La stratégie d'IEC est le plan cadre d'une gamme d'interventions sélectionnées, les plus susceptibles d'avoir un impact sur des problèmes liés aux changements d'attitudes ou de comportements par rapport aux composantes de la SR, selon un chronogramme précis et des ressources disponibles.
Elle est un engagement à produire des effets/résultats tangibles et mesurables. Pour cela, elle doit être nationale, multisectorielle et intégrer la participation communautaire et la recherche, en vue de soutenir la mise en uvre efficace des composantes du sous-programme SR (offre de services, SRA, IEC communautaire)
La communication innerve tout le processus de conception et de mise en uvre des programmes de développement, en particulier le sous-programme de développement de la santé de la reproduction. Elle utilise des techniques variées: communication interpersonnelle, communication culturelle et interculturelle, médias de masse, communication organisationnelle, marketing social, formation, plaidoyer (sensibilisation des décideurs), mobilisation sociale (pour obtenir l'appui multiforme de la société civile).
Comme pour le concept de communication en général, la communication pour le développement s'est détachée progressivement de l'approche «transmissive» des modèles linéaires de la communication pour s'orienter davantage et progressivement vers une perspective constructiviste et contextuelle des interventions liées au développement. La communication est ainsi perçue comme un processus dans lequel les parties en présence créent et partagent l'information entre elles, afin d'arriver à une situation de compréhension mutuelle.
Il s'agit d'une communication planifiée pour au moins l'une des parties en interaction. Elle comporte des objectifs et des priorités. Elle est centrée sur les publics et valorise les efforts concentrés des spécialistes. Elle essaye de modifier et/ou de prédire les comportements/attitudes/pratiques des interlocuteurs (Houle, 1995, 204)[1]. Elle agit sur les connaissances et les opinions pour les rendre favorables au programme de développement qu'elle appuie. Pour être efficace, elle doit identifier les «gate keepers», gardiens légitimes de l'ordre établi (ordre des médecins, autorités morales, et tout détenteur du pouvoir qui pourrait se sentir menacé par exemple par des autorités politiques et religieuses, etc.). La communication sociale pour le développement doit tenir compte de ces différents publics, de ce qu'ils disent et de ce qu'ils font par rapport à la SR, et elle doit essayer le cas échéant d'agir sur eux pour les faire évoluer dans un sens favorable aux changements souhaités.
Ces changements, représentent des innovations par rapport aux pratiques sociales actuelles. La communication sociale pour le développement doit en revanche tenir compte des étapes et contraintes du processus de diffusion de l'innovation.
Au niveau communautaire, les communications horizontales sont d'importants facteurs en termes de réceptivité, de performance et de mobilisation sociale, lorsqu'elles sont articulées au type de communication hiérarchique des autres partenaires.
La communication sociale et éducative devrait renforcer les capacités des communautés, par le partage des savoir-faire et des savoir-être dans les actions d'éducation/formation. Ceci augmente les connaissances techniques et la compétence des communautés et des autres acteurs/partenaires du développement de la SR. Leur confiance dans le système, et partant leur participation et leur responsabilisation effectives et le consensus véritable sur les interventions à mener en SR sont assurés.
Dans la perspective ainsi évoquée, la stratégie IEC devra intégrer et articuler les fonctions thérapeutiques (alternative des nouvelles pratiques, attitudes, comportements plus efficaces) didactiques et diagnostiques (rappel d'éducation sanitaire lorsque le patient présente une pathologie qui aurait pu être prévenue) dans une plate-forme de partenariat et de réciprocité pour la SR, qui permette d'adapter les messages à la réalité et aux nécessités, besoins et aspirations des communautés.
Les interventions retenues doivent tenir compte des résultats des recherches menées dans le domaine de la diffusion des innovations.
3.3.1. Sur le plan opérationnel
On constate qu'au Cameroun, de nombreux programmes de santé ont échoué par la faiblesse de leur impact communicationnel:
En effet l'écart entre les connaissances et les opinions respectives des prestataires de services en santé de la reproduction et les populations est tel que les premiers savent difficilement communiquer efficacement avec les derniers dans le but de modifier leurs comportements, attitudes et pratiques dans le domaine de la SR. Les uns et les autres se complaisent dans le statu quo de leurs habitudes et comportements respectifs. Le discours des prestataires est souvent trop technique, complexe et incohérent avec les valeurs et les croyances individuelles et communautaires.
Les messages visent souvent à faire adopter un comportement ou une technologie (contraceptive, par exemple) dont l'individu ou la communauté ne perçoit point l'intérêt immédiat.
Le choix des médias n'est souvent pas approprié. Par exemple les messages télévisés et les médias de masse n'atteignent souvent qu'une élite de privilégiés. Les paysans paupérisés n'ont pas suffisamment de ressources pour l'achat de piles pour leur appareil radio, s'ils en ont un. Le mauvais état des routes limite les déplacements des équipes d'animation en direction des communautés. On note une faible utilisation des médias pour la promotion de la santé.
Le choix des figures d'énonciation des messages n'est pas judicieux. Peu de membres crédibles (vedettes du sport et/ou des médias, leaders communautaires) sont impliqués dans les messages.
3.3.2. Bilan de la période 1992-1996 (APES de juin 1997)
L'approche IEC retenue présente des insuffisances: la stratégie linguistique adoptée n'était pas adéquate car, elle ignorait le contexte local, caractérisé par la compréhension et l'utilisation massive des seules langues nationales. La radio peut jouer un rôle important dans la diffusion des messages. Cette possibilité est accrue avec l'application en 2000 de la libéralisation de l'audiovisuel. Cependant, les médias de masse ont encore une pénétration très faible.
Les populations, à travers leurs leaders, ont participé à l'identification des problèmes au cours de séminaires provinciaux et départementaux; cependant il est difficile de voir dans ce procédé un processus véritable d'implication de la communauté dans l'identification et la solution de ses problèmes de santé en général, de la santé de la reproduction en particulier, et ceci malgré leur «implication» dans différentes structures de dialogue de la carte sanitaire du Cameroun.
La multiplicité des intervenants (du public et du privé à but lucratif et non lucratif, nationaux comme extérieurs, bilatéraux et multilatéraux), l'absence d'une structure et/ou d'un mécanisme de coordination et d'un cadre de référence et la préférence accordée à l'approche-projet ont conduit à une rigidité et à un cloisonnement entre secteurs, activités, branches, composantes et projets.
Cette 'balkanisation' n'a pas épargné les activités/interventions en IEC, développées à travers plusieurs projets négociés et mis en uvre par différents partenaires. Malgré de nombreux acquis liés à l'amélioration de la demande des services de santé de la reproduction, potentiellement importante, (actions de sensibilisation et de formation, productions de supports variés), le document APES relève la prédominance des thèmes médico-cliniques dans la conception de la stratégie IEC au niveau des projets.
Des faiblesses méthodologiques s'ajoutent aux insuffisances/erreurs déjà relevées: mauvaise formulation des objectifs immédiats, absence ou insuffisance des indicateurs d'impact, manque d'informations essentielles pour le public (par exemple, les coûts, les lieux de prestation), mauvais plans médias et absence de diffusion /restitution des résultats de recherche aux utilisateurs, etc.
Les interventions dans le domaine de l'IEC ont bénéficié d'une faible adhésion/acceptation des décideurs (par réticence sur l'intégration de l'éducation sexuelle dans les programmes scolaires).
L'absence d'une structure de coordination des activités IEC et la séparation de l'IEC du plaidoyer ne favorisent pas la conception d'un schéma directeur/national de communication et d'une stratégie (IEC/plaidoyer) appropriés.
Des études/enquêtes de base, de type CAP, manquent et les activités de recherche sont très disparates. Ceci constitue une difficulté supplémentaire pour la segmentation des publics cibles et le lancement de campagnes de communication performantes.
La faiblesse quantitative et qualitative du personnel formé en IEC/plaidoyer et des disparités dans leur déploiement sur le terrain, tout comme la faiblesse globale des capacités de la plupart des partenaires (institutions, communautés) dans le domaine de l'IEC/plaidoyer.
L'insuffisance des méthodes de suivi, d'évaluation et de budgétisation
L'absence d'une stratégie nationale IEC validée au cours du deuxième programme de coopération FNUAP/Cameroun; ce qui représente un handicap pour le troisième programme et son sous-programme IEC/SR.
En effet, le plus grand défi communicationnel de cette stratégie sera probablement, après la circulation de l'information, de trouver les arguments d'un plaidoyer qui sauraient convaincre tous les partenaires/bénéficiaires de la politique de santé reproductive dans le cadre d'une stratégie de communication/sociale et éducative pour le développement.
De nombreuses structures/infrastructures existent pour assurer la diffusion des messages médias de masse, médias communautaires et traditionnels, méthodologies participatives d'intégration, médias interpersonnels. Cependant, on peut déplorer de nombreuses faiblesses institutionnelles, une quantité insuffisante de produits médiatiques finis, le manque criard d'infrastructures de production et de post-production, l'insuffisance de personnel technique et professionnel qualifié, l'absence de mécanismes de suivi-évaluation, le manque de mécanismes de coopération/collaboration/partenariat inter-agence, entre ONGs et privés à but lucratif ou non, et entre administrations, et l'absence de structures de dialogue entre les trois groupes.
L'analyse de la situation actuelle du système médiatique camerounais permet de stigmatiser:
- l'absence dans les organes de presse de contenus susceptibles de favoriser la promotion et la mobilisation sociale en faveur de la santé de la reproduction; et
- l'absence d'un mécanisme institutionnel d'information entre les différents intervenants en santé de la reproduction.
D'autres obstacles majeurs au niveau de la conception et de la mise en uvre de la stratégie IEC sont à relever:
faible segmentation des publics, absence d'ordre de priorité;
faible ou non prise en compte des mentalités, besoins et capacités de la communauté notamment des populations les plus démunies des régions/zones rurales;
centralisation de la conception des messages;
prédominance de supports imprimés, sans garantie de réapprovisionnement;
formation du personnel approximative en techniques de communication;
objectifs d'IEC et auditoires, ciblés ou non, identifiés sans ordre de priorité;
faible ou mauvaise intégration des objectifs d'IEC dans les stratégies sectorielles;
manque de stratégie d'ensemble, synthèse des stratégies sectorielles;
absence d'analyse de situation d'appui à la stratégie IEC, fondée sur des résultats de recherche.
3.3.3. Solutions pour pallier ces faiblesses
i. L'approche programme et un cadre institutionnel intégrant la problématique du développement participatif, peuvent permettre une meilleure synergie et une plus grande efficience/performance des actions à mener dans le domaine de l'IEC et partant, dans l'ensemble du sous-programme santé de la reproduction (offre de services, SRA, IEC). La création d'une composante IEC dans le sous-programme santé de la reproduction recommandée par l'APES de juin 1997 participe de cette nécessaire rationalisation de la gestion des interventions IEC en santé de la reproduction, destinée à améliorer la performance des partenaires du développement sanitaire à la base.
ii. Le concept de «programme» précise une suite d'actions que l'on se propose de réaliser pour arriver à un résultat. Il peut donc être entendu comme la conception et l'évaluation d'une suite d'actions, y compris leurs alternatives, que l'on se propose d'accomplir pour arriver à un résultat fixé. Le programme est un effort théorique de préparation à la mise en uvre d'une série d'actions, qui aboutit à un outil méthodologique pratique.
iii. L'approche participative: Les difficultés ou échecs des projets menés au cours de la période 1992-1997 peuvent être également attribuées, en partie à l'omission quasi-générale ou à la négligence des populations vivant dans des structures/groupes organisés qui sont à la fois acteurs et bénéficiaires des actions du développement sanitaire.
Un changement de paradigme s'impose alors, pour passer au développement participatif, c'est-à-dire à des actions centrées sur les populations partenaires et collaboratrices à part entière dans tous les aspects liés à la promotion de la santé de la reproduction au Cameroun. La pertinence de cette approche est confirmée par les principes de subsidiarité, de démocratie et de décentralisation du pouvoir qu'implique le transfert des responsabilités et des compétences/capacités pertinentes du niveau national aux niveaux des provinces, départements, arrondissements, villages et communautés de base.
Les changements souhaités dans le domaine de la santé de la reproduction seront en effet difficilement atteints sans l'implication véritable des communautés concernées aux côtés des autres partenaires du développement de la santé reproductive.
Le passage de ce partenariat de la théorie à la pratique doit s'appuyer sur la communication effective entre différents niveaux et au sein de chaque instance. Elle est alternativement et simultanément hiérarchique et horizontale.
Les activités d'IEC, telles que prises en compte dans le sous-programme SR visent à augmenter la prise de conscience, l'engagement et le développement d'attitudes favorables pour les droits reproductifs et mettre à la disposition des individus et des couples les informations nécessaires pour décider librement et en toute responsabilité de leur choix en matière de reproduction et de sexualité. Les activités visent toutes les couches de la société et s'adressent aux décideurs dans le cadre de la définition consensuelle de la santé de la reproduction, aux individus dans le cadre des activités inter-personnelles et médiatiques et aux familles à travers l'éducation parentale et les programmes EVF.
Les activités IEC du sous-programme SR visent l'amélioration de la qualité de l'offre de services par la formation des prestataires en IEC/counselling, la dotation de supports IEC et la création de la demande en services de SR selon les besoins des groupes-cibles, avec des programmes spécifiques destinés aux jeunes mettant l'accent sur la prévention des grossesses non désirées et des MST/SIDA et la promotion de comportements sexuels responsables. Elles prennent en compte la réduction des disparités entre les sexes par le partage des pouvoirs de décision en matière de reproduction et 'accroissement de la responsabilité des hommes dans leurs comportements sexuels et reproductifs ainsi que leur implication dans la prise de décision pour le choix d'une méthode contraceptive.
La composante IEC jouera le rôle de chef de file pour les activités IEC du sous-programme SR. Elle aura en charge le pilotage de l'élaboration de la stratégie IEC/SR, afin de donner un cadre de référence à tous les intervenants et de permettre l'harmonisation des interventions. En relation avec la composante «Développement de l'offre et services SR», elle collaborera pour la formation des prestataires de services en IEC/counselling, et celle des agents de distribution à base communautaire dont certains seront sélectionnés parmi les leaders villageois formés en animation communautaire. Elle collaborera aussi pour l'extension des programmes EVF au niveau des secteurs associés à la santé (entreprises, forces armées, écoles). En relation avec la composante «Santé de la reproduction des adolescents», elle collaborera pour l'harmonisation des activités en direction des jeunes, notamment dans la définition des curricula pour l'éducation par les pairs, la méthodologie d'animation, la définition des messages et leur diffusion par le biais des programmes médiatiques auprès des radios locales.
De manière plus large, la composante IEC en SR sera le fer de lance des activités IEC du programme d'assistance du FNUAP. En relation avec le sous-programme SPD, elle participera à l'actualisation de la stratégie nationale IEC/population et contribuera à sa mise en uvre par l'élargissement des thèmes aux questions de population, genre et développement durable, au sein des activités des agents de développement communautaire et dans les programmes médiatiques.
Les activités d'IEC des trois sous-programmes sont complémentaires. (SR, Plaidoyer, Population et Développement) Dans le sous-programme plaidoyer, elles visent la promotion des droits reproductifs pour tous et particulièrement les jeunes, la promotion de la problématique «genre», la réduction des disparités entre les sexes par l'élimination des stéréotypes sexuels dans les manuels scolaire et les médias, la promotion de l'éducation des jeunes filles et celle du statut socio-juridique des femmes. Elles prennent en compte la promotion des droits de la femme, la lutte contre les discriminations à l'égard des femmes et la réduction des pratiques néfastes à leur encontre telles que les mutilations génitales et les violences dans le cadre familial, par les actions de sensibilisation et le soutien offert par les cliniques juridiques. Les activités IEC du sous-programme SPD prennent le relais du plaidoyer pour la mise en uvre de la DPNP et la diffusion de ses contenus auprès des différents groupes-cibles. Elles renforcent la capacité d'action des femmes par le biais des programmes éducatifs, le soutien à des activités communautaires développées au niveau des départements en complément avec celles du volet IEC/SR développées au niveau des villages.
La stratégie IEC s'emploie également à promouvoir la problématique «genre». La réduction des disparités entre les sexes passe par une implication partagée au processus d'élaboration, de mise en uvre et de suivi du programme. De même, cette préoccupation demeure dans le cadre de la satisfaction des besoins des bénéficiaires primaires du sous-programme. La phase de formulation a impliqué un ratio équilibré entre les cadres nationaux des deux sexes. La mise en uvre s'attachera au maintien de cet équilibre, dans le cadre des activités de formation, de recherche, de sensibilisation. Un ratio par sexe sera systématiquement évalué pour les différents types d'activités. Certaines activités concernant la promotion du statut juridique et particulièrement la défense des droits des femmes seront majoritairement exécutées par des femmes, par le biais de leurs associations.
Le sous-programme SR entend promouvoir le dialogue au sein des couples en amenant les hommes et les jeunes de sexe masculin à accepter leurs responsabilités en matière de sexualité et de reproduction. Il vise les hommes en tant qu'acteurs et bénéficiaires. Cette démarche sera entreprise par le biais de l'implication et de la participation des hommes et des adolescents de sexe masculin aux activités de santé de la reproduction afin qu'ils adoptent une activité sexuelle et un comportement procréateur responsables.
a) Résultats globaux
Ils découlent du rôle et des activités assignées à la composante IEC/SR.
La composante IEC du sous-programme SR doit proposer des actions pour susciter auprès de divers publics/groupe-cibles (individus, familles, communautés, prestataires et partenaires) une meilleure prise de conscience des objectifs et du contenu de la santé de la reproduction et leur appropriation et l'adoption de comportements individuels et collectifs favorables à la SR
b) Les résultats spécifiques
En décembre 2002 à la fin du programme, les activités d'IEC devront avoir touché 70 pour cent de la population cible, en vue de provoquer le changement des comportements des attitudes et motivations des publics visés.
De manière plus concrète, la composante IEC/SR doit contribuer à créer, à améliorer ou à augmenter, selon les cas:
la demande de services de SR;
la qualité des prestations de services de santé de la reproduction offertes (formation des prestataires en techniques de communication appropriées, modification de la perception des services de santé de la reproduction au niveau du public, évaluation des obstacles à l'utilisation des services qui peuvent être résolus par l'IEC).
Ce changement de comportement sera évalué selon les indicateurs de
demande potentielle de PF
intention concernant la taille de la famille
intention d'utilisation des préservatifs
retarder l'âge des premiers rapports sexuels
retarder l'âge du mariage chez les jeunes.
Ces résultats doivent être appréciés au niveau de chacune des composantes retenues dans le projet de déclaration de politique nationale de santé reproductive et le projet de politique des services de santé de la reproduction (les soins prénatals), la surveillance de l'accouchement et des suites de couches, (soins post-natals), planification familiale, soins post-abortum, prévention et traitement des MST/VIH/SIDA, survie des enfants de 0 à 5 ans et de 6 à 10 ans. etc...
c) Résultats attendus par thème / Composantes de la SR
Accroissement de la demande des services de SR de qualité
Contribuer à l'amélioration de l'utilisation des prestations en santé de la Reproduction par:
une meilleure sensibilisation des hommes, des femmes et des jeunes;
une plus grande implication des hommes, des femmes et des jeunes.
En vue de favoriser la prise de décision en matière de SR (responsabilités parentales, comportements sexuels, utilisation des services):
l'accroissement des activités d'IEC/SR au niveau des formations sanitaires;
la sensibilisation du personnel/prestataire sur les conditions d'accueil et de confidentialité motivantes pour les clients;
le développement de programmes éducatifs attractifs;
la mise d'un accent particulier sur l'acceptabilité socioculturelle des messages, contenus et supports.
Quatre thèmes prioritaires peuvent être identifiés dans le brouillon de DPNSRL la santé de la femme, la santé de l'enfant, la santé des jeunes/adolescents, la santé des hommes.
L'approche intégrée entre ces volets est mise en évidence par:
l'identification de composantes transversales, autrement dit, communes aux quatre volets. Ce sont la PF, la prévention et le traitement des MST/VIH/SIDA, la prévention et le traitement de l'infertilité, la prévention et le traitement des maladies nosocomiales en SR, la lutte contre les pratiques néfastes à la SR, les violences sexuelles et l'IEC;
l'introduction de la SR dans la problématique générale du développement humain durable, à travers la promotion d'un environnement physique, politique, légal, juridique, social et économique favorable à la SR;
des activités d'appui, parmi lesquelles la formation, la gestion des services, la supervision/évaluation des services.
4.1.1. Indicateurs socio-sanitaires
· |
Taux de mortalité infantile |
77 % |
· |
Mortalité maternelle |
550 décès de mères pour 100 000 naissances vivantes |
· |
Taux de couverture sanitaire |
41 % |
· |
Intégration de la PF |
487 formations sur 1886 |
· |
Accouchements assistés par du personnel qualifié |
58 % |
· |
Pourcentage de femmes enceintes effectuant une consultation prénatale |
79 % |
· |
Niveau de connaissance des méthodes contraceptives par les femmes en âge de procréer |
81 % connaissent au moins une méthode contre 89 % des hommes |
· |
Taux de prévalence contraceptive pour les méthodes modernes |
8 % (4 % en zone rurale, 13 % en zone urbaine, et 14 % à Yaoundé et Douala) |
· |
Demande potentielle |
22 % (EDSCI en 1991) |
· |
Avortement |
40 % des urgences en gynéco-obstétrique à l'HCY pour avortements provoqués |
· |
Infécondité |
17 % de la population (ENF de 1979) |
· |
Stérilités secondaires |
20 % en relation avec la prévalence des MST |
· |
Taux de prévalence du VIH |
(SIDA 5,5 % de la population en 1997 et 7,2 % en 1998) |
4.1.2. Critères de priorisation des thèmes et objectifs d'IEC retenus
L'analyse du «sous-programme santé de la reproduction» du troisième programme d'assistance du FNUAP au Cameroun permet de dégager les perceptions des problèmes liés à la SR par les pouvoirs publics à partir des indicateurs socio-sanitaires qualifiés comme «défavorables», et dont le Gouvernement du Cameroun souhaite l'amélioration d'ici à décembre 2002 (cf résultats attendus du sous-programme SR)
4.1.3. Indicateurs socio-sanitaires de perception par les pouvoirs publics
taux de croissance de la population: baisse du taux souhaitée;
prévalence contraceptive: augmentation souhaitée;
niveau de fécondité: diminution du niveau souhaitée;
Lutte contre l'infertilité: actions pour réduire l'infertilité souhaitées;
niveau de mortalité: (i) réduction des taux globaux souhaités; (ii) action spécifique sur la réduction de la mortalité maternelle et infanto-juvénile; et (iii) diminution des disparités entre régions, villes et campagnes;
fécondité des adolescents: (i) baisse de la sexualité et des mariages précoces souhaitée; (ii) réduction des taux de grossesses précoces et/ou non désirées des adolescentes souhaitée et (iii) réduction du nombre d'avortements souhaitée;
information sur la SR/PF Diffusion/Atteinte de toutes les couches de la population souhaitée: amélioration du niveau de connaissances des méthodes contraceptives souhaitée;
taux de couverture sanitaire: amélioration/élargissement souhaitée;
intégration de la PF dans les formations sanitaires: augmentation du nombre de formations sanitaires intégrant la PF souhaitée;
accouchements assistés par du personnel qualifié: augmentation de la prise en charge souhaitée;
taux de prévalence des MST: réduction du taux souhaitée;
expansion de l'infection à VIH/SIDA: réduction souhaitée;
demande des services de SR/PF: augmentation souhaitée, par groupe-cible;
utilisation des services de SR/PF: amélioration souhaitée;
besoins non satisfaits en PF: réduction du niveau souhaitée.
4.1.4. Objectifs de l'IEC/SR
Ils doivent être quantifiables et mesurables et ils découlent:
des objectifs du sous-programme SR;
de l'analyse du contexte national de l'IEC (APES, juin 1997, brouillons de déclaration de PNSR) de la DPNP, du PNDSC...;
de l'évaluation des activités IEC passées;
des engagements internationaux souscrits par le Cameroun (CIPD 1994 notamment);
de la perception des problèmes de la SR par les pouvoirs publics, et de la place qu'ils occupent dans les politiques publiques;
de ceux des problèmes identifiés qui pourraient être résolus par des changements de comportements/attitudes/pratiques des groupes concernés.
L'atteinte des résultats attendus du sous-programme SR nécessite une stratégie IEC/SR susceptible de contribuer à l'adoption de comportements favorables par les populations, à la mobilisation communautaire, à la sensibilisation des autorités politiques, administratives et traditionnelles (mobilisation sociale) en faveur des problèmes liés à la SR, à la mobilisation des ressources locales et extérieures (publiques et privées) en faveur de la SR.
La stratégie doit se fixer comme objectifs:
le remplacement des messages généraux utilisés pendant la période 1992-1997 par des interventions plus ciblées et adaptées aux différents segments des groupes cibles les groupes défavorisés aux besoins non satisfaits, jeunes/adolescents, non-utilisateurs de services de SR, groupes hostiles à certaines composantes telles la PF ou la problématique genre;
une meilleure segmentation des publics visés;
les actions/interventions IEC ciblées sur des comportements attitudes et pratiques constituant des problèmes que le sous-programme veut solutionner (écart entre la situation actuelle et la situation souhaitée);
des études sur les représentations sociales des questions de SR au sein des communautés;
les recherches permettant d'identifier les interventions nécessaires pour changer ou faire évoluer la perception actuelle de la SR par la communauté et les conditions d'acceptabilité de ces actions par les populations, sans condamnation aucune des pratiques/solutions actuelles de la communauté, non compatibles avec les changements souhaités;
la formation du personnel des centres de santé (médecins, sages-femmes...) en SR/PF, IEC, gestion des programmes;
le renforcement/introduction de l'IEC/EVF EMP à l'école en vue de:
- promouvoir les connaissances sur l'EVF/EMP/EVA;
- contribuer au changement des attitudes et des comportements des jeunes dans le domaine de la SR;
- élaborer et diffuser les curricula en SR, EMP, PD, EVF;
la formation d'enseignants et de formateurs;
l'identification des réponses appropriées face à des pratiques communautaires actuelles considérées comme inacceptables par les objectifs/philosophie du sous-programme SR, tout en évitant de condamner ces pratiques mais en expliquant, éduquant la communauté et dialoguant avec elle, lui faire comprendre, accepter et apprécier la nécessité du changement (tel que proposé par le sous-programme ou tel que négocié par la communauté), et proposer des alternatives crédibles et acceptables aux pratiques communautaires actuelles.
En d'autres termes, la stratégie IEC doit répondre à la question suivante:
«Comment utiliser le processus communicationnel pour améliorer la performance du système de soins en santé reproductive?»
La sensibilisation les décideurs et les responsables en vue d'obtenir l'intégration et l'exécution permanente des actions en faveur de la promotion de la femme et du genre dans les programmes des administrations.
Le développement des activités IEC auprès des populations en vue de promouvoir un comportement sexuel responsable.
La mise en uvre des interventions IEC auprès des populations en matière d'environnement de la qualité et du cadre de vie.
Identifier les croyances et comportements des groupes cibles.
Combiner un large éventail de stratégies médiatiques et interpersonnelles, utilisant de nombreux médias différents, en vue:
- d'exprimer les messages dont la forme, le contenu et le vocabulaire sont cohérents avec le vécu de la communauté;
- d'identifier et utiliser les leaders et prescripteurs d'opinion (célébrités, autorités crédibles), pour attirer et conserver l'attention des populations;
- d'identifier et contourner ou séduire les sources d'opposition au changement;
- d'amener les membres de la communauté à identifier leurs problèmes, mais aussi à reconnaître et accepter les activités appropriées pour résoudre ces problèmes;
- d'aider les intervenants/partenaires à identifier les solutions pratiques actuelles aux problèmes identifiés par les communautés dans le domaine de la santé de la reproduction;
- d'insister sur les bénéfices les plus immédiats et les aspects positifs du sous-programme SR pour la population;
- de repérer les moments et les endroits propices aux messages;
- développer un consensus entre tous les intervenants concernés et favoriser le flux de communication entre eux.
Evaluer en permanence ses interventions.
4.2.1 Groupes cibles concernés par les activités d'IEC/SR
Les consultants recommandent de mener les actions IEC à destination des groupes et segments de population cible en mettant un accent sur les populations des zones rurales et des bidonvilles, des populations sans instruction ou de niveau d'instruction primaire, au sein desquelles on rencontre le plus grand nombre de besoins non satisfaits en SR.
1. Santé de la femme
1.1 Maternité à moindre risque
les femmes enceintes
les femmes de la famille (des deux conjoints)
les conjoints et partenaires
les professionnel(le)s de la communication sociale
les prestataires
1.2 Soins gynécologiques
les femmes
les jeunes et les adolescentes de 10 à 24 ans
les conjoints et partenaires
les prestataires
les utilisatrices satisfaites
2. Survie de l'enfant
les mères
les pères
les familles (parents des conjoints)
le personnel de maison
3. Santé de la reproduction des adolescents
les jeunes (jusqu'à 24 ans)
les adolescents
les parents
les éducateurs
les familles
communauté
prestataires
4. Santé des hommes
les hommes de plus de 24 ans
les femmes de plus de 24 ans
les prestataires
les familles
5. Planification familiale
les couples
les familles
les hommes et femmes en âge de procréer
les prestataires
6. MST/VIH/SIDA
la communauté
les éducateurs
les jeunes
les adolescents
les parents
les couples
les hommes célibataires
les femmes non mariées
les prestataires
7. Infertilité
les couples
les hommes en âge de procréer
les femmes en âge de procréer
les prestataires
les parents et alliés
8. Maladies nosocomiales
les malades
les parents des malades
les amis et alliés des malades
les jeunes et adolescents
les prestataires de services (personnel hospitalier)
9. Lutte contre les pratiques néfastes à la SR
les hommes
les femmes
les parents
les jeunes et adolescents
les éducateurs
la communauté (leaders religieux, leaders traditionnels)
les prestataires
4.2.2. Priorisation des publics
Les données de l'EDS II 1998 permettent d'identifier les groupes à qui ils convient d'accorder la priorité. Il s'agit des populations rurales, des jeunes, des populations analphabètes, des femmes.
Toute stratégie sérieuse devrait affiner ces différents groupes pour une action efficace.
4.2.3. Segmentation des publics
4.2.3.1. Principes de segmentation des publics
En effet, les recherches en marketing social ont mis en évidence qu'une publicité présentant un message donné peut plaire à une partie d'un groupe cible, mais n'avoir aucun effet de persuasion sur une autre partie du même public ayant des valeurs, des perspectives, des intérêts, des inquiétudes ou des préoccupations différentes.
Les travaux sur la réception des médias (notamment ceux de l'IREP-Institut de recherche et d'études publicitaires) montrent, pour leur part, qu'on ne saurait parler de publics de façon indifférenciée. Les publics comprennent en effet plusieurs segments:
1. Les usagers finaux de l'innovation véhiculée par le message, qui constituent le public de premier rang.
2. Tous les intermédiaires pouvant transmettre des messages convaincants aux usagers finaux, qui forment le public de second rang. Ils peuvent influencer de manière déterminante les changements de comportement et/ou d'attitude, de pratiques des membres du premier groupe.
3. Tous les opposants notoires aux changements souhaités, qui sont généralement des groupes d'intérêt susceptibles de diffuser des messages hostiles aux publics.
D'autres subdivisions peuvent exister au sein des diverses catégories sus-énumérées.
Les interventions en IEC devraient:
sensibiliser les usagers finaux;
former les publics de second rang et leur donner la bonne information;
rechercher la collaboration et/ou la neutralité bienveillante des opposants notoires et chercher à leur faire changer d'opinion et d'attitude en corrigeant les idées erronées et les rumeurs non fondées, et en leur montrant les avantages comparatifs qu'ils peuvent tirer du soutien apporté publiquement à la SR.
La segmentation des publics, par leur division en sous-groupes ayant des caractéristiques socio-économiques et culturelles communes, est une étape indispensable pour une stratégie IEC efficace.
En vue des interventions IEC, il s'agit ici d'identifier les différents groupes de publics qui influencent les problèmes de SR ou qui en sont affectés, par composante de SR.
La configuration particulière des groupes cibles rend indispensable une analyse psychographique[2], pour mieux les segmenter et établir une typologie des sous-groupes de chaque groupe cible principal. Cette approche permet de pallier les insuffisances des analyses démographiques, en intégrant la diversité des modes de vie, pratiques, attitudes des membres de chaque groupe cible. Cette méthode permet de diviser chaque groupe de public en sous-groupes homogènes, avec des caractéristiques socio-économiques communes (traits culturels, statut familial, statut professionnel, valeurs, attitudes, variables psychosociales...) et ayant la même représentation de la vie, du monde et des enjeux actuels et futurs, les mêmes peurs, préjugés, besoins, désirs et aspirations.
Il est difficile d'établir une typologie d'un groupe cible ex-nihilo. Il est indiqué de procéder à une enquête par questionnaire, portant sur les activités sociales, les intérêts, les valeurs et attitudes à l'égard des différents problèmes prioritaires de la SR.
Les segments obtenus après dépouillement et analyse des résultats de l'enquête peuvent ensuite servir à l'analyse des modèles de comportement de chaque groupe cible face aux problèmes pertinents de santé de la reproduction par composante de la SR. Un essai de segmentation a été tenté.
4.2.3.2. Exemples de segmentation de groupes cibles
1. Santé de la Femme
MATERNITÉ À MOINDRE RISQUE
Soins prénatals
Public de premier rang
les femmes enceintes (porteuses de grossesses précoces, primipares, multipares, porteuses de grossesses tardives).
Public de deuxième rang
alliées: amies, mères, belle-mère, surs, belles-surs ayant déjà accouché;
prestataires: médecins, sages-femmes, infirmiers, aide-soignants, agents de santé communautaire, travailleurs sociaux, accoucheuses traditionnelles;
partenaires des hommes: époux, copains, époux de primipares, époux de multipares;
médias: journalistes et communicateurs sociaux;
utilisatrices satisfaites: en ce qui concerne surtout les activités liées à la promotion des méthodes de PF.
Surveillance de l'accouchement
Public de premier rang
les femmes enceintes (porteuses de grossesses précoces, primipares, multipares, porteuses de grossesses tardives).
Public de second rang
alliées: amies, mères, belle-mère, surs, belles-surs ayant déjà accouché;
prestataires: médecins, sages-femmes, infirmiers, aide-soignants, agents de santé communautaire, travailleurs sociaux, accoucheuses traditionnelles;
partenaires des hommes: époux, copains, époux de primipares, époux de multipares;
médias: journalistes et communicateurs sociaux;
utilisatrices satisfaites: en ce qui concerne surtout les activités liées à la promotion des méthodes PF.
Soins post-natals
Public de premier rang
Aux segments déjà indiqués, on ajoutera ici
les pères et mères des enfants nouveau-nés;
les employés de maison (cuisinières, bonnes, nourrices) en ce qui concerne la nutrition de la mère et de l'enfant, les soins à donner à l'enfant et l'hygiène à observer pour l'enfant
Public de second rang
alliées, amies, mères, belle-mère, surs, belles-surs, ayant déjà accouché;
prestataires: médecins, sages-femmes, infirmiers, aide-soignants, agents de santé communautaire, travailleurs sociaux, accoucheuses traditionnelles
Partenaires hommes (époux, copains, époux de primipares, époux de multipares)
Médias journalistes et communicateurs sociaux
Utilisatrices satisfaites (en ce qui concerne surtout les activités liées à la promotion des méthodes de PF)
Opposants
Mères ayant déjà accouché plus d'une fois
Employés de maison
Soins post-abortum
Public de premier rang
Les femmes directement concernées
Public de second rang
Les segments de population sont les mêmes que pour les soins prénatals, sauf en ce qui concerne les alliées, qui seront des femmes ayant déjà eu des avortements (clandestins ou non).
Opposants
Femmes ayant déjà eu un avortement (clandestin ou non)
Soins gynécologiques
Public de premier rang
femmes
jeunes filles depuis les premières règles jusqu'à 24 ans
Public de second rang
conjoints / partenaires
utilisatrices satisfaites
prestataires y compris laborantins.
Opposants
Femmes, jeunes filles, conjoints / partenaires
2. Survie de l'Enfant
Enfants de 0 à 5 ans
Public de premier rang
mères (femmes mariées /mères célibataires)
Nourrices
pères
Public de second rang
alliées
prestataires
Opposants notoires
Les plus connus sont des industriels de l'alimentation. Ils sont également présents dans le domaine de la nutrition (farines et autres compléments/aliments pour bébés). Les campagnes nutritionnelles devraient s'intéresser à eux. Depuis quelques années, la promotion de l'allaitement maternel jusqu'à 6 mois est effective. Le combat peut reprendre si on veut pousser au-delà de ce compromis.
*Enfants de 06 à 10 ans
Publics de premier rang
Les mêmes que ci-dessus
Publics de second rang
Educateurs enseignants, travailleurs, sociaux, aumôniers
enseignants (garderies, maternelles, primaires)
prestataires
alliés des parents: ceux déjà cités et toute personne vivant dans la famille
Opposants
Parents, éducateurs
3. Santé des jeunes/adolescents
Cette catégorie représente 32,6 pour cent de la population. Il est généralement admis que les jeunes partagent souvent les mêmes points de vue et peuvent être influencés de manière similaire par la pression de leurs pairs. Mais les résultats de la recherche montrent qu'ils ne forment pas un groupe homogène.
Publics de premier rang
Premiers concernés par la SRA, les jeunes peuvent être repartis en trois principaux groupes
· |
jeunes de 10 à 14 ans |
14,2 pour cent de la population du Cameroun |
· |
jeunes de 15 à 19 ans |
10 pour cent de la population du Cameroun |
· |
jeunes de 20 à 24 ans |
8,6 pour cent de la population du Cameroun |
Au sein de ces segments, on distingue:
les scolaires
les non scolarisés
les filles
les garçons
les mères adolescentes
Publics de second rang
parents
alliés: aînés, tantes, oncles, grands-parents, amis
éducateurs
enseignants (primaire, secondaire, supérieur)
prestataires: y compris les pairs éducateurs
professionnels de la communication sociale
vedettes des médias et du sport, de la chanson, du cinéma
leaders religieux communautaires, traditionnels.
Opposants notoires à la SRA
leaders religieux
leaders traditionnels
leaders communautaires
parents
jeunes/adolescents
prostituées
4. Santé des Hommes
Publics de premier rang
les hommes de plus de 24 ans
Publics de second rang
les parents (mères/pères)
les alliés: belle-mère, beau-père, oncles, tantes, amis
les prestataires.
Opposants
Ils sont nombreux, surtout dans des domaines comme les troubles sexuels de l'homme et le genre. Ce sont, par exemple:
les tradi-praticiens
les leaders traditionnels
les hommes eux-mêmes
les alliés
5. La planification familiale
Publics de premier rang
hommes
femmes en âge de procréer
grandes multipares
sans enfants
jeunes/adolescents (jusqu'à 24 ans)
personnes à comportements à risques
Publics de second rang
prestataires: médecins (gynécologues, urologues, sages-femmes, infirmiers, agents de santé communautaire, travailleurs sociaux, pairs éducateurs, motivatrices de terrain...)
alliés
partenaires (conjoints, amis)
médias: journalistes
utilisateurs satisfaits
vedettes du sport, de la chanson, des médias
leaders politiques (députés, maires, conseillers municipaux) responsables de partis...
leaders communautaires responsables de groupe (associations).
Opposants
leaders religieux
leaders traditionnels
famille élargie du conjoint.
leaders communautaires
conjoints
hommes
femmes
6. Prévention et traitement des MST/VIH/SIDA
Public de premier rang
clients de la PF (public de premier rang de la PF)
malades des MST
porteurs du VIH
malades du SIDA
personnel de santé (exposé aux risques de contamination par le VIH/SIDA)
jeunes
adolescents
personnes à comportement à risques (par exemple camionneurs, hommes en tenue, prostituées, touristes ...)
femmes enceintes
Public de second rang
malades des MST
malades du SIDA
porteurs du VIH
prestataires
parents (des jeunes/adolescents)
leaders communautaires, religieux, traditionnels
décideurs politiques/administratifs
clients /malades satisfaits
victimes des MST
familles et alliés des malades du SIDA
vedettes du sport, de la musique, du journalisme, etc.
médias
Opposants
Parents et alliés des malades du SIDA et porteurs du VIH
prestataires
tradi-praticiens
les sceptiques (de tous secteurs d'activités)
leaders et membres de courants de pensée acquis à la thèse de la condition divine
leaders de sectes
leaders religieux
prostituées
7. Prévention et traitement de l'infertilité
Publics de premier rang
couples infertiles
clients de PF
patients atteints des MST
hommes
femmes en âge de procréer
Publics de second rang
clients/patients satisfaits
prestataires
alliées parents/ familles des couples, amis
médias
Opposants
alliés (infertilité de l'homme)
tradi-praticiens
clients/patients non satisfaits
leaders coutumiers
8. Prévention et traitement des maladies nosocomiales en SR
Public de premier rang
personnel/administrateurs de santé
clients/malades
visiteurs/garde malades.
Public de second rang
personnel hospitalier
prestataires
médias
Opposants
personnel de santé
malades hospitalisés
visiteurs/garde malades.
9. Lutte contre les pratiques néfastes à la SR
Public de premier rang
jeunes
femmes
adolescentes
Public de second rang
parents, grands-parents
hommes
femmes
éducateurs/enseignants
prestataires
leaders communautaires, leaders d'opinion, leaders religieux
décideurs
médias
alliés des parents
Opposants
exciseuses traditionnelles
parents/grands-parents
hommes
femmes
leaders traditionnels
filles (sans instruction)
4.2.4. Facteurs culturels et écarts existants entre convictions et attitudes actuelles
Nous avons déjà indiqué que l'absence ou l'inaccessibilité des études/recherches sur l'analyse des publics rend difficile toute tentative d'explication des écarts observés entre les attentes du sous-programme SR et les comportements, attitudes et pratiques des populations bénéficiaires et partenaires de ce sous-programme.
La tâche de formulation d'objectifs quantifiables, indispensables à une bonne stratégie SR, est de ce fait ardue. De même, une segmentation des publics devient difficile, notamment lorsqu'il faut déterminer les besoins, anticiper les réactions des détenteurs du pouvoir dans les communautés, identifier les attitudes négatives existant et les résistants aux interventions IEC.
Pour surmonter cet handicap majeur, l'équipe de consultation a procédé à une évaluation rapide, à partir de discussions individuelles et de groupe. Celle-ci a permis, avec l'aide de la stratification contenue dans l'EDSC II, de segmenter les publics et d'identifier quelques obstacles vains pouvant expliquer l'écart entre les pratiques de ces groupes et les attentes du sous-programme SR.
4.2.5. Activités actuelles
4.2.5.1. Raisons de la non-utilisation de la contraception
désir d'avoir des enfants (48% - 50%)
manque de connaissances (14% - 6 %)
manque de connaissances des méthodes (10% - 6 %)
manque de connaissance des sources d'approvisionnement (3 % - 1 %)
conviction personnelle
- opposition à la PF (9 % - 9 %)
- religion (5 % - 19 %
pauvreté
mauvaise connaissance du cycle menstruel
faible niveau d'instruction
4.2.5.2. Raisons de la fécondité précoce des adolescentes
mariages précoces
faible niveau d'instruction
4.2.5.3 Obstacles à la PF/SR
structure de prestation hiérarchisée, avec chacune son domaine d'intervention
opposition des parents (pour la SRA)
crainte des effets secondaires des technologies contraceptives
faiblesse des capacités des formations sanitaires (absence de personnel formé ou non aux prestations de SR)
accessibilité géographique difficile
ruptures des stocks de contraceptifs
faiblesse des moyens matériels
faible implication des urologues
opposition des maris/hommes
pudeur des acceptantes potentielles
perception de la religion et de la tradition
rejet du prestataire masculin par les jeunes et hommes
pauvreté
coût des contraceptifs
ignorance, analphabétisme
manque d'informations pertinentes et crédibles
méconnaissance ou mauvaise interprétation du concept de SR/PF
4.2.6. Changements souhaités
Les comportements, pratiques et attitudes des populations sont loin de répondre aux attentes du sous-programme SR. En effet, les données ci-après de l'EDSC II de 1998, comme des études récentes, mettent en évidence l'existence de nombreux besoins non satisfaits en SR, en 2000. Les études considérées font par ailleurs ressortir la dégradation de certains indicateurs sanitaires.
Dans le souci de préserver la santé de la mère et de l'enfant. il est attendu que les mères utilisent davantage les structures sanitaires, pour les consultations prénatales, les accouchements et les consultations post-natals, post-abortum, ainsi que pour les vaccinations.
Compte tenu de ce qui précède, les changements souhaités vont dans le sens de l'amélioration générale du niveau de satisfaction des besoins non satisfaits.
En ce qui concerne spécifiquement l'IEC, il est difficile de dégager des objectifs quantifiables et mesurables à partir du seul niveau actuel des besoins non satisfaits, tel qu'il ressort par exemple de l'EDSC II.
En effet, la perception de la situation de différentes composantes de la SR par les pouvoirs publics n'est généralement pas accompagnée par des objectifs mesurables dans une période de temps donnée. De même, les analyses d'auditoire sont rares, sinon inexistantes.
Les rares données comparatives entre l'EDSC I de 1991 et l'EDSC II de 1998 indiquent un taux (positif ou négatif par rapport aux objectifs) de l'ordre de 5-6 pour cent de certains indicateurs pour la période de 7 à 8 ans séparant les deux enquêtes.
Face à cette situation et à la nécessité pour la stratégie IEC de disposer d'indicateurs de succès objectifs en vue de l'évaluation des changements de comportement, nous proposons une amélioration des ratios de l'ordre de 2 pour cent d'ici à l'an 2002, date de la fin du troisième programme de coopération FNUAP-Cameroun.
La stratégie nationale IEC du sous-programme SR s'emploiera à combiner, en fonction des besoins par composante de la SR par cible, des actions diverses et variées pouvant entraîner un changement de comportement: campagnes publiques de communication et de marketing, formation des prestataires en IEC/counselling pour l'accueil et la communication avec les clients, sensibilisation et motivation des populations, introduction de certains modules de SR dans les programmes scolaires et des écoles de médecine, écoles des parents, encadrement/éducation non formelle, diffusion de programmes éducatifs, causeries éducatives.
Il convient donc de déterminer un «PMA» paquet minimum d'activités pour toute solution IEC adéquate. Toutefois, les partenaires de la SR devraient avoir présents à l'esprit que le changement effectif de comportement est un phénomène lent qui relève d'un processus psychologique complexe. Il demande du temps, de la patience et du tact.
Les interventions d'IEC efficaces doivent tenir compte de ce qui précède, pour donner cohérence, visibilité et lisibilité aux interventions menées en faveur de la SR aux plans national, provincial et local.
Elles peuvent agir sur l'environnement de la SR, en amenant par exemple les décideurs et les prestataires à assurer les prestations de SR de qualité, accessibles et au moindre coût. En effet la situation actuelle de l'accessibilité des services apparaît à bien des égards comme une stratégie de pénalisation de la SR et de ses clients. Elles peuvent également agir directement sur les individus
Informations sur les lieux de prestation, sur les prix, sur l'accueil des clients
Messages locaux (Yaoundé, arrondissement, département).
Plaidoyer sur les qualités du cadre des prestations et formation des prestataires.
Au niveau des contenus, elles doivent surtout viser la modification des comportements, attitudes morales, (affectives ou cognitives) et pratiques des populations camerounaises pour les amener à changer la manière d'être et de faire, dans le cadre de stratégie de communication intégrant les contenus des messages et les moyens de leur diffusion. Les actions de promotion du comportement souhaité doivent partir du vécu individuel des populations, leurs valeurs morales et croyances traditionnelles, leurs émotions, passions et sentiments. Elles peuvent aussi surprendre et démontrer la nécessité d'adopter le nouveau comportement.
Au niveau des moyens ou des canaux, les communications de masse peuvent être utilisées, tout comme les communications interpersonnelles, et les moyens de communication endogènes ne doivent pas être négligés.
4.3.1. Vue générale des activités IEC/SR
La stratégie nationale IEC/SR doit mettre en uvre une action permanente d'information, d'éducation, de sensibilisation et de formation à travers un faisceau d'activités spécifiques menées auprès des différents segments des divers groupes cibles.
4.3.1.1. Activités médiatiques
Campagne médiatique
Production et diffusion des supports de communication
4.3.1.2. Activités de proximité
Causeries éducatives
Discussions de groupe
Visites de domiciles
Counselling
4.3.1.3. Activités d'information des partenaires: séances de travail, ateliers de réflexion
4.3.1.4 Activités de formation
Identification des besoins des participants
Sessions de formation
La stratégie associera des techniques éprouvées, comme:
4.3.1.5 La mobilisation sociale
Appliquée à des partenaires/acteurs variés: décideurs, responsables administratifs et politiques, opérateurs économiques, syndicats, ONG, médias, prestataires, communauté, utilisateurs/ bénéficiaires. Elle doit se situer à tous les niveaux national, provincial, local, communautaire, villageois.
4.3.1.6. Le marketing social
Utilisant diverses techniques de la communication publicitaire, il est notamment utile dans l'objectif de SR de qualité.
4.3.1.7. L'approche communautaire
Axée sur la modification des rapports entre partenaires et bénéficiaires des services de SR. Renforcement des capacités/compétences/connaissances pour résoudre leurs problèmes d'IEC en SR.
4.3.1.8. La formation des prestataires et des communautés
Vaincre les obstacles à la SR, dont les pesanteurs socio-culturelles et les routines professionnelles, n'est pas chose aisée. Les interventions doivent être ciblées en fonction des publics cibles.
Les consultants suggèrent les activités IEC ci-après
Au niveau communautaire
Organiser des ateliers avec des associations locales, y compris les groupements féminins, des enseignants, des leaders communautaires.
Informer les villageois après les ateliers.
Aider les communautés à identifier et à sélectionner en leur sein, les relais capables d'aider à nouer le dialogue entre sexes, classes d'âge sur les thèmes prioritaires de la SR (pairs, motivatrices, leaders de groupes, médiateurs, etc...).
Concevoir un programme de renforcement des capacités de dialogues et de prestations de différents groupes.
Au niveau des groupes cibles
Selon les régions et les publics:
Discussions de groupe faisant ressortir la relation entre population, santé, scolarisation, développement économique et environnement (insister sur les inconvénients, sans faire de morale).
Ateliers de formation des leaders aux objectifs de la SR
Au niveau des services d'intervention
Formations en cascade sur le concept de SR, y compris au niveau des villages, pour les agents de ces structures (districts de santé, ONGs, privé, confessionnels)
Former et sensibiliser les décideurs, les hommes politiques, les bailleurs de fonds (surtout ceux qui se situent hors du champ de la SR), les chefs d'entreprise, sur le concept de SR
Conclure des expériences sur le terrain
- formation de moyenne durée dans les projets et volets concernés par la SR, dont l'objectif sera la mise en pratique des idées développées dans différents axes de la SR.
Constituer des équipes mobiles ou groupes locaux «Santé de la Reproduction».
Elaborer des outils adaptés (MARP...).
Ateliers de capitalisation, pour faire le bilan de l'expérience du terrain des partenaires de la SR (rassembler des données concrètes favorables à l'IEC/SR espaces privilégiés, manières d'agir, types de discussions, périodes favorables, domaines d'intervention, stratégie de messages, évaluation, etc.).
Au niveau des formations sanitaires (districts de santé)
Activités de Sensibilisation
Toucher les communautés là où elles se trouvent, chez elles, au village, par le biais d'équipes mixtes mobiles d'intervention à privilégier dans le domaine de l'IEC
Au niveau du renforcement des capacités
Former le personnel prestataire à:
- s'approprier le concept de SR et ses thèmes prioritaires, et à l'opérationnaliser;
- savoir s'adresser au monde rural, aux personnes non instruites et à tous les autres (moins d'arrogance).
Former les prestataires à s'approprier la «problématique genre», et à l'opérationnaliser;
Organiser une stratégie de lutte contre les tabous et les pratiques néfastes à la SR, tout en valorisant croyances et pratiques favorables.
Les stratégies utilisées seront:
La formation des prestataires des ONGs et des ADC en techniques de communication variées.
La constitution du réseau de journalistes/communicateurs pour la santé de la reproduction.
La formation de 60 pairs éducateurs au sein des entreprises.
La formation de 60 leaders d'associations villageoises.
Des programmes de communication attentifs:
- médiatique
- réseau interpersonnel
- médias communautaires
Le développement de l'éducation à la vie familiale (travailleurs, forces armées et police, jeunes).
La vulgarisation du consensus national sur la SR, et l'opérationnalisation de ce concept.
La vulgarisation et l'opérationnalisation du concept de «Développement participatif, et participation communautaire».
La vulgarisation et l'opérationnalisation du concept de partenariat.
La promotion et l'opérationnalisation de l'approche genre.
La diffusion de l'information sur les points de prestation et les coûts des services.
Au niveau de l'amélioration de l'offre de service
Formation de 320 membres du personnel paramédical en IEC/counselling au niveau des centres de santé intégrés, 55 paramédicaux et 55 médecins au niveau HP et HD.
Formation du staff de l'équipe cadre du MINAGRI en techniques de communication et gestion de programmes IEC.
Sensibilisation du personnel médical et paramédical à la notion de qualité des prestations.
Fourniture de supports IEC pour améliorer la relation personnelle client/prestataire, en appui aux activités de counselling.
Au niveau de la disponibilité accrue des services de SR et des prestations IEC/counselling pour jeunes
Introduction des services SR en IEC/counselling dans
Les infirmeries des écoles.
Les lieux de regroupement des jeunes en milieu non scolaire.
Education des jeunes par les pairs sur l'Education à la Vie Familiale (EVF) et l'Education à la Vie et à l'Amour (EVA)
Sensibilisation des jeunes et réponse à leurs besoins dans:
100 écoles confessionnelles menées par 200 pairs éducateurs
25 écoles publiques: 500 pairs éducateurs seront impliqués
le milieu non scolaire: 210 pairs éducateurs seront engagés
Education des parents autour des sites
scolaires (APE)
non scolaires (comités de parents, scouts, centres de jeunes)
Améliorer le dialogue parents/enfants
Résultats attendus |: 80 pour cent des jeunes touchés par les diverses interventions.
Au niveau du renforcement des capacités managériales en IEC
La stratégie devra:
Contribuer à la définition d'un cadre programmatique et opérationnel.
Développer des programmes définis et coordonnés en fonction des besoins des populations cibles.
Un mécanisme institutionnel et juridique de coordination des activités sera mis en place.
Au niveau de la production des messages
Ateliers sur l'approche participative dans la production des messages.
Décentralisation de la production des messages, avec un accent sur la production des contenus dans les principales langues nationales du pays, et adaptés à la culture des grands ensembles régionaux.
On peut faire appel à l'association des comités de langues, dans l'utilisation des langues nationales.
Ateliers d'adoption des indicateurs pour l'évaluation des interventions IEC.
Formations en cascade sur différentes techniques de communication:
- communication interpersonnelle
- counseling
- approche participative
Etudes/analyses des publics
- études des stéréotypes et habitudes défavorables à la SR;
- études des rôles sociaux défavorables à la SR.
Evaluer/tester les supports actuels
- Evaluation de la pertinence (focus groups, interview individuelle). Dans cet exercice, il est indiqué d'impliquer les éducateurs, motivatrices, maîtres (écoles / collèges), parents et leaders communautaires.
- Veiller à produire du matériel sans stéréotypes, préjugés et jugements de valeur, ou langages susceptibles de choquer et braquer les groupes cibles contre les interventions en SR.
Les choix des stratégies de message (environnement ou individus, contenus ou supports) doivent être guidés par le programme. Il conviendra aussi de tenir compte des problèmes spécifiques de chaque région et segment de groupe cible. Il en est de même pour les approches.
Par exemple, pour la connaissance des méthodes contraceptives, le ratio de 88 pour cent de femmes est satisfaisant. L'utilisation des médias de masse n'est donc plus prioritaire tout en la poursuivant sur certaines «poches», la mobilisation sociale doit être intensifiée pour obtenir des décideurs politiques, l'adoption d'une politique nationale de population et d'une politique nationale de SR et la mobilisation communautaire sera préférée pour accroître les taux d'utilisation des services de SR.
La mobilisation communautaire a l'avantage de faire de la communication un outil de changement social, en modifiant la nature des relations entre prestataires et clients pour l'introduction de l'idée de partenariat entre les uns et les autres.
Dans les zones rurales au Cameroun, la CAMNAFAW (Association Camerounaise pour le Bien-Etre Familial) utilise les «motivatrices de terrain» pour assurer la communication de masse.
De nombreux partenaires de la SRA utilisent l'éducation par les pairs.
L'utilisation des leaders/prescripteurs d'opinion ou détenteurs du pouvoir est également recommandée dans tout processus de diffusion de l'innovation, compte tenu de l'importance de leurs réseaux de relations/partenaires.
Les vedettes du sport, du cinéma ou de la chanson, les écrivains peuvent également être mis à contribution pour produire des messages et des supports destinés, à chaque segment de public-cible.
Des nouvelles technologies d'information et de communication devraient également être mises à contribution. La CAMNAFAW expérimente à Yaoundé un service d'assistance téléphonique pour jeunes, et le courrier électronique y est utilisé pour soutenir la cause de la SR.
4.3.2. Inventaire des activités IEC à mener par thème
AXES PRIORITAIRES |
OBJECTIFS IEC/ACTIVITÉS |
1. SANTE DE LA FEMME |
- Informer et éduquer la FEMME ENCEINTE sur: |
1.1.2. Surveillance de l'accouchement |
- Informer les Femmes enceintes sur: |
1.1.3. Soins postnatals |
- Informer et éduquer les FEMMES (la FAMILLE) sur: |
1.1.4. Soins post-abortum |
- Informer LES FEMMES, LES ADOLESCENTES, LES COUPLES sur: |
1.2.5. Soins gynécologiques |
- Informer et éduquer LES FEMMES/Jeunes et Adolescents |
2. SURVIE DE L'ENFANT |
- Informer et éduquer les MERES, LES FAMILLES, LE PERSONNEL
DE MAISON sur: |
2.1. Survie de l'enfant de 0-5 et 6-10 ans |
- Informer les MERES sur: |
3. SRA (Santé Reproductive des Adolescents) |
- Informer et éduquer les JEUNES/ADOLESCENTS sur |
4. SANTE DES HOMMES |
- Donner aux HOMMES de plus de 24 ans et aux FEMMES des informations
pertinentes et adaptées sur: |
5. P. F. (Planification Familiale) |
- Promouvoir le dialogue au sein des couples et des familles, en vue
de susciter: |
6. MST/VIH/SIDA |
- Informer et sensibiliser les populations sur: |
7. INFERTILITE |
- Informer les individus en âge de procréer et les couples
sur: |
8. MALADIES NOSOCOMIALES EN SR |
- Informer les populations (gardes-malades, mères, parents,
adolescents, prestataires) sur |
9. LUTTE CONTRE LES PRATIQUES NEFASTES A LA SR |
- Informer, éduquer et sensibiliser les populations sur: |
Les messages d'IEC doivent avoir pour objectif d'amener les groupes-cibles à changer de comportement en mettant à leur disposition des informations exactes et pertinentes.
Leurs objectifs et stratégies doivent découler des besoins non satisfaits et des changements attendus identifiés pour chaque composante de la SR, pour chaque écologie (zone rurale, zone urbaine), pour chaque segment de population, pour chaque demande sociale et pour chaque problème. La stratégie fera la distinction entre types de messages, renforcement, correction et nouveaux messages.
En d'autres termes, les messages doivent être ciblés, précis, clairs et concis. Leur conception devra se faire à partir des résultats de la recherche sur les publics de la SR et en partenariat avec les groupes de populations concernés.
Le mécanisme institutionnel qui serait mis en place pour la coordination des interventions en IEC/SR s'assurera que le contenu des messages diffusés ne prête pas à confusion ou à équivoque, et que le sens est aisément perceptible par les publics ciblés.
L'absence des données sur les demandes sociales de la SR rend indispensable l'utilisation de l'approche participative dans la formulation des objectifs et stratégies de messages. L'absence de ressources financières pour cette activité n'a pas permis aux consultants d'aborder cette question pertinente. L'équipe reste disposée à le faire.
Cependant, sur la base de certaines données éparses tirées des documents disponibles analysés et de leur connaissance du milieu, les consultants proposent les objectifs et stratégies de messages par thèmes prioritaires de la SR ci-après:
4.4.1 Objectifs et stratégies de messages par thème prioritaire de sous-programme SR
1. Maternité à moindre risque
Objectif des messages: informer les publics concernés sur les risques liés à la grossesse et à la maternité en général.
Plus particulièrement, un accent sera mis sur les conséquences négatives des grossesses précoces, rapprochées, difficiles, tardives, du non accès aux soins de base, de l'absence des consultations prénatales, des accouchements non assistés médicalement, de l'absence de suivi médical dès le post-partum, des avortements provoqués, etc...
Il s'agit, dans le même temps, d'informer sur les avantages de la vaccination, de la nutrition, des soins prénatals, de la future mère, de la mère et de l'enfant, de l'allaitement maternel.
Les prestataires seront également sensibilisés sur la nécessité d'assurer les conditions d'accouchement (y compris psychologiques) décentes aux clientes. Les infections respiratoires aiguës, fièvres et maladies diarrhéiques seront inclues dans les messages, qui viseront à sensibiliser les parents et le personnel de maison sur les risques liés à ces maladies.
2. SRA
Les problèmes/besoins non satisfaits sont nombreux, à savoir:
maternités précoces
maternités précoces entraînant l'infécondité
grossesses non désirées
avortements clandestins
MST/VIH/SIDA
substances nocives (drogue, tabac, alcool)
indisponibilité des points de prestations spécifiques pour jeunes
indisponibilité des jeunes parmi les prestataires
mauvais accueil par les prestataires
coût des prestations
indisponibilité de l'information sur le coût des prestations
L'objectif des messages sera de donner aux divers publics identifiés des informations adéquates permettant de réduire l'ampleur des besoins non satisfaits. Les consultants proposent une «Youth Sexual and Reproductive Health Friendly Initiative»
Ces messages insisteront sur les conséquences de chaque problème sur la SRA
Stratégie
Hot line:
- radio
- téléphone et numéro vert (appels gratuits) pour répondre aux questions et inquiétudes des jeunes
Plaidoyer pour l'adoption d'un document de politique nationale de SRA.
Ecoles des parents: promouvoir les attitudes et pratiques favorables à la SRA.
Ateliers avec les leaders religieux, communautaires et traditionnels.
3. MST/VIH/ SIDA
L'objectif des messages est l'information sur la nature et les risques des MST et du VIH/SIDA, les rapports avec les malades et les porteurs sains du virus, la nécessité de la prise en charge psychoaffective des malades du SIDA
Stratégie
Sensibilisation (campagne nationale d'information) sur le dépistage volontaire, à condition que les pouvoirs publics et les bailleurs de fonds débloquent les moyens pour la prise en charge du dépistage.
Implication des personnes vivant avec le VIH/SIDA et des amis et familles dans les activités de prévention et de sensibilisation au sein des communautés, des districts de santé et des villages.
Témoignage des familles: amener les familles à indiquer les causes du décès (sur la foi des rapports médicaux) lors des obsèques des malades du SIDA, pour amener les communautés à une plus grande prise de conscience.
4. Infécondité
Les facteurs de risques identifiés sont:
mariages précoces
MST (non traitées ou mal traitées)
instabilité maritale
excision
mariage des femmes à un âge de plus en plus avancé
Objectifs
les messages expliqueront le lien entre les pratiques ci-dessus et l'infécondité.
Stratégie
Etudes sur:
- les facteurs de risques liés à l'infécondité;
- la perception de l'infécondité.
Utilisation des groupements masculins et des cliniques de PF (y compris pour les hommes) pour véhiculer les informations.
5. Planification familiale
Les objectifs des messages sont d'agir sur les déterminants socio-culturels, de sensibiliser les publics cibles sur la nécessité du dialogue (approche genre) entre les différents groupes (parents et enfants, couples, hommes et femmes etc...). Il s'agira également d'obtenir une implication véritable des hommes dans les activités de SR, de mettre à la disposition des publics des informations sur l'accès et la qualité des prestations de services et de redynamiser les actions menées en direction des jeunes, d'informer sur les pratiques traditionnelles favorables et contre les rumeurs et perceptions négatives de la technologie contraceptive.
Stratégie
Etude sur les facteurs explicatifs de l'écart entre connaissance et pratique.
Etude sur les représentations erronées de la PF.
Campagne d'information multimédia pour informer sur ce qu'est la PF.
Analyse des messages actuellement en circulation.
Formation des prestataires producteurs de messages consensus sur les thèmes des messages par cible.
6. Cancers génitaux et mammaires
Objectifs
Procurer aux publics des informations sur les facteurs de risque:
tabac
alcool
drogue
qualité de la nourriture
exposition prolongée au soleil
sédentarité
sous-vêtements synthétiques
produits esthétiques
pratiques néfastes
Stratégie
Impliquer:
les associations de femmes
les entreprises
les formations sanitaires
les pharmacies
les motivatrices de terrain (avec campagne radio)
les groupes religieux
les responsables des salons de beauté
les lingeries (sous-vêtements synthétiques)
les vendeurs des produits cosmétiques
inciter les hommes et les femmes à procéder à des dépistages systématiques, à modifier les habitudes vestimentaires et nutritionnelles
7. MGF et autres pratiques néfastes
Donner aux publics des informations pertinentes sur les risques et conséquences.
Stratégie
Impliquer les groupements féminins
Utiliser des motivatrices
Témoignages de femmes victimes de ces pratiques
8. SR -personnes âgées
Procurer aux publics concernés des informations sur les manifestations et la prise en charge de la ménopause, la sexualité du troisième âge. Les stratégies ci-après seront privilégiées pour l'ensemble des thèmes prioritaires:
Valoriser les aspects des droits et pratiques coutumières favorables à la SR et aux femmes.
Ouvrir le dialogue avec les autorités coutumières et religieuses, les décideurs administratifs et politiques locaux.
Collaborer avec les religieux pour une meilleure diffusion du contenu du Coran et de la Bible en rapport avec la SR.
Préparer un manuel d'information et de formation sur la santé reproductive..
4.4.2. Objectif et stratégie prioritaires
Après le symposium national sur la SR de décembre 1999 et à la suite du consensus obtenu à cette occasion, les consultants recommandent une campagne nationale d'information et de sensibilisation sur des thèmes prioritaires de la SR, aux niveaux national, provincial et local.
4.4.2.1. Les phases de la campagne
Cette campagne comprendrait 4 étapes
La période de décembre 2000 à juin 2001 (lancement)
La période de juillet 2001 à décembre 2001 (développement)
La période de janvier 2002 à juin 2002 (consolidation)
La période de juillet 2002 à décembre 2002 (évaluation)
4.4.3. Outils et canaux impliqués dans la campagne nationale
Téléthon (vidéo clip)
Radiothon et émissions spéciales de courte durée (1 heure) sur les thèmes de la SR
Médias et tous opérateurs de réseaux
Poste (tracts dans toutes les boîtes postales du Cameroun)
Télécommunications (tracts dépliants annexés à toutes les factures de télécommunication de la campagne, numéros verts pour accéder à l'information pour les questions préoccupantes)
Internet (messages ciblés à tous les abonnés)
Affichage (emballages de certains magasins et produits industriels, bus, marchés centres commerciaux et supermarchés)
Annuaires téléphoniques et professionnels (espaces publicitaires sur la SR gratuits)
ONGs (association des messages de la campagne aux publications des ONGs/associations)
Banques (dépliant avec chaque relevé de compte)
Presse écrite (encarts, articles dans les journaux)
Vidéo cassettes (produire des «dialogues» sur divers thèmes de la SR pour soutenir le dialogue entre hommes et femmes, parents et enfants, au sein des couples)
SONEL/SNEC (dépliant avec chaque facture ou distribué à chaque relève de compteur)
Disques/cassettes dans différentes langues chantant les messages favorables à la SR
Ecoles/églises (distribution des tracts)
Remise des prix (youth Aids awareness award...) médiatisés
Industriels (fabrication de cahiers portant les logos des thèmes prioritaires de la SRA/campagne d'éducation et de sensibilisation sur la SR, impression des messages SRA sur une vaste gamme d'articles scolaires)
Vignettes, macarons et brochures de sensibilisation à la SR destinés à différents groupes cibles
Livrets éducatifs pour aider parents, couples, enfants, prestataires, communautés à discuter de la SR afin de développer la prise de conscience et à recourir aux prestations de services SR de qualité
Stands sur la SR ouverts à tous salons, foires et manifestations, concernant divers groupes cibles organisés aux échelons national, provincial, local
Stations d'essence/Camrail/Camair
Pour la réussite et l'impact de cette campagne, des groupes institutionnels tels que l'association des annonceurs, le groupement professionnel des publicitaires, les associations de journalistes, les exploitants des salles de cinéma et des vidéoclubs, les conférences épiscopales et autres associations culturelles et religieuses (islam, protestants) d'envergure nationale, etc. doivent être sensibilisés pour s'impliquer dans les activités envisagées.
Le partenariat entre intervenants sera privilégié au saupoudrage d'actions, pour produire un impact déterminant et mesurable.
4.4.4. Activités sectorielles
La campagne nationale comprendra des séquences thématiques (axes prioritaires de la SR) et des campagnes décentralisées.
4.4.5 Exemple de campagne thématique
Accroissement de la demande de services de SR
Elaboration d'un programme de sensibilisation des prestataires sur «accueil et confidentialité comme partie intégrante de la qualité des prestations»:
- préparation module de formation
- séminaires de formation
- production de matériel
- vidéo/film
- affiches/tracts
- concours du meilleur accueil
- évaluation
Campagne nationale de marketing social des prestations de services de SR de qualité;
Conception et planification des campagnes locales:
- en langues nationales véhiculaires
- pour jeunes/adolescents
- pour hommes
- pour femmes.
Ces campagnes feront du renforcement des capacités de la communauté une priorité. Elles associeront:
les médias de masse (radio, affichage, presse écrite, etc...)
les médias traditionnels et communautaires
les stratégies individuelles
discussions de groupes (de gens du même sexe, de la même classe d'âge, notamment en zone rurale et/ou de culture musulmane)
réunions villageoises
animateurs locaux (rôle/attitude/comportement)
4.4.6. Choix des canaux
Il est indiqué, pour une stratégie sérieuse, de choisir les canaux de communication des messages IEC à partir des données relatives à leurs utilisations par les publics. Ces informations manquent au Cameroun.
Au Cameroun, ces données sont inexistantes en matière de SR, si l'on excepte les informations fournies par l'EDSC II de 1998.
Médias de masse
L'enquête EDSC II fait ressortir la faible pénétration des médias de masse (radio, télévision, presse écrite, affiches).
Situation
76 pour cent de femmes et 52 pour cent des hommes n'ont entendu aucun message sur la PF sur aucun média audiovisuel.
8 pour cent de femmes et 18 pour cent des hommes ont entendu un message sur la PF à la radio au cours du mois précédant l'enquête (5 et 6 pour cent respectivement pour la télévision).
12 pour cent de femmes et 24 pour cent des hommes à la radio nationale au cours du mois précédant l'enquête.
9 pour cent de femmes et 24 pour cent des hommes ont lu dans les journaux.
33 pour cent de femmes et 45 pour cent des hommes regardent la télévision au moins une fois par semaine.
21 pour cent de femmes et 50 pour cent des hommes écoutent la radio au moins une fois par jour
16 pour cent de femmes et 21 pour cent des hommes ont entendu des messages sur la PF au cours de réunions.
21 pour cent de femmes et 46 pour cent des hommes ont vu des messages sur des affiches, prospectus ou pancartes.
Moyens traditionnels de communication
Leur inventaire et les contraintes liées à leur utilisation ont fait l'objet d'une étude en mai 1999. Cette recherche dégage quatre moyens de communication encore utilisés, et peuvent être retenus pour des interventions en IEC/SR.
4.4.7. Canaux et outils recommandés dans le cadre de la stratégie
Il est difficile de choisir les canaux et outils de communication devant servir et accompagner la stratégie nationale IEC/SR compte tenu de la discrétion, voire l'inexistence des données pouvant permettre la connaissance de l'audience, et de l'absence des données sur les pratiques de communication des populations, et le taux de pénétration des divers supports.
Les consultants recommandent la «communication MIX» associant plusieurs canaux et outils pendant toute la durée de la mise en uvre de la stratégie.
Les supports
Radio CRTV et toutes les radios privées
Télévision CRTV et toutes les télévisions privées
Presse écrite nationale, publique et privée
Bulletins des établissements scolaires
Livres des départements ministériels et des entreprises publiques et privées
Affiches
Dépliants
Bandes dessinées
Brochures
Manuels
Boîtes à image
Films
Vidéos
Chansons
Théâtre communautaire
Calendriers
T-shirts
Casquettes
Sacs
Albums photos
Diapositives/diapolangages
Photos/photolangages
Causeries éducatives
Counselling
Communication interpersonnelle
Supports traditionnels
Canaux
Contact direct (entretien, visite sur le lieu de travail, de rassemblement ou à domicile)
Recours aux leaders et prescripteurs d'opinions
Hommes (impliqués dans les activités)
Caravanes socio-sanitaires
Causeries éducatives, counselling
L'approche marketing social, fondée sur l'action conjuguée de plusieurs moyens de diffusion/communication, sera privilégiée et les consultants recommandent la concentration des efforts sur les zones et populations cibles prioritaires en fonction des thèmes de la SR (femmes mariées, jeunes en âge de reproduction, jeunes, militaires, étudiants, scouts, transporteurs routiers, prostituées).L'étude des pratiques sociales de ces segments de population permettra de procéder à un choix judicieux des canaux et outils.
L'utilisation efficace de ces canaux et outils doit se fonder sur une sélection faite à partir:
des thèmes prioritaires de la SR, de leurs objectifs IEC et stratégies de messages;
des groupes cibles et leurs segments respectifs:
- du lieu de résidence des cibles (zone rurale, zone urbaine);
- du niveau d'instruction des groupes cibles et de leurs pratiques médiatiques ou de communication;
- des possibilités des intervenants et de leurs activités sur le terrain;
- des langues de communication des publics (français, anglais ou langues nationales);
- de l'accessibilité des groupes et segments de groupes aux canaux et outils.
4.4.8. Exemples de choix de canaux à partir des segments de publics cibles
1) Pour la population disposant d'un niveau d'instruction du secondaire et plus:
Radio CRTV et chaînes privées
Télévision CRTV et chaînes privées
Presse écrite publique et privée
Cinéma, affichage
L'outil sera la langue française et la langue anglaise:
Dépliants
Brochures
Manuels
Bandes dessinées
2) Jeunes scolaires:
Radio
Télévision
Bulletins et journaux scolaires
Affiches
Dépliants
Bandes dessinées
Brochures
Manuels
Films vidéo
Causeries éducatives:
- clubs santé des établissements scolaires
- clubs cinéma/vidéo des lycées, collèges et universités
3) Populations sans instruction ou dont le niveau d'instruction ne dépasse pas le primaire:
Boîtes à images
Chansons
Diapolangage
Photolangage
Film/cinéma/vidéo en langue locale (projection ambulante ou dans des lieux communautaires)
Radios stations régionales de CRTV, chaînes locales et communautaires
Stratégies individuelles
- groupes de discussion
- association/ONGs
- causeries éducatives
Les langues de communication seront les langues véhiculaires par région
4) Populations rurales
Elaborer et généraliser une approche sensible au genre
Médias traditionnels
Théâtres communautaires (avec jeux de rôles)
Récits, contes, épopées, mimes
Chansons populaires
(Mettre à contribution les conteurs locaux et les griots, comédiens, pédagogues)
Jeux
Mvêt
Causeries éducatives
Films/cinéma/vidéo en langues locales
5) Femmes
Des actions IEC spécifiques sur la population féminine restent pertinentes, à condition qu'elles aient ensuite un impact sur la communauté tout entière, sur les jeunes et sur les hommes, groupements féminins, utilisés comme cadre de réflexion, d'échange et d'impulsion libre entre femmes, et de renforcement de leurs compétences en SR (fêtes, baptêmes, mariages, construction d'infrastructures et travaux d'intérêt commun, tontines, associations de quartiers, d'âge, de paroisse, de village, coopératives et groupes de travail).
6) Institutions et organisations publiques et privées
Journaux d'entreprises:
Ministères
Entreprises publiques
Entreprises privées
Religions
Syndicats
Les sermons et homélies des ministres du culte peuvent jouer un rôle important, si ces leaders sont impliqués et acquis à la cause de la SR
La stratégie de vulgarisation à adopter devra comprendre les étapes suivantes:
Plaidoyer auprès des autorités traditionnelles sur l'importance de ces moyens de communication.
Recensement des personnes ressources et sélection des personnes susceptibles d'être formées.
Création des foyers pilotes d'apprentissage (1 par province) et orientation des populations (jeunes) désireuses de se former vers ces foyers.
Formations des formateurs bénévoles.
Extension/vulgarisation progressive à partir des foyers pilotes et des formateurs bénévoles.
On peut ajouter à cette liste le théâtre communautaire, la danse, la musique, les marchés, les foires, les cérémonies religieuses ou traditionnelles, associations religieuses et familiales, sportives...:
Les publications/bulletins de liaison, d'information des partenaires de la SR.
Les leaders/prescripteurs d'opinion.
Les prestataires de service.
Les réseaux sociaux, syndicats, partis politiques, associations et clubs, classes d'âge, entreprises industrielles et commerciales.
Les décideurs politiques, administratifs.
Tous ces médias doivent être utilisés dans la perspective de la complémentarité afin de toucher les publics partout où ils se trouvent.
Compte tenu des faiblesses découlant de l'analyse situationnelle, il est nécessaire de définir un cadre juridique et institutionnel pour la mise en uvre d'une stratégie nationale d'IEC/SR, et de fixer les règles de son fonctionnement.
Le cadre institutionnel de mise en uvre de la stratégie nationale d'IEC/SR doit être doté de l'autorité et de la compétence technique nécessaire pour mettre en relation l'ensemble des intervenants en IEC/SR au niveau national.
Les consultants recommandent la mise en place d'un Comité National d'IEC/SR placé sous l'autorité du Ministère de la santé publique (Direction de la santé communautaire).
Ce comité devra intégrer les départements suivants:
Le Ministère de la communication
Le Ministère de la santé publique
Le Ministère de l'agriculture
Le Ministère de la jeunesse et des sports
Le Ministère de l'éducation nationale
Le Ministère des investissements publics et de l'aménagement du territoire
Le Ministère de la condition féminine
Le Ministère des affaires sociales
Le CTP de la composante IEC/SR
Un représentant de l'Association des journalistes travaillant dans le domaine de la santé
Un représentant des ONG de santé
Les Directeurs nationaux de chaque composante Projet FNUAP
Les Coordinateurs nationaux des volets de la composante SR
Les points focaux (Minéduc, Minjes, MTPS)
Il est chargé de:
coordonner la stratégie nationale d'IEC/SR;
jouer un rôle moteur en matière d'organisation, d'animation, de formation et de vulgarisation afin que les capacités existant au sein des populations et des institutions soient valorisées;
élaborer les normes et protocoles en matière d'IEC/SR;
superviser la cohérence entre la Stratégie Nationale d'IEC/SR et les stratégies sectorielles d'IEC/SR (stratégies des projets, des partenaires de la SR);
mettre en place un mécanisme central de recherche, d'informations et de documentation en IEC/SR;
arrêter les grandes lignes de la politique et du plan national de formation en IEC;
améliorer l'utilisation des ressources affectées à la promotion des activités IEC du sous-programme SR;
assurer la participation des communautés à la mise en uvre de ce programme;
obtenir du gouvernement une exonération de la TVA sur les frais de production d'émissions radiophoniques et de télévision relatives à la santé de la reproduction;
obtenir des éditeurs de la presse écrite et des journalistes de considérer la SR comme un thème méritant une large couverture par les organes au même titre que les activités politiques, économiques...
promouvoir des rencontres entre les spécialistes d'IEC/SR et les professionnels de la communication sociale.
Il est animé par le responsable de la cellule technique nationale.
Les consultants recommandent également la création d'une cellule technique, chargée de la mise en uvre des résolutions du comité national.
Cette cellule doit être logée au Ministère de l'agriculture, Département ministériel chargé du Développement communautaire.
D'autres raisons objectives justifient cette proposition:
la composante IEC du sous-programme SR est déjà logée dans la Direction du génie rural et du développement communautaire;
la FAO a mis à la disposition de ce Département ministériel un conseiller technique principal spécialiste en IEC;
l'analyse situationnelle du projet «COPMIR» fait ressortir qu'une expertise professionnelle éprouvée en IEC/Population existe désormais au Ministère de l'agriculture.
Elle est chargée de:
la coordination des activités d'IEC/SR;
la programmation de la formation en matière d'IEC/SR;
l'organisation de la documentation en matière d'IEC/SR;
la promotion de la recherche en matière d'IEC/SR;
la production du matériel d'IEC/SR;
la promotion de l'utilisation des moyens traditionnels de communication;
l'information des autres programmes de coopération bilatérale et multilatérale sur les activités d'IEC du sous-programme FNUAP;
la promotion de l'IEC/SR dans les programmes et projets réalisés par les partenaires du sous-programme SR/FNUAP;
l'implication des partenaires du sous-programme SR du FNUAP dans la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en uvre de la stratégie nationale d'IEC/SR.
La cellule technique doit être composée des compétences techniques dans différents secteurs intéressant l'IEC/SR:
recherche
formation
communication pour la santé
création ou conception des messages
production du matériel IEC
planification stratégique
maintenance audio-visuelle
sciences documentaires
nouvelles technologies de l'information et de la communication
anthropologie/sociologie de la santé et de la communauté
administration de la santé
suivi, évaluation des projets et économie de la logistique communautaire
Elle pourra solliciter l'expertise des agences conseil, des universités et des départements ministériels.
Elle est placée sous l'autorité du secrétaire national.
Dans le souci d'une décentralisation des activités d'IEC/SR, les consultants proposent la création aux niveaux intermédiaire et périphérique, des structures d'IEC/SR opérationnelles en vue d'une meilleure insertion dans les communautés de base (urbaines et rurales):
la décentralisation de la production et de la diffusion des informations;
la création d'espaces d'interaction et de dialogue entre les producteurs et les utilisateurs du matériel IEC/SR;
la définition des thèmes des messages en collaboration avec les groupes auxquels sont destinées les interventions d'IEC/SR afin qu'elles répondent mieux aux besoins, aspirations et préoccupations des populations;
la systématisation de la participation des populations dans la conception, l'élaboration, la mise en uvre et l'évaluation des programmes et matériel d'IEC/SR;
le transfert effectif des moyens de travail aux équipes intersectorielles d'IEC/SR situées aux niveaux intermédiaire, périphérique et communautaire (personnel qualifié, moyens logistique et financiers).
L'analyse de situation a fait ressortir les difficultés de disposer des données sur les dépenses fixes d'une stratégie IEC (coût des études de recherche, coût de conception, de pré-test et de production de messages et les supports, coût des missions de suivi-évaluation, coût de différentes réunions de concertation aux niveaux central, intermédiaire et périphérique, coût d'intervention en communication interpersonnelle). Sans ces estimations, il est difficile d'évaluer le coût de la stratégie nationale d'IEC/SR et de proposer des stratégies de répartition de ces coûts entre les différents partenaires du sous-programme FNUAP en SR.
Les contributions des différents partenaires/agences d'exécution restent difficiles à déterminer surtout lorsqu'il s'agit de leurs besoins d'ici à la fin du projet en l'an 2002.
Les consultants recommandent qu'une étude sur le financement de la stratégie soit menée à très court terme.
[1] Houle, Francine: Une
approche communicationnelle et contextuelle à un programme de partage
technologique: le cas d'un système expert médical au Cameroun,
Thèse (PHD). Université de Montréal, 1995. D58 P. [2] |