1. Historique du secteur biologique au Cameroun
1.1 Origine et pionniers
Les pionniers de la filière sont Jean-Martin TETANG (EXPORT AGRO) et Jean-Pierre IMELE (EXODOM). Le projet démarre en 1990 avec une structure originale, EXPORT AGRO qui est installée au Cameroun. M. Jean-Martin TETANG organise et assure la production à travers un réseau dense de petits producteurs. Lobjectif à la base est alors de valoriser la petite production locale, notamment la production de case et dassurer un revenu régulier aux très petits producteurs. Un réseau de collecte de la production contrôlée et certifiée est constitué dans les principales provinces du Cameroun.
EXODOM a son siège à Lyon en France. Dès lorigine, la stratégie des deux promoteurs est dêtre présents sur le marché et dêtre acteurs sur ce segment de marché en cours de structuration. La mission dévolue à EXODOM est de prospecter le marché et dorganiser la commercialisation et le suivi des clients. Les moyens financiers sur fonds propres sont mobilisés pour organiser et financer la collecte, la production et les exportations. En 1996, une structure dénommée EXA biologique est créée, son objectif principal étant de gérer loutil de travail. Initialement associés à 50 pour cent, EXPORT AGRO et EXODOM opèrent chacun en toute autonomie dans la filière biologique. Aucune aide na été reçue et ils ont essayé en vain de sensibiliser les autorités locales sur la potentialité de ce segment du marché.
1.2 Facteurs de développement
Le principal facteur de développement a été la volonté de valoriser une production existante répondant aux normes du règlement CEE 2091/92. Il a fallu sorganiser pour faire contrôler et certifier cette production. Les contraintes initiales étaient lorganisation de la collecte et de la production, les coûts de contrôle et de certification, et la mobilisation des ressources financières.
2. Les institutions actives dans le secteur biologique, tant au niveau national que local
La production dananas et de papaye biologique au Cameroun est pour la plupart assurée par les producteurs individuels et quelques groupements. Généralement, ce sont les producteurs exportateurs qui constituent les pôles du regroupement. La structure exportatrice, détentrice du certificat, regroupe autour delle un réseau de producteurs dont elle assure lencadrement, le contrôle et la certification. Il existe également des groupes dinitiative commune (GIC). Pour lheure, la coopération au niveau international est luvre de chaque opérateur. Il semble quil ny ait pas encore dorganisation internationale uvrant exclusivement pour la promotion de la filière biologique au Cameroun
2.1 Au niveau des opérateurs privés
ASPABIC (Association de promotion de lagriculture biologique au Cameroun) est la seule structure regroupant uniquement des opérateurs de la filière biologique. Les membres (de lordre dune centaine) sont aussi bien des producteurs, des exportateurs, des chercheurs, que des sympathisants de lagriculture biologique. ASPABIC assure à ses membres les prestations de promotion de lagriculture biologique, dinformation, de sensibilisation, dencadrement technique et de conseil. Ceci a conduit à un accroissement des effectifs des producteurs, de la gamme des produits proposés et du nombre dexportateurs et pour certain à des changements de conviction, passant de lagriculture biologique passive à une pratique basée sur le cahier des charges.
2.2 Les agences gouvernementales
Avec lappui de la Coopération internationale, le gouvernement camerounais a mis sur pied une association professionnelle dénommée AGROCOM, qui a reçu mandat dorganiser et dencadrer lensemble des filières dexportation dans loptique de la Diversification des Exportations Agricoles du Cameroun. Elle soccupe particulièrement des opérateurs de la filière ananas, en production conventionnelle et biologique. La papaye étant encore considérée comme une spéculation de consommation domestique.
AGROCOM, en tant quorganisation professionnelle, qui regroupe en son sein les producteurs et exportateurs des filières horticoles du Cameroun, a retenu un certain nombre de filières dites prioritaires (ananas, oignon, pomme de terre et banane plantain). Seuls les opérateurs de ces filières (en culture conventionnelle ou biologique) bénéficient de ses appuis.
3. Normes et réglementations nationales
Au Cameroun il nexiste pas à proprement parler de normes (au sens du règlement CEE 2092/91) nationales pour lagriculture biologique. On est parti des opportunités que représentent les marchés européens pour valoriser les potentialités du Cameroun en production agricole biologique. Jusquà ce jour, on fonctionne sur la base du règlement CEE 2092/91. Le contrôle et la certification sont effectués par des organismes de contrôle internationaux. Les deux certificateurs présents au Cameroun sont IMO et ECOCERT.
4. Production des fruits et légumes biologiques
4.1 Produits
Le Cameroun est réputé pour sa diversité climatique, géographique et écologique. Ce qui lui confère la capacité daccueillir un très grand nombre de cultures dont les plus fréquentes pour les besoins dexportation en conduite biologique sont les suivants (tableau 1):
Tableau 1: productions en conduite biologique
Produits Frais |
Variétés |
Superficies (Hectares) |
Quantité (Tonnes) |
Saisonnalité |
Localité |
Ananas |
Cayenne lisse |
50 |
1 500 |
Toute lannée |
Littoral, Sud, Centre, Ouest, Sud-ouest |
Papaye solo 8 et Goliath |
Carica papaya |
25 |
700 |
Toute lannée |
Littoral, Sud, Centre, Sud-ouest. |
Bananes, figues et Guinéos |
Musa sp. |
150 |
3 000 |
Novembre à Juillet |
Ouest, Centre, Littoral, Sud |
Avocat |
Persea americana |
150 |
1 500 |
Mi-février à mi-novembre |
Ouest, Littoral, Centre, Nord-ouest |
Mangues (greffées et améliorées du
Cameroun) |
Manguifera |
100 |
1 000 |
Mi-janvier à Octobre |
Littoral, Sud-ouest, Sud, Centre |
Produits séchés |
|
|
|
|
|
Ananas |
|
30 |
50 |
|
Douala, Yaoundé |
Papayes |
|
6 |
10 |
|
Douala, Yaoundé |
Bananes |
|
42 |
75 |
|
Bandjoun, Douala, Yaoundé |
Mangues |
|
51 |
30 |
|
Douala, Yaoundé |
Source: Demande certification ECOCERT, année 2001.Dautres produits exportés en bio sont la banane plantain, ligname, le ramboutan, le mangoustan, le basilic, les plantes à tubercules (patate douce, pomme de terre, macabo, taro), les fruitiers divers (corossol, noix de coco, sagou), les plantes diverses stimulantes (cacao, café, noix de cola, bitter cola, poivre), les légumineuses (arachides, soja, haricots) et les plantes médicinales (citronnelle, basilic a methil chavicol, basilic a linalol, camomille romarin, gingembre, menthe poivrée, eucalyptus globilus, voacanga). Lananas, la mangue, lavocat, les bananes et la papaye représentent les plus gros tonnages exportés.
4.2 Typologie des producteurs
Les producteurs se partagent en trois catégories en fonction de la taille des exploitations et du régime foncier:
4.3 Typologie de la main-duvre
Les deux spéculations (ananas et papaye) sont conduites en majorité par les hommes. Les femmes se limitent pour la plupart au rôle daccompagnateur des hommes. Mais dans la main-duvre on note une présence aussi bien des femmes que des hommes. Les femmes ont souvent les tâches qui exigent plus dattention et de délicatesse (entretiens, récolte, opérations de conditionnement, etc.). Les hommes soccupant des travaux douverture des plantations (défrichement, abattage, labour, trouaison, etc.) et de toutes les tâches pour lesquelles une plus grande force est requise.
4.4 Situation foncière et taille des exploitations
Les superficies moyennes dans les productions de case sont de lordre de 5 000 à 2 0000 plants, représentant 1/12 à 1/3 dhectare. Depuis près dun an, on note lentrée dans les productions Bio des exportateurs-producteurs dont les rythmes de mise en place sont de lordre dun demi-ha par mois. Ce qui donne des superficies moyennes de lordre de 6 à 8 ha par an. Pour la papaye les superficies moyennes sont de lordre d1 ha, cultivés par les salariés et petits producteurs.
Il ressort de deux recensements conduits en 1994 et 1997, que les superficies cultivées en ananas au Cameroun ont globalement augmenté (Tchimo, Nkouasseu, Njikam, et Kuimi, 1997). Le recensement de 1994 pour les zones de production du Littoral, du Sud-Ouest et une partie du Centre (reconnues comme fortes zones de production dananas), donne une superficie de 174 ha pour 102 producteurs alors que le recensement de 1997 indique une superficie totale de 605 ha pour 184 producteurs, disposant dau moins 2 ha. Le retrait du groupe SPNP/SBM et PHP(SPNP: Société des Plantations Nouvelles de Penja; SBM: Société des Bananeraies de la Mbomé; PHP: Plantations du Haut Penja) en 1998, a ramené ces superficies à près de 500 ha. Les superficies conduites en agriculture biologique, représentent près de 20 pour cent des superficies totales. Avec le développement des superficies dans les zones Centre et Sud, nul doute que les superficies en culture biologique vont augmenter rapidement.
Les superficies consacrées au papayer, quant à elles, ont connu une augmentation fulgurante depuis 1995, année où des difficultés sont apparues dans la commercialisation de lananas, mettant à mal les économies des producteurs qui ciblaient une période particulière (Noël ou Pâques). La papaye vient comme une spéculation dont la production est naturellement étalée sur lannée (ce qui permet dobtenir tout le temps des liquidités) avec un coût de production moindre, comparé à lananas. Dans la région du Moungo, la papaye, principalement la variété Solo, occupe près de 70 ha dont 30 pour cent en conduite biologique. Elle connaît une ascension depuis deux ans dans le Centre où sur les 30 ha recensés, 70 pour cent sont en conduite biologique.
4.5 Les contraintes à la production
Elles sont dordre sanitaire, technique, organisationnel et externe. Les contraintes prioritaires se situent au niveau de la pression parasitaire. Lensemble des problèmes parasitaires fréquemment rencontrés est résumé dans le tableau ci-dessous.
Tableau 2: Principaux parasites
|
Nom |
Partie attaquée |
Observations |
Parasites du sol
|
Nématodes |
Système racinaire |
- Dégâts très importants en fin et début des
pluies. |
Symphiles |
|
- Dégâts importants sur sols légers et à grande
porosité |
|
Parasites de la tige et feuillage
|
Cochenilles |
Partie aérienne |
- Forte pullulation en saison sèche. |
|
|
- Vecteur du wilt. |
|
|
|
- Vie symbiotique avec les fourmis. |
|
Criquets puants |
Dévore les feuilles de papayers. |
Fortes attaques en saison sèche |
|
Parasites du fruit |
Iules |
Inflorescence ananas |
Problème observé dans le Moungo. |
Maladies
|
Pourriture à Phytophtora |
Matériel végétal et plants. |
Infestations importantes en saison des pluies et sur sol lourd |
Pourriture à Thialaviopsis |
Sur fruits |
- Pénètre par les blessures |
|
|
|
- La station de condition- nement doit demeurer propre. |
|
Autres |
Adventices |
La plante en général |
1 désherbage vaut mieux que 2 engrais |
Les contraintes organisationnelles sont multiples. Le regroupement des producteurs est en cours, mais la mise sur pied dun système dinformation sur le marché et les prix nest pas encore effectif.
Les incertitudes liées à lévolution du règlement CEE constituent une contrainte extérieure. Les observations et réserves faites par les pays tiers auprès des différentes commissions de la CEE ne semblent pas être prises en compte.
Pour lananas par exemple, la réglementation CEE sur linterdiction des fruits dont le Traitement dInduction Florale (TIF) est fait au Carbure de Calcium, est en vigueur depuis le 15 janvier 2001. Les conséquences de cette directive sur la production dananas sont catastrophiques. En effet, la culture de lananas est basée sur une programmation aussi bien de la mise en culture que de la mise en marché, ce qui permet une récolte à des périodes ciblées et même toute lannée. La mise en uvre de la directive CEE oblige à se fier à la floraison naturelle qui induit des floraisons groupées et aléatoires à certaines périodes de lannée (ce qui inonde le marché avec une conséquence directe sur les prix) et des périodes de creux (absence de fruits). Lananas étant une denrée très périssable, il ny a pas de stockage possible pour un approvisionnement régulier du marché. Cette situation est désastreuse aussi bien pour les exportateurs (impossible de faire des réservations de fret que de négocier les marchés sur la base de tonnage attendu par période de temps) que pour les producteurs (difficulté dans la gestion des parcelles, à cause du temps très long de collecte et dentretien, le développement des maladies et ennemis, difficultés de proposer des quantités raisonnables à lexportateur). Toutes les démarches effectuées auprès de la Commission Européenne pour lobtention des délais raisonnables de mise en conformité nont toujours pas abouti.
4.6 Encadrement de la production
Le Ministère de lAgriculture
Lencadrement proposé par le Ministère est aujourdhui lencadrement par le PNVA (Programme National de Vulgarisation Agricole) qui a adopté le modèle de formation et visite comme approche de vulgarisation et le déploiement sur le terrain des cadres de niveau acceptable (techniciens, ingénieurs, etc.) pour assurer lencadrement des producteurs.
Il nexiste pas de programme particulier en direction des producteurs biologiques.
Le PDEA (Projet de Diversification des Exportations Agricoles du Cameroun)
Le PDEA ET AGROCOM apportent un soutient concret à lagriculture en général par un appui financier et en conseil à la production, la transformation, et la commercialisation. Il ny a pas dactions de soutien spécifiques et ciblées vers la production biologique. Toutefois, le PDEA a identifié parmi les thèmes prioritaires la définition dun itinéraire technique de production spécifiquement bio avec un accent particulier sur la fertilisation et les méthodes de lutte. A cet effet, des fiches conseils basées sur lexpérience du consultant ont été élaborées. Ces fiches demandent cependant à être mise en uvre en conditions réelles pour une validation et plus tard, une diffusion.
AGROCOM semploie à regrouper les opérateurs de la filière ananas et contribue à la professionnalisation des opérateurs techniques. Les interventions auprès de certains membres et partenaires permettraient de réduire les coûts de production (meilleures offres pour les intrants) ou de mise en marché (cas des négociations avec PLASTICAM pour la qualité et le prix des emballages, et avec la CAMAIR pour les tarifs du fret). Son comité filière, instance de défense dintérêts des opérateurs du producteur jusquà lexportation, a en son sein les opérateurs biologique afin que les exigences particulières de ce créneau soient portées à la connaissance des décideurs. Il faut aussi citer le lobbying exercé par AGROCOM auprès du Ministère de lAgriculture et de lAmbassade du Cameroun à Bruxelles au sujet de la mise en uvre de la mesure visant linterdiction du TIF au carbure de calcium.
5. Commercialisation des fruits et légumes biologiques
5.1 Le marché local
Le marché local reste informel et embryonnaire, mais les facteurs de son épanouissement se dessinent à savoir:
Sur le marché local, les produits naturels (entendus biologiques par les consommateurs) sont achetés par toutes les couches sociales (du fait de leur bonne qualité organoleptique); les prix sont directement fonction de loffre et de la demande au jour le jour. Ils varient cependant assez peu au cours de lannée, sauf situation ponctuelle. Les prix se situent entre CFCA80 et CFCA150/kg (alors quil varie de CFCA40 à CFCA100/kg pour le conventionnel) pour lananas suivant les calibres, les gros fruits (+ de 1,5 kg) étant les plus sollicités.
A titre indicatif pour les ananas naturels, sur les marchés de:
|
CFCA400 la pièce de 2 kg en moyenne. |
|
CFCA600 la pièce de 2 kg en moyenne. |
5.2 Exportations: Nature et quantités de produits bio exportés annuellement
Les chiffres ci-dessous sont une fraction des quantités soumises à certification pour satisfaire aux exigences de lexportation, les productions bio écoulées sur le marché local étant au moins de 10 fois supérieures.
5.2.1 Fruits frais
Le circuit de commercialisation est très court et se limite à trois intervenants: le producteur, lexportateur et limportateur. La certification est réalisée par un organisme international agréé à la demande de lexportateur pour ses fournisseurs et aussi à la demande des producteurs individuels. On a ainsi les petits producteurs qui vendent bord champ aux grossistes-exportateurs et autres intermédiaires, à des prix variant de CFCA150 à CFCA400/kg pour les ananas, et CFCA100 à CFCA350F/kg pour la papaye. Lexportateur en assure la collecte, le conditionnement et achemine lensemble à laéroport où le transitaire lévacue vers le client (limportateur direct ou son intermédiaire). Les pays destinataires sont la CE, les Etats Unis dAmérique et la Suisse. Les principaux exportateurs sont: Tropicagri, Export Agro Sarl, Gic Terre Espoir, Agrobio et Macefcoop LTD.Source: Aspabic 2001, P. Bomia.
5.2.2 Prix FOB moyen
Le tableau ci-dessous présente le coût du kilogramme d'ananas à l'exportation, ainsi que les taux de fret avion des fruits et légumes destinés à la CE.
Tableau 3: Coût du kg dananas et de papaye à lexportation par avion
Rubriques |
Coût CFCA/kg (ananas) |
Coût CFCA/kg (papaye) |
Ananas bord champ |
150-400 |
100 à 350 |
Manutention |
5 |
5 |
Conditionnement |
5 |
5 |
Carton et autres |
91 |
91 |
Transport |
15 |
15 |
Formalités à lexportation |
56 |
56 |
Coût de certification |
15 |
15 |
Fret |
340 |
340 |
Coût départ Cameroun |
677 à 927 |
627 à 877 |
Prix FOB Douala |
|
|
Source: Guy WAMBA, Données terrain.Le différentiel de prix par rapport au conventionnel est de lordre de 40 pour cent.
5.2.3 Evolution des prix sur la chaîne de distribution
Les ananas sont transportés par camion non réfrigérés depuis les plantations et centres de conditionnement jusquaux aéroports ou aux ports (Picker, 1994 (b); MINAGRI, 1997). La création de plantations industrielles ou de taille moyenne pour lexportation est subordonnée à lexistence dun axe bitumé à proximité. En conséquence, les plantations trop éloignées des axes et des points dembarquement ne peuvent pas travailler de manière satisfaisante à lexportation. Les coûts de transport terrestre entre zone production et point dembarquement sont variables selon la distance à parcourir, les volumes à transporter, la fréquence des trajets à effectuer, létat des routes. Pour 100 km de route bitumée, le coût est de lordre de CFCA10 à 15F au kg (Picker, 1994). Le transport aérien est facturé CFCA320 à 380 par kg (brut), pour une destination européenne sans réacheminement, sur les vols réguliers des compagnies Air France et CAMAIR. Le transport maritime en cales réfrigérées coûte entre CFCA85 et 125 par kg suivant les navires. Le transport par conteneur réfrigéré est un peu plus coûteux, de lordre de CFCA150 par kg mais permet denvisager aller jusquau niveau de la plateforme de distribution (COLEACP, 1993; ECA, 1995; MINAGRI, 1997).
Sur le marché européen, le prix qui intéresse lexportateur est le prix au stade de la vente de limportateur au grossiste ou à la centrale dachat. Cest pour lui le prix auquel son produit est payé (FOB Douala). Il devra cependant en déduire les frais de la commission de limportateur. Les prix varient suivant la loi de loffre et de la demande. Il nest pas rare, pour peu que la qualité soit médiocre, que les comptes de vente soient négatifs.
5.2.4 Les contraintes à lexportation
Malgré le faible tonnage actuellement produit, des difficultés de commercialisation existent et sont liées à lirrégularité des moyens de transport et des difficultés daccès dans les zones de production. Cest ce qui justifie en partie des taux de perte assez élevés. Labsence dinformations actualisées sur les marchés et les prix constitue un autre handicap. On peut également mentionner la dispersion des petites exploitations surtout à lentrée de la mesure interdisant le TIF au carbure (voir chap. 4.5), le mauvais état des routes voire lenclavement des zones à haut potentiel, la faiblesse des capitaux permettant dinvestir dans lagriculture et linexistence dune action gouvernementale pour aider à lexportation.
6. Les perspectives daccroissement de la production et de lexportation
6.1 Les défis à relever
Si lobjectif est daider le petit paysan à améliorer ses revenus, préserver lenvironnement et accroître les exportations, force est de reconnaître que le créneau du bio est une chaîne où le bon fonctionnement dun maillon influence énormément le fonctionnement des autres maillons. Donc pour accroître la production, il faudrait imprimer à tous les niveaux la même impulsion. Ainsi les défis à relever sont:
Le schéma en Annexe I présente les actions possibles en restant dans la logique du développement de la production, la préservation de lenvironnement et le développement du volume des exportations.
6.2 Le potentiel daccroissement de la production
Les atouts dont dispose le Cameroun sont importants, malgré les contraintes sus-énoncées.
7. Conclusion: leçons et facteurs de succès
Le développement de la filière sest traduit par un accroissement significatif des productions et du nombre dopérateurs. Pour les productions, il a suffit dune valorisation (exportations) des produits issus de la production biologique dite «passive», pour encourager les paysans qui, de manière naturelle, font une agriculture sans engrais, ni produits chimiques (pour des raisons financières et labsence de débouché).
La gamme des produits sest également élargie, du produit uniquement frais en 1994, aux produits transformés (secs, jus, pulpes).
Le nombre dopérateurs est passé de deux opérateurs en 1998 à une dizaine en 2001. Le nombre est sans cesse croissant du fait des prix jugés plus rémunérateurs comparé à la production conventionnelle.
Deux associations de promotion ont été crées (ASPABIC en zone francophone et AVEGRO en zone anglophone).
Avec lextension de la filière, il serait judicieux que les opérateurs locaux se regroupent pour une action collective face au marché international, compte tenu du phénomène actuel de mondialisation.
Annexe I
Rôles possibles des intervenants de la filière biologique
Acteurs |
Activités |
Raison de lactivité |
Paysans regroupés en producteurs bio au sein des associations
|
Productions selon les normes et les réglementations locales en
conformité avec les exigences du marché (intérieur
comme extérieur) et respect des itinéraires techniques préconisés
par les services de vulgarisation
|
- Accroissement de la production |
- Amélioration du revenu des paysans |
||
- Gestion durable des ressources naturelles et préservation de
lenvironnement |
||
- Amélioration de lenviron- nement des paysans. |
||
- Réduction de la manipulation des produits chimiques |
||
ONG, associations privées ou secteur public
|
Appui technique |
Développer un nouveau créneau ayant un impact social (amélioration
des revenus des ruraux) et économique (augmentation des volumes
des exportations, réduction des importations des intrants chimiques) |
Programme de recherche sur les itinéraires techniques, intrants,
systèmes culturaux adaptés à lagriculture biologique |
|
|
Organisations internationales (uvrant pour lalimentation,
lenvironnement et le développement ou des A.C.P.)
|
Subventionner les programmes des ONG, des associations et du gouvernement |
- Réduction de la pauvreté dans le pays en soutenant les
actions locales. |
Apporter un appui financier |
- Préservation de lenviron- nement |
|
|
- Amélioration de la consommation des produits tropicaux dans
les pays producteurs et importateurs |
Annexe II
Exportateurs
Export agro sarl
Jean-Martin Tetang
Tél/fax: +237 37 45 07
[email protected]
[email protected]
Tropicagri
Namekon marie
Tél/fax: +237 39 04 94
[email protected]
Gic Terre Espoir
Eding
Tél/fax: 47 52 07
Agrobio
Malhedy Homer
Tél: 42 08 44
Macefcoop LTD
Njock Tél:
Fax: 34 12 78//34 13 82
Fruit bioca
Martin Sop
Tél: 42 19 61
[email protected]
AGROCOM
Tél: 42 61 39, 42 20 35
Fax: 42 20 35
Structures d'appui et dencadrement
PNVA MINAGRI
Tél: 31 67 02
Fax: 31 95 78
ASPABIC (encadreurs.)
Philomène Bomia.
Tél: 43 91 26
Fax: 37 45 07
JP NZOUAKEU
Tél: 49 22 78
Fax: 37 45 07
G. WAMBA
Tél: 91 57 63
Fax: 37 45 07
L. YOUMBI
Tél 75 34 80
IRAD-CRBP
Achille Bikoi
Tél: 42 7129
Certificateurs
Ecocert
P. BOMIA
Tél: 439126
[email protected]
IMO suisse
Tél:071 644 98 80
Fax: 071 644 98 83
[email protected]