production a augmenté rapidement dans ces pays, stimulée par le soutien à la fois des gouvernements nationaux et de la CE (y compris un soutien financier pendant la conversion), et il semble qu'ils auront bientôt, pour de nombreux produits, une production suffisante pour répondre à la demande.
En second lieu, de nombreux consommateurs français disent préférer les aliments cultivés dans leur pays à ceux qui sont importés. Les opérateurs commerciaux du secteur biologique respectent donc cette préférence et donnent la priorité aux produits nationaux. Les deux principaux importateurs biologiques français importent des produits du monde entier. Cependant, la plupart de leurs fournisseurs se trouvent dans des pays voisins, même pour une denrée comme la banane, qui est réexportée à partir de pays européens (en particulier les Pays-Bas). Lorsquil ny a pas de produits français disponibles, les importateurs tentent dacheter dans les pays voisins, principalement en Espagne et en Italie. En outre, un magazine français (LSA 1999) sest fait lécho de doutes concernant lintégrité des produits biologiques importés. La Confédération française des coopératives agricoles a considéré que, sans des contrôles de certification appropriés, le terme «biologique» pourrait être utilisé de manière erronée dans les pays en développement.
En troisième lieu, les opérateurs français souhaitant importer des produits biologiques de pays tiers qui ne sont pas sur la liste de larticle 11 doivent obtenir un certificat spécial de la part des autorités françaises pour chaque opération. Bien que la procédure ait été simplifiée, elle peut encore savérer longue (jusquà 2 mois), ce qui est excessif pour des produits qui sont saisonniers et périssables.
En quatrième lieu, les exportateurs doivent être en mesure deffectuer des livraisons régulières de produits de grande qualité. La plupart des opérateurs commerciaux et détaillants considèrent aujourdhui que les produits biologiques doivent avoir une qualité équivalente à celle des produits conventionnels. Pour les pays en développement qui ne se sont tournés que récemment vers lagriculture biologique et auxquels manque la connaissance technique, exporter des produits biologiques périssables et satisfaire aux exigences de grande qualité des importateurs est un défi considérable. La régularité des livraisons constitue également une exigence cruciale des chaînes de supermarchés.
Enfin, il est très probable quà long terme certains produits des régions tempérées qui sont actuellement importés seront cultivés sur place, ce qui signifie que les importations de ces denrées devront faire face à la concurrence accrue de la production locale. Le Ministère français de lAgriculture a fait de laugmentation de la production biologique nationale une priorité, dans le cadre d'un effort pour réduire la dépendance de la France à légard des importations.
4. Conclusion: opportunités commerciales pour les pays en développement
Le total des ventes au détail de fruits et légumes biologiques en France était estimé entre 1,1 et 1,2 milliards de Francs en 1999. Le marché a augmenté de manière constante et il est prévu quil se développe à raison de 20 pour cent par an dans les deux prochaines années, pour dépasser 1,5 milliards de Francs en 2002. Malgré cette croissance rapide, les ventes de fruits et légumes biologiques ne représentaient encore que 1 pour cent du total des ventes au détail de fruits et légumes frais en 1999. Le manque dimplication de la grande distribution a constitué une entrave notable à lexpansion de ce marché, contrairement à ce qui sest produit dans les pays dEurope du nord, où les chaînes de supermarchés sont le moteur de la rapide augmentation des ventes de produits biologiques. Néanmoins, cela pourrait changer avec la récente arrivée sur le marché du biologique de Carrefour, premier distributeur européen. Limplication croissante de producteurs et dopérateurs commerciaux conventionnels dans lagriculture biologique est aussi un facteur daccroissement de loffre.
La plupart des opérateurs commerciaux signalent que la demande tend à être légèrement supérieure à loffre nationale, mais que lécart peut aisément être comblé par limportation, si bien quil ny a pas véritablement de pénurie sur le marché français. Les importations de fruits et légumes biologiques sont encore peu élevées, bien quelles augmentent. Elles étaient estimées à environ 25 000 tonnes en 1999, représentant ainsi seulement 0,7 pour cent des importations brutes françaises de fruits et légumes. Les principaux fournisseurs sont des pays européens (surtout lEspagne et lItalie) et, dans une moindre mesure, des pays tiers méditerranéens (le Maroc, Israël). Les importations en provenance dautres régions sont actuellement peu importantes.
Parmi les pays en développement, le Maroc est le seul qui exporte des volumes significatifs de fruits et légumes biologiques vers la France. Ses principales exportations sont des agrumes et des légumes (tomates, courgettes, poivrons). Le Maroc concurrence lEspagne pour les produits et la période dapprovisionnement. La République dominicaine exporte des bananes biologiques vers la France, directement et indirectement par le biais dimportateurs basés dans dautres pays de la CE. Les autres pays en développement fournissent de plus petites quantités (de quelques douzaines de tonnes à quelques centaines de tonnes par an, selon le pays) de fruits exotiques (mangues, papayes, ananas, principalement dAfrique sub-saharienne), de légumes de contre-saison (tomates, courgettes, poivrons) et dagrumes de contre-saison (dArgentine et dAfrique du sud). Une quantité substantielle des produits importés est réexportée vers lEurope du nord.
Etant donné le temps requis pour une conversion à lagriculture biologique (de deux à trois ans), une part significative de la demande nationale croissante en fruits et légumes biologiques devra être satisfaite par les importations. Par conséquent, aujourdhui et à court et moyen terme, le marché français offre des opportunité aux pays en développement qui peuvent fournir des produits biologiques de bonne qualité. A plus long terme, les produits ayant les meilleures perspectives sont ceux qui ne peuvent pas être fournis en grandes quantités par les autres pays de la CE. Le marché des fruits exotiques a un fort potentiel, la demande étant actuellement bien supérieure à loffre. Plusieurs importateurs ont signalé une pénurie de fruits exotiques biologiques de bonne qualité, comme les ananas, les mangues, les avocats, les goyaves et les litchis. Les fournisseurs doivent garder à lesprit quil leur faudra répondre à des normes de qualité aussi sévères que celles sappliquant aux produits conventionnels. La demande en bananes biologiques est également importante, mais les exportateurs potentiels doivent prêter attention à la croissance rapide de la production en Amérique latine et aux Caraïbes.
Les agrumes biologiques offrent aussi des débouchés intéressants, mais principalement pour les agrumes de contre-saison. Il ny a aucune pénurie pendant la saison de production européenne en raison de la forte présence de lEspagne et de lItalie sur le marché français. Certains importateurs craignent un excédent dagrumes biologiques dans les prochaines années. Les légumes et fruits des régions tempérées biologiques semblent avoir un fort potentiel commercial à condition dêtre produits et exportés en contre-saison, cest-à-dire au moment de lannée où la production européenne est faible. Ils offrent donc des perspectives prometteuses en premier lieu aux pays de lhémisphère sud.
Malgré les réelles opportunités dexportation, les exportateurs potentiels doivent être conscients quil existe plusieurs contraintes non négligeables. Les opérateurs commerciaux du biologique ont tendance à préférer acheter sur le marché national ou dans des pays de la CE. Cette préférence peut en partie sexpliquer par les priorités des consommateurs et par les doutes quant à lauthenticité du label biologique pour des aliments produits dans des pays où le système de certification et de contrôle biologiques est peu connu. De plus, les opérateurs commerciaux désireux dimporter des produits biologiques de pays tiers doivent obtenir un certificat spécial de la part des autorités françaises pour chaque opération. Bien que la procédure ait été simplifiée, elle peut encore savérer longue (jusquà 2 mois), ce qui est excessif pour des produits qui sont extrêmement saisonniers et périssables. Certains commentateurs considèrent ce procédé comme une barrière non-tarifaire aux échanges. Cependant, ces contraintes devraient diminuer, à mesure que les pays mettent en place des systèmes de certification biologique reconnus comme équivalents aux systèmes européens.
Enfin, le prix plus élevé des produits biologiques reste une contrainte de taille, comme dans les autres pays européens. Il existe une grande incertitude quant à lavenir du différentiel de prix par rapport aux produits conventionnels. Au cours des deux dernières années, les prix des fruits et légumes biologiques sont restés stables en valeur constante, ce qui traduit un léger effritement lorsque linflation est prise en compte. La plupart des opérateurs commerciaux sattendent à une baisse des prix, dans une certaine mesure, à mesure que loffre augmente pour satisfaire la demande et que la chaîne de distribution biologique devienne plus efficace par le biais des fusions et de lintégration verticale. Certaines sources de la filière du commerce biologique sinquiètent de larrivée sur ce marché de gros producteurs conventionnels. Elles préviennent que loffre augmentera brusquement lorsque ces producteurs auront achevé leur conversion vers lagriculture biologique. Cette abondance pourrait perturber un marché qui reste encore de très petite taille, provoquant ainsi une chute des prix. Dautres opérateurs commerciaux ne partagent pas cette inquiétude et considèrent que la demande va poursuivre sa forte croissance, restant ainsi de pair avec loffre.
De plus grandes quantités de produits biologiques devraient entraîner des économies déchelle tant au niveau de la production que de la distribution. La production biologique tendant à nécessiter plus de main duvre que les méthodes de production conventionnelles, les exportateurs des pays en développement offrant des produits certifiés biologiques tout en ayant des coûts de main duvre relativement bas pourraient avoir un avantage comparatif à plus long terme. La baisse des prix devrait également être provoquée par le perfectionnement des techniques de production biologique, qui devrait réduire les coûts de production. Néanmoins, il est difficile de dire quand cela se produira puisque cela dépend également du taux de croissance de la demande. Quoi quil en soit, il est probable que la «prime-bio» sera finalement inférieure à son niveau actuel. La prudence est donc de mise. Toutefois, cette évolution attendue des prix ne signifiera pas nécessairement une réduction des bénéfices des producteurs biologiques, laugmentation des volumes de ventes pouvant largement compenser la réduction des prix à lunité. Les profits dépendront en définitive des variations relatives des prix et des quantités.
Il est conseillé aux exportateurs des pays en développement désirant exporter des fruits et légumes biologiques vers la France de contacter les importateurs qui sont spécialisés dans ces produits (voir la liste en annexe). Les importateurs spécialisés connaissent à la fois la procédure administrative et les exigences techniques pour limportation de fruits et légumes biologiques. Vendre directement par le biais de grossistes spécialisés ou de supermarchés peut être difficile, ces réseaux étant difficilement pénétrables et nétant souvent pas au fait des contraintes qui se posent aux exportateurs dans les pays en développement.
Références
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Lagriculture biologique: une production en forte
hausse mais qui reste inférieure à la demande, Institut
Français de lEnvironnement, Orléans, France |
Deleau, P. (1999) |
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Points de Vente, Décembre 1999, nº 789 |
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Fruits et légumes: des premiers résultats
encourageants, Juin 2000, nº |
|
45, Le Haillan, France |
LECHO des Min (2001) |
Dossier Bio, janvier 2001, n. 164, Paris, France |
LECHO des Min |
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biologiques, Octobre2000, Paris, France |
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(mémoire détudiants ENITH) (Dir. M. Briard et B.
Sylvander) |
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A. Le Floch- Wadel et B. Sylvander, INRA-UREQUA, décembre 2000,
Nantes, France |
ITC UNCTAD/WTO (1999) |
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European Markets, International Trade Centre UNCTAD/WTO Geneva,
Switzerland |
Michelsen, J., Hamm, U., Wynen, E. and Roth, E.
(1999) |
The European market for organic products: growth and
development, Universität Hohenheim, Stuttgart, Germany |
ONAB (2000) |
Résultats 1999. Observatoire National de
lAgriculture Biologique. Juillet 2000. Paris, France |
Organic Monitor (2001) |
The French Market for Fresh Organic Vegetables, 2001 |
Piason, F.J. (1999) |
France: organic food report 1999, USDA Foreign
Agricultural Service, Washington DC, USA |
Que Choisir (2001) |
N. 380, March 2001, Paris, France |
Rivry, C. (2000) |
Fruits et légumes frais - Les raisons de
semballer, BioMag, Août/Sept. 2000, nº 3, Paris,
France |
Seguin, T. (2000) |
Process of concentration commences in France,
Eurofruit Magazine, April 2000, London, UK |
Sylvander, B. (1999) |
Les tendances de la consommation de produits biologiques
en France et en Europe: conséquences sur les perspectives
dévolution du secteur, INRA-UREQUA, Le Mans, France |
Sylvander, B. (1998) |
Le marché des produits biologiques et la
demande, INRA-UREQUA, Le Mans, France |
World Organic News (2001) |
French veg market set to grow by 30%, 10/05/01, Agra Europe
Ltd, London, UK |
Zygmont, J. (2000) |
US organic fruit: export opportunities and competition
in the international market, USDA Foreign Agricultural Service, Washington
DC, USA |
Annexe I
Adresses dorganisations de la filière biologique[5]
AFAQ-ASCERT-INTERNATIONAL
Certification
116, avenue Aristide Briand
92225 BAGNEUX
Tel: +33 1 46 15 70 68
Fax: +33 1 46 15 70 69.
BIOCONVERGENCE
16, rue Claude Bernard
75321 PARIS Cedex 05
Tel: +33 1 44 08 72 99
Fax: +33 1 44 08 17 00
[email protected]
BIOCOOP
Conseil
17 rue Théophile Gautier
65000 TARBES
Tel: +33 1 44 07 72 99
Fax: + 33 1 44 08 17 00
CREDOC - Centre de
recherche pour et
lobservation des conditions de vie
142 rue du Chevaleret
75013 PARIS
Tel: +33 1 40 77 85 61
Fax: + 1 40 77 85 09
DEMETER France
Association
B.P. 286
67606 SLESTAT Cedex
Tel: +33 3 88 82 88 78
Fax: +33 3 88 82 88 78
ECOCERT
Certification
B.P. 47
32600 L'ISLE JOURDAN
Tel: +33 5 62 07 34 24
Fax: +33 5 62 07 11 67
[email protected]
http://www.ecocert.fr
Fédération Française de la
Diététique
organise le salon DIETEXPO à Paris
14 terrasse Bellini
92807 PUTEAUX
Tel: +33 1 47 75 03 09
Fax: +33 1 47 55 03 09
Ministère de lAgriculture et
de la Pêche
30 rue Las Cases
775340 PARIS Cedex 07
Tel: +33 1 49 55 57 03
Fax: +33 1 49 55 56 01
Web: www.agriculture.gouv.fr
Direction Générale de
lalimentation
Bureau des labels et des
certifications de produits
175, rue du Chevaleret
75646 PARIS Cedex 13
Tel: +33 1 49 55 80 03
Direction des Politiques
Economique et Internationale
Bureau des signes de qualité et de
lagriculture biologique
3, rue Barbet de Jouy
75349 PARIS SP 07
Tel: +33 1 49 55 59 02
Fax: +33 1 49 55 57 85
Contact: Frédéric UHL
Service des Nouvelles des
marchés/Centre de Perpignan
Avenue de Milan
66000 PERPIGNAN
Tel: +33 4 68 56 50 60
Fax: +33 4 68 56 64 50
[email protected]
www.snm.agriculture.gouv.fr
Mouvement de Culture Bio-Dynamique
(DEMETER)
5, Place de la Gare
68000 COLMAR
Tel: +33 3 89 24 36 41
Observatoire National de
lAgriculture Biologique (ONAB)
APCA
Sous- Direction des Politiques
Agricoles et Rurales (SDPAR)
9, avenue George V
75008 PARIS
Tel: +33 1 53 57 11 58
Fax: +33 1 53 57 10 05
Contact: Guillaume
QUEGUINER
ONIFLHOR
164, rue de Javel
75739 Paris Cedex 15
Contact: Serge Jacquet
Tél:01 44 25 36 44
Fax: 01 45 54 31 69
email: [email protected]
QUALITE FRANCE
Certification
18, rue Volney
75002 PARIS
Tel: +33 1 42 61 58 23
QUALITE Nord - Pas De Calais
Certification
241-1, avenue de la République
59110 LA MADELEINE
Tel: +33 3 28 38 94 81
Fax: +33 3 28 38 90 87
USALE
Certification
Place du Champs de Mars
26270 LORIOL SUR DRÔME
Tel: +33 4 75 61 13 00
Fax: +33 4 75 85 62 12.
ETRAB - Syndicat Europeen
des transformateurs et
distributeurs de lagriculture
biologiques
40 av. des Terroirs de France,
75 611 PARIS cedex 12.
Tel.: +33 1 44 74 53 56
Fax: +33 1 44 74 52 76
http://www.setrabio.com/setrab/d efault.htm
Synadis - Syndicat National des
Distributeurs spécialisés de
produits Biologiques et
Diététiques
62, rue Fonneuve
33500 LIBOURNE
Tel: +33 5 57 25 38 14
Fax: +33 5 57 51 47 17
Importateurs/Distributeurs/Grossistes
Agrexco France Sarl
16 rue du Séminaire, 3ème étage
PO Box 312
94153 RUNGIS Cedex
Tel: +33 1 41 80 82 82
Fax: +33 1 46 86 99 59
(Importer, organic products from Israel)
AgroBioDrom
Quartier Saint Martin
26270 Loriol
Tel: 33 4 75 63 86 00
Fax: 33 4 75 63 86 01
[email protected]
Alterbio France Sarl
5 rue Levasseur
ZI Saint Charles
66000 PERPIGNAN
Tel: +33 4 68 68 38 38
Fax: +33 4 68 68 38 29
accueil: [email protected]
Service commercial:
[email protected]
Service communication:
[email protected]
http://www.alterbio.com
Arcada
Domaine du Blazy
47130 PORT SAINTE MARIE
Tel: +33 5 53 87 20 24
Fax: +33 5 53 87 26 18
[email protected]
Contact: Mr Roland Charade
BioCash Distribution
281 avenue du Marché de la Gare
MIN Espace n.13
34047 Montpellier
Tel: 33 4 67 58 68 58
Fax: 33 4 67 58 59 70
Bioprim
530 Av de Milan
ZI du Grand SaintCharles
66000 PERPIGNAN
Tel: +33 4 68 54 79 79
Fax: +33 4 68 54 57 68
[email protected]
Bonneterre
(Group Distriborg)
1 place des Planteurs
94538 RUNGIS Cedex
Tel: +33 1 49 78 25 00
Fax: +33 1 46 87 91 68
[email protected]
Contact: Eugenie Nurit
Dynamis France
54 avenue de la vilette
94637 RUNGIS Cedex
Tel: +33 1 45 60 43 44
Fax: +33 1 46 87 44 05
[email protected]
Contact: Mr Markus Zeiher
(Import, Export)
Exodom
28 bd Jules Carteret
Lyon 6907
PO Box 7025
69348 LYON Cedex 07
Tel: +33 4 37 28 73 50
Fax: +33 4 37 28 73 54
[email protected]
http://exodom.com
Contact: Mr Jean-Pierre Imele
(Import, Export)
FRDP
Clos de Capely, les Valayans
84210 Pernes les Fontaines
Tel: 33 4 90 12 10 00
Fax: 33 4 90 12 10 09
Contact: Mr Montluçon
(Import, distribution)
IMAGO TUTTI VERDI
Marché Saint Charles
PO Box 5129
66031 PERPIGNAN
Tel: +33 4 68 68 40 40
Fax: +33 4 48 68 40 48
[email protected]
Contact: Mr Garcia
Pomona S.A.
Branche Outre-Mer
223, rue Saint Honoré
75001 Paris
Tél:+33 1 55 35 35 35
Fax: + 33 1 55 35 35 36
Pronatura
MIN 68
PO Box 70
84953 CAVAILLON Cedex
Tel: +33 4 90 78 73 04
Fax: +33 4 90 78 73 14
[email protected]
http://www.pronatura.com
Contact: Patrice Brechette
Richard de Nyons
40, avenue des terroirs de France
75012 Paris
Tel: 33 1 44 74 54 97
Fax: 33 1 44 74 51 53
[email protected]
UNI-VERT
Route de Bellegarde
30129 MANDUEL
Tel: +33 4 66 20 75 25
Fax: +33 4 66 20 75 26
[email protected]
Contact: Mme Sophie or Mr Hans
ViaBio
21, rue des Iscles
BP 15 13834 Chateaurenard
Cedex
Tel: 33 4 90 94 12 00
Fax: 33 4 90 94 02 68
E-mail: [email protected]
Hypermarchés/supermarchés vendant des produits biologiques
Auchan
200 rue de la Recherche
59656 VILLENEUVE-DASCQ
Cedex
Tel: +33 3 20 67 55 78
Fax: +33 3 28 37 61 39
E-mail: [email protected]
Carrefour
PO Box 75
Zae de Saint Guénault
1 rue Jean Mermoz
91002 EVRY Cedex
Tel: +33 1 60 91 37 37
Fax: +33 1 60 79 44 98
Centre Leclerc
149 rue Saint Honoré
75001 PARIS
Tel: +33 1 46 62 52 00
Fax: +33 1 46 62 96 00
Cora/Loceda Hyperselection
PO Box 81
Domaine de Beauboug
77183 CROISSY-SUR-BEAUBOURG
Tel: +33 1 64 62 65 00
Fax: +33 1 64 80 40 51
Monoprix SA
3 rue Paul Cézanne
75008 PARIS
Tel: +33 1 40 75 15 15
Fax: +33 1 40 75 15 16
Magasins spécialisés dans les produits biologiques
Aux Rayons Verts
41 rue Léon Blum
ZA La Neuvillette
51100 REIMS
Tel: +33 3 26 87 22 90
Fax: +33 3 26 04 88 79
Biocash Distribution
281 avenue du Marché Gare
MIN Espace No 13
34047 MONTPELLIER Cedex 1
Tel: +33 4 67 58 68 58
Fax: +33 4 67 58 59 70
Biocoop
22 cours Gambetta
65000 TARBES
Tel: +33 5 62 34 10 37
Fax: +33 5 62 44 15 96
http://www.globenet.org/adome/0 bioccop.html
La Vie Claire
(Group Distriborg)
35 avenue duler mai
91127 PALAISEAU Cedex
Tel: +33 1 64 53 83 00
Fax: +33 1 64 53 83 01