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PRODUCTION AND RESEARCH PROGRAMMES

PROGRAMMES DE PRODUCTION ET DE RECHERCHE

PROGRAMAS DE PRODUCCIÓN E INVESTIGACIÓN

L'évolution des rendements sur les périmètres
de riziculture irriguée de Côte d'Ivoire

Y. Nguessan



INTRODUCTION

La Côte d'Ivoire a été pendant longtemps un pays de riziculture pluviale. La riziculture aquatique a commencé à prendre de l'importance seulement à partir de l'indépendance. De pratiquement insignifiante en 1960, la riziculture irriguée avec maîtrise partielle ou totale de l'eau s'est progressivement développée pour couvrir aujourd'hui environ 25 000 ha, fournissant près de 10 pour cent du paddy ivoirien, soit 90 000 tonnes (Direction de contrôle des grands travaux [DCGTx], 1992).

Le Plan national pour l'amélioration de la couverture des besoins du pays en riz prévoit mettre un accent particulier sur le développement des cultures irriguées pendant les trois prochaines années.

PERSPECTIVES HISTORIQUES DU DÉVELOPPEMENT DU RIZ IRRIGUÉ EN CÔTE D'IVOIRE

Les premières tentatives d'exploitation des bas-fonds ont pu être engagées grâce aux missions de coopération chinoise des années 60 (DCGTx, 1992). À partir de 1963, l'encadrement de la riziculture était assuré par la Société d'assistance technique et de modernisation de l'agriculture en Côte d'Ivoire (SATMACI-Riz). C'est la riziculture aquatique qui suscita rapidement le plus d'engouement, ce qui amena le gouvernement à décider de lui faire jouer un rôle de plus en plus important dans le cadre de sa politique d'autosuffisance en riz. Cela aboutit à la mise en oeuvre d'importants projets à partir des années 70, sous l'égide de la Société de développement du riz (SODERIZ), qui fit du riz irrigué une pièce maîtresse de ses activités pour garantir une production de base de paddy. De nombreux aménagements ont été ainsi réalisés dans les différentes régions du pays et, en 1976, la Côte d'Ivoire dégageait un excédent de paddy par rapport à ses besoins internes (SODERIZ, 1976).

PERSPECTIVES HISTORIQUES DU DÉVELOPPEMENT ET DE L'EXPLOITATION DES PÉRIMÈTRES IRRIGUÉS

La production nationale de riz est essentiellement issue de la riziculture pluviale qui fournit jusqu'à ce jour près de 90 pour cent du paddy ivoirien (Compagnie ivoirienne pour le développement des cultures vivrières [CIDV], 1991), mais il ressort de l'analyse fréquentielle des pluies dans le pays que les risques d'échec associés à ce type de riziculture sont parfois énormes. En effet, la probabilité que la sécheresse affecte la culture pendant la campagne agricole normale peut atteindre 0,25 pour cent dans certaines régions comme la zone de transition climatique forêt-savane, soit une année d'échec sur quatre. Par ailleurs, les travaux de recherche sur le riz irrigué, qui ont débuté dès 1963, ont permis de proposer aux agriculteurs à partir de 1965 des variétés de riz (IM16, L78) et un itinéraire technique dont les points essentiels sont la fertilisation sous la forme d'apports de 150 kg/ha de sulfate d'ammoniaque à la culture et la lutte contre les mauvaises herbes par un sarclage manuel obligatoire suivi d'un second qui pouvait être facultatif, sans aucun traitement ni insecticide, ni fongicide. Un rendement minimum de 3 tonnes/ha de paddy était alors possible (Crosset-Perrotin, 1965).Toutefois cela était encore nettement insuffisant et, afin d'assurer un minimum de garantie de production annuelle de paddy, un programme d'aménagements pour la création d'exploitations irriguées fut mis en oeuvre par le gouvernement. Il concernait les principales régions du pays (nord, sud, est, ouest et centre) (Aw et Güsten, 1975).

De 1970 à 1976, au moins 25 000 ha aménagés pour la riziculture irriguée ont été rendus disponibles (SODERIZ, 1976). Quatre sites assez représentatifs des différentes situations ont été retenus pour cette étude: San Pédro au sud, Gagnoa à l'ouest, Sakassou au centre et Korhogo au nord.

SITUATION ACTUELLE DE LA PRODUCTION RIZICOLE SUR LES PÉRIMÈTRES ET POTENTIEL D'AMÉLIORATION

Après le démarrage de la riziculture irriguée grâce à l'assistance technique des missions chinoises en 1964, ce type de riziculture a connu un développement rapide à partir de 1968 dans les départements de Korhogo, Daloa et Gagnoa. Par la suite, la riziculture irriguée (sous barrage, par pompage ou par prise au fil de l'eau) devint prioritaire dans les programmes de la SODERIZ créée en 1970 et, dès 1973/1974 elle couvrait déjà 5,5 pour cent des superficies cultivées en riz dans le pays, assurant environ 60 000 tonnes de paddy, soit 18 pour cent de la production nationale (Aw et Güsten, 1975).

L'instauration de contrats de culture a été une innovation importante qui a contribué efficacement à l'accroissement de la production de riz. Dans ce contrat, le paysan s'engageait à suivre toutes les recommandations permettant de réaliser le rendement affiché et, en contre partie, tous les intrants lui étaient prêtés. Le remboursement s'effectuait à la récolte, sous forme de paddy.

La SODERIZ a été opérationnelle de 1970 à 1976, puis dissoute en 1977. De ce fait, depuis une vingtaine d'années, les riziculteurs ont affaire à une multitude d'interlocuteurs. Cette situation a énormément joué négativement sur l'évolution des activités sur les périmètres rizicoles. D'une manière générale, on a assisté à une régression au niveau de toutes les activités sur les périmètres, tant pour la production que pour la commercialisation. En 1995, on estimait à environ 730 000 tonnes la production nationale de paddy dont 78 000 tonnes seulement (soit 10 pour cent) provenant de la riziculture aquatique.

Les projections pour l'an 2000 font apparaître des besoins de l'ordre de 2 millions de tonnes de paddy, et la riziculture aquatique devrait en produire 400 000 tonnes, soit 20 pour cent (CIDV, 1991). Une certaine reprise, initiée à la suite de la création du Projet National Riz (PNR), autorise un réel optimisme quant à la relance dans ce secteur où la disponibilité de l'eau, des infrastructures et de la terre très souvent en jachère depuis au moins une dizaine d'années, sont des facteurs indéniables de production qui ne demandent qu'à être exploités et valorisés.

INFORMATIONS CONCERNANT QUELQUES PÉRIMÈTRES

San Pédro

Dénomination: périmètre rizicole de San Pédro
Pays: Côte d'Ivoire
Région: sud-ouest
Taille: grand (600 ha)
Méthode d'irrigation: par pompage
Infrastructures: canaux d'irrigation en béton et canaux de drainage
Principaux types de sols: limono-sableux, assurant une bonne maîtrise de l'eau, à sableux filtrants se desséchant rapidement.


Évolution de la superficie cultivée en riz et rendements

Années

Saison 1

Saison 2

Superficie (ha)

Rendement (tonnes/ha)

Superficie (ha)

Rendement (tonnes/ha)

Première année

150

2

150

2

1976

300

2,5

300

2,5

1990

30

3

30

3,5

1995

70

3

70

3,5


Principales variétés de riz cultivées sur le perimeter

Variétés

Années

Saisons

IR5

1974

1 et 2

CS6

1976

1 et 2

Bouaké 189

1977

1 et 2

Bouaké 189

1995

1 et 2


Quantités d'engrais utilisées pour la culture (kg/ha/culture)

Années

Urée

NPK

Première année

75

150

1976

75

150

1990

50

100

1995

75

50


Principaux moyens de préparation du terrain

Années

Gros tracteurs

Petits motoculteurs

Traction animale

Travail manuel

Première année

oui

oui

non

non

1990

non

oui

non

oui

1995

non

oui

non

oui


Principales méthodes de plantation

Années

Repiquage

Ensemencement direct

Première année

très peu

oui

1990

très peu

oui

1995

un peu

oui


Types/sources des semences utilisées par les paysans

Années

Semences certifiées

Semences réutilisées de la saison précédente

Semences obtenues d'autres paysans

Première année

oui

non

non

1990

non

oui

oui

1995

non

oui

oui


Gagnoa

Dénomination: périmètre rizicole Pont Bascule
Pays: Côte d'Ivoire
Région: centre-ouest
Taille du périmètre: petit (15 ha)
Méthode d'irrigation: par dérivation du cours d'eau. La maîtrise de l'irrigation est partielle
Infrastructures d'irrigation: canaux d'irrigation et de drainage sommaires, construits par chaque riziculteur en fonction de ses besoins
Principaux types de sols: sites marécageux, d'accumulation de fer, argilo-sableux


Évolution de la superficie cultivée en riz et rendements

Années

Saison 1

Saison 2

Superficie (ha)

Rendement (tonnes/ha)

Superficie (ha)

Rendement (tonnes/ha)

Première année

15

3,5

15

4

1976

15

3,5

15

4,5

1990

5

3

7

3,5

1995

10

3

8

4


Principales variétés de riz cultivées sur le perimeter

Variétés

Années

Saisons

IR5

1975, 1976, 1980

1 et 2

CS6

1975, 1976

1 et 2

Jaja

1975, 1976, 1980

1 et 2

Bouaké 189, 55/55

1980, 1990

1 et 2


Quantités d'engrais utilisées pour la culture (kg/ha/culture)

Années

Urée

NPK

Engrais 3

Engrais 4

Première année

75

150

   

1976

75

150

   

1990

50

100

   

1995

75

50

   

Principaux moyens de préparation du terrain

Années

Gros tracteurs

Petits motoculteurs

Traction animale

Travail manuel

Première année

non

oui

non

oui

1976

non

oui

non

oui

1990

non

oui

non

oui

1995

non

oui

non

oui


Principales méthodes de plantation

Années

Repiquage

Ensemencement direct

Première année

oui

non

1976

oui

non

1990

oui

non

1995

oui

non


Types/sources des semences utilisées par les paysans

Années

Semences certifiées

Semences réutilisées de la saison précédente

Semences obtenues d'autres paysans

Première année

oui

non

non

1976

oui

non

non

1990

non

oui

oui

1995

non

oui

oui


Sakassou

Dénomination: périmètre de la Loka
Pays: Côte d'Ivoire
Région: centre
Taille du périmètre: grand (400 ha)
Méthode d'irrigation: existence d'un barrage avec importantes réserves en eau
Infrastructures d'irrigation: canaux d'irrigation en béton et canaux de drainage. Aménagement en courbes de niveau
Principaux types de sols: argilo-sableux et sablo-limoneux filtrants, à très faible capacité de rétention de l'eau


Évolution de la superficie cultivée en riz et rendements

Années

Saison 1

Saison 2

Sup.
(ha)

Rendement
(tonnes/ha)

Sup.
(ha)

Rendement
(tonnes/ha)

Première année

100

6,5

100

7

1976

300

2,5

300

2,5

1990

30

3

30

3,5

1995

70

3

70

3,5


Principales variétés de riz cultivées sur le perimeter

Variétés

Années

Saisons

Bouaké 189

1982 à 1995

1 et 2


Quantités d'engrais utilisées pour la culture (kg/ha/culture)

Années

Urée

NPK

Première année

75

100

1990

100

150

1995

100

150


Principaux moyens de préparation du terrain

Années

Gros tracteurs

Petits motoculteurs

Traction animale

Travail manuel

Pemière année

oui

oui

non

un peu

1990

non

oui

non

un peu

1995

non

oui

non

un peu


Principales méthodes de plantation

Années

Repiquage

Ensemencement direct

Première année (1982)

un peu

oui

1990

un peu

oui

1995

un peu

oui


Types/sources des semences utilisées par les paysans

Années

Semences certifiées

Semences réutilisées de la saison précédente

Semences obtenues d'autres paysans

Première année

oui

non

non

1990

non

oui

oui

1995

non

oui

oui


Korhogo

Dénomination: périmètre de Sologo
Pays: Côte d'Ivoire
Région: nord
Taille du périmètre: moyen (230 ha)
Méthode d'irrigation: barrage avec réserve d'eau
Infrastructures d'irrigation: canaux d'irrigation en terre et canaux de drainage
Principaux types de sols: argilo-limoneux


Évolution de la superficie cultivée en riz et rendements

Années

Saison 1

Saison 2

Superficie (ha)

Rendement (tonnes/ha)

Superficie (ha)

Rendement (tonnes/ha)

Première année

200

3,5

230

4

1976

230

4

230

4,25

1990

100

3

150

3,5

1995

130

3

180

3,5


Principales variétés de riz cultivées sur le perimeter

Variétés

Années

Saisons

IR 8

1973 à 1976

1 et 2

IR 5

1973 à 1976

1 et 2

CS 6

1974 à 1976

1 et 2

Jaya, Bouaké 189

1974 à 1976; 1977 à 1995

1 et 2


Quantités d'engrais utilisées pour la culture (kg/ha/culture)

Années

Urée

NPK

Première année (1973)

75

150

1976

75

150

1990

50

100

1995

50

50


Principaux moyens de préparation du terrain

Années

Gros tracteurs

Petits motoculteurs

Traction animale

Travail manuel

Pemière année (1973)

oui

oui

non

non

1976

oui

oui

non

non

1995

un peu

oui

non

oui


Principales méthodes de plantation

Années

Repiquage

Ensemencement direct

Première année (1973)

un peu

oui

1976

un peu

oui

1990

oui

non

1995

oui

un peu


Types/sources des semences utilisées par les paysans

Années

Semences certifiées

Semences réutilisées de la saison précédente

Semences obtenues d'autres paysans

Première année (1973)

oui

non

non

1976

oui

non

non

1990

non

oui

oui

1995

non

oui

oui



ANALYSE COMPARÉE DE LA SITUATION SUR LES QUATRE PÉRIMÈTRES ÉTUDIÉS

L'examen de la situation qui prévaut sur les quatre sites retenus fait ressortir plusieurs points communs:

À la lumière de ces observations, quelques points clés peuvent être soulignés, tant comme avantages que comme contraintes majeures à surmonter pour obtenir une amélioration de la production de riz irrigué:

PROPOSITIONS D'ACTIONS POUR LA RIZICULTURE IRRIGUÉE

Comme nous l'avons vu précédemment dans le texte, la riziculture pluviale stricte est la plus répandue en Côte d'Ivoire. Elle se pratique sous la forme de culture extensive, itinérante, sur brûlis, manuelle à plus de 94 pour cent des cas, sur près de 400 000 ha. Cette riziculture est très affectée par l'irrégularité des pluies, et des risques élevés d'échec accompagnent son intensification. Les rendements demeurent modestes (moins d'une tonne de paddy à l'hectare).

Dans le cadre d'un programme national de relance des productions vivrières, il est prévu que la riziculture irriguée contribuera à hauteur de 20 pour cent au moins à la production de paddy sur environ 37 000 ha dont 12 000 nouveaux hectares (CIDV, 1991).

L'examen des problèmes rencontrés sur les périmètres aménagés existants nous amène à suggérer un certain nombre d'actions qui influeront positivement sur l'amélioration de la production. Ce sont notamment:

Organisation et formation des paysans.
L'organisation des producteurs de riz en groupements professionnels sur les périmètres pour accroître leurs performances est indispensable en cette période de libéralisation économique généralisée. Outre leur formation dans ce domaine, ils doivent aussi être au fait des techniques de la riziculture irriguée moderne. Les variétés actuellement mises au point permettent de réaliser des rendements moyens de l'ordre de 5 tonnes/ha, à condition d'appliquer l'itinéraire phytotechnique de base recommandé.

Amendements et maintien de la fertilité des sols.
La riziculture irriguée a toujours permis de réaliser des rendements plusieurs fois supérieurs à ceux de la culture pluviale. Il s'ensuit des exportations massives, tant par l'intermédiaire de la récolte que par la paille souvent détruite par le feu en dehors des parcelles. Avec des apports décroissants d'engrais minéraux, on assiste à une baisse graduelle de la fertilité qu'il faut absolument reconstituer pour obtenir une production durable. L'utilisation des résidus des récoltes peut contribuer efficacement au rétablissement de ces équilibres.

Production de semences.
Grâce à l'organisation des paysans en groupements professionnels sur les périmètres, on peut envisager que certains d'entre eux soient spécialisés et encadrés afin de produire des semences pour tous. Cela permettrait d'établir un circuit plus fluide et mieux maîtrisé de la circulation des variétés adoptées.

Écoulement du paddy.
Tous les efforts déployés seraient vains si les riziculteurs ne tiraient pas un meilleur profit mieux de leurs productions. Par leur organisation et le support mutuel qu'ils vont se porter, ils seront plus à même de trouver de meilleurs débouchés.

CONCLUSION

En 1965, l'itinéraire technique préconisé aux riziculteurs pratiquant la culture irriguée leur garantissait, avec les variétés disponibles, des rendements d'au moins 3 tonnes par hectare (Crosset-Perrotin). Une analyse effectuée par l'ADRAO en 1975 (Aw et Güsten) prenait comme base de rendement pour une rentabilité économique du riz irrigué 3,5 tonnes par hectare et par cycle.

En 1995, sur des périmètres aménagés avec retenues d'eau ou stations de pompage, les rendements se chiffraient à environ 3,5 tonnes par hectare, et cela avec des variétés ayant des potentiels de rendement d'environ 10 tonnes/ha. Malgré des progrès génétiques substantiels, la productivité du riz irrigué demeure inexorablement stationnaire. La formation des riziculteurs en matière de phytotechnie, la mise à leur disposition des principaux intrants avec un système de paiement adapté, et leur formation pour une meilleure défense de leurs intérêts semblent des voies à explorer pour un réel progrès de la riziculture irriguée.

BIBLIOGRAPHIE

Aw, D. et Güsten, R. 1975. Étude comparative de différents systèmes de riziculture en Côte d'Ivoire. ADRAO, 1975.

Compagnie ivoirienne pour le développement des cultures vivrières (CIDV). 1991. Programme de développement des cultures vivrières. Plan d'action 1991-2000. Document de travail, octobre 1991.

CIDV. 1993. Enquête de base sur la production de riz en Côte d'Ivoire. Service Suivi-Évaluation.

Crosset-Perrotin. 1965. Recommandations pour la riziculture irriguée. IRAT-Côte d'Ivoire.

DCGTx. 1992. Projet de relance de la production rizicole. Rapport principal. Ministère de l'agriculture et des ressources animales (MINAGRA).

SODERIZ. 1976. Rapport annuel d'activité.


Changing irrigated rice yields in Cote d'Ivoire

Côte d'Ivoire was for a long time a country of rainfed rice production. Irrigated rice growing hardly existed in 1960 but has gradually developed to cover some 25 000 ha under total or partial water control. In 1995, 78 000 tonnes (10 percent) of the national paddy output of about 730 000 tonnes were from irrigated production. In 1999, a study was carried out in the large rice-growing area of San Pédro in the southwest, the small area of Pont Bascule in the central west, the large area of La Loka in the centre and the medium-sized area of Sologo in the north to identify the constraints and potentials of irrigated rice production. The findings show that, with the exception of Sakassous, there has been a reduction in planted area and a marked decline in fertilizer application; power tillers are widely used for soil preparation; and most farmers sow seeds from their own harvests. Irrigated rice productivity remains stubbornly low despite substantial genetic improvement. The average size of rice plot cultivated by each farmer measures 0.3 ha; yields (3-3.5 tonnes/ha) are always below expectations; and the bulk of output is for home consumption. Possible avenues of exploration for tangible progress in irrigated rice cultivation include farmer training in crop husbandry, availability of key inputs with ease of payment and collective organization for better defence of farmer interests.

La evolución de los rendimientos en los arrozales de regadío de Côte d'Ivoire

Côte d'Ivoire ha sido durante mucho tiempo un país de ricicultura pluvial. De ser prácticamente insignificante en 1960, la ricicultura de regadío, con un control parcial o total del agua, se ha desarrollado progresivamente hasta llegar a abarcar hoy alrededor de 25 000 hectáreas. En 1995, se estimaba en unas 730 000 toneladas la producción nacional de arroz cáscara, de las que solamente 78 000 (el 10 por ciento) provenían de la ricicultura acuática. En 1999 se hizo un estudio sobre la gran zona arrocera de San Pedro, en el sudoeste, la pequeña zona productora de arroz de Pont Bascule en el centro oeste, la gran zona de la Loka en el centro y la zona media de Sologo en el norte del país, con el fin de determinar las limitaciones y posibilidades de la ricicultura de regadío. Los resultados demostraron que, aparte del caso de Sakassou, se registra una reducción de las superficies cultivadas y un descenso sensible de las dosis de fertilizantes aplicados; se ha generalizado la utilización de motocultores para la preparación del suelo; y la mayoría de los productores arroceros utilizan semillas obtenidas de sus propias cosechas. A pesar de haber obtenido progresos genéticos sustanciales, la productividad del arroz de regadío se mantiene inexorablemente estancada. La superficie media por productor es de 0,3 ha; los rendimientos (3 a 3,5 t/ha) se mantienen en su totalidad por debajo del nivel esperado; y la casi totalidad de la producción se destina al consumo propio. Los medios que deben estudiarse para obtener progresos reales en la ricicultura de regadío son la formación de los productores en materia de fitotecnia, el suministro de los principales insumos con un sistema de pagos adaptado y la formación de los agricultores para que defiendan mejor sus intereses.


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