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Présentation de l’étude


En 1993, la FAO avait lancé un programme connu sous le nom d’AQUASTAT, son système mondial d’information sur l’eau et l’agriculture (http://www.fao.org/ag/aquastat). AQUASTAT encourage l’utilisation durable de l’eau en agriculture et pour le développement rural, et ce en: i) présentant des descriptions systématiques des ressources en eau et de la gestion de l’eau agricole par pays et région; ii) fournissant les données les plus à jour et fiables disponibles par pays; iii) prévoyant l’utilisation future de l’eau agricole et l’évolution de l’irrigation; iv) fournissant des analyses approfondies de questions particulières par des études thématiques; v) mettant au point des méthodologies pour le calcul et la définition des ressources en eau et de leur utilisation en agriculture au niveau national; vi) collaborant avec d’autres organisations et instituts s’occupant du développement; vii) répondant aux demandes des gouvernements, institutions de recherches, universités, particuliers, etc.

Une des principales missions d’AQUASTAT est de collecter les informations sur l’eau et l’agriculture à l’échelle nationale et provinciale pour les diffuser sous un format standardisé aux lecteurs intéressés à acquérir une perspective globale, régionale ou nationale des ressources en eau et de l’agriculture. Au moment du lancement de ce programme, la priorité avait été donnée à l’Afrique qui avait initié la série de publications d’AQUASTAT (FAO, 1995); l’enquête s’est poursuivie avec le Proche-Orient (FAO, 1997a), les pays de l’ex-URSS (FAO, 1997b), l’Asie du sud et de l’est (FAO, 1999) et enfin l’Amérique latine et les Caraïbes (FAO, 2000).

Dix ans après la première publication d’AQUASTAT sur l’Afrique, il parut nécessaire d’actualiser les données et d’identifier les principaux changements intervenus dans l’utilisation de l’eau et l’irrigation sur le continent africain. Les précédentes publications s’étaient fixés deux objectifs; un troisième vient s’ajouter à cette nouvelle enquête sur les 53 pays d’Afrique:

Afin d’obtenir les informations les plus fiables possibles, l’enquête a été organisée comme suit:

1. Examen de la bibliographie et de l’information existante au niveau du pays.

2. Collecte de l’information par pays à l’aide d’un questionnaire détaillé rédigé par des consultants nationaux, des consultants internationaux, ou l’équipe d’AQUASTAT de la FAO.

3. Traitement et analyse critique de l’information recueillie avec l’assistance d’un logiciel de traitement des données conçu pour les besoins de l’enquête et sélection des informations les plus fiables.

4. Préparation de monographies par pays et soumission aux autorités nationales chargées des ressources en eau ou de l’hydraulique agricole pour vérification, correction et approbation.

5. Préparation de la monographie finale, des tableaux et des figures présentant les informations par pays.

6. Actualisation de la base de données en ligne.

7. Préparation de l’analyse régionale générale, des figures et des tableaux régionaux.

AQUASTAT a tiré parti, dans toute la mesure possible, des capacités et compétences nationales. Lors de la collecte des informations par pays, la préférence a, en effet, été donnée aux consultants nationaux qui ont une meilleure connaissance de leur propre pays et certainement plus facilement accès aux documents nationaux. Le choix des pays pour lesquels un consultant national a été recruté dépendait de plusieurs facteurs, à savoir l’importance de l’irrigation dans le pays, la présence d’un expert, la pénurie de données observée lors de l’enquête précédente et les fonds disponibles. Pour la moitié environ des pays considérés, un consultant national a assisté l’équipe d’AQUASTAT.

Monographies par pays

Les monographies par pays ont été préparées dans la langue officielle de communication de la FAO dans le pays (à l’exception de celle pour la Guinée équatoriale préparée en français), et sont présentées dans cette langue, de même que les tableaux et les figures. Seule la synthèse régionale et ses illustrations (figures, tableaux récapitulatifs) sont présentées en français et en anglais.

Les monographies par pays disponibles dans le CD-ROM annexé à ce rapport décrivent la situation des ressources en eau et de leur utilisation dans le pays, ainsi que celle du sous-secteur de l’hydraulique agricole. Elles mettent en évidence les particularités de chaque pays et les problèmes rencontrés dans la mise en valeur des ressources en eau, et plus particulièrement en irrigation. Elles résument les tendances de l’irrigation dans le pays et les perspectives pour la gestion de l’eau en agriculture telles que décrites dans la littérature. Les monographies sont présentées suivant un canevas standardisé, organisé en sections selon le modèle suivant:

Des tableaux standardisés ont été utilisés pour chaque pays. Lorsqu’une information n’est pas disponible, elle est remplacée par un tiret (-). Étant donné que la plupart des informations ne sont disponibles que pour un nombre limité d’années, l’information fiable la plus récente est présentée dans les tableaux et l’année à laquelle elle se réfère est indiquée.

Collecte, traitement et fiabilité des données

Les principales sources d’information étaient:

De plus, certaines données sont systématiquement fournies par les sources suivantes:

Au total, plus d’une cinquantaine de variables ont été sélectionnées et sont présentées dans les tableaux nationaux joints aux monographies par pays. Elles sont regroupées en catégories correspondant aux différentes sections des monographies: caractéristiques du pays et population; eau: ressources et prélèvement; et irrigation et drainage. Une description détaillée de chaque variable est donnée ci-après. Des tableaux additionnels ont été ajoutés aux monographies lorsque l’information disponible le permettait, notamment pour préciser des données régionales ou par bassin hydrographique.

Dans la plupart des cas, une analyse critique de l’information était requise pour assurer la cohérence générale des informations recueillies pour un pays donné. Lorsque plusieurs sources fournissaient des informations divergentes ou contradictoires, la préférence a été systématiquement donnée aux informations collectées au niveau du pays ou de la province plutôt qu’au niveau régional ou mondial et, sauf dans le cas d’erreurs évidentes, les sources officielles ont été privilégiées. En ce qui concerne les ressources en eau partagées, la comparaison des informations entre les pays a permis de vérifier et de compléter celles concernant les débits des fleuves transfrontières et d’assurer la cohérence au niveau des bassins.

Malgré ces précautions, il reste que la précision, la fiabilité et la fréquence avec lesquelles l’information est recueillie varient considérablement en fonction de la région, du pays et de la catégorie d’information. Ces considérations sont discutées systématiquement dans les monographies par pays.

À l’échelle du continent, les données pour certains variables (superficies cultivables, techniques d’irrigation, origine de l’eau pour l’irrigation, cultures irriguées) étaient trop incomplètes pour permettre l’analyse régionale. En effet, pour plusieurs pays, il était difficile, voire impossible, d’obtenir de nouvelles données. À la fin des années 1980 et au début des années 1990, de nombreux pays africains avaient préparé des schémas directeurs sur l’eau et l’irrigation, facilitant ainsi la collecte d’informations de l’enquête précédente. Mais, entre-temps, peu de ces pays ont actualisé leurs données. Des estimations basées sur les connaissances de terrain de l’équipe d’AQUASTAT et de la Division de la mise en valeur des terres et des eaux de la FAO ont alors été utilisées pour compléter l’analyse régionale concernant les superficies cultivables, les techniques d’irrigation et l’origine de l’eau notamment. Il n’est donc pas toujours possible d’interpréter les différences entre les deux enquêtes d’AQUASTAT.

Les données concernant les superficies en contrôle de l’eau peuvent avoir fait l’objet d’une importante évolution au cours des dix dernières années, du fait du réajustement des superficies équipées ou non équipées qui ne sont plus cultivées. En effet, les informations disponibles sur les superficies irriguées et en contrôle de l’eau est bien plus fiable ici que dans l’enquête précédente, notamment grâce à la présence de la première référence qui permet de comparer les nouvelles données. Les conclusions tirées de l’évolution des méthodes d’irrigation peuvent donc refléter à la fois les tendances actuelles sur le terrain et/ou une meilleure connaissance des variables en question.

La période 1994-2004 est indiquée dans les tableaux de l’analyse régionale comme la période entre les deux enquêtes. L’équipe d’AQUASTAT justifie ce choix en vertu de la lente évolution qui caractérise les données relatives à différentes années pour chacun des pays. Cependant, quand davantage de précision s’avère nécessaire, les tableaux récapitulatifs indiquent l’année exacte à laquelle se réfère chacune des données nationales, ainsi que la base de données en ligne.

Contenu du document et du CD-ROM

Les informations fournies par les monographies de pays sont beaucoup plus détaillées que lors de la première enquête d’AQUASTAT. Elles abordent des thèmes liés à l’eau et à l’irrigation non évoqués précédemment afin d’établir une image plus complète de ce secteur dans chacun des pays. Certains thèmes ont notamment été ajoutés à la demande des utilisateurs. Du fait de cette multitude d’informations maintenant disponibles, le présent document imprimé ne fournit que la présentation de l’étude et de l’analyse régionale à l’échelle de l’ensemble de l’Afrique, illustrées par des tableaux récapitulatifs et des figures continentales. Le CD-ROM, quant à lui, reproduit le document dans son intégralité et le complète par les monographies des 53 pays africains, assortis de tableaux synthétiques. Enfin, le document est disponible sur le site Internet de la Division de la mise en valeur des terres et des eaux de la FAO (http://www.fao.org/landandwater), ainsi que sur le site Internet d’AQUASTAT (http://www.fao.org/ag/aquastat). La base de données d’AQUASTAT est également accessible sur ce dernier site.

Glossaire des termes utilisés dans cette étude

Les définitions suivantes ont été utilisées pour les variables présentées dans les profils, les tableaux des profils et la base de données.

Accès aux sources améliorées d’eau potable (%)

Sont utilisés les chiffres fournis par le JMP de l’OMS et de l’UNICEF. Selon leur définition, l’accès à une source d’eau améliorée se réfère au pourcentage de la population ayant un accès raisonnable à une quantité adéquate d’eau provenant d’une source améliorée, telle que des canalisations au niveau du ménage, des canalisations publiques, un puits profond, une source ou un puits protégés, et la collecte des eaux de pluie. L’accès raisonnable est défini comme la disponibilité d’au moins 20 litres par personne par jour à partir d’une source qui se trouve à moins d’un kilomètre de distance de l’habitation.

Arable (ha)

Voir: Superficie des terres arables (ha)

Augmentation moyenne annuelle des superficies équipées pour l’irrigation (%)

Augmentation calculée à l’aide de la formule suivante: nouvelle superficie = (1+i)n x ancienne superficie, où «n» est le nombre d’année inclus dans la période considérée entre les deux enquêtes d’AQUASTAT, et «i» l’augmentation moyenne annuelle. Le pourcentage est égal à (100 x i).

Capacité des barrages (km3)

Capacité totale cumulée des grands barrages, exprimée en km3 (109 m3). La capacité des barrages indiquée est leur capacité théorique initiale. Un barrage est une barrière construite en travers d’une vallée pour retenir l’eau ou créer un réservoir. Les barrages se caractérisent par leur utilité et par les matériaux de construction utilisés. La commission internationale des grands barrages classifie les barrages selon leur hauteur (plus de 15 m) et le volume d’eau stocké. Pourtant, chaque pays a sa propre définition des grands barrages.

Collecte des eaux pluviales de ruissellement - superficie (ha)

Superficies où les précipitations sont collectées et sont directement appliquées sur les terres cultivées (culture à partir des eaux de ruissellement) ou stockées dans un réservoir en vue d’un futur usage productif (par exemple utilisées pour l’irrigation d’appoint). Seuls les trois types de collecte des eaux de ruissellement suivants sont considérés:

Conservation des eaux et des sols (CES) - superficie (ha)

Par pratiques de conservation des eaux et des sols on entend toutes les mesures visant à contrôler ou empêcher l’érosion du sol ou à maintenir sa fertilité. Les expressions «collecte des eaux de ruissellement» et «conservation des eaux in situ» sont souvent employées indifféremment, surtout dans les documents français.

Contrôle de l’eau pour l’agriculture - superficie totale avec contrôle de l’eau (ha)

Ensemble des superficies équipées pour l’irrigation, et des superficies et d’autres formes d’aménagement de l’eau pour l’agriculture non équipées. Le terme ne comprend ni les superficies ayant été équipées pour la conservation des eaux et des sols (CES) ni les superficies de collecte des eaux pluviales de ruissellement. Le diagramme à la page suivante résume la classification adoptée par AQUASTAT.

Cultivable (ha)

Voir: Superficie des terres cultivables (ha)

Cultures de décrue: superficie des zones de décrue non équipée (ha)

Superficies le long des cours d’eau où la décrue est utilisée pour l’agriculture et où rien ou pratiquement rien n’est fait pour retenir l’eau qui recède. Le cas spécifique du riz flottant est inclus dans cette catégorie.

Cultures annuelles

Cultures qui occupent la terre pour une période de quelques mois à un an environ, et doivent être replantées après chaque récolte, telles que les céréales, le maraîchage, et les tubercules.

Cultures permanentes

Cultures qui occupent la terre pour de longues périodes et ne nécessitent pas d’être replantées après chaque récolte, telles que le cacao, le café et l’hévéa; sont compris dans cette catégorie les terres portant des arbustes à fleurs, des arbres fruitiers et à noix diverses, et des vignes, mais en sont exclues les plantations d’arbres pour la production de bois ou le bois d’oeuvre.

Cultures irriguées récoltées (ha)

Superficie totale récoltée sur une année donnée. Il s’agit des cultures produites sur les superficies en maîtrise totale ou partielle. Les superficies cultivées deux fois sont comptées deux fois. Le total n’est indiqué que si toutes les cultures irriguées ont été comptabilisées.

Débit de sécurité (millions de m3)

Quantité d’eau (en général, la quantité moyenne à long terme) qui peut être prélevée durablement à partir d’un bassin d’eau souterraine ou d’un système d’eau superficielle sans produire de conséquences indésirables.

Drainage des terres irriguées: part de la superficie équipée pour l’irrigation qui est drainée (ha)

Partie de la superficie équipée pour l’irrigation où le drainage est un instrument permettant de contrôler la salinité, la rétention d’eau et l’engorgement. Cela concerne surtout la superficie équipée pour l’irrigation de surface et les marais et bas-fonds équipés.

Drainage des terres non irriguées: part de la superficie cultivée non irriguée qui est drainée (ha)

Superficie cultivée et non irriguée où le drainage sert à évacuer l’excès d’eau de la surface des terrains et/ou de la couche de terre supérieure, pour rendre plus productives certaines terres humides qui ont tendance à s’engorger.

Drainage total: superficie totale drainée (ha)

Somme des superficies drainées équipées pour l’irrigation et celles non irriguées.

Eau de drainage pour l’agriculture (km3/an)

L’eau prélevée pour l’agriculture mais qui n’est ni consommée, ni recyclée. Elle ne subit pas de traitement particulier et se distingue ainsi des eaux usées réutilisées.

Eau dessalée: volume produit (km3/an)

Production annuelle d’eau douce par dessalement des eaux saumâtres ou salées (estimée à partir de la capacité totale des installations de dessalement).

Eaux usées: volume produit (km3/an)

Quantité d’eaux usées produites annuellement dans le pays. Ces eaux peuvent provenir des usages domestiques (eaux usées des salles de bains, des toilettes, de la cuisine, etc.) ou industriels, à l’exclusion des eaux usées de l’agriculture (appelées eaux de drainage pour l’agriculture).

Eaux usées: volume traité (km3/an)

Quantité d’eaux usées produites qui sont traitées sur une année donnée et sortent des usines de traitement (effluent). Le traitement des eaux usées est le processus qui rend les eaux usées acceptables conformément aux normes écologiques applicables ou à d’autres normes de recyclage ou de réutilisation. On peut généralement distinguer trois types de traitement: primaire, secondaire et tertiaire. Le traitement des eaux usées ne comprend pas la collecte des eaux d’égout ou d’orage, même si aucun traitement n’est possible sans collecte.

Eaux usées: volume traité et réutilisé (km3/an)

Quantité annuelle d’eaux usées traitées réutilisées au cours d’une année donnée. Ces eaux peuvent être réutilisées pour la consommation domestique ou pour l’irrigation.

Écoulement restitué (km3/an)

Part de l’eau utilisée à des fins agricoles, domestiques ou industrielles, qui est restituée aux rivières ou aquifères après utilisation.

Engorgement: superficie engorgée par l’irrigation (ha)

Part de la superficie engorgée à cause de l’irrigation. L’irrigation faisant remonter le niveau des aquifères, la partie non saturée des sols diminue excessivement et les sols sont sursaturés. Si l’apport d’eau aux eaux souterraines excède le drainage naturel, il faudra mettre en place un système de drainage supplémentaire pour éviter l’engorgement.

Engorgement: superficie engorgée sur des terres non irriguées (ha)

Part de la superficie engorgée dans les zones non irriguées.

Épandage de crues

Voir: Irrigation par épandage de crues - superficie équipée (ha)

Fossile: eau fossile prélevée (km3/an pour une période donnée)

Quantité annuelle d’eau prélevée des aquifères profonds avec un très faible taux de renouvellement (moins d’un pour cent par an), considérée alors comme non renouvelable ou «fossile». Les ressources non renouvelables sont généralement exprimées en volume d’eau (km3) puisqu’elles sont considérées comme un gisement minéral primaire; mais elles peuvent aussi être exceptionnellement exprimées en écoulement moyen sur une période fixe, en fonction du programme d’exploitation plutôt que des conditions naturelles.

Indice de dépendance (%)

Proportion des ressources en eau renouvelables provenant de l’extérieur du pays. Cet indice est égal à 100x(RERE/RERT).

Indice de développement humain (IDH)

Les données concernant l’Indice de développement humain sont fournies par le PNUD (http://hdr.undp.org/statistics/data/). L’IDH combine les indicateurs de trois dimensions du développement humain: (i) une vie longue et saine mesurée par l’espérance de vie à la naissance; (ii) les connaissances mesurées par le taux d’alphabétisation des adultes et un taux net combiné d’inscription à l’école primaire, secondaire et supérieure et de fréquentation de ces établissements; et (iii) un niveau de vie décent mesuré par le PIB par habitant.

Inondations: superficie protégée contre les inondations (ha)

Superficies protégées par des structures de contrôle des inondations.

Intensité culturale (%)

Correspond au nombre de fois qu’une même terre est cultivée en un an (se réfère aux superficies équipées en maîtrise totale/partielle). Le calcul de l’intensité culturale est réalisé sur les superficies effectivement irriguées lorsque cette donnée est disponible, afin d’en fournir une image plus réaliste. En l’absence de données sur les superficies effectivement irriguées, le calcul est réalisé sur les superficies équipées. Ce calcul se réfère uniquement aux cultures irriguées. C’est-à-dire que, dans les pays ayant une ou deux saisons humides, le calcul de l’intensité culturale ne tient compte que des cultures produites sous irrigation. Celles cultivées pendant la saison humide sur les parcelles équipées en maîtrise partielle ou totale, qui ne bénéficient pas de l’irrigation mais utilisent l’humidité résiduelle du sol, ne sont pas incluses dans les superficies de cultures irriguées utilisées pour le calcul de l’intensité culturale.

Irrigation de surface en maîtrise totale/partielle - superficie (ha)

Les systèmes d’irrigation de surface sont basés sur le principe du ruissellement de l’eau à l’air libre sur le sol, par simple gravité, avant de s’infiltrer. Ils peuvent être divisés en rigoles d’infiltration, irrigation à la planche ou en bassin (y compris l’irrigation par submersion du riz). L’irrigation de surface ne se réfère pas à la méthode de transport de l’eau de la source jusqu’au champ, qui peut se faire par gravité ou par pompage. L’irrigation manuelle, utilisant les seaux ou les arrosoirs, est incluse dans cette variable.

Irrigation par aspersion en maîtrise totale/partielle - superficie (ha)

L’irrigation par aspersion (arrosage en pluie) est une méthode d’irrigation par application de l’eau sous pression. L’eau y est répandue sous la forme de pluie artificielle au moyen de rampes portant des organes de distribution: asperseurs rotatifs, diffuseurs à jets fixes, tuyaux perforés.

Irrigation localisée en maîtrise totale/partielle - superficie (ha)

L’irrigation localisée s’inscrit dans le cadre des systèmes à basse pression où n’est humidifiée qu’une partie du sol dans le champ, mais le terme se rapporte en particulier aux systèmes où seule la partie du sol située à la base de la plante (rhizosphère) est arrosée. Les expressions suivantes s’appliquent toutes aux méthodes d’irrigation localisée: irrigation par tuyaux perforés, irrigation au goutte à goutte, irrigation par écoulement journalier, irrigation par gouttes, irrigation par petites quantités, irrigation diurne, micro-irrigation.

Irrigation en maîtrise totale/partielle - superficie totale équipée (ha)

Il s’agit de la somme de l’irrigation de surface, de l’irrigation par aspersion et de l’irrigation localisée. Dans le texte ces superficies sont appelées indifféremment superficies «en maîtrise totale» ou «en maîtrise totale/partielle».

Irrigation des zones basses - superficie équipée (ha)

Cette variable inclut:

Irrigation par épandage de crues - superficie équipée (ha)

Elle est parfois aussi appelée collecte des eaux de crue. L’irrigation par épandage des eaux de crue est une méthode d’irrigation aléatoire qui utilise les eaux de crue d’un cours d’eau normalement sec (oued). Ces systèmes sont caractérisés par un large bassin versant à l’amont (200 ha - 50 km2) et un ratio «aire de collecte:aire cultivée» important, de 100:1 à 10 000:1. Les eaux de crue peuvent être recueillies et répandues dans le lit du cours d’eau à l’amont des structures de dérivation, qui sont élevées en travers d’un cours d’eau à sec dans lequel des cultures seront plantées. Ces barrages en travers de l’oued sont construits en pierres, en terre, ou les deux, et souvent renforcés par des gabions. L’eau peut aussi être dérivée vers les champs endigués, où elle est retenue jusqu’à son infiltration complète; une structure en pierre ou en béton fait augmenter le niveau d’eau dans l’oued et l’achemine vers les champs voisins.

Irrigation totale - superficie totale équipée pour l’irrigation (ha)

Les données sur l’irrigation se réfèrent aux surfaces aménagées dans le but de fournir un apport d’eau aux cultures. Elles comprennent les superficies équipées pour l’irrigation en maîtrise totale ou partielle, les zones basses équipées et les superficies équipées pour l’irrigation par épandage de crues. Les marais et bas-fonds cultivés non équipés et les superficies en cultures de décrue non équipées ne sont pas inclus dans cette catégorie. Dans ce document on utilise parfois aussi l’expression «superficie équipée pour l’irrigation» ou encore «superficie irriguée» pour caractériser cette catégorie.

Irrigation: part de la superficie équipée pour l’irrigation effectivement irriguée (%)

Part de la superficie équipée pour l’irrigation qui est réellement irriguée sur une année donnée. Il arrive souvent qu’une partie des superficies équipées ne soit pas irriguée pour diverses raisons telles que le manque d’eau, l’absence des exploitants, la dégradation des terres, la dégradation des infrastructures, des dommages, des problèmes d’organisation, etc. Il ne s’agit que de superficies physiques. Les superficies irriguées qui sont cultivées deux fois par an ne sont comptées qu’une seule fois.

Irrigation à partir des eaux souterraines - superficie irriguée en maîtrise totale/partielle à partir des eaux souterraines (ha)

Part de la superficie en maîtrise totale/partielle qui est irriguée à partir des eaux souterraines (depuis les puits de surface jusqu’aux forages profonds) ou à partir des sources.

Irrigation à partir des eaux de surface - superficie irriguée en maîtrise totale/partielle à partir des eaux de surface (ha)

Part de la superficie en maîtrise totale/partielle qui est irriguée à partir des lacs et des rivières (réservoirs, pompages ou prises au fil de l’eau).

Irrigation à partir d’un mélange ou d’autres sources d’eau - superficie irriguée en maîtrise totale/partielle à partir d’un mélange ou d’autres sources d’eau (ha)

Part de la superficie équipée pour une maîtrise totale/partielle de l’eau qui est irriguée à partir i) d’un mélange d’eaux de surface et souterraines ou ii) d’eaux non conventionnelles comme les eaux usées traitées ou l’eau dessalée (très rare toutefois en agriculture). L’eau fossile est également incluse dans cette dernière catégorie.

Irrigation par pompage - superficie équipée pour l’irrigation irriguée par pompage (ha)

Part de la superficie équipée pour l’irrigation dans laquelle des pompes sont utilisées pour l’approvisionnement en eau de la source jusqu’au périmètre. Les superficies irriguées par l’eau puisée au moyen de dispositifs d’élévation à traction animale et humaine y sont incluses.

Marais et bas-fonds cultivés non équipés (ha)

Marais et bas-fonds, qui n’ont pas été équipés avec des infrastructures de contrôle de l’eau mais qui sont cultivés, quand ils sont recouverts d’eau. Ce sont des systèmes répandus en Afrique, dont les techniques de contrôle de l’eau et de drainage sont limitées et traditionnelles.

Ménages: nombre de ménages impliqués dans l’irrigation

Nombre total de ménages vivant directement des gains dégagés de l’irrigation en maîtrise partielle ou totale.

Périmètres d’irrigation: classification (ha)

Superficies des périmètres d’irrigation, habituellement classées en petits, moyens et grands périmètres. Les critères de classification utilisés dans chacun des pays sont précisés dans les tableaux dans les monographies.

Population totale, urbaine et rurale (habitants)

Selon la définition officielle de la FAO, la population totale inclut toutes les personnes qui sont physiquement présentes à l’intérieur des frontières du pays. Habituellement, sont définies la zone urbaine et, dès lors, la population urbaine, le restant de la population totale étant considéré comme population rurale. En pratique, les critères adoptés pour distinguer les zones urbaines des zones rurales varient selon les pays. Cependant, ces critères peuvent être grossièrement regroupés en trois catégories principales: classification «urbaine» des localités d’une certaine taille, classification «urbaine» de centres administratifs de divisions civiles mineures, et classification de centres de divisions civiles mineures selon un critère choisi qui peut inclure le type de gouvernement local, le nombre d’habitants ou le pourcentage de la population engagée dans l’agriculture. Ainsi, les estimations de la population urbaine et rurale dans ce domaine sont basées sur des définitions nationales variables des zones urbaines.

Population active (habitants)

Selon la définition officielle de la FAO, il s’agit du nombre de personnes employées ou au chômage (y compris celles à la recherche d’emploi pour la première fois). En font partie les employeurs, les chefs d’entreprise, les employés salariés, les travailleurs indépendants, les travailleurs au foyer non payés, les agriculteurs, les membres de coopératives de producteurs et les membres des forces armées. La population active est aussi appelée force de travail.

Population active du secteur agricole (habitants)

Selon la définition officielle de la FAO, la population active du secteur agricole est la part de la population active engagée ou à la recherche d’emploi dans les secteurs de l’agriculture, la chasse, la pêche ou la sylviculture.

Population touchée par les maladies hydriques liées à l’eau (habitants)

Part de la population qui souffre de maladies hydriques, aquatiques et liées à l’eau. Les maladies hydriques sont celles qui sont transmises par des eaux infectées utilisées pour la boisson ou la cuisson (le choléra et la typhoïde, par exemple). Les maladies d’origine aquatique sont celles où l’eau est l’habitat d’organismes hôtes des parasites ingérés (la schistosomiase, par exemple); les maladies liées à l’eau sont celles où l’eau sert d’habitat aux insectes vecteurs mais dont la transmission ne se fait pas par contact direct avec l’eau (le paludisme ou l’onchocercose, par exemple).

Potentiel d’irrigation (ha)

Superficie physique potentiellement irrigable, c’est-à-dire disponible pour un développement de l’irrigation. Les études nationales/régionales utilisent différentes méthodes pour estimer cette valeur. Elles peuvent, par exemple, tenir compte uniquement des ressources en sol ou des ressources en sol plus l’eau disponible, ou comprendre ou non les aspects techniques, économiques, écologiques, etc. Le calcul par pays ne prend pas toujours en compte le problème des ressources en eau partagées au sein des bassins couvrant plusieurs pays. Les mangroves sont fréquemment, mais pas systématiquement, incluses dans le potentiel d’irrigation. Quel que soit le cas, la superficie déjà sous contrôle de l’eau est comprise dans le potentiel d’irrigation.

Précipitations moyennes (mm/an et km3/an)

Moyenne dans l’espace et dans le temps des précipitations du pays en un an (en hauteur et en volume).

Prélèvement d’eau pour l’agriculture (km3/an)

Quantité d’eau prélevée annuellement pour des activités agricoles (irrigation et élevage). Les méthodes employées pour calculer la quantité d’eau prélevée pour l’agriculture varient d’un pays à l’autre. Tout comme pour les prélèvements des collectivités ou des industries, elles tiennent compte des pertes dues au transport, de l’utilisation consommatrice et du débit recyclé.

Prélèvement d’eau pour les animaux (km3/an)

Certains pays incluent ce terme dans le prélèvement pour les collectivités, mais la plupart l’incluent dans les prélèvements pour l’agriculture.

Prélèvement d’eau pour les collectivités (km3/an)

Quantité d’eau prélevée annuellement pour l’utilisation par les collectivités. Cette valeur est habituellement assimilée aux prélèvements totaux des systèmes de distribution publique et peut inclure les industries connectées au réseau.

Prélèvement d’eau pour les usages industriels (km3/an)

Quantité d’eau prélevée annuellement pour l’industrie non connectée aux réseaux.

Prélèvement d’eau: total (km3/an)

Quantité d’eau prélevée annuellement pour l’agriculture, les usages domestiques et les industries. Cette valeur n’inclut pas les autres catégories d’utilisation: refroidissement des centrales électriques, exploitation minière, loisirs, navigation, pisciculture, etc. Ces secteurs se caractérisent par un très faible taux de consommation nette.

Production totale de céréales irriguées (tonne)

La quantité totale de céréales récoltées en un an sur les superficies irriguées en maîtrise totale/partielle. Plusieurs récoltes pendant une année sur une même superficie sont comptées plusieurs fois.

Produit intérieur brut (PIB)

Chiffres fourni par les indicateurs du développement mondial de la Banque mondiale (http://www.worldbank.org/data/). Selon sa définition, le PIB est la somme des valeurs brutes ajoutées par tous les résidents producteurs dans l’économie, plus les produits des taxes et moins les aides non incluses dans la valeur des produits. Il est calculé sans faire les déductions dues aux dévalorisations des actifs fabriqués ou à la dégradation des ressources naturelles. Les données sont en dollars des États-Unis de 1995.

Ressources en eau renouvelables internes (km3/an)

Les ressources en eau renouvelables internes (RERI) correspondent au débit moyen annuel des rivières et des eaux souterraines généré à partir des précipitations endogènes (ressources produites sur le territoire). C’est la somme des ressources en eau de surface et eau souterraine moins la partie commune entre eau de surface et eau souterraine («overlap»). Une analyse critique des données est nécessaire afin d’éviter le double compte des écoulements de base considérés à la fois comme des ressources en eau de surface et souterraine. La méthodologie utilisée a été expliqué dans le FAO Water Reports nº 23.

Ressources en eau renouvelables externes (km3/an)

Les ressources en eau renouvelables externes (RERE) est la part des ressources en eau renouvelables d’un pays qui ne sont pas générées à l’intérieur du pays. Elles comprennent les écoulements provenant des pays en amont (eaux superficielle et souterraine) et la part des lacs et rivières partagés avec les pays limitrophes.

Ressources en eau renouvelables totales (km3/an)

Les ressources en eau renouvelables totales (RERT) correspondent à la somme des ressources en eau renouvelables internes et externes (RERI+RERE).

Ressources en eau renouvelables totales réelles (km3/an)

Les ressources en eau renouvelables totales réelles (RERR) sont la somme des ressources en eau renouvelables internes et externes, en tenant compte des quantités réservées aux pays situés à l’amont ou à l’aval dans le cadre d’accords formels ou informels, ou de traités, et de la réduction du débit causée par la consommation à l’amont. Leur estimation se réfère à une période donnée et non à une moyenne interannuelle.

Ressources en eau renouvelables exploitables régulières souterraines ou superficielles (km3/an)

Les ressources régulières ou ressources permanentes se réfèrent aux ressources en eau de surface ou souterraine qui sont disponibles avec une occurrence de 90 pour cent du temps. En pratique, c’est l’écoulement superficiel d’étiage moyen des cours d’eau et l’écoulement des nappes souterraines, en grande partie confondus. Cela comprend l’écoulement des nappes souterraines non collectées par les cours d’eau: écoulement affluant à la mer, à des lacs fermés ou à des aires d’évaporation. C’est la ressource offerte aux prises d’eau, dérivation au «fil de l’eau» et captages d’eau souterraine avec un débit régulier.

Ressources en eau renouvelables exploitables irrégulières superficielles (km3/an)

Ressources irrégulières équivalants à la composante variable et discontinue des écoulements superficiels (crues notamment) et exceptionnellement souterrains (crues d’aquifères karstiques), suivant la variabilité saisonnière et interannuelle, c’est-àdire écoulements des saisons et/ou des années humides. C’est la ressource que les aménagements régulateurs (réservoirs d’accumulation) ont pour objet de maîtriser.

Ressources en eau renouvelables exploitables totales (km3/an)

C’est la part des ressources en eau considérée disponible pour le développement dans certaines conditions techniques, économiques et écologiques. Ce chiffre tient compte de facteurs tels que la fiabilité de l’écoulement, les eaux souterraines qui peuvent être captées, l’écoulement minimal requis pour les utilisations écologiques, sociales et respectueuses de l’avenir, etc. Ces ressources sont également appelées ressources en eau gérables ou potentiel de développement hydrique.

Salinisation: Superficie salinisée par l’irrigation (ha)

Superficie totale des terres salinisées suite à la pratique de l’irrigation. Ne comprend pas les zones naturellement salées.

Superficie totale du pays (ha)

Superficie du pays, comprenant les plans d’eau. Ce chiffre peut ainsi être supérieur ou égal au total de la superficie terrestre du pays.

Superficie des terres arables (ha)

La définition officielle de la FAO pour les terres arables est la suivante: terres affectées aux cultures temporaires (les superficies récoltées deux fois n’étant comptées qu’une seule fois), les prairies temporaires à faucher ou à pâturer, les jardins maraîchers ou potagers, et les terres en jachères temporaires (moins de cinq ans). Les terres abandonnées suite à un transfert des cultures ne sont pas comptabilisées dans cette catégorie. La superficie des terres arables ne correspond donc pas ici à la superficie des terres potentiellement cultivables.

Superficie cultivée (ha)

La somme des terres arables et des superficies en cultures permanentes.

Superficie cultivable (ha)

Superficie des terres potentiellement adaptées à la mise en culture. Ce terme peut inclure ou non la superficie partielle ou complète des forêts et des pâturages. Les méthodes employées pour l’estimation de ces superficies peuvent varier selon les pays. Dans cette enquête, les valeurs nationales ont cependant été utilisées, lorsqu’elles étaient disponibles.

Superficie en cultures permanentes (ha)

La définition officielle de la FAO pour les superficies en cultures permanentes est la suivante: terres cultivées en cultures qui occupent la terre pour de longues périodes et ne nécessitent pas d’être replantées après chaque récolte, telles que le cacao, le café et l’hévéa; cette catégorie inclut les terres portant des arbustes à fleurs, des arbres fruitiers et à noix diverses, et des vignes, mais exclut les plantations d’arbres pour le bois ou le bois d’oeuvre.

Surexploitation des ressources en eau souterraines renouvelables: taux (km3/an)

Quantité totale d’eau prélevée en excès dans les aquifères renouvelables et qui n’est pas reconstituée (tarissement moyen des aquifères). Si ces prélèvements sont permanents, ils constituent une forme de surexploitation des aquifères renouvelables et risquent, à longue échéance, de provoquer le tarissement de l’aquifère.

Zones basses

Voir: Irrigation des zones basses - superficie équipée (ha).


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